jeudi 29 août 2019

La France de la Renaissance

Fiche de lecture partielle


LA FRANCE DE LA RENAISSANCE

A. JOUANNA
Coll. Bouquins



Le sentiment de « Renaissance » = « Renaître »


Dernier quart du XVe siècle ® milieu XVIe (mort de Henri II)
= sentiment de vivre l’aube d’une ère nouvelle. = renaissance de l’art de bien parler, écrire, => bien penser…
// dépréciation de la période précédente avec bcp de mauvaise foi

Etienne Dolet – 1536 – article « literae » dans ses Commentariorum linguae latinae tomus primus
« On cultive aujourd’hui les lettres plus que jamais : tous les arts s’épanouissent, et grâce à la culture littéraire, les hommes apprennent maintenant à distinguer le bien et le mal, une chose que l’on a longtemps négligée. »

allégresse mais illusion qui finit par être déçue devant l’évidence persistante des forces du désordre.

Chap 1 = le mythe de la barbarie médiévale


§  Ce que les humanistes reprochent aux savants du MA :
Ø  Préférence pour les commentaires et les gloses au lieu de l’accès aux textes originaux (antiques comme les pères de l’Eglise). => « savoir » prédigéré
La culture médiévale se nourrit d’un savoir classé, raisonné. Les textes sont méthodiquement commentés et les commentaires sont classés et logiquement ordonnés. = savoir stratifié et collectif + humilité du savant qui se réfère tjs à la tradition.
A l’opposé, les humanistes ont l’obsession de la pureté et de l’authenticité du texte originel (« source non polluée » voir chap suivant)

Ø  Utilisation formelle et vaine de la logique de raisonnement= scolastique
Selon les scolastiques (fin du MA , courant le plus répandu = les disciples de Guillaume d’Occam), il existe des règles techniques de raisonnement ( ex. le syllogisme) qui permettent d’utiliser le raisonnement pour rendre compte de la réalité , sauf dans le domaine-inaccessible à la raison- de la métaphysique. => raisonnements très complexes + querelles de chapelle …

Erasme – 1511- in Eloge de la folie
« Ces subtilités déjà si subtiles sont rendues encore plus subtiles par les nombreuses écoles scolastiques, en sorte qu’on aurait plus vite fait de se sortir d’un labyrinthe que des tortuosités des réalistes, nominalistes, thomistes, albertistes, occamistes, scotistes, et je n’ai pas nommé toutes les écoles… »

=> les Humanistes déplorent que l’attention portée à la technique du raisonnement détourne l’esprit de son objet.
Ex. Dans le cas des diputatio où les jeux consistent à soutenir une proposition contre la proposition contraire et d’arriver à déceler la faille de ses adversaires (ex. Dieu n’existe pas) = exercices sophistes qui visaient à stimuler l’agilité intellectuelle des étudiants.
Ø  Utilisation d’une langue latine dénaturée, appauvrie, scandaleusement éloignée de la langue de Ciceron.
Guillaume Budé – 1508- in Annotations aux Pandectes
« Nous (les universitaires médiévaux) aimons les mots crasseux des rues, qui ont traîné dans les boutiques des barbiers et des cordonniers »

ð  d’une certaine façon, on pourrait dire que les Humanistes réhabilitent la rhétorique, l’art de bien dire, au détriment de la dialectique, l’art de bien raisonner. Dans l’ordre du trivium, la grammaire, science secondaire pour les scolastiques, est associée à la rhétorique et passe devant la logique. (renversement de la hiérarchie de cet ensemble des 3 « arts libéraux » qui étaient à la base de l’enseignement.


§  R/ Attention, la frontière [e] humanistes et universitaires est plus floue que la polémique de l’époque, partiale, ne le reconnaît.
L’Université de Paris par ex n’est pas toute entière cette « école de sophiste » que dénoncent les humanistes.
CF. 1ère presse de Fra est installée en 1470 par Guillaume Fichet, bibliothécaire de la Sorbonne.
CF. adhésion d’une minorité d’universitaires aux courants nouveaux surtt à partir de 1530’s, quand les théologiens vont acquérir la conviction que les militants des Belles Lettres sont aussi les chevaux de Troie de l’hérésie.

Par ailleurs, les humanistes, formés par le MA, ont aussi recours aux pratiques de la scolastique (habitude du classement, du raisonnement dialectique…)


Chap .2 = Boire à la source  (historique génèse et dvlppt du modèle culturel humaniste)


§  Coïncidence de  conditions favorables

Ø  A p. de 1453 (fin guerre de 100 ans) = longue période de paix => reconstruction dans tous les domaines = ­ pop, essor des villes, x° des échanges

Ø  1453 = prise de Constantinople par les Turcs => fuite des savants avec leurs manuscrits

Ø  Naissance à Mayence vers 1450 de l’imprimerie, ce qui fait entrer les lettrés dans la « galaxie Gutenberg » (Marshall McLuhan), espace désenclavé de libre circulation des idées.

Ø  Dvlppt d’une classe moyenne urbaine enrichie par le commerce ou par le service de l’Etat, capable de lire et pleine de curiosité intellectuelle (= les « lisants-écrivants » P. Chaunu) env. 10 000 personnes


Ø 
Naissance d’un modèle culturel neuf en Italie.

Précurseur XIVe s= Pétrarque avec son admiration pour le latin classique de Cicéron. (puis Lorenzo Valla, puis Ange Politien …)
Mais même mvt (- connu) en France avec Jean de Montreuil –1354/1418-

Ø  2e ½ du Xve siècle, les érudits italiens essaiment en Fra, à la recherche de protecteurs et de clients. Ils initient les fra. aux méthodes philologiques, aux thèmes pétrarquistes et au néoplatonisme de Marsile Ficin.
Dès Charles VIII et ses expéditions italiennes (1494-1495), les rois de Fra soutiennent les érudits italiens et les artistes = protection éventuelle ¹ Eglise, pension financière, achat ou « vol » de livres précieux et d’œuvres d’art… François 1er surtt est le roi-protecteur éclairé =
- création d’ une 2e bibliothèque royale (1Blois, 2 Fontainebleau) avec Guillaume Budé en 1522 comme « gd maître de la librairie ». ® embryon de la bibliothèque nationale de France.
- fondation du corps des lecteurs royaux en 1530 ® à l’origine du clg de Fra. But = instituer en Fra une sorte de séminaire de savants, versés dans la connaissance des 3 langues (latin, grec, hébreu) et chargés de les promouvoir. Puis d’autres savants illustres seront recrutés pour les langues orientales (Guillaume Postel), les mathématiques, la médecine, la rhétorique et la philosophie (Pierre Ramus). Les leçons étaient publiques et se faisaient dans divers locaux d’accueil, en dehors de l’université.


§  Le modèle culturel s’appuie sur la philologie = « restitution des bonnes lettres »


Ø  Chasse aux manuscrits les plus anciens et les plus authentiques, pas seulement à l’extérieur de la chrétienté mais aussi ceux oubliés dans les bibliothèques des monastères.

Ø  Publication de dictionnaires latin/fra, latin/latin, grec/latin…
R/ les études grecques ne furent possibles qu’avec l’arrivée des savants byzantins. Hébreu très mal et très peu connu.

Ø  Méthode encore balbutiante = tentatives de recensement critique des manuscrits (sur des critères qui manquent parfois de rigueur), détection des erreurs de transcription ou des interpolations intempestives. Les savants les plus érudits, comme Guillaume Budé par exemple, dépassent la simple réflexion philologique et éclaire le texte par leurs connaissances multiples, historiques, juridiques …


Ø  Diffusion la plus large grâce à l’imprimerie des auteurs antiques restaurés dans leur pureté originelle (best seller = Platon, Aristote, Ciceron, Sénèque…)
R/ L’imprimerie n’est pas exclusivement réservée à l’humanisme. La plus grande part des œuvres imprimées = textes religieux. Puis au XVIe siècle, de plus en plus d’ouvrages laïcs , du roman à l’almanach.
R/ en Fra, les 2 capitales de l’imprimerie sont Paris et Lyon.
R/ Les sources des humanistes ne sont pas aussi pures qu’on pourrait le croire = leur vision de l’Antiquité est teintée de romanesque (ex. 1499 l’Hypnerotomachia de Francesco Colonna, adapté en 1546 en fra sous le titre le songe de Polyphile) ou d’ésotérisme ( multiples traductions et publications du Corpus Hermeticum. Ce groupe de 14 livres attribués à Hermes trismégiste et datant du II-IIIe s, a aussi pris le nom de Pimandre)


§  L’application de la méthode philologique à la Bible


La parole de Dieu n’a t-elle pas été dénaturée par des erreurs de transcriptions ou de traduction ? i.e. Le texte de la Vulgate (IVe s , St Jérôme) est-il fiable ?

=> 1509 : Lefebvre d’Etaples publie 5 versions du Psautier, mises en parallèle et commentées par lui

=> 1516 : Erasme, nelle trad latine du Neau Testament
Avec une disposition = le texte grec est placé en face de la traduction proposée par Erasme.
Dans la dissert liminaire, Erasme affirme sa méthode : un théologien ne peut bien travailler que s’il connaît le grec et l’hébreu et s’il est prêt à remettre en cause les erreurs de ses prédécesseurs (=> de l’Eglise elle-même qui a validé la Vulgate)

=> 1523 = trad en fra du Neau Testament par Lefebvre d’Etaples


Chap .3 = Des « humanités » à « l’humanité »


                                                           Le plein épanouissement des qualités qui font la dignité de l’Homme. Les « humanité »s sont censées fournir le moyen sûr d’y accéder en les aidant à dominer leurs passions et atteindre la sagesse.

§  La dignité de l’Homme

= exaltation de la grandeur de l’homme, « placé au centre de l’univers » et qui peut, selon la décision de son esprit, se « régénérer en créature divine «  ou « dégénérer en animal » (Pic de la Mirandole Discours sur la dignité de l’homme, 1490’s)

Ce thème s’appuie sur l’influence des tx (neo)platoniciens, du corpus hermétique et de certains pères de l’Eglise.

Ce thème est inséparable de celui de la misère humaine : ce sont les 2 faces antagonistes et complémentaires de l’esprit de la Renaissance = orgueil et exaltation de la liberté humaine // angoisse devant cette liberté, sentiment de solitude et de petitesse. Il y a eu une « mélancolie de la Renaissance » (Delumeau)


                                                                       = Vive cs de la précarité de la condition humaine, de la fragilité des réalisations d’ici-bas.


§  La fiction de l’inspiration pré chrétienne des païens => passage progressif de l’hellénisme au christianisme

Quête de la sagesse païenne que les humanistes veulent croire inspirée par le Dieu des Chrétiens. => Conviction des premiers humanistes (jusque vers 1520’s) que la sagesse de l’Antiquité est en harmonie avec celle des Chrétiens (voir L’Ecole d’Athènes de Raphaël –1508/1511- peinte pour la chambre de la signature au Vatican face à la Dispute du St Sacrement, qui figure la foi de l’Eglise)
R/ Déjà au MA, les penseurs chrétiens ont recherché les aspects récupérables de la pensée antique (voir Aristote)

=> plusieurs argumentations
  1. les Anciens les plus éminents ont été touchés sans le savoir par la grâce divine.
  2. «       « « « « « « « « « « « « «  ont subi l’influence des Hébreux
  3. la prisca theologia = l’antique théologie = idée que les sages de l’antiquité ont capté une part des reflets de l’unique Vérité divine. On a même pu faire de la prisca thologia une révélation d’origine égyptienne et transmise au fil des âges aux initiés, qui eux seuls peuvent apercevoir le point où se dissolvent toutes les apparentes contradictions entre les différentes sagesses

R/ Il y a presque autant d’humanismes que d’humanistes


Peu à peu se manifeste la cs des pièges que recèle pour les Chrétiens une immersion trop complète dans la lecture des  textes antiques. Une réflexion sur les enjeux de l’aventure humaniste  apparaît plus clairement.

Erasme, Manuel du soldat Chrétien, 1504

« Mieux vaut être moins savant et aimer plus, qu’être savant et ne pas aimer » (Dieu)

Guillaume Budé fixe en qque sorte le débat. Pour lui (épilogue du De Asse –1515), les études d’humanités ne sont qu’une voie, une méthode pour parvenir au «  nid de la vérité et de la sagesse ». Il ne faut absolument se laisser arrêter en chemin et prendre au piège de la connaissance pour la connaissance.

Avec le début de la crise protestante (Affaire des Placards en Fra en 1534), l’angoisse devant les périls qui menacent l’Eglise rend plus difficile et moins confiant le périlleux chemin des humanistes vers la cô.


Chap .4 = Pédagogies

Une conviction fondamentale unit les humanistes par-delà leurs divergence = la qualité d’être humain n’est pas donnée par la naissance, elle se conquiert par l’instruction.

§  Façonner des hommes
Quel est le rôle de l’éducation  pour les humanistes ?
= Cultiver une « bonne nature » pour faire naître l’ « être de qualité »
                                                                                   = sensibilité, fierté d’homme libre, appétence pour les activités intellectuelles, répugnance pour les grossièreté, brutalité et bêtise

Docilité, maniabilité, souplesse , goût de l’effort et de la rigueur, opiniâtreté = absence d’obstacles à l’action éducative.

Qui est susceptible de bénéficier de l’éducation humaniste ?
= en théorie, tous les enfants (Erasme, Budé…) mais en pratique le programme éducatif n’est adapté qu’aux familles aisées : besoin d’un précepteur, cherté des clg urbains…

R/ Jacques Sadolet, évêque de Carpentras (1533), pense au ¹ que rien ne peut être fait sans les semences naturelles dont la naissance sociale supérieure dote les enfants

§  Contenu et finalité de l’éducation idéale
Erasme, Déclamation contenant la manière de bien instruire les enfants, 1529, trad fra 1537
Ø  Bannir les coups qui ne font qu’engendrer une crainte servile de l’âme.
Ø  Savoir éveiller progressivement et de façon adaptée l’enfant au désir et au plaisir d’apprendre
Ø  Faire appel aux sens et à l’observation, au jeu (= amicale compétition =>émulation entre élèves)
Ø  Former à la politesse et aux bonnes manières (= contrôle accru sur le corps)
Ø  Habituer l’enfant à se déplacer avec agilité dans un univers culturel peuplé de réf classiques ou bibliques = gymnastique intellectuelle (jeu de la référence et des symboles)

Rabelais, Gargantua, chap XXIII, vers 1535
Il s’agit de façonner un homme au savoir bien assimilé (mais encyclopédique), au corps harmonieux, à l’esprit bien exercé, à la parole facile et élégante, au caractère bien trempé, courtois envers les autres et sachant rendre grâce à Dieu.
+ transmission d’un rang, d’une hérédité à perfectionner d’une génération à l’autre.

Jean Bodin, discours devant les capitouls de Toulouse / candidature pour un poste de régent au clg de Toulouse, 1559
Préconise une éducation commune et identique pour tous les enfants afin de transmettre aux plus doués cette sagesse, faite de culture intellectuelle, de vertu morale et de santé physique qui les rendra aptes à exercer les plus hautes charges.

R/ La conception humaniste de l’éducation place très haut l’humanitas. Le rôle qui est donné à des études littéraires poussées renvoie à un idéal élitiste. Il y a, malgré le désir affiché d’ouvrir l’éducation à tous une source possible de mépris à l’égard de tous ceux qui ne peuvent y accéder.


§  Clg et universités

Avt la Renaissance, plusieurs solutions s’offraient aux pères de famille qui voulaient préparer leurs fils en vue d’une entrée à l’université et qui n’avaient pas les moyens de se payer un précepteur à domicile.
Ø  Il existait dans les villes universitaires, des clg fondés par de riches bienfaiteurs. Au départ destinés à héberger les étudiants boursiers qui suivaient des cours à la faculté des arts (sorte d’école intermédiaire qui prenait la suite de l’école élémentaire et préparait les élèves à l’enseignement supérieur), la coutume s’y était peu à peu établie d’y donner un enseignement sous la direction d’un « principal » qui recrutait des « régents » = des maîtres : on disait alors que le clg était d’exercice
Ø  Les plus petites villes avaient parfois créé des écoles de grammaire, sous la lointaine tutelle de l’Eglise. Les corps de ville embauchaient des régents par contrat et leur versaient leurs salaires.

Modif de la Renaissance
Ø  1509, clg de Montaigu = répartition des élèves en classes de niveau numérotées (syst < Pays Bas, frères de la vie commune) => renouvellement du contenu des études = MODUS PARISIENSIS
Ø  1527, Lyon, fondation du clg de la Trinité. En 1532 = gratuité pour les élèves les plus pauvres , accueillis en pensionnat.
Ø  1533, Bordeaux, clg de Guyenne (clg de Montaigne) introduit les idées pédagogiques de Juan Luis Vives, auteur d’un traité d’éducation célèbre dans tte l’Europe, « Comment transmettre le savoir » => introduction de l’enseignement des langues vulgaires + observation directe de la nature.

R/ Un des signes de la pénétration de l’humanisme dans les milieux urbains est l’ardeur avec laquelle les notables financent le clg dont ils souhaitent la fondation.
R/ L’ouverture au nouveau savoir est plus inégale à l’université (=arts + théologie + droit + médecine)
C’est la fac de théologie la plus réticente ® fac de droit accueillent plus largement le renouveau.


Chap .5 = La ronde des muses

= Image qui symbolise la secrète harmonie unissant les divers champs du savoir et du génie humain. Idem = le corps humain

§  Ecoles et genres littéraires
Evolution pour genre poétique:
Début du siècle = chants royaux, ballades, soties…Epoque des « grands rhétoriqueurs », historiens et propagandistes, qui font preuve de virtuosité dans leurs vers à la gloire de leurs rois « au point que le fond paraît étouffé par la forme ».

1ère évolution avec Clément Marot (1496-1544), secrétaire de Marguerite d’Angoulême, sœur de Frçois 1er  = simplicité, l’artifice doit donner l’impression du naturel et de la spontanéité + aspirations spirituelles. Pièces brèves (rondeaux, chansons…)

Pléïade (se forme en 1549 – Défense et illustration de la langue française-, son nom lui est donné en 1556 par Ronsard) < 7 auteurs , élèves de Jean Dorat :
Pierre de Ronsard
Joachim du Bellay
Pontus du Tyard
Etienne Jodelle, Jean-Antoine de Baïf, Jean de La Péruse, Guillaume des Autels, Rémi Belleau (en remplacement de La Péruse à p. de 1556)
= art poétique devient l’ « invention jaillissante dictée par la fureur divine »

//t à Lyon groupe formé de Maurice Scève (Délie, 1544), Louise Labé…

Renouvellement également du genre narratif.
Influence du Décaméron (Boccace) ® recueil de nouvelles : Heptaméron de Marguerite de Navarre publié en 1559. Thème = l’amour

R/ Permanence de la littérature reflet de la « société conteuse » sans séparation [e] culture pop et culture savante. Ex. Noel du Fail, 1547, Propos rustiques et Baliverneries ou contes d’Eutrapel.

Large public pour les romans. Voir le succès des romans de Rabelais : Pantagruel (1532), Gargantua (1535 ?), Tiers Livre (1546), Quart Livre (1548-1552). Voir le succès des romans de chevalerie notamment autour du cycle du roi Arthur

§  Nouveaux horizons, nouveaux savoirs
Récits de voyage : merveilleux + exotisme + curiosités (voir mode des histoires naturelles) + fascination pour le « sauvage » qui suscite des questions sur sa place dans l’histoire humaine et dans l’économie du salut : le sauvage ne représenterait-il pas l’état de nature, non encore perverti par la civilisation même s’il est encore privé des lumières de la vraie foi ?

Médecine : la connaissance du corps humain progresse grâce aux travaux et aux livres de :
-          André Vésale (1543, De corporis humani fabrica) = il préconise l’observation directe
-          Jean Fernel (1554, Medicina) = il fonde la “physiologie” càd l’étude des fonctions des organes du corps humain
-          Ambroise Paré (1545, Méthode de traiter les plaies faites par les arquebuses et autres bâtons de feu)
Astrologie : elle fait partie de l’ enseignement universitaire. On ne la distingue pas encore de l’astronomie qu’un Polonais encore inconnu des Français, Nicolas Copernic, renouvelle par le De revolutionibus orbium coelestium (1543)

Droit et Histoire : domaine par excellence de l’érudition humaniste.
L’étude du droit romain est renouvelée par la méthode française caractérisée par l’analyse des textes juridiques à la lumière de la connaissance de l’histoire, de la langue et de la civilisation romaines. (Guillaume Budé + André Alciat, juriste italien, prof à Bourges en 1529)
Nouveauté en histoire = ordonnancement du récit en un ensemble cohérent où se manifeste souci du document et l’esprit critique. Prédilection pour les origines supposées du peuple français ( Robert Gaguin , Précis sur l’origine et l’histoire des Francs, 1495 + Paul Emile, Des hauts faits des Francs, 1517/1518)

Dans le domaine géographique et cartographique, les portulans italiens et allemands sont remplacés par des cartes plus complètes. La 1ère description géographique du royaume de Fra daterait de 1525


§  Aux origines du génie français : Gaulois et Francs
Tout ce foisonnement culturel est aussi animé par une fierté nationale soucieuse de prouver que la France n’est pas inférieure à l’Italie => quête de l’histoire du royaume pour en mettre en valeur le génie méconnu.
=> Dans les années 1550, le souci de faire l’éloge des Gaulois devient une véritable gallomanie. En ce qui concerne les envahisseurs germains ( les Francs), certains historiens trouvent une parade pour éviter de reconnaître des origines étrangères au génie français. Ils en font des Gaulois qui après avoir séjourné en Germanie seraient ensuite retournés dans leur patrie.

R/ Paradoxe des humanistes fra qui après avoir dénigré des siècles obscurs, les scrutent avec une attention croissante afin d’y trouver les origines de l’excellence fra

R/ Les humanistes fra se heurtent aussi au mépris des historiens allemands qui ont redécouvert tacite à la fin du XVe siècle et se plaisent à opposer les vaillants Germains aux Gaulois mous et indolents.
ð  Des historiens revendiquent les origines franques du peuple français = composante guerrière, fière et libre, valeur militaires et aristocratiques plutôt que lettrées et urbaines.

+ Idée d’une translatio studii, = déplacement du centre de la culture de Athènes à Rome puis de Rome en France.
R) Tout ceci n'est pas nouveau  : voir Patrick Gilli, Au miroir de l'humanisme. Les représentations de la France dans la culture savante italienne à la fin du Moyen-Age (1360-1490), Ecole française de Rome, 1997.

§  La diffusion de la culture humaniste : les cercles lettrés
Les bibliothèques privées.
Si l’on met à part celles des grands mécènes à qui l’on offre des livres (ex. connétable de Montmorency), les bibl. les plus fournies sont celles des ecclésiastiques et des hommes de loi. Celles des marchands et artisans sont moins nombreuses : ce st surtt des ouvrages professionnels ou de piété.
Ex. a Paris, le clergé totalise 73% des livres inventoriés mais  les possesseurs du plus gd nbre de titres st les homme de robe. ® ex. 790 ouvrages différents en 1552 dans la bibl de Gaston Olivier.

Les cercles lettrés

Ø  Paris autour de la cour
Ø  Lyon, actif centre éco et d’imprimerie (à p. de 1473) autour des Bellièvre sur la colline de Fourvière (début du siècle)
Ø  Toulouse, dans l’entourage de l’évêque de Rieux
La culture savante se répand donc chez les notables urbains. Elle développe leur goût pour les jeux d’esprit ésotériques et pour les référence mythologiques. Elle explique en particulier leur prédilection pour les ouvrages d’emblèmes. Elle développe chez eux un certain mépris pour les spectacles populaires traditionnels, tels que les mystères ou les farces et soties


Chap .6 = L’épanouissement artistique

Les arts ne st pas un domaine séparé des lettres ; ils leur sont reliés par des correspondances . Ex. Poésie = peinture parlante => Les œuvres d’art contiennent des messages symboliques qu’il faut savoir déchiffrer.

L’épanouissement artistique, moins somptueux qu’en Italie, illustre néanmoins la puissance du mécénat des grands et la fécondité des artistes.

§  Architecture etc. : tradition et nouveauté
Extraordinaire activité bâtisseuse.

Les rois et les grands nobles donnent l’exemple, imités par les riches citadins.

L’art est marqué à la fin du XVe et au début du XVIe par une assimilation lente et progressive des modèles italiens au goût fra. Les campagnes d’Italie ont servi d’accélérateur (Charles VIII pille les palais et ramène avec lui des artistes italiens).
Mais la trad gothique continue de manifester une étonnante vitalité dans l’architecture religieuse = ornementation flamboyante.
1540/1560 : mélange mais pas encore synthèse des 2 goûts dans certaines cathédrales

Dans l’architecture civile, l’invention d’une synthèse originale est bcp plus précoce. Elle est le fait des grands argentiers de la cour au tt début du XVIe .= reconstruction de châteaux anciens (Ex. Thomas Bohier à Chenonceaux, Jean Breton à Villandry) dans le nouveau style avec un tel luxe que le roi en prend ombrage et en 1527, il place ces bâtiments sous la coup royale.

Elts nouveaux typiques du nouveau style :
Ø  Jardins ornés de copies de statues antiques, de pergola, de terrasses
Ø  Grottes artificielles
Ø  Murs ornés de médaillons à l’antique
Ø  Galeries ( éventuellement à arcades si dans les jardins)
Ø  Symétrie de la construction et utilisation des ordres
Ø  Escalier droit « rampe sur rampe » intégré dans le corps de logis


§  Fontainebleau, palais de François Ier, résidence principale du roi en Ile de France, vitrine du prestige monarchique.
F. Ier a recours à une équipe d’artistes italiens pour mener à  bien le projet :
-          Le Rosso de 1530 à 1540
-          Le Primatice après 1540
-          Nicolo Dell’Abbate en 1552 …

Rencontre entre le goût fra et les elts décoratifs venus d’Italie.
Ex. la galerie de F. Ier, au dessus des appartements des bains (étuve sèche, bain chaud, bain froid, 3 salles de repos). Lieu fermé, F. Ier avait la clef et la faisait visiter à ses hôtes de marque.
Programme décoratif en partie altéré.
Boiseries où alternent la lettre F et la salamandre.
Répertoire des motifs décoratifs d’une virtuosité étonnante = guirlandes de fleurs et de fruits, putti, grotesques…

Fresques et stucs en relief.
Allégories (= Ignorance chassée, Unité de l’Etat) + symboles (= Eléphant fleurdelysé ) + réf mythologiques (= éducation d’Achille, mort d’Ajax, Vénus éveillant l’amour, combat des centaures et des lapithes…)
La galerie est composée de 7 travées dont on peut supposer qu’elles se lisent d’est en ouest : dans chacune des travées, la scène du nord répond à celle du sud. => message exprimé = victoire de la concorde sur la discorde, de la culture sur la barbarie , de l’âme sur le corps, par la médiation du prince et la bénédiction divine.


§  La naissance d’un premier classicisme fra
Après 1540, les modèles antiques sont bien connus, grâce aussi à la vulgarisation par des ouvrages récemment traduits
Ex. les 6 livres d’architecture de l’architecte italien Serlio, lequel arrive en Fra en 1541
Ex. La traduction du De Architectura de Vitruve par Jean Martin en 1547

4 noms résument la splendeur esthétique de cette période d’une trentaine d’année qui s’achève vers 1570 avec la brutalité des guerres civiles de religion :
-          Pierre Lescot (Louvre)
-          Jean Goujon (Louvre / Fontaine des Innocents / Château d’Ecouen du connétable Anne de Montmorency)
-          Philibert Delorme (Château d’Anet, tombeau de F. Ier et de Claude de Fra)
-          Germain Pilon

.=> perfection pleinement maîtrisée de l’architecture fra.

R/ En comparaison, la peinture est plus pauvre
Jean et François Clouet, portraitistes de la cour


§  La mise en scène d’un art de vivre : fêtes et musique
Les chefs d’œuvre de la Renaissance sont le décor et la source d’inspiration d’une œuvre plus immatérielle = la définition d’un nouveau style de vie aristocratique. ¹ politesse et bienséance (le Renaissance est aussi un siècle qui ne se choque ni de violence ni de plaisanteries scatologiques, même si les auteurs de traités de civilité tentent de formuler les principes d’un comportement policé)
Le nouvel art de vivre relève plutôt d’un idéal esthétique, sur le modèle du Courtisan de Castiglione, publié à Venise en 1528 et traduit en fra en 1537.

-          subtilité et culture dans la conversation
-          capacité à goûter la beauté
-          talents de musicien, chanteur, danseur
-          courtoisie
-          grâce du maintien

Dans ce cadre de vie dont l’artifice est délibérément accentué, chacun se compose un rôle.
Ex. Diane de Poitiers est à la fois Artemis, grande chasseresse capturent le gd cerf royal et Artémise, veuve éplorée du roi Mausole => château d’Anet construit entre 1547 et 1552 pour elle par Philibert Delorme = parsemé de ses symboles , l’arc et de croissant (Diane est aussi assimilée à Séléné, déesse de la lune). Un automate dans le corps d’entrée indiquait les heures, frappée par un gd cerf de ses sabots tandis que les chiens de la meute se mettaient à aboyer. Mais ce château est consacré aussi à la mémoire de Louis de Brézé, gd sénéchal de Normandie, 1er mari de Diane, dont elle conserva le deuil tte se vie.

R/ Le goût du déguisement et des mascarades est révélateur Cf. les dessins de costumes laissés par Le Primatice (héros, allégories …)

R/ dvllpt de la musique instrumentale + école fra de la chanson polyphonique (Clement Janequin) : chansons mettant en scène les exploits des rois, mettant des poèmes en musique, chansons pittoresques (le chant des oiseaux …)
La musique religieuse est en revanche peu originale en Fra j’1540’s


Le royaume

La renaissance intellectuelle et artistique a été favorisée en Fra par une conjoncture propice :

Chap 7 = le pays le plus peuplé d’Europe


Après les ravages de la peste et de la guerre, la Fra aborde une période de spectaculaire croissance de la pop pour récupérer la perte de près de la moitié de sa pop

=> 1570 : Fra = 18 M d’hbts dans les frontières du Cateau Cambresis soit presque le 1/3 de la pop européenne, que l’on estime à 60 M, Rie exclue.

Péninsule italienne ± 12 M / Péninsule ibérique ± 9 M / îles Britanniques ± 4 M / Empire @ 15 M

§  La « copiosité du populaire » (Claude de Seyssel, Louanges du roy Louis XII, Paris 1508)
Les contemporains ont tous été frappés par cette croissance démog

Pb des sources :
Les registres
-Dans qques diocèses, les êv ont demandé à leurs curés de tenir registre des baptêmes en indiquant les noms des parrains. Ils ont été peu obéis.
-En 1539, ordonnance de Villers Cotterêts : obligation faite aux curés de remplir registre des baptêmes et des sépultures ® 1579, ordonnance de Blois : registre des mariages. Ces ordonnances furent très mal appliquées.
On  possède peu de véritables séries ( Cf. paroisses bretonnes)

Les Rôles (registre de la Taille)
Ne concerne que les roturiers non privilégiés.

Les livres de raison où sont notés les naissances, mariages et décès parfois sur plusieurs générations.

Les actes notariés (contrats de mariage, testaments, partage de succession…)

ð  tendance partout à la hausse
ð  mais certaines provinces entrent plus vite dans la course EX. Ile de France (cf. Guy Fourquin : Les campagnes de la région parisienne à la fin du MA, PUF, 1964)
ð  dans d’autres provinces, l’élan est précoce mais il s’essouffle vite EX. Normandie + 70% entre milieu du XVe siècle et 1500 mais ­ se ralentit entre 1500 et 1530, freinée par les épidémies et les crises de subsistance.
ð  lorsque  la ­ est plus tardive, elle reste vigoureuse tt au long de la 1ère ½ du XVIe . EX. Bretagne + 70% entre 1500 et 1560 (cf. Alain Croix, L’âge d’or de la Bretagne, Rennes, 1993)




§  Les facteurs démog de la croissance

Ø  Recul de la mort
J’ vers 1520 = famines moins nbreuses car les terres remises en culture sont les meilleurs + élevage abondant => viande + fumure / corps mieux nourris. //t manque de md’o => bien payée => les salariés peuvent consacrer un part suffisante de leurs gains à leur alimentation.
Cependant, malgré son relatif recul, la > reste omniprésente, surtt pour les enfants : la ½ voire les 2/3 > avant d’avoir atteint l’âge adulte " le milieu social.

R/ La lèpre disparaît dans la 2nde ½ du XVe
L’ergotisme (maladie due à un champignon sur le seigle et provoquant la gangrène et l’avortement) ¯
En revanche, la peste est toujours là, propagée par les puces des rats. Mais elle n’est plus présente à l’état endémique. + Les autorités urbaines st plus efficaces dans leur lutte ¹ le fléau avec les mesures d’hygiène et d’isolement.
R/ De nvelles maladies apparaissent = typhus, transmis par les poux à p. de 1470. Il frappe surtt les marins, les soldats, les prisonniers, les pauvres.
                                                           = syphilis, à la fin du XVe. Elle se répand en Fra avec les armées de Ch. VII revenues d’Italie et devient endémique.


Ø  ­ natalité
<= âge précoce au 1er mariage : en Ile de France, = 16/20 ans. = 24/25 ans ® soit 4 à 6 ans plus tôt qu’au siècle dernier => 2 naissances suppl. => une famille peut compter entre 3 et 5 enfants survivants..

Les familles de notables urbains st sûrement plus prolifiques puisqu’une pratique répandue veut que les mères n’allaitent pas et confie leurs nouveau-nés à des nourrices => allongement de la période de fertilité. EX. à Senlis, norme = familles de 6/ enfants parvenus à l’âge adulte (Cf. B. Guenée, Tribunaux et gens de justice dans le bailliage de Senlis à la fin du MA, Paris, 1963)

R/ Les bâtards st plus nbreux et bien acceptés en général.


Ø  Rôle des migrations
-          Immigration de reconquête qui a contribué à repeupler les zones dévastées par la guerre de 100 ans.
-          Migrations dues à la misère, qui chassent les pop des régions difficiles vers les terres plus accueillantes qui ont besoin de bras ou vers les villes (EX. Lyon)


§  La fin précoce du « beau XVIe siècle » = 1520’s

La croissance demog a eu des effets pervers qui ont accéléré la fin de la période de prospérité =
Ø  Emiettement des biens familiaux à cause des partages successoraux

Ø  L’agriculture atteint vite ses limites du fait de son incapacité à ­ les rendements
R/ à la différence de ce qui se passe en Angleterre ou en Hollande
=>
Ø  Nécessité de remettre en culture de nvx terroirs, plus ingrats + avancée des terres consacrées aux grains => ¯ élevage =>¯ prod de viande et de fumure.
A p. de 1520 et parfois plus tôt, les crises démog deviennent plus fréquentes :      EX. région parisienne , crises de forte amplitude en 1522, 1531, 1546, 1557
                                                                                                                                  EX . en Languedoc, peste de 1530, l’une des plus violentes du siècle


Chap 8 = les paradoxes de l’élan économique


§  Innovations agricoles et manufacturières
Ø  Agr essentiellement vivrière mais tt un secteur en pleine expansion :
-          cultures spéculatives : olivier (midi méditerranéen), vigne (côte atl et autour des villes), pommier à cidre (normandie, picardie, bretagne), murier (Cevennes, Avignon), pastel et safran (Toulouse).
-          Dans certains riches terroirs (Beauce, Brie), les céréales jouent aussi un rôle spéculatif en alimentant les marchés parisiens
-          Introduction de nvx produits horticoles (Languedoc, Loire, région parisienne…) = artichaut, melon, ananas, aubergine ® fin XVIe = produits américains comme la tomates, la cartoufle ou truffe blanche (pdt), haricot et maïs… et dvlppt de la culture du chanvre et du lin (plantes de jardin à l’époque)

R/ la littérature agronomique qui connaît un certain succès montre que les propriétaires terriens humanistes se préoccupent de la manière d’­ la fertilité du sol
=> amélioration des techniques culturales existantes (EX. dans le midi , adaptation d’un versoir sur l’araire trad.), dvllpt de l’irrigation en Provence.

Ø  Diffusion d’innovations dans le domaine manufacturier
-     Imprimerie
R/        Lyon (depuis 1473)nbre d’ouvrages imprimés entre 1501 et 1600 = environ  16000
            Paris  (depuis 1470 par vô royale) «                          «                      «       25000
            (Venise  «             «                    «                         «           «        40000)

R/ L’imprimerie mobilise des capitaux importants : il faut du matériel coûteux, un vaste local, une md’o nbreuse et instruite.

R/ L’atelier d’un gros imprimeur compte de 5 à 6 presses/ Chaque presse nécessite 5/6 ouvriers.

-          Industrie textile est renouvelée par l’introduction de l’art de la soie par la vô royale (Tours 1470 ; Lyon 1536) => multiplication des moulins à filer mus par la force hydraulique. La draperie est une activité florissante dans le nord et l’ouest de la Fra. Etoffes de laine ou toiles de lin et de chanvre sont exportés en Angleterre ou en Espagne. Elles sont souvent de qualité moyenne sauf soieries et draps rouges ou noirs de Rouen et Paris.
La production est dispersée dans les campagnes et les marchands des villes organisent les approvisionnements en mat 1ère, contrôlent la finition et commercialisent.

-     Dvllpt spectaculaires des mines et de la métallurgie (minerai de fer)
Introduction dans la 2nde moitié du XVe siècle dans les régions boisées et fluviales par la Wallonie et la Rhénanie des hauts fourneaux, ce qui permet de produire de la fonte, coulée pour les canons et les boulets ou affinée/décarburée dans les forges pour obtenir un fer de meilleure qualité qu’auparavant.
Le capital nécessaire est important => sociétés regroupant des marchands, voire des nobles, bénéficiant parfois d’un privilège royal.



§  Les découvertes et l’intensification des échanges
Il faut attendre 1540’s avant que le roi de Fra ne s’intéresse au partage du monde qui a lieu dans les nvx territoires découverts
Frçs 1er, 1541 : « Le soleil luit pour moi comme pour les autres ; je voudrais voir la clause du testament d’Adam qui m’exclut du partage du monde »

Pourtant très tôt, il y eu des compagnies et sociétés en commandite de pêcheurs, marchands qui cherchaient fortune dans le nouveau monde (Terre-Neuve, Brésil)

Les navigateurs de Frcs 1er :
-          Giovanni et GirolamoVerrazano < colonie florentine de Dieppe ® expéditions de 1524/1528/1529 pour chercher un passage au nord, à travers l’Amérique vers la Chine.
-          Jacques Cartier < St Malo ® voyages de 1534 et 1535 au St Laurent
Peu de résultats concrets et c’est encore plus neutre  à l’époque de Henri II qui confie sa pol maritime à l’amiral Gaspard de Coligny.

Fra n’a donc pas réussi à avoir un domaine colonial. Elle participe cependant indirectement (gonflement de la masse monétaire européenne) ou directement (commerce) au nouveau système mondial d’échanges.
Des ports actifs ouvrent la Fra au commerce maritime = Rouen avec la création du Havre en 1517 – St Malo, La Rochelle, Marseille.
Les autres ports malgré leur prospérité liée au commerce européen, s’ouvrent plus timidement à l’ « économie-monde » (Immanuel Wallerstein, Le système du monde du XVe siècle à nos jours, t.1 Capitalisme et économie monde, Paris, 1980)

A l’intérieur du royaume = foires et marchés
EX. Lyon, le plus important, 4x 15 jours/an. Elles captent une partie importante du gd mvt d’échange entre la Med et les pays nordiques (qui passe sinon par Genève). Elles jouissent d’importants privilèges. Lyon a une fonction de redistribution dans le royaume des produits étrangers et permet l’esportation vers l’extérieur des prod fra. Le commerce lyonnais est stimulé par une vigoureuse activité bancaire dont l’arme essentielle est la lettre de change et qui s’appuie sur la présence dans la ville de filiales des principales banques italiennes et dans une moindre proportion alldes.

A côté du marché international , $ un marché national dominé par Lyon bien sûr et par les marchands du couple Paris-Rouen

§  Les limites de l’expansion
les handicaps technologiques
= barrière du rendement des grains. Dans les pays de gde agr céréalière : 6 / 8 grains récoltés pour 1 semé ; dans les terres plus médiocres : 4/5 pour 1. => l'augmentation de la prod rencontre vite ses limites. Þ dès la fin du XVe siècle, ­ des prix des grains, répercutée de façon plus modérée sur les autres produits.

= dépendance à l'égard de l'eau (rivière au débit important est indispensable) + dépendance à l'égard du combustible (le haut fourneau nécessite plus de bois que le four trad) qui freine la diffusion de la sidérurgie + déforestation

= qualité moyenne des tissus et draps fra. Or ­ des prix Þ ¯ clientèle des notables ruraux et des artisans des villes qui est indispensable à ce marché.

= domination des italiens dans le domaines commercial du fait de leur avance dans les techniques de comptabilité, de l'ampleur de leurs réseaux, de l'importance de leurs capitaux disponibles, de leur antériorité sur les marchés lointains et de leurs expérience de la navigation Þ ils achètent de meilleure qualité et moins cher.
Balance commerciale de la Fra = import : produits de luxe et matières 1ères de qualité  / export : denrées agricoles et objets de consommation relativement courante. Balance déficitaire avec l'Italie et le Levant, excédentaire avec l'Angleterre, l'Allemagne, l'Espagne et le Portugal.

facteurs mentaux et sociaux = Imparfaite autonomisation de l'économie, encore mélée au religieux, au social et au  politique. Ce facteur a t -il joué un rôle aussi grand que les limites technologiques dans l'absence de mutation en profondeur de l'éco fra, absence de mutaion cachée derrière les brillant succès de l'essor éco du premier XVIe ?

Ø  les "bourgeois", quand ils s'enrichissent, tendent à se fondre dans la noblesse et à cesser leurs activités marchandes. Ils adoptent les valeurs nobles, achètent des terres (capital immobilisé) et des offices qui donnent un prestige inégalé.

Ø  prélèvement fiscal à p. 1540's


Chap 9 = Sociétés rurales


§  Les hiérarchies paysannes
Sociétés villageoises très hiérarchisées.

Au sommet, petite aristocratie de riches paysans, qui disposent des bonnes terres, d'un train de culture important (matériel + attelages). Ayant de larges excédents de grains et de fourrage, ils peuvent les vendre et se procurer des réserves monétaires. Les plus puissants sont ceux qui prennent à bail de vastes domaines seigneuriaux de 50 à 100 ha voire plus.
Leur prééminence se retrouve partout où le loyer de la terre est raisonnable.
Ces riches paysans entrepreneurs sont très souvent receveurs des droits seigneuriaux et de la dîme/ ils sont syndics de la communauté et marguilliers de la paroisse. Ils occupent fréquemment des offices seigneuriaux : notaires, procureurs, juges, acquérant ainsi une compétence juridique qui les pose en conseillers de la communauté.
Ils sont instruits (alphabétisés à presque 100% en Ile de Fra)
Les fils qui ne leur succèdent pas s'élèvent par la marchandise, la prêtrise ou les offices royaux.

Notables de village : hôteliers et aubergistes par exemple.

Laboureurs = paysans qui possèdent assez de terres pour en vivre, qui ont un matériel d'exploitation bien fourni, un cheptel assez abondant. Leurs conditions de vie sont variables selon les régions.
Métayers, qui partagent les récoltes avec les propriétaires. R/ ont parfois du mal à se maintenir dans la cl. moyenne, quand le partage des récoltes et strict et les impôts lourds.

Masse des paysans précaires qui n'ont pas assez de terres pour en vivre. Ils trouvent des ressources d'appoint dans le tissage des draps ou dans la location de leur capacité de travail. Ces paysans sont particulièrement nbreux autour des gdes villes où commence la dépossession paysanne au profit des élites urbaines.

Les artisans (tailleurs, cordonniers, charrons…), minuscules propriétaires qui vivent pauvrement.

Les manouvriers ou brassiers vivent en louant leurs bras même s'ils possèdent parfois un petit lopin de terre. Ils commencent à être victimes du décalage entre la ­ des prix et celle des salaires à p. de 1520's. ils sont victimes des crises qui reviennent alors de plus en plus svt.

§  Structures de propriété et coutumes d'héritage

Lorsqu'ils st propriétaires, les paysans ne le st de manière pleine et entière que lorsqu'ils possèdent des alleux. Cette situation éminemment favorable est assez fréquente dans le sud et l'est.
Ailleurs, les paysans relèvent d'un seigneur : ils n'ont que la propriété utile de la terre, le seigneur se réservant la propriété  éminente, directe. Ils doivent des redevances au seigneur en tant que propriétaire de la terre (cens en agt le plus svt et/ou champart en nature). Les paysans peuvent vendre leurs censives moyennant le paiement de lods et ventes au seigneur (= droit de mutation). Ils peuvent aussi le plus svt les transmettre librement en héritage , sauf cas de mainmorte en Bourgogne par exemple et du "domaine congéable" en Bretagne.

tenures qui ne peuvent être transmises librement qu'aux descendants vivant et travaillant déjà avec le tenancier.

le propr. peut congédier à tt moment son tenancier moyennant une indemnisation.

R/ Les paysans peuvent s'associer en communautés EX. Les frérèches lorsque frères et sœurs vivent dans l'indivision de la tenure (Auvergne et dans les terroirs difficiles)

Les coutumes d'héritage partagent en gros la Fra en 3 zones.
Au sud, le père a le droit de faire "élection d'héritier" = un héritier universel  reçoit le préciput ( = les 2/3 du bien ou ½ si les enfants st plus de 4). Le reste est réparti également entre tous. La part des cadets s'appelle la légitime. Les filles dotées st exclues de la succession.

Dans les provinces de l'ouest, régime égalitaire de partage strict entre les héritiers.

Entre les deux = coutumes "à option" de type mixte plus proche cpdt du régime égalitaire que de l'élection d'héritier. = les enfants dotés peuvent choisir entre la dot ou le partage au moment de la succession  (Ile de Fra)

§  Communauté d'hbts, paroisse et seigneurie
La communauté d'hbts constitue le cadre administratif de la vie paysanne. Particulièrement vigoureuse dans le sud de la Fra, elle élit un conseil ou des procureurs syndics. Leur rôle est d'organiser la perception et la répartition de la taille, de faire respecter les rythmes collectifs de l'assolement biennal (sud) ou triennal (nord) et du pâturage des bêtes, de gérer les communaux et de veiller à l'ordre public. Þ La communauté d'hbt est un puissant facteur de cohésion.

Paroisse : Les biens matériels de la paroisse dt la propriété de la "fabrique", entité juridique administrée par des marguilliers, élus parmi les notables.
Au village, le curé est un personnage essentiel. Il est désigné par l'êv ou par un collateur ecclésiastique (chapitre, monastère) ou laïc. Sa charge est avant tt spirituelle = guide mais les curés st rarement plus instruits que leurs ouailles et ne résident pas tjs.( il peut être en même temps chanoine dans un chapitre urbain ou poursuivre des études dans une université) En cas de non résidence, le curé fait administrer sa paroisse par un vicaire.

La seigneurie n'est pas présente partt de la même manière. Certaines provinces st fortement "seigneurialisées" tandis que dans le sud, les terres qui ne dépendent pas d'un seigneur st nbreuses.
Les seigneurs ne st pas nécessairement des nobles. Ils peuvent être aussi des roturiers ou des collectivités ecclésiastiques.
Les gentilshommes campagnards vivent le plus svt des revenus de leurs domaines (tenure + réserve exploitée en faire valoir direct) même si l'apport des droits seigneuriaux n'est pas négligeable lorsque ceux-ci st perçus en nature.
L'exemple le plus connu est Gilles Picot, seigneur de Gouberville qui a tenu un journal quotidien de 1549 à 1562 (Madeleine Foisil, Le sire de Gouberville, Paris, 1981)
R/ Très peu vivent du service des armes = entre 5 et 15% selon les époques.

R/ L'appauvrissement dt on les crédite parfois n'a pas un caractère général.

R/ Les relations entre paysans et seigneurs st variables. Elles dépendent de la qualité de l'intendant qd il y en a, de la lourdeur des droits seigneuriaux , de la qualité de la justice seigneuriale, du prestige régional de la noblesse (les conflits st plus fréquents avec le seigneur dans le sud, terre d'alleux, qu'en Bretagne)



Chap. 10 : Villes et sociétés urbaines


§  Les bonnes villes


A Faire 




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