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mercredi 15 mars 2023

Proposition pour une introduction générale au thème de 1ere HGGSP "Etats et Religions"

 Le thème se propose d'étudier les rapports entre Etat et Religion.

Ces rapports peuvent être théoriquement et logiquement de plusieurs sortes :

  • deux pouvoirs distincts et qui s'ignorent. Ils agissent dans des sphères différentes de la vie.  Classiquement, on parle du pouvoir temporel (ou séculier) pour le pouvoir politique et du pouvoir spirituel pour le pouvoir religieux. Le pouvoir temporel s'exerce dans le cadre de notre vie quotidienne par des prescriptions organisant notre vie sociale (la loi, le droit). Il a une autorité qu'on lui a conféré (du moins en démocratie). Le pouvoir spirituel s'intéresse quant à lui au Salut de nos âmes* et cela a plusieurs conséquences

- le pouvoir spirituel définit une morale ("Bien vivre") qui implique des prescriptions organisant elle-aussi notre vie sociale. Pour cette raison, *dans l'Histoire et dans les territoires que l'on va étudier (monde occidental et méditerranée essentiellement), le pouvoir spirituel est rarement complétement séparé du pouvoir politique puisque les deux pouvoirs ont la même prétention = diriger, gouverner les Hommes.

- Les sociétés laïques sont donc historiquement les seules à avoir tenté (réussi ?) la séparation des pouvoirs temporels et spirituels.

- Le pouvoir spirituel dispose d'un autre type d'autorité que le pouvoir temporel. Le pouvoir temporel a une autorité qui dépend de nous puisqu'il est politique, alors que l'autorité spirituelle est généralement transcendant : elle revendique pour elle-même venir de Dieu et s'exprimer à travers ses représentants sur terre. On peut par simplicité parler d'une autorité horizontale (interne à la société humaine) pour le pouvoir politique et d'une autorité verticale (descendant de Dieu vers la société humaine) pour le pouvoir spirituel.

  • deux pouvoirs distincts et qui coopèrent, essentiellement pour se renforcer (et il faut se poser la question de quel pouvoir en profite le plus = qui influence qui et comment ?, qui "manipule" qui ?)
  • deux pouvoirs distincts et qui s'affrontent (et il faut se poser la question de qui l'emporte sur l'autre et pourquoi)
  • deux autorités qui sont fusionnées au sein du même pouvoir

rappel : "pouvoir" et "autorité" 

L'autorité est la faculté d'être  obéi. Il s'agit alors de reconnaître à quelqu'un ou à une institution une légitimité à imposer ses décisions. Le pouvoir a un rapport à la puissance : il s'agit de la capacité, légitime ou pas, d'imposer ses décisions.

Définir l'Etat = l'État peut être considéré comme l'ensemble des pouvoirs d'autorité et de contrainte collective que la nation (communauté organisée sur un territoire) possède sur les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle l'intérêt général (ce qui est bon pour le plus grand nombre). Il est dirigé par une autorité politique (= élue ou non, qui légifère). Il dispose d'instruments (la "puissance publique") qui imposent les contraintes = justice, police, administrations diverses et variées.

Définir Religion

C'est là que ça devient plus compliqué (par ex, la différence entre spiritualité et religion). Les exposés nous ont montré plusieurs choses. Par delà les différences :

  • Une religion est un sytème organisé de croyances. Ces croyances s'articulent autour de l'existence d'une (ou plusieurs) divinité.s, doté.es d'une capacité d'intervention dans notre monde physique (créateur du monde etc.)
  • Une religion répond, grâce à ces croyances à des questions existentielles : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Que devenons-nous après notre mort ? ...
  • Toutes les religions sont prescriptives, c'est-à-dire qu'elles proposent/imposent au croyant des règles de conduite, plus ou moins contraignantes et plus ou moins codifiées.
  • De la religion découle donc des institutions plus ou moins structurées (on parlera par simplification d'"Eglise") qui visent à encadrer les pratiques et les conduites des fidèles par des rituels, des normes, un discours sur la morale (le Bien, le Mal ...)

Ainsi, il y a une prédisposition, que l'on vérifie historiquement, à la supériorité de l'autorité spirituelle sur l'autorité temporelle. Cependant, récemment" et initié par l' Occident , on a assisté à un processus de sécularisation qui tend à réduire l'autorité spirituelle des Eglises en les cantonnant à une sphère "privée" (Leçon 1). Par ailleurs, les Eglises ont souvent eu moins de pouvoir que les Etats et les rapports entre les deux ont pu être conflictuels (Leçon 2). Pour autant, le potentiel d'influence et d'autorité des Eglises reste fort et nous verrons (Leçon 3) que les Etats ou des groupes politiques instrumentalisent de nos jours les religions au service de la politique.

vendredi 7 mai 2021

Mon cours sur la construction européenne

Manuel Belin

Cette leçon se fait plus ou moins sur le principe du cours inversé car elle est (bien trop) riche en informations précises. Les élèves ont le cours entièrement rédigé, distribué en deux temps qui correspondent aux deux parties. Pour la partie 1 je reprends avec eux les éléments institutionnels (à partir des organigrammes ) et pour la partie 2, on corrige les exercices et on analyse les doc du manuel, puis ils ont la trace écrite qui synthétise le travail fait en classe.


POUR TRAVAILLER CETTE LECON :

Faire les exercices du manuel

Réviser autrement p. 295

Analyse caricature p. 297

La QP p. 298

Sujet dur de commentaire de doc p. 300 

TH : La construction européenne, pour faire de l’UE une puissance mondiale ?

Introduction

• En août 1849, lors du Congrès international de la paix, Victor Hugo prononce un discours – resté célèbre – intitulé « Un jour viendra ». Il déclare : « Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne ». Après la 1ère guerre mondiale, l’idée européenne prend corps :



en 1929, Aristide Briand propose d’unir les Etats européens par une « sorte de lien fédéral », mais la 
crise des années 1930 et la montée des totalitarismes mettent un terme à ce projet.(caricature 1 p. 330) 
L’idée d’un rapprochement entre les Etats européens, des « Etats-Unis d’Europe » (W. Churchill, 1946 
photo p. 328) et donc d’une unité politique de l'Europe est donc ancienne.

• Après 1945, marqués par le traumatisme de la guerre, un certain nombre d'États choisissent de faire 
avancer ce projet. Les débuts de la Guerre froide renforcent cette volonté.

A partir de 1945, une nouvelle échelle de gouvernement apparaît par le rapprochement entre États européens ayant des objectifs communs : L’objectif politique de l’Europe a été défini dès 1948. Dans les années 1940-1960, l'ambition est d'éviter les conflits entre États voisins et de développer les échanges économiques entre eux. Dans les années 1990, l'intégration vise à s'insérer davantage dans l'économie mondiale et à devenir un acteur majeur des relations internationales.

L’UE apparaît comme le 3e pôle de puissance. C’est un ensemble original. Plus de soixante ans après le Congrès de la Haye, si les Européens ont réussi à construire une union économique, ils ont pour l’instant échoué à édifier une Europe politique qui reste encore en partie au stade du projet. De plus, la construction européenne ne parvient pas à unifier le territoire de l’UE, malgré les politiques mises en oeuvre.

HIST : Comment le projet d’Europe politique a-t-il évolué ? A quels obstacles s’est-il confronté ? Peut-il servir de modèle ?

ARTICULATION AVEC LA GEO : Comment l’UE s’intègre-t-elle dans la mondialisation ? Quels sont les atouts et les faiblesses de son territoire ? Les politiques menées par l’UE permettent-elles d’assurer sa compétitivité ?

I/ Les grandes étapes de la construction européenne depuis les années 1960 : élargissement et approfondissement

A- La CEE (1957-1992)

1-Quelles institutions ?

coexistence d’organismes supranationaux et pouvoir renforcé des Etats dans la prise de décision Les traités de Rome ont mis en place des institutions, chargées de coordonner la mise en place de 2 l’union douanière. Elles sont le résultat de compromis entre pouvoir fédéral et pouvoir étatique :

 Commission européenne (membres nommés par les gouvernements nationaux) est un organe supranational. Elle a l’initiative des lois (directives, règlements) et veille à leur application tout comme à l’application des décisions du conseil européen et à l’application des traités (= la « gardienne des traités »).

 Conseil des ministres incarne les intérêts des Etats. Il prend les décisions, qui doivent l’être à l’unanimité pour les questions les plus importantes (droit de veto à partir de 1965) ce qui garantit la souveraineté de chaque Etat. Il s’agit d’un organe intergouvernemental qui statue soit à la majorité qualifiée soit à l’unanimité.

 Parlement européen est essentiellement consultatif au début. Il n’a pas l’initiative des lois réservé à la Commission, il vote le budget et les textes, mais il ne contrôle pas les recettes du budget. Les élus se regroupent en groupes parlementaires selon les affinités politiques et non pas selon les critères de nationalité.

Le pouvoir appartient surtout au Conseil des ministres et à la Commission, le Parlement n'ayant aucun pouvoir réel à l’époque.

Des évolutions ponctuelles des institutions :

 1974 : création d'un Conseil européen des chefs d'État et de gouvernement (4 réunions par an) chargé de définir les priorités de la construction européenne et de faire entendre la « voix de l'Europe. Il devient l'instance majeure de la CEE

 1976 : en contrepartie de cette concession faite à l’Europe des Etat et pour améliorer l’expression démocratique des peuples, est instaurée l’élection au suffrage universel direct du Parlement européen (mais ses pouvoirs restent limités), dont la première présidente est la française Simone Veil.

2-La mise en place de coopérations communes limitées 

Reprise CECA + Euratom en janvier 1958 (coopération nucléaire civil). Son exécutif fusionne avec celui de la CECA et de la CEE en 1967.

Par ordre chronologique :

 La CEE (Communauté économique européenne) vise la réalisation d’un marché commun (l’Europe des marchands) où circuleraient librement les biens, les services et les capitaux. La première étape est l’union douanière avec la suppression des barrières douanières entre les 6 pays et l’adoption du tarif extérieur commun à l’égard des pays tiers est achevée dès la fin des années 1960.

: http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu00061/le-marche-commun-160-millions-declients.

html

 Dans le but d’atteindre l’autonomie alimentaire de l’Europe, la 1ère politique commune, la PAC (politique agricole commune) est instaurée en 1962 (elle repose sur la préférence communautaire – principe selon lequel un Etat membre doit préférer s’approvisionner à l’intérieur de la CEE plutôt qu’à l’extérieur – en matière agricole et sur la garantie des prix pour assurer un revenu minimal aux agriculteurs) FEOGA. Partout, l’agriculture se modernise en se mécanisant PAC => productivité multipliée par 5.

2ème priorité = électricité et acier

 + Des entreprises communes à plusieurs États se développent, comme Airbus-EADS créée en 1970 : direction franco-allemande + production dans plusieurs pays y compris RU 

 1978 politique spatiale: 1° tir d’Ariane : un acte de coopération technologique et financière d'investissement.

 créer une zone de stabilité monétaire : en 1971, crise monétaire avec la dévaluation du dollar des États-Unis et la fin de sa convertibilité en or => création en 1979 du Système monétaire européen (SME) pour réduire les fluctuations entre les monnaies des pays membres et stabiliser les taux de change en créant une unité monétaire européenne appelée ECU (European Currency Unit ou unité de compte européenne = idée de Valéry Giscard d’Estaing, président de la République française de 1974 à 1981).

 Mécanisme d’aides aux régions plus pauvres pour harmoniser les niveaux de compétitivité économiques = création du FEDER le Fonds européen de développement régional (FEDER, 1975).

R) Rejoint des préoccupations sociales et territoriales: aides aux catégories sociales défavorisées et aux régions comme le Fonds social européen (FSE, 1957),

 Des réussites : 1955- 1978 : Miracle à l’européenne : Les douze représentent, en 1989, 15 % du commerce mondial et 30 % de la production industrielle de la planète.

Dans les années 1980, la construction européenne piétine à cause de la crise économique, de la volonté de Margaret Thatcher de limiter le pouvoir de la CEE (n’en faire qu’une zone de libre-échange dont profiterait le RU)

Pourtant des réalisations sont à porter au crédit de la période, même si les pro-européens les trouvent trop timides

- créer un espace de circulation : en 1985, l'accord de Schengen supprime les contrôles aux frontières des pays signataires ; en 1987, le programme « Erasmus » favorise la circulation des étudiants des pays membres.

1986, Jacques Delors, président de la Commission, relance la construction européenne avec l'Acte unique européen : ce dernier prévoit la mise en place d’un marché unique1 pour 1993 et retient le principe d’une union économique et monétaire, d’une harmonisation des normes (services, environnement …) . Pour améliorer le processus décisionnel, il envisage l’extension du vote majoritaire et un accroissement des compétences de la Commission et du Parlement. C’est le point de départ de la négociation qui conduit à Maastricht et à la transformation de la CEE en UE.

3- Ces succès => multiplication des demandes d’adhésion (voir chrono des élargissements dans le PWPT)

L'élargissement à d'autres États a été prévu dès le départ. Pendant longtemps, le Royaume-Uni a refusé la construction européenne : en 1959, il crée l’Association européenne de libre-échange ou AELE (avec le Danemark, la Suède, la Norvège, le Portugal, la Suisse, l’Autriche). Mais devant le succès de la CEE, le Royaume-Uni demande en 1961 son adhésion : De Gaulle refuse car il veut éloigner l’Europe de l’influence américaine (refus de l’atlantisme intégral qu’est censé représenter le RU ).

C'est son successeur à la présidence de la République française, Georges Pompidou qui accepte en 1973, l’entrée du RU, de l’Irlande et du Danemark. La disparition des régimes autoritaires dans les pays méditerranéens permet l’adhésion de la Grèce (1981), de l’Espagne et du Portugal en 1986, afin de les ancrer dans la démocratie libérale.

B- L’UE des 1990’s à nos jours

Après la fin de la guerre froide, la construction européenne peut désormais se réaliser à l’échelle du continent, mais comment concilier approfondissement et élargissement et les mener de front ?

1- De plus en plus de pays

Carte élargissement (manuel hist p.283)

But : accueillir les Etats de l’est sortis du communisme

Même si ceux-ci n’étaient pas prêts = fort différentiel de développement éco + faiblesse de la démocratie

 Un élargissement de l’Europe sans précédent…

• La fin des démocraties populaires en 1989 et la disparition de l’URSS modifient profondément la donne géopolitique en Europe. La construction européenne peut désormais s’étendre à l’ensemble du continent. Plusieurs élargissements successifs font passer de 12 (en 1992) à 28 (aujourd'hui) le nombre des États membres. + En 1990, avec 1 Marché unique : nom donné à un espace économique encore plus unifié que le marché commun, impliquant non seulement la libre circulation des marchandises, ces capitaux, des services et des hommes, mais aussi l’harmonisation des législations entre Etats membres.

la réunification allemande, la CEE absorbe le territoire de l’ancienne RDA. Devant l’afflux  de candidatures, le sommet de Copenhague fixe des critères d’adhésion.

En 1995, l’Union européenne créée par la traité de Maastricht accueille l’Autriche, la Suède et la Finlande = Europe des 15. Puis, en 2004, après plusieurs années de négociations, l’UE accueille 10 nouveaux Etats dont 8 anciennes démocraties populaires (l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Hongrie et la République Tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, Malte, Chypre.) L'Union passe alors de 15 à 25 membres et gagne 75 millions d'habitants.

L'élargissement de 2007, marquant l'entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'UE, puis celui de 2013 avec l’adhésion de la Croatie

• Aucune date d'entrée n'a encore été donnée aux cinq candidats actuels (Serbie, Monténégro, Macédoine, Islande, Turquie). Trois autres pays sont considérés par le Conseil européen comme des candidats potentiels : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo. La candidature de la Turquie, déposée en 1987 et acceptée par Bruxelles en 1999, est l'objet d'intenses débats sur la délimitation de l'Europe et le respect par la Turquie des critères d'adhésion et sur l'identité culturelle de l'Union.

=> la crainte « d'une fuite en avant » au sein des opinions publiques européennes.

• Cet élargissement entraîne de nouveaux équilibres géopolitiques. L'Union bascule vers l'Est et replace l'Allemagne en son centre géographique. Les différences de richesse entre anciens et nouveaux membres entraînent des débats sur l'ampleur et la répartition des aides européennes, qui bénéficiaient jusqu’alors essentiellement à l’Europe du Sud (Espagne, Portugal, Grèce).

Ces élargissements posent ainsi la question des limites de l'Europe (jamais définies : cf. question de l'adhésion de la Turquie) et de la définition d'une identité européenne. Pour certains, les élargissements nuisent à la cohésion et au fonctionnement institutionnel de l'Union.

 Brexit (voir doc manuel Hist 3 p.293) et la synthèse spécifique dans pearltree

2- Avec Maastricht, c’est un passage progressif au fédéralisme qui s’opère.

1/1/93 - traité de l'Union Européenne dit de Maastricht: Décidé par le Conseil Européen.

 ratification dans tous les Etats membres Sa ratification, parfois difficile, a provoqué un certain malaise contre l’Union Européenne. France: référendum : 51,4 % de OUI, 48,6 % de NON. (doc 1 p.290 manuel Hist)

2 Critères de Copenhague (1993) : « Tout Etat européen peut se porter candidat. L’adhésion requiert du pays candidat :

- qu’il ait des institutions stables garantissant la démocratie, la primauté du droit, les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection ;

- l’existence d’une économie de marché viable capable de faire face à la libre concurrence

- la capacité du pays candidat à souscrire aux objectifs de l’Union politique, économique et monétaire et accepter l’acquis communautaire (accepter de transposer dans la législation nationale l’ensemble des traités) »

L’UE est un cas unique au monde. Elle est une construction originale où les États ont abandonné une partie de leur souveraineté, mais où ils conservent encore des prérogatives importantes. Pour répondre à ce mode de fonctionnement, les institutions tentent d'assurer un équilibre entre supranationalité (existence de pouvoirs supérieurs à ceux d’un Etat détenus par une autorité indépendante) et intergouvernementalité (c’est-à-dire une simple coopération entre États impliquant des prises de décisions à l'unanimité). La gouvernance (recherche d’un mode de gestion efficace d’un territoire par plusieurs acteurs, à différentes échelles) est donc assurée par des institutions intergouvernementales (Conseil européen et conseil de l’Union européenne) qui garantissent les intérêts des Etats égaux entre eux, et supranationales (Commission européenne et Parlement) qui assurent les intérêts de l’UE. Mais rien ne se fait sans les Etats qui contrôlent les pouvoirs les plus importants (+ vote à l’unanimité pour les questions relevant de la souveraineté nationale )

Plus de démocratie et plus de complexité (lire absolument le doc 3 p. 291 manuel Hist):

 élargissement progressif du périmètre des compétences du Parlement et notamment le traité de Lisbonne -2009- qui instaure le principe de la co-décision dans beaucoup de domaines (=> droit de véto): le budget de l’UE doit être validé, les accords avec les pays extérieurs. Après 2009, la composition de la commission européenne (personnalités nommées par les Etats) doit être approuvée par le Parlement…

En 2007, Traité de Lisbonne (entré en vigueur en 2009), innovations institutionnelles

- pour doter l’UE d’une meilleure visibilité mondiale, deux fonctions sont créées :

o un président du Conseil européen (élu à la majorité qualifiée par les vingt-huit chefs d’Etats et de gouvernements, pour une durée de deux ans et demi, renouvelable une fois. Elu en 2014 le polonais Donald Tusk). A actualiser

o un Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (depuis 2014 l’italienne Federica Mogherini) Idem

La prise de décision au sein des conseils (Voir PWPT)

• Le problème de la gouvernance européenne tient dans la nécessaire prise en compte de deux réalités très différentes qui ont chacune leur légitimité : la légitimité de chaque Etat (28 Etats > 28 voix) et la légitimité du poids démographique (1 hab. > 1 voix). Or, l’UE rassemble à la fois des petits Etats (Malte : 400 000 hab.) et des grands Etats (Allemagne : 82 M d’hab.). La prise de décision doit toujours reposer sur un compromis entre la reconnaissance de chaque Etat et leur poids démographique. Cependant, avec des États membres de plus en plus nombreux, l'Europe a dû repenser son fonctionnement : le vote à l’unanimité (imposé par De Gaulle en 1965) qui ne posait pas de problèmes à 6, 12 ou 15 devient difficile à tenir à 28.

- Pour faciliter la prise de décisions, le vote à la majorité qualifiée (vote des Etats pondéré en fonction de leur nombre d’habitants) au sein du Conseil est adopté pour les décisions ordinaires (il reste à l’unanimité pour les sujets importants.) Le tout devait être harmonisé dans une constitution européenne qu’une commission ad hoc élabora sous la direction de VGE. Lors de leur session plénière du 24 septembre 2003, les parlementaires européens approuvent le projet de traité constitutionnel de la Convention européenne, par 355 voix pour. Le texte est alors soumis aux peuples des pays membres soit vote parlementaire soit référendum.

En 2005, les français et les hollandais votent non, ce qui met fin au processus. (p. 292 du manuel Hist)

3- De plus en plus de rôles (HIST ET GEO)

L’Union européenne formule trois objectifs majeurs : (voir PWPT)

- Un objectif économique avec :

O le renforcement de la cohésion économique entre les Etats membres par une abolition des frontières dans le cadre de l’accord de Schengen (Luxembourg, 1985) : il s’agit de favoriser la libre-circulation des hommes, des biens, de des capitaux et des informations entre les Etats signataires ; La libre concurrence est élevée au rang de principe supérieur de référence. L’UE est donc libérale.

O la création d’une Union économique et monétaire (UEM) afin de mettre en place une monnaie commune (au début appelée ecu, puis euro mis en circulation au 1er janvier 2002.

C’est une réussite même si le RU, le Danemark et la Suède restent réfractaires à la monnaie unique, s’en tiennent à l’écart et conservent leur monnaie nationale.) Dans la foulée, est instaurée la Banque Centrale Européenne en 1997 (siège à Francfort). Le Conseil européen d'Amsterdam adopte en juin 1997 le Pacte de stabilité et de croissance pour assurer la gestion saine des finances publiques dans la zone euro en mettant en place des critères de convergence

- Un objectif politique et démocratique avec l’instauration de la citoyenneté européenne pour les ressortissants des Etats membres (libre-circulation, vote et éligibilité, protection, pétition).

- Un objectif diplomatique et militaire avec la mise en place d’une Politique étrangère et de 8 sécurité commune (PESC), qui ouvre la voie à une défense commune et à une coopération en matière policière et judiciaire afin de s’affirmer comme puissance mondiale.

Définitions de « 3 piliers » de l’UE : Communauté européenne + PESC + coopération policière et judiciaire.

En 1995, les accords de Schengen, signés en 1985, entrent en application, supprimant les contrôles aux frontières entre les États membres.

1998 Établissement de la Banque centrale européenne. Cette banque est indépendante des institutions de l'Union, c'est à dire qu'elle n'est pas responsable devant l'Union, et l'Union ne peut pas utiliser la politique monétaire comme outil de politique économique. Le but de cette banque se révèle être celui de préserver la valeur de l'Euro, monnaie "forte", au prix des pactes de stabilité, des restrictions des moyens à la disposition des gouvernements pour influer sur leur économie : endettement limité, assez large cependant, inflation limitée, crédit cher. L'Euro devient monnaie de réserve et de paiement, bien sûr au sein de l'Union. En 2002, l'euro est mis en circulation. Le Danemark, la Suède, le RU refusent de l’adopter. Voir dossier p. 288-289 manuel Hist

1998 instauration d'Europol, organe de coopération policière en Europe

2000 : le Conseil européen définit "une nouvelle stratégie de l'Union visant à renforcer l'emploi, la réforme économique et la cohésion sociale dans une économie fondée sur la connaissance." Les objectifs se déclinent ainsi : "adapter l’économie européenne aux nouvelles conditions de l’économie mondiale. Il faut faire face ensemble à la concurrence des États-Unis et des pays nouvellement industrialisés. Il faut libéraliser les secteurs encore protégés, favoriser l’innovation et les investissements dans les entreprises, adapter les systèmes éducatifs à la société de l’information." il discute « de l'innovation et de la connaissance en Europe, de la coordination des politiques économiques, de la santé et de la sécurité des consommateurs, de la sécurité maritime, de l'environnement, des services d'intérêt général, de la sécurité d'approvisionnement de certains produits, de la liberté, de la sécurité et de la justice, de la culture, des régions ultrapériphériques et des relations extérieures."

 Il s'agit là d'une extension considérable des compétences de l'Union. Par problèmes sociaux, le conseil européen entend le chômage, source de dépenses publiques, les retraites, le coût de la santé et des protections sociales. Il introduit les services d'intérêt général, qui ne sont pas les services publics et qui peuvent bien sûr être dans l'économie de marché.

- Le principe de subsidiarité est affirmé. C’est le fondement du fonctionnement de l’Europe : les décisions sont prises selon ce principe, qui réserve les compétences communautaires aux domaines dans lesquels l’UE est incontestablement plus efficace que chacun des membres.

Dans ces domaines, en revanche, les décisions prises par l’UE s’imposent aux Etats. (règlements européens) ou doivent être adaptées par les Etats (directives européennes)

II- Un projet en panne ? (critiques contre l’UE)

A) L’euroscepticisme

Doc 5 p. 291 manuel hist 

L’absence de sentiment d’appartenance de la part des citoyens. Alors que les citoyens sont de plus en plus concernés par les décisions européennes, que le Parlement est la seule institution élue directement par les peuples et que son pouvoir ne cesse de se renforcer, la participation électorale est de plus en plus faible : seuls 43% des électeurs de l’Union se sont rendus aux urnes pour les élections européennes de 2014 contre 62% en 1979. Ces élections se perdent souvent dans des débats de politique intérieure, les scrutins européens étant alors perçus comme une occasion d’évaluer le rapport de force politique entre deux élections nationales. À l’exception des débats sur la ratification des traités, l’Europe est souvent perçue comme un sujet lointain et ennuyeux.

L'euroscepticisme (terme apparu dans les années 80 signifiant une attitude de méfiance envers l'efficacité de la construction) semble croissant, notamment en raison de la crise économique et des discours de nombreux représentants politiques nationaux ou locaux qui font de l'UE la responsable de tous les problèmes que connaissent les populations (comme avec le Front National qui ne cesse de critiquer et d'accuser l'UE). Ce manque de sentiment d'appartenance est renforcé par les défauts et les pbs de la gouvernance de l’UE

L’euroscepticisme grandit dans les opinions publiques européenne, à droite comme à gauche. Des partis nationalistes et souverainistes (UKIP - UK Independence Party – en Grande Bretagne ; FN en France, etc.) ou régionalistes craignent la perte de l’identité ou de la souveraineté nationale.

B) Une difficulté à s’affirmer comme grande puissance : l’échec du volet PESC ( doc 2 p.285 )

L’Union européenne a atteint le statut de grande puissance mondiale sur les plans économique, commercial et monétaire. L’Union européenne pèse de tout son poids dans les enceintes internationales, telles que l’OMC, les organismes spécialisés de l’Organisation des Nations unies (ONU), les sommets mondiaux sur l’environnement et le développement. Cependant, il reste aux États membres de l’Union à faire encore de nombreux progrès aux niveaux diplomatique et politique pour s’exprimer d’une seule voix sur les enjeux décisifs de la planète. Plus encore, les systèmes de défense militaire — le coeur des souverainetés nationales — restent aux mains des dirigeants nationaux liés entre eux seulement par les engagements contractés dans le cadre des alliances telles que le pacte atlantique.

Les divisions entre la « jeune Europe » et la « vieille Europe » (D. Rumsfeld) au moment du déclenchement de la guerre en Irak en 2003 (doc 5 p. 285 manuel hist) a montré toutes les difficultés européennes en matière de politique étrangère et de défense, malgré une unité de façade souvent affichée..

Depuis 2003, l’Union dispose d’une «capacité opérationnelle» lui permettant de conduire des opérations de gestion de crise = la mise en place d’Eurocorps, une force européenne de réaction rapide de 60 000 hommes, issus de 5 pays membres de l’UE (France, Allemagne, Belgique, Espagne, Luxembourg),

Depuis 2003, l’Union européenne a ainsi lancé 22 opérations militaires et missions civiles, dont la première, en Bosnie-et-Herzégovine, a remplacé les forces de l’OTAN sans pour autant avoir beaucoup de succès. Ces différentes missions et opérations sont ou ont été déployées sur trois continents, sous drapeau européen. En voici quelques exemples: l’opération EUFOR Tchad/ République centrafricaine; l’opération Eunavfor Atalanta dans le golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie somalienne; la mission EULEX Kosovo (2011) pour aider ce récent État à établir durablement l’État de droit; la mission EUPOL Afghanistan pour aider à la formation de la police afghane. La PESC a pris des sanctions contre la Libye en 2011

En matière de politique étrangère, la difficulté reste importante pour que des pays aux traditions diplomatiques très différentes et très inégales s’entendent : d’une part, il y a des pays de tradition interventionniste (France + GB : intervention en Libye en mars 2011) et des pays neutres et isolationnistes ; d’autre part, certains pays défendent l’idée d’indépendance de l’Europe (France, Allemagne) quand d’autres affichent clairement leur atlantisme (alliance avec les Etats-Unis). L’absence de position commune de la part de l’UE lors des guerres de Yougoslavie (1991-1995) ou de l’intervention américaine en Irak (2003) a montré que l’UE était incapable de « parler d’une seule voix » à l’échelle mondiale. Dans les années 1970, pour signifier l’absence de politique étrangère commune, le conseiller américain Henry Kissinger posait une question qui garde encore aujourd’hui toute sa pertinence : « L’Europe ? Quel numéro de téléphone ? »

Il n’existe toujours pas d’ « Europe de la Défense » ou d’armée commune européenne : 22 Etats sur 28 n’ont pas de force militaire capable d’être projetée sur un théâtre d’opération. Seuls la France et le RU disposent de l’arme nucléaire, de moyens de renseignement efficaces et possèdent des forces de projections relativement compétentes. Il semble bien que ce soit quelques pays (cf. intervention française au Mali en 2013) et l’OTAN qui assure la défense de l’Europe tant l’Europe de la défense est au point mort (intervention dans la guerre des Balkans en 1995 et celle du Kosovo en 1999).

CONCLUSION : vers une Europe à plusieurs vitesses ?

• Plusieurs conceptions s’opposent à propos de l’avenir de l’UE. Les fédéralistes souhaitent créer une Europe organisée en un Etat supérieur aux Etats membres, sur le modèle des Etats-Unis (A). Les souverainistes sont favorables à une confédération qui garantit au maximum l’indépendance des Etats membres (B). Enfin, les fonctionnalistes misent sur une coopération économique et plus d’intégration politique. Les débats sont vifs entre ces trois conceptions, à l’échelle de l’UE mais aussi à l’échelle des Etats membres. La « crise de l’euro » en 2010 qui a découlé de la crise de la dette grecque a révélé les fractures entre Européens : l’Allemagne et la France ont défendu un renforcement du fédéralisme budgétaire (surveillance accrue des budgets nationaux par l’UE) alors que le Royaume-Uni et la République tchèque s’y sont opposés. Le débat semble néanmoins tranché par le Brexit (juin 2016) et les effets dévastateurs de la crise grecque depuis 2010 (dette => intervention troika =Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) et de l’afflux de réfugiés et migrants sur les OP eur.

 Vers une Europe à plusieurs vitesses ? Berlin et Paris sont à la manoeuvre pour imposer le scénario 3 du livre Blanc de Jean-Claude Juncker: celui d’une Europe qui avance à des rythmes différents. Les Etats membres sont libres de choisir les structures européennes auxquelles ils souhaitent adhérer : la mesure d’opting out créée par le traité de Lisbonne permet à un Etat membre de ne pas participer à certaines politiques communautaires. C’est ainsi que le Royaume- Uni, ex-membre de l’UE, n’était membre ni de la zone euro, ni de l’espace Schengen. D’autres Etats, non membres de l’UE, peuvent adhérer à certaines structures européennes : la Norvège et la Suisse sont dans l’espace Schengen ; Monaco ou l’Andorre utilisent l’euro avec l’accord de l’UE…

Il n’empêche que l’Europe est une réalité historique, le produit d’une construction qui a débuté après la Seconde guerre mondiale. L’UE est devenue une puissance commerciale de premier plan grâce à une politique commune menée depuis le début. L’Union européenne dispose, grâce à son poids commercial, d’un instrument d’influence internationale considérable. Elle n’est pourtant pas en mesure d’utiliser à plein cette puissance potentielle du fait de ses divisions.


samedi 26 septembre 2020

Mon cours sur la crise de 29 et ses conséquences

 Le manuel est le Belin


TH1 : La crise de 1929 et ses conséquences

Introduction

La crise de 1929 est une crise économique qui touche les Etats-Unis puis leurs partenaires commerciaux. Quelles sont les grandes caractéristiques de l’économie des pays occidentaux à cette époque ?

L’économie occidentale s’est profondément transformée au 19e siècle du fait du passage d’une économie traditionnelle, fondée sur la propriété foncière et l’exploitation des ressources de la terre/ la production « artisanale »/ le mercantilisme, à une économie industrielle. On parle, de façon impropre, d’une « révolution industrielle ».

Rappels pgme de 1ere :

·         1ere révolution indus : origine RU à p. fin 18e s, puis diffusion en Europe du nord. Bases machine à vapeur donc charbon comme source d’énergie. Transformation du travail par le regroupement de la production dans les usines. Naissance d’une nouvelle classe sociale = les ouvriers et ouvrières. Mécanisation d’anciennes productions (textile) et essor de nouveaux secteurs économique = chemin de fer, machines-outils

·         2e révolution industrielle à p. 2e ½ du 19s : multiplication des nouveaux secteurs économiques dans l’industrie lourde (chimie…), poursuite de la mécanisation grâce aux innovations techniques. Le tout permet un élargissement des horizons (dans le temps -photographie…- et l’espace -téléphone, transatlantiques ….) et une amélioration du confort de vie (éclairage électrique, pasteurisation…)

La révolution industrielle a entraîné une croissance économique sans précédent et la mise en place d’une économie que l’on qualifie de capitaliste.

Quelles sont les grandes caractéristiques de l’économie capitaliste ?

Système économique global qui se met en place avec la révolution industrielle => XIXe siècle. Il se caractérise par 3 éléments essentiels

-C’est la possession d’un capital ou l’accès à ce capital (car il peut être emprunté) qui distingue les agents économiques (moteurs du système) des autres. Ce système est qualifié par Marx  d’ « appropriation privée des moyens de production », c’est-à-dire que ceux qui ont accès au capital sont considérés comme les propriétaires des moyens de production (les usines…) et donc s’approprient les profits générés par le travail.

-Les travailleurs subissent un mouvement de prolétarisation (encore un terme marxiste) c’est-à-dire qu’ils sont dépossédés du contrôle de leur travail : ils deviennent de simples agents d’exécution. Ils reçoivent pour leur temps de travail un (maigre) salaire.

- C’est un système qui repose sur la circulation du capital. Cette circulation du capital est assurée désormais pour l’essentiel par des intermédiaires qui sont les banques et les bourses.

- C’est une économie du risque : les acteurs économiques quels qu’ils soient prennent toujours des risques car l’économie est basée sur la compétition sur les marchés. De ce fait, on assiste à une alternance de cycles de croissance (innovation, nouveaux produits, nouveaux marchés) et de crise (ralentissement de la croissance du marché, surproduction)

 

Quelle est la situation économique des EUA au début du XX ?

Ils se sont industrialisés à p. de la 2e rev indus et ont rapidement rattrapé le RU. A la faveur de la 1ere GM, ils sont devenus la 1ere puissance industrielle et financière du monde occidental. Ils connaissent une phase de grande prospérité. Les salaires, même ouvriers, y sont plus forts qu’ailleurs. L’économie se bancarise (recours au crédit …) avec 30 ans d’avance sur l’Europe. Ils sont un modèle de prospérité capitaliste. En 1922, le $ remplace la £ comme monnaie d’échange internationale.

Pour autant, la crise de 1929 surprend le monde par son ampleur. Elle bouleverse les équilibres économiques et politiques de l’époque. Elle nourrit depuis l’imaginaire mondial de la catastrophe.

En quoi la crise de 1929 fut la grande crise du capitalisme ?

 

I/ Une crise sans précédent (la crise aux EUA)

A)  Une crise systémique (= « effet boule de neige », « cercle vicieux »)

Extraits vidéos dans pearltree

Synthèse = organigramme



L’événement déclencheur = le krach boursier du 24 octobre 1929 : panique boursière à Wall Street (5 fois plus de titres mis en vente ce jour-là qu’à l’ordinaire) et effondrement des cours (-10% en une jour. En 1932, la bourse a détruit 2/3 de la valeur de 1929)

Cette crise dure. Pourquoi ? = contagion de la crise boursière au reste de l’économie + « la crise nourrit la crise »

4200 faillites de banques => contraction du crédit et ruine des épargnants => contraction du marché (demande), baisse des prix et manque de financement => multiplication des faillites d’entreprises et donc chômage de masse (en 1932, ¼ de la pop act US est au chômage soit 12 millions de personnes. Pop US = 123 M) et pour les autres, les salaires baissent fortement.

Il s’agit d’une récession : recul de la production (plus de -50% dans l’industrie) et recul du PIB (1932, -25% pr début 1929)

 

B)  Pourquoi cette crise étonne et pourquoi les gouvernements n’ont pas une réaction efficace ?

La cause du krach = spéculation boursière effrénée et généralisée. Y compris les classes moyennes spéculent en achetant les actions à crédit (j’à 90% de sa valeur). En 1929, pour chaque $ emprunté, 40 cts l’étaient pour l’achat d’action. Phénomène de bulle : forte progression de la valeur des titres (+ 40% en 1928), supérieure aux réalités des profits des entr.

Les « années folles » vivent dans l’illusion d’une croissance ininterrompue : les salaires élevés (cf Ford, 5£ par jour), les innovations dans l’organisation de la production (1907 1ere Ford T produite en grande série, 1912 Taylor et les « principes d’organisation scientifique des entreprises », Ford et la Chaine à p. de 1913), la demande stimulée par la publicité naissante et le recours au crédit semblent avoir réglé le problème de l’adéquation de l’offre et de la demande.

R) D’après une étude économique de 1929, il y avait en 1928 parmi les foyers équipés en électricité, environ 1/3 équipés de machines à laver et /ou d’aspirateurs, 5% de réfrigérateurs. Il y avait 7,5 M postes de radio. La conclusion du rapport laissait prévoir un avenir radieux pour la consommation aux EU. : « En ce qui concerne tous ces appareils électriques, nous sommes loin du point de saturation (...) Il semble que nous n’ayons fait qu’effleurer les promesses de l’avenir. ». Les besoins semblaient inépuisables.

Un nouveau mode de vie se développe, fondé sur l’accès au confort et sur la satisfaction de tous les besoins matériels : c’est l’American Way of Life. Ce mode de vie américain devient un modèle pour les pays européens qui sont à la traîne. exemples : Le nbre d’automobile en circulation en 1929 était de 26 M aux EU. (1 auto pour 6 hbts) alors qu’il n’était que de 1,1 en France (1 auto pour 44 hbts). Le revenu par habitants aux EUA est passé de 522$/an en 1921 à 716 en 1929.+37%

 

Les présidents US , Coolidge puis Hoover, laissent faire la spéculation, puis n’interviennent pas pour contrer la crise. C’est le résultat d’une idéologie libérale : le « laisser faire ». L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie. Il doit se limiter aux fonctions régaliennes : sécurité du territoire (armée et police) ; justice, création monétaire. Pour financer ces fonctions et l’administration, l’Etat peut prélever des impôts, mais ceux -ci doivent être les plus légers possibles. En cas de crise, ne pas intervenir car la crise « purge » le marché et écarte les plus fragiles. L’idée est que la crise crée les conditions d’une croissance future (cf les cycles économiques de Kondratiev). En revanche, politique d’austérité : l’Etat dépense le moins possible pour limiter l’inflation.

 

C)   Une crise sociale sans précédent, porteuse de tensions

La crise touche tout le monde : agriculteurs ruinés, salariés sans travail, rentiers ruinés. Les expulsions mettent dans la rue des millions de gens, à la recherche d’un travail. Les gens se pressent en foule aux soupes populaires. Dans un Etat où n’existe aucune forme de sécurité sociale, la perte du travail est l’assurance de se retrouver à la rue. Les bidonvilles (Hoovervilles) se multiplient au pays de l’American way of life.

Les tensions sociales s’accentuent (voir doc pearltree pour témoignage + vidéo 3 : la grande manifestation devant la Maison Blanche des anciens combattants de la 1ere guerre mondiale qui réclame le paiement de leur pension en 1932)

Les idées communistes et socialistes progressent ce qui remet en cause l’idéologie libérale et même le système capitalisme. Police, armée et justice sont mobilisés contre les manifestants.

Illustration : Les raisins de la colère (voir post sur ce blog) ou Les Temps modernes de Chaplin

 

D)  Les mécanismes d’extension de la crise hors des EUA

PPO p. 26/27

Doc 1 et 2 : L’Amérique latine est particulièrement concernée par la crise du fait de sa forte croissance dans les années 1920, qui repose sur la production et l’exportation de produits de base (café, cacao, etc.) et dépend de l’accès aux marchés de biens et de capitaux des pays riches. Ce sont des économies extraverties, dépendantes des EUA qui étaient leur principal partenaire commercial.

 

Doc 5 : La crise se manifeste dans la décennie 1930 à une contraction considérable des échanges commerciaux, qui affecte l’agriculture tropicale, le secteur des métaux (la production de nitrate au Chili), entraînant un effondrement financier et monétaire et une récession générale dans ces pays d’exportation agricole et minière. La crise se caractérise de surcroît par une montée en flèche du chômage et par une très forte paupérisation

On peut mesurer cette chute brutale du commerce extérieur en prenant en considération l’évolution de la valeur des exportations pour la Bolivie, le Chili et la Colombie. Entre 1929 et 1932, la chute des exportations chiliennes est d’environ 300 millions de pesos et, pour la Bolivie, cette valeur est de 100 millions. Pour la Colombie, la valeur des exportations est pratiquement divisée par deux entre ces dates.

R)     La crise se propage du fait de la contraction du commerce mondial (- 202% entre janv 29 et mars 33). Les EUA importent moins. C’est la même chose en Europe. RU et All, très dépendants des EUA, sont lourdement touchés. La France, qui était plus protectionniste et commerçait essentiellement avec son empire colonial est touchée plus tardivement et moins fortement.

 

L’enlisement dans la crise économique appelle donc des solutions nouvelles.

Doc 3 : Pour lutter contre l’effondrement des prix (surproduction), en Amérique latine, comme aux EUA, les producteurs détruisent leurs récoltes.

D’un point de vue macroéconomique, l’État devient ouvertement interventionniste, revenant au dirigisme et à la planification pour sauver l’économie. Doc 5 : il investit pour substituer aux importations US une production industrielle locale = début de l’industrialisation et politique de développement autocentrée.

 

Doc 4 : Ce renforcement du poids de l’État se remarque particulièrement dans des pays qui choisissent la voie d’un régime autoritaire pour endiguer la crise. Au Brésil, l’Estado Novo de Getúlio Vargas (il est au pouvoir à p. de 1930 et fait un coup d’état en 1937) semble s’appuyer sur les forces traditionnelles de la nation (la famille et la patrie) et la mobilisation de tous les travailleurs, unis pour surmonter la crise. Ce régime paraît s’inspirer des techniques de gouvernement autoritaires, en recourant massivement à la propagande, comme l’indique cette affiche.

 

Les conséquences politiques ne sont pas moins considérables : entre 1930 et 1934, plus de la moitié des gouvernements d’Amérique latine sont renversés, mettant fin au processus d'émergence de gouvernements constitutionnels et inaugurant une phase caractérisée par l’autoritarisme gouvernemental, la répression des mouvements de masse et l’intervention des militaires dans l’exercice du pouvoir. Bien sûr, il ne faut pas oublier les États où la démocratie résiste (Colombie, Venezuela où la dictature est renversée en 1936) et l’existence de nombreux mouvements contestataires, liés ou non à l’influence des partis communistes (révolte de 1935 au Brésil contre l’Estado novo, révolte « rouge » au Salvador en 1932, ou la courte expérience de la République socialiste du Chili qui dure 12 jours en juin 1932).

La crise de 1929 contribue à accélérer la mise en place de régimes autoritaires en Amérique du Sud.

 

Quelle est la situation en Europe ?

 

II/ Un contexte inquiétant : les conséquences politiques de la crise en Europe

 

La crise touche rapidement l’Europe, pour les mêmes raisons que l’Amérique latine : la contraction du commerce mondial, renforcée par le protectionnisme, provoque faillites et chômage de masse.

Cependant, la mesure et la temporalité de la crise est un peu différente selon les pays : manuel p. 36/37 (statistiques) + PWPT et infos plus détaillée sur le cas français dans l’EED sur fev 1934

 

Fiche méthode : analyser un tableau stat dans manuel p. 37 à connaître et surtout les techniques de calcul taux de variation, coef multiplicateur (rapport entre les données de deux dates), indice.

 

L’Allemagne est relativement plus touchée que la France : sa situation se dégrade constamment jusqu’en 1933. En 1933, son PIB/hbt est à l’indice 87 (base 100 en 1929) alors que pour la Fra = indice 90. Sans être épargnée par la crise, il est indéniable que le commerce maintenu avec les colonies a joué pour la France un rôle d’amortisseur. Durant cette crise, les ouvriers sont le plus touchés (cf en France, recul des emplois industriels -1,4 millions) : ils grossissent les rangs de ceux qui se pressent aux soupes populaires dans les deux pays (voir vidéo INA accessible à partir du manuel p.24 « la crise en France ») et protestent en organisant manifestations et marches de la faim. Cependant, le chômage reste modéré en France tandis qu’il dépasse les 15% de la population active en Allemagne en 1932 (soit 6 millions de chômeurs). Ceci s’explique par la rapidité de l’effondrement économique en Allemagne, touchée dès 1929 alors qu’en France, la baisse de la production est plus graduelle.

 

A)  Les tensions en France fragilisent la démocratie, mais ne la détruisent pas

 La politique déflationniste menée par les gvts fra ne résout pas la crise (elle n'a d'ailleurs pas cet objectif) : but limiter la dette pour garder une monnaie stable donc baisse des dépenses de l'état. //t dans les entreprises, baisse également des salaires.

1-      Doc 3 p.25 : la politique suivie par les gouvernements successifs suscite de l’antiparlementarisme

Répondre à la question

Définir antiparlementarisme + politique de déflation

Dans les milieux touchés par la crise, on accuse le gouvernement parlementaire d’inefficacité : les politiques répondent en effet à la crise en appliquant les dogmes du libéralisme : baisser les dépenses de l’Etat pour conserver un équilibre budgétaire et donc ne pas créer d’inflation, susciter la baisse des salaires pour que les entreprises retrouvent des marges… et gérer policièrement les mécontentements. La solidarité avec les déshérités est laissée à la charité publique. Or ce type de politique dite déflationniste ou de rigueur, renforce la crise sociale. Les tensions s’exaspèrent : dans ce texte de juin 1934, le leader du parti agraire et paysan, Fleurant Agricola, en appelle quasiment à l’insurrection contre le gouvernement «  l’affiche […] sera le coup de clairon qui vous demandera […] de sortir de la tranchée […] Les paroles vont finir, les actes doivent les remplacer».

Il surfe là sur le climat insurrectionnel qui a éclaté en février 1934

 

Correction activité « février 34 » pour complément

Il faut en effet rajouter à l’exaspération liée à la crise deux points : 1) la crise en France est très sélective, elle touche les actifs. Les rentiers, les pensionnés, les propriétaires fonciers ne sont pas touchés. 2) Elle s’accompagne de scandales qui éclaboussent le gouvernement : le plus connu est le scandale Staviski (janv 1934) où un escroc parvient à détourner 200 millions de F-or grâce à ses connections dans le milieu politique. Mais déjà en 1932, le scandale des fraudes fiscales avait montré que des hauts personnages (noblesse, clergé, politiques, journalisme …) avaient fraudé le fisc de plus de 1 milliard de F-or et le gouvernement, attaqué à sa droite, avait abandonné les poursuites judiciaires.

ð  Mécontentement de gauche, antiparlementarisme de droite, gouvernements fragilisés (cf les deux premiers textes) => situation inflammable. C’est donc à ce moment que les ligues d’extrême-droite telles l’Action française et ses Camelots du roi, les Jeunesses patriotes, certaines associations d’anciens combattants (U.N.C. ; Croix de feu) pensent renverser le gvt et prendre le pouvoir. L’occasion en est la manifestation du 6 février 1934, qui tourne à l’émeute, en combats de rue entre manifestants de droite et manifestants de gauche et est réprimée par la police. Une vingtaine de morts et un millier de blessés.

 

Conséquences ?

Sur le moment, le gvt Daladier démissionne. L’échec ne décourage pas les ligues et autres organisations monarchistes et fascistes (au max = 300 000 adhérents toutes organisations confondues), mais leur moment est passé. Le gvt les rend illégales (dissolution des ligues) donc elles sont contraintes à la clandestinité.

 

2-      Le front populaire

En revanche, fev 34 fait peur au mvts de gauche qui y voient la possibilité d’un basculement dans le fascisme. Instruits de l’exemple allemand (la division entre socialistes et communistes a permis l’arrivée au pouvoir de Hitler en janvier 1933) et avec la bénédiction de Staline, les deux gauches s’allient : (cf images dans PWPT)

·         12 février = manifestation unitaire

·         Juillet = conclusion officielle de l’alliance avec pour slogan « le pain, la paix, la liberté »

·         Juillet 1935 : constitution du « Front populaire » avec ralliement du parti radical (centriste). Le chef de cette alliance, celui qui prendra la tête du gvt de front populaire = Léon Blum, leader du parti le plus important, la SFIO (socialiste / environ 130 000 adhérents contre seulement 28 000 au PCF)

·         Fin avril-Début mai 1936 : victoire électorale aux élections législatives. Les communistes doublent leurs voix par rapport à 1932.

 

PPO Les accords Matignon

Quelle est la proposition de la gauche pour sortir de la crise ? Peut-elle mettre son programme en action ?

 

Parcours A > 1. Les accords de Matignon sont conclus dans le contexte des grandes grèves du printemps et de l’été 1936 et après la victoire historique de la coalition du Front populaire. On a appelé ce mouvement les « grèves joyeuses » car il s’agissait, pour une fois, d’appuyer le gouvernement et les syndicats dans les négociations avec les syndicats patronaux.1,5 millions de grévistes paralysent l’économie du pays, et pour la première fois, occupent les usines. 2. Il s’agit pour le gouvernement de tenter de mettre fin au grand mouvement de grève qui paralyse le pays, et aussi de relancer l’économie. Le rapport de force étant favorable, les syndicats ouvriers arrachent facilement d’importantes concessions au patronat : ce sont les plus grands acquis sociaux du mouvement ouvrier français depuis l’origine.

·         augmentation des salaires dans le privé de 7% à 15% puis, dans une deuxième vague des salaires des fonctionnaires. Il s’agit de relancer la consommation

Par la suite, le gvt Blum crée une première assurance-chômage et un système d’assurance-retraite pour les mineurs, créant ainsi un embryon de sécurité sociale + politique de grands travaux pour employer les chômeurs.

 

Pour mieux contrôler l’économie, nationalisation de certains secteurs jugés stratégiques : création par ex de la SNCF (chemins de fer), des industries d’armement, contrôle renforcé de la Banque de France pour contrôler le Franc (d’ailleurs dévaluation du F pour doper les exportations)

 

Mais il s’agit aussi de réconcilier les travailleurs avec la République en améliorant leur vie et en leur redonnant de la fierté :

·         15 jours de congés payés par les employeurs + diminution du temps de travail (semaine de 40H)

Et au-delà des accords Matignon, d’autres mesures sont prises :

·         Billets de SNCF à tarif réduit

·         Création de maison de la culture dans les quartiers

 

3. La politique du Front populaire transforme durablement, par les accords de Matignon, les rapports au sein des entreprises en créant des délégués syndicaux dans les entreprises et en inaugurant la pratique des négociations tripartites. 4. Cette politique suscite des critiques car elle impose des augmentations de salaires et diminue les pouvoirs des patrons dans les entreprises grâce aux délégués syndicaux. L’opposition au Front populaire s’organise et l’expérience du Front Pop est somme toute éphémère : dès juin 1937, le parti radical change d’alliance et le gvt Blum est renversé. A partir de 1938, les lois du Front Pop sont « détricotées ».

 

Rq) prolongement voir affiche anticommuniste p. 65 et l’affiche de la Révolution nationale p.107

 

Bilan : La politique économique du Front populaire est une politique de relance par la consommation, ainsi qu’une politique de gauche, socialiste, visant à équilibrer les rapports de force et de dignité au sein de la société française.

 

B)  La crise de 1929 précipite l’arrivée de Hitler au pouvoir

1-Mesures de la crise : PWPT

 

2-Causes du succès du parti nazi

 

L’Allemagne de la République de Weimar (1918-1933) a un régime politique fragile parce que récent et sans tradition démocratique solidement enracinée => le nazisme recrute dans les milieux conservateurs et de certains anciens combattants, unis dans leur détestation de la démocratie et des droits de l’homme, vues comme facteur de division entre le peuple et donc comme facteur de faiblesse pour l’Etat, dans le cadre d’un monde qui est hostile et dont il faut se défendre (cf diktat) + anticommunisme. Mais le parti de Hitler, le NSDAP, reste relativement confidentiel jusqu’au déclenchement de la Grande crise de 1929.

 

Grace à un programme "attrape tout" de droite et de gauche PWPT : ordre+ mise au pas du prolétariat + exaltation de la grandeur nationale (cf passage du syndicat à la corporation, interdiction des grèves) mais réponse au besoin de protection (l’Etat garantit une solidarité nationale – NSDAP « affranchissement de toute servitude capitaliste »), grâce à une propagande massive (« sans la radio, nous n’aurions pas gagné » dit Hitler), à une action de terrain (distribution de soupes populaires et , en même temps, l’action des « corps francs » (= unités armées qui font le coup de main contre les communistes  = SA) qui leur permet de recevoir des financements des grands industriels et de la noblesse qui craint le désordre et la révolution, les nazis gagnent les élections de 1932.

Avec la crise, les partis extrémistes, hostiles à la République, progressent tandis que les partis au pouvoir reculent. C’est particulièrement le parti nazi (NSDAP) qui bénéficie le plus de la crise (en 1930, 28 % de membres ouvriers adhérant normalement au SPD ou au KPD). Lors des élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag avec 33% des voix contre 20,4% pour le SPD et 16,8% pour le KPD.

ð  Les socialistes et communistes sont majoritaires mais leur division va permettre aux nazis de prendre le pouvoir. Le président Hindenburg fait de Hitler son chancelier en janv 1933. Aussitôt, celui-ci met fin à la République.

 

3-      L’action de Hitler pour sortir de la crise PWPT

Grands travaux (rien d’original cf Roosevelt cf Fra)

Corporatisme pour soumettre les ouvriers au patronat

Remilitarisation => essor de l’industrie lourde dopée par les commandes de l’Etat

Puis Hitler compte sur la guerre et le pillage des ressources des pays étrangers pour sortir définitivement les Allemands de l’ornière.

 

III/ Sauver le capitalisme

 

A)  Roosevelt et le New deal

 

Video dans pearltree

Président démocrate, membre d’une aristocratie politique (un de ses lointains oncles avait été président des EUA au début du XXe siècle) il rompt avec la succession de présidents effacés et sans autorité. Il s’appuie sur les moyens modernes de communication, il fait une campagne très axée sur sa personne, sa famille et une promesse, celle du redressement du pays. Le jour de son investiture, il demande des pouvoirs spéciaux pour « mener la guerre » à la crise.

 

1-      Les « cent jours » du New Deal

PPO : 1933 Roosevelt et le New Deal pp. 28-29 compléter avec les doc dans pearltree et doc 1 p. 41 => « l’etat providence »

Les conséquences du New Deal = PWPT

 

 

Parcours A au complet : synthèse à rédiger pour les élèves (travail ramassé pour préparer la QP)

 

Dès le début de son 1er mandat en tant que président des EUA en mars 1933, Franklin Delano Roosevelt inaugure une politique de combat contre la crise économique et sociale dans son pays, ce qui constitue une rupture avec la politique de ses prédécesseurs.

 

 

Traditionnellement, les gouvernements américains étaient libéraux, c’est-à-dire qu’ils se refusaient à intervenir dans l’économie. Se contentant de soutenir la valeur de la monnaie, ils menaient une politique déflationniste (baisse des dépenses, baisse des salaires, laisser-faire des marchés) et protectionniste dans les échanges extérieurs. Les faillites d’entreprises, le chômage de masse, la paupérisation de la population ne trouvaient donc pas de solution et la crise a nourri la crise de 1929 à 1933. Roosevelt, lui, a fait campagne en promettant le « retour des jours heureux ». Il propose un nouveau pacte entre la population américaine et l’état fédéral qu’il nomme le « New Deal ». Les principes qui sous-tendent la politique de Roosevelt sont assez simples. D’un côté il s’agit d’injecter de l’argent dans l’économie pour stimuler la reprise de la consommation, et donc de la production. Il s’inspire là des idées de Keynes. De plus, un Etat plus protecteur qui garantisse une certaine sécurité pour tous, même ceux privés d’emploi, doit permettre de redonner la confiance nécessaire à la relance économique et la justice sociale nécessaire à la pacification du pays. De l’autre, il faut que l’Etat réglemente plus étroitement les entreprises et les marchés, en se dotant des moyens de contrôle et en créant des contre-pouvoirs au pouvoir patronal dans les entreprises.

 

Roosevelt bénéficie d’un climat favorable pour agir très rapidement. En 100 jours, il fait passer beaucoup de réformes. C’est le « premier new deal ». Dans le domaine agricole, par l’A.A.A. (agricultural adjustment administration), il subventionne les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur production ce qui permet de faire remonter les prix. Dans les entreprises, la NRA (national recovery administration) surveille la concurrence pour établir des règles justes, impose un salaire minimum et un temps de travail maximal. Un peu plus tard, les syndicats sont autorisés dans les grandes entreprises avec un pouvoir de négociation. Avec la WPA (Work projects administration), l’Etat fédéral lance une politique de grands travaux à travers le pays (construction de barrages, de ponts, de bâtiments administratifs) pour lesquels il embauche des chômeurs. Les sans-abri sont logés dans des camps fédéraux où ils sont correctement pris en charge. Enfin, le Social Security Act en 1935 marque la création d’une forme d’état-providence aux Etats-Unis avec des aides spécifiques pour les personnes fragiles. C’est le retour de la confiance, favorisé par la propagande gouvernementale et les « causeries au coin du feu » du président.

 

Le bilan du New Deal est mitigé et difficile à faire car Roosevelt s’est heurté dans la 2e partie du New Deal à beaucoup de résistances et n’a donc pas pu mettre totalement en œuvre son programme. Dès 1935-36, la Cour suprême a majorité conservatrice censure les principales mesures du 1er New deal. « L’économie a recommencé à lentement décroitre et le chômage à augmenter » (doc 4 p.29). Mais la postérité du New Deal est importante : il a inspiré les politiques européens (par les grands travaux, même Hitler s’en inspire). Son conseiller, Keynes, est à l’origine d’une doctrine économique qui triomphe partout en Occident durant les 30 glorieuses. C’est un nouveau modèle qui remplace le libéralisme économique. Son embryon de sécurité sociale est la base de réflexion de Beveridge, qui pendant la 1nde Guerre Mondiale propose un modèle de sécurité sociale universelle, laquelle se répand, elle aussi dans les sociétés occidentales des 30 glorieuses. Le nouveau système américain devient le modèle occidental de l’après seconde guerre mondiale.

 

 

Bilan / Sauver le capitalisme = au prix de l’abandon du libéralisme et du renforcement du rôle de guidage éco et de réglementation de l’Etat. Les résistances de la fin des années 1930 sont balayées par la seconde Guerre mondiale. Les recettes de F D Roosevelt deviennent après 1945 la base du modèle américain.

 

 

B)  Les Etats-Unis reprennent la main (en guise de conclusion-ouverture)

 

Avec la 2nde GM, les EUA deviennent « l’arsenal des démocraties », ce qui leur permet de sortir définitivement de la crise. La machine à produire tourne à plein régime grâce aux commandes militaires.

 

 

Au sortir de la 1nde GM, les EUA assument leur rôle de grande puissance économique et négocient, avec leurs alliés, à la conférence de Bretton woods, la mise en place d’une système économique international stable, basé sur le dollar et les investissements américains. PWPT

 

Jeter un œil à la suite du manuel chap « un nouvel ordre international »

Le programme du CNR (p 117) et la création de la sécurité sociale p.115 pour la France

Les accords de Bretton Woods p. 121

Le plan Marshall p. 137

 


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