" Qu’avec la bénédiction du Dieu, cette réalisation contribue au bien-être de mon peuple et serve l’intérêt de la race humaine, en encourageant les arts de l’industrie et de la paix, en renforçant les liens qui unissent les nations de la terre et en établissant une rivalité amicale et honorable par laquelle pourront s’exercer les facultés qui nous ont été données par la bienveillante Providence. »
C'est en ces termes que la reine Victoria en 1951 inaugure la première exposition universelle de l'histoire, dans le premier bâtiment de fer et de verre jamais construit, le Crystal Palace. Ce faisant, elle consacre le rôle de leader du Royaume-Uni dans la nouvelle économie qui se met en place et le monde qui en découle.
Pour le Suisse Beat Wyss, auteur de Images de la mondialisation, exposition universelle de Paris en 1889, l’Exposition universelle de 1889, la quatrième, marque une étape décisive dans l’histoire de la mondialisation. Les trois premières avaient été conçues comme des foires pour les producteurs et les commerçants. Mais « elles se transformèrent vite en gigantesques spectacles sur la scène desquels des artisans et des artistes de tous les coins du monde venaient présenter leur culture », note Peter Geimer dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L’exposition de 1889 est l’acmé de ce processus : elle battit tous les records
: 32 millions de visiteurs, 62 000 exposants venus de 54 pays. « Elle marque le
début du tourisme de masse. Elle est aussi la première exposition universelle à
attirer à ce point l’attention des médias du monde entier. » Pour la première
fois, on voit apparaître, au pied de la tour Eiffel, un véritable « village
planétaire ». Les échoppes proposant de la nourriture des quatre coins du monde
rencontrèrent un immense succès et "à travers l’acte de manger, la distance avec les mondes
lointains est abolie ». "Cette entreprise fut une
tentative de faire du monde un lieu homogène d’expérience, lisible pour le
public de masse ».
A noter que la BnF propose sur son site une exposition virtuelle consacrée aux expositions universelles parisiennes
Consulter aussi le site de Sylvain Ageorges : http://www.expositions-universelles.fr/index.html
L'exposition universelle de 1900
doc 1
La Tour Eiffel illuminée
par l’électricité pour l’exposition universelle de Paris en 1900.
doc 2
doc 3
Les infrastructures de l’exposition pour accueillir les 50 millions de visiteurs |
doc 4
Les pavillons d'exposition sur le champ de Mars |
doc 5 :
Possibilité à partir de ces documents de proposer un exercice de réponse argumentée. Etant donné les thèmes abordés, je pense qu'il faut proposer cet exercice en fin de séquence
En quoi l'exposition universelle de Paris est le témoin de la société de son époque ?
Définition du sujet : Construire l’introduction
Les questions à se poser :
Qu’est-ce qu’une exposition universelle ? Comment nommer et définir la société de la France de 1900 ?
Tenues régulièrement depuis 1851 (date de l’exposition universelle de Londres dans le Crystal Palace), ces expositions internationales sont l’occasion pour chaque Etat de présenter au monde le meilleur de ses réalisations techniques et culturelles. En 1900, Paris accueille pour la 2e fois l’exposition universelle. C’est alors en France ce qu’on appelle la « Belle Epoque ». La société française est traversée par un courant puissant d’optimisme et d’intérêt pour les progrès scientifiques et techniques. Ceux-ci apportent d’importantes transformations et de vraies améliorations dans leurs modes de vie. L’exposition universelle lui sert de vitrine. Elle est aussi le témoin assez fidèle de la société de son temps. En très grand nombre (50 millions de visiteurs) les Français viennent y découvrir non seulement les nouveautés industrielles et technologiques mais aussi, comme au spectacle, les joies de cette nouvelle société de loisirs que les progrès du temps rendent enfin possible. Ils enorgueillissent enfin. des splendeurs de l’exposition coloniale.
Travail préparatoire : Faire le lien entre les documents et le cours.
Quels thèmes les documents abordent-ils sur lesquels on a des éléments de connaissance tirés du cours ?
Doc 1 avec la Tour Eiffel = fonction de vitrine + fonction symbolique : rappel de la grandeur de la France qui a produit les droits de l’Homme => la lumière électrique = le génie français qui éclaire le monde.
Doc 2 = 3 éléments :
· le support = doc est une publicité => possibilité de développer des éléments de connaissance sur la nouvelle économie = production de masse donc essor de la consommation, compétition entre les entreprises de tous pays pour vendre tjs plus, amélioration du niveau de vie et du confort. + D’où vient le chocolat = d’Afrique ou d’Amérique du sud càd des colonies => possibilité de dvlpper des éléments sur l’économie coloniale.
· Le contenu : Grand palais est encore actuellement un lieu dévolu aux grandes expositions culturelles à Paris. Il est construit pour l’occasion. On retrouve la fonction de vitrine. L’architecture est importante : comme pour le crystal palace = ampleur + verrière.
· Le Gd Palais servait à présenter les expositions de peinture, y compris dans les nouveautés = l’impressionnisme. C’est en effet à paris que s’invente la nouvelle peinture de l’époque, rompant avec les codes académiques (réalisme du traitement, sujets mythologiques ou historiques) pour adapter le regard de la peinture à la modernité du temps. Cf. la Gare St Lazare de Chaude Monnet.
Doc 3 = les transformations de Paris pour accueillir l’exposition universelle = le métro, une nouvelle gare, autant d’infrastructures qui resteront et qui ont, au-delà de l’aspect pratique d’acheminement des visiteurs, aussi une fonction de prestige = doter la capitale de moyens de transport modernes et efficaces => rivaliser avec Londres
Doc 4 = chaque pavillon présente un secteur industriel : il y a les secteurs déjà un peu anciens comme le textile, les mines et la métallurgie, mais aussi les pavillons présentant les dernières nouveautés de l’industrie chimique (base de l’industrie pharmaceutique) ou le palais de l’électricité qui permettait de découvrir le fonctionnement et les applications de cette nouvelle source d’énergie, la « fée électricité » comme on disait à l’époque. Ces pavillons sont appelés « palais » : la technique est la nouvelle reine de l’époque. Elle est la source du développement économique, de l’amélioration des conditions de vie. Elle promet le bonheur à tous.
Doc 5 = les richesses coloniales =>
· Deux empires en compétition
· L’économie coloniale
· La découverte d’autres cultures (cf. pagode …) mais colonialisme fort à cette époque = mission civilisatrice de l’Europe, racisme …
Plan détaillé rédigé
Rappels et conseils :
· toute argumentation se construit toujours de la même manière. Enonciation de la thèse, puis du premier argument, justification de l’argument par l’exemple, puis éventuellement explication, nuance, approfondissement… On passe ensuite au 2e argument relié au précédent par une transition et à nouveau justification …On part toujours du général pour préciser au fur et à mesure sa pensée.
· Rédigez des phrases simples, syntaxiquement correctes. Reliez vos phrases entre elles par des connecteurs. Précisez toujours vos sujets. Chacune de vos phrases doit apporter une information nouvelle, qui fait progresser le raisonnement.
I/ L’exposition universelle de 1900 est une vitrine du génie français
A) Paris, une capitale moderne
Les travaux dans Paris pour accueillir l’exposition universelle = les transports (gare, métro, trottoir roulant), les espaces d’exposition (Grand Palais et sa grande verrière)…autant d’occasions de rendre manifeste la maîtrise technique des innovations les plus récentes et les plus modernes.
B) Paris, un haut lieu de la civilisation
L’illumination de la tour Eiffel le soir est en soi tout un symbole de ce que l’image que la France veut donner d’elle-même au reste du monde : modernité technique, audace artistique (impressionnisme), génie politique précurseur puisque cette tour, construite pour l’exposition universelle de 1889, rappelle la révolution française. Or, la rev fra, comme celle des EUA sert de modèle pour tous les peuples épris de liberté (DDHC)
II/ L’exposition universelle rend hommage au progrès.
A) Le progrès technique est source d’enrichissement
Sur le champ de Mars, la présence des palais de l’industrie rappellent le rôle essentiel des progrès techniques dans l’économie. En effet, la révolution industrielle, qui permet au 19e siècle l’enrichissement considérable des nations européennes, a été possible grâce à la mécanisation (cf. textile), à la domestication de nouvelles sources d’énergie (cf. mines) et à la mise au point de nouveaux matériaux (cf. constructions mécaniques et sidérurgie). Le RU, berceau de la révolution industrielle est à cet égard le pays le plus riche d’Europe encore en 1900, même si de nvx concurrents sont apparus, comme l’Allemagne, appuyée entre autres sur la tte récente industrie chimique et dans une moindre mesure la France. Les visiteurs ébaudis découvrent donc dans ces palais les nouvelles machines : Ils s’émerveillent de leurs prouesses techniques qui permettront aux industries de produire en masse les nouveaux produits qu’ils consommeront bientôt, à des prix sans cesse plus accessibles. La publicité qui se développe et dont nous voyons la trace avec le document 2 les incite à entrer dans la nouvelle ère de la prospérité : celle de la consommation de masse.
B) Le progrès technique transforme la vie
L’exposition universelle est un spectacle, une féérie qui a attiré 50 millions de visiteurs, venus de toute la France et du reste de l’Europe. On y montre les nouveautés qui changent la vie quotidienne et ouvrent de nouveaux horizons. En 1900, les visiteurs découvrent l’électricité qui illumine la tour Eiffel. Bientôt « la fée électricité » permettra d’éclairer la rue et entrera dans les foyers. Plus tard, elle actionnera les machines, toujours plus petites et plus pratiques. Le cinématographe est aussi une des grandes attractions de l’exposition. Le président de conseil de la République française viendra même assister à une des premières représentations de cette merveille, inventée par les frères Lumière, des Français. Le trottoir roulant à deux vitesses ravit la population qui fait le rêve d’un monde où le progrès fera disparaître les travaux pénibles.
III/ L’exposition universelle témoigne de l’idée répandue de la supériorité de l’Homme Blanc
A) La mission civilisatrice de l’Homme blanc
Chaque puissance coloniale expose dans différents pavillons les éléments caractéristiques et exotiques des peuples conquis (architectures, modes de vie, produits agricoles). Il ne faut pas y voir pour autant autre chose qu’un attrait pour le dépaysement. Les Européens ne rendent pas hommage à d’autres cultures et encore moins à d’autres civilisations : ils sont persuadés que seule l’Europe est civilisée et qu’elle apporte en outre-mer les bienfaits de cette civilisation. L’exposition coloniale a donc plutôt pour objet de permettre de mesurer l’écart entre les modes de vie indigènes et l’excellence du modèle européen, cet écart justifiant a posteriori la colonisation elle-même. L’exposition coloniale est donc un moyen de renforcer sa bonne conscience.
B) Les colonies, facteurs de puissance
Pour continuer à justifier la colonisation, les avantages de la possession de colonies sont mis en avant : les produits agricoles et les matières premières, importés à bas prix des colonies, sont devenus indispensables aux industries européennes (cf. le coton d’Inde à la base du succès de l’industrie textile britannique). Plus généralement, la possession de colonies est un des signes extérieurs de la puissance. Malgré la conférence de Berlin, les pays européens sont d’ailleurs toujours en 1900 en lutte pour délimiter précisément les contours de leurs empires, ce qui n’est pas sans provoquer des tensions. En 1900 néanmoins, l’affaire est entendue : les deux plus grands empires sont britannique et français.
Conclusion : elle doit permettre un bilan càd une synthèse de ce qui a été dit mais qui approfondit et cloture la reflexion
L’exposition universelle est donc le lieu de la compétition pacifique des plus grandes nations industrielles. Chacune d’entre elle s’y présente sous son meilleur jour et tente d’y prouver sa supériorité technique, économique, culturelle. A l’occasion des expositions universelles sont d’ailleurs organisés des concours. Le point central de cette confrontation est la modernité : chacun doit montrer qu’il est plus avancé, plus développé que l’autre. Pour autant cette compétition bon enfant, qui ravit les visiteurs à qui, somme toute, on offre un grand spectacle, ne doit pas nous cacher la face sombre de la « Belle époque » : les inégalités sociales et la misère qui excluent de l’optimisme ambiant les catégories populaires mais aussi les rivalités commerciales, territoriales et parfois militaires de pays qui, en 1914, s’engageront dans le conflit le plus meurtrier de l’histoire mondiale.