Affichage des articles dont le libellé est Seconde. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Seconde. Afficher tous les articles

mardi 28 novembre 2023

La transition, un changement global

 Une proposition d'étude de cas pour introduire le programme de 2nde en Géographie et apporter le vocabulaire utile  (acteur,  développement et développement durable, enjeu, risque, transition, démocratie participative) ainsi qu'un rappel des indicateurs les plus communément utilisés (mesure du peuplement, de la richesse, de la forme de structure économique). 


Il se base sur cette émission de radio  (à faire écouter par les élèves chez eux) dont on fait le bilan en classe en s'aidant de la fiche ci-dessous.



mardi 21 novembre 2023

Alexandre le grand

 Carte mentale à partir de la vidéo de l'émission de P. Boucheron, Quand l'Histoire fait date.





Cette séance peut se faire en début d'année de seconde, dans l'objectif de familiariser les élèves à la méthodologie de la prise de notes et pour présenter la méditerranée antique (hors programme) ou en 1ere, en exercice sur la notion d'empire (thème de la puissance)

vendredi 17 juin 2022

Japon : passer du texte au croquis

 Une proposition pour un exercice de 2nde, dans le cadre du cours sur les risques

J'ai fait le texte volontairement long, avec un peu de gros pour montrer aux élèves qu'il faut sélectionner les informations dans le texte et que toutes les informations ne sont pas forcément adaptées au sujet ou forcément cartographiable ; c'était leur premier croquis, l'occasion de dérouler toute la méthode.

L'exercice a plutôt bien fonctionné, mais encore une fois, il avait été préparé collectivement.

Sujet : Passer du texte au croquis            

Exercice Le Japon, un pays vulnérable ?

 Le texte

Le milieu naturel japonais est contraignant et soumis aux risques naturels

Le Japon est situé sur une zone de contact de plusieurs plaques océaniques. C’est une zone d’éruptions volcaniques et de séismes nombreux. Pour les surmonter, les Japonais ont trouvé des technologies de pointe qu’ils vendent à l’étranger. De plus, leur façade littorale pacifique est soumise aux typhons et aux tsunamis. 

C’est un archipel. Du point de vue du relief, il n’y a quasi que des montagnes (88%) sur les 4 grandes îles : Hokaïdo, Honshu, Shikoku, et Kyushu.

Un espace soumis aux risques industriels

 Ils possèdent peu d’hydrocarbures, ce qui explique le recours au nucléaire. On trouve des centrales nucléaires civiles dans des plaines littorales habitées, mais surtout sur la façade littorale de la mer du Japon, moins peuplée (c’est la partie du Japon qu’on nomme le « Japon de l’envers »)

Les zones densément habitées sont les rares plaines littorales de la façade pacifique. Ainsi, les métropoles de cette région forment la plus grande mégalopole du monde   Tokyo : 32 millions d’habitants, 30% de l’industrie   Nagoya : 10 millions d’habitants, 13% de l’industrie   Osaka-Kobé-Kyoto : 17 millions d’habitants, 20% de l’industrie.  

C’est donc là que se concentrent aussi les activités : 85% sur la ligne Tokyo-Kobé. Les littoraux sont des espaces surchargés, ce qui a amené à délocaliser certaines industries qui occupaient beaucoup d’espace. L’agriculture est défavorisée par le relief. Ils ont donc adapté le matériel à la petitesse des terres. Pour gagner de l’espace, les Japonais construisent des terre-pleins sur le littoral pacifique (Japon "de l’endroit") pour y loger les activités de loisirs, les activités de service et industrielles, les aéroports …

C’est donc là que se concentrent aussi les risques : la forte concentration des hommes et des activités renforce les risques technologiques et la pollution

Mais un espace bien maîtrisé 

Dans ce milieu insulaire, le Japon a développé un système de ponts pour pouvoir raccorder les différentes îles. Ces ponts sont capables de résister aux cyclones et aux séismes de très forte amplitude (construction aux fondations antisismiques). Un mur anti-tsunami est en construction au large de la plaine de Sendai, là où avait eu lieu la catastrophe de Fukushima en 2011. De même, le réseau de voies ferrées est très important, ainsi que le transport aérien. Le secteur des télécommunications et de l’information est très dynamique, et leur flotte maritime est très développée : c’est la 4ème du monde.

 La maîtrise de leur espace et la gestion du risque est donc un facteur incontestable de leur puissance. 

 Fiche consigne

Vous devez reconstituer un croquis de synthèse à partir du texte qui en est, en quelque sorte l’analyse.

  • Combien de thèmes dans le texte et donc combien de parties dans la légende ?
  • Quels éléments du texte  vous donnent des repères spatiaux. Entourez dans le texte et positionnez-les sur le fond de carte. C’est ce qu’on appelle de la NOMENCLATURE = noms de lieux
  • Repérer dans le texte les différentes idées. Certaines peuvent être cartographiables (c’est-à-dire représentables par un figuré sur le fond de carte), d’autres non. Fluotez dans le texte les éléments qui vous semblent importants et représentables. Demandez-vous quel figuré vous allez utiliser pour chaque idée + comment la nommer rapidement, mais clairement dans la légende


La grille de correction



samedi 13 novembre 2021

L'organisation politique de Florence au moment savonarolien

Si, dans les programmes scolaires, nous n'avons le temps que de présenter le système démocratique mis en place à Athènes à la fin du VIe siècle avant JC, il serait pourtant utile de prendre du temps pour présenter d'autres systèmes d'organisation de gestion et de vie politique, notamment au Moyen Age. Etudier avec les élèves, dans une démarche comparative les différentes formes de systèmes républicains (Athènes, Rome, les communes italiennes médiévales) permettrait d'aiguiser leur regard sur la longue durée de la mise en place de l'idéal démocratique.



Le palais de la Seigneurie (dit "palazzo vecchio")
qui abritait les conseils de la commune.


Dans le "laboratoire italien" des formes politiques, Florence tient une place particulière étant donné la masse de documentation et donc d'études qui lui sont consacrées. A partir du XIIe siècle, cette commune a expérimenté toutes les formes d'organisation civique : partant d'une autonomie communale, elle devient République plus ou moins oligarchique selon les époques, puis passe sous la domination quasi seigneuriale des Medicis, puis au XVIe siècle la capitale de leur duché. J'ai consacré un billet de blog à une sommaire présentation de la première république et aux ordonnances de Giano della Bella, dans le cadre d'un cours de DNL italien. Aujourd'hui, je vais présenter de façon plus classique le fonctionnement du "regime democratico temperato" mis en place en décembre 1494, alors que la descente du roi de France Charles VIII avait initié les guerres d'Italie et après que la Seigneurie a chassé Pierre de Médicis, le fils de Laurent le magnifique. Je m'appuye sur l'article de Guidobaldo Guidi, "Il Savonarola e la partecipazione alla vita politica", paru dans Savonarole. Enjeux, débats, questions, Actes du Colloque International (Paris, 25-26-27 janvier 1996), Paris, 1997, p.35-44. Mais avant, je reprends, pour introduire le propos, une large citation de l'article de Jean Bourier et Yves Sintomer, "La République de Florence (12e-16e siècle). Enjeux historiques et politiques" (dans Revue française de Sciences politiques, 2014/6, vol.64, p.1055-1081) ainsi que la chronologie qui est fournie en annexe. Cet article constitue une bonne entrée en matière pour ceux qui voudraient avoir un aperçu général de l'histoire institutionnelle de Florence.


"Du 13e au 16e siècle, et plus particulièrement lors du moment « républicain » où elle se fait le héraut de la « liberté florentine » (Florentina libertas), Florence constitue une référence centrale pour l’histoire politique du monde occidental. Tôt libérée des rapports féodaux, elle est, pendant deux siècles et demi, et malgré quelques éclipses, le lieu d’une véritable réinvention de la politique, au sens où Moses I. Finley et Christian Meier entendent celle-ci [1]Moses I. Finley, L’invention de la politique. Démocratie et… – un débat public sur les choses de la cité appuyé sur des procédures permettant aux citoyens une participation politique institutionnalisée. Mais elle l’est aussi au sens des luttes et intrigues pour le pouvoir lorsqu’elles sont tranchées in fine sur la place publique, plutôt que confinées dans les coulisses, et qu’elles s’effectuent dans un champ largement autonome, en particulier à l’égard de la religion, et partiellement professionnalisé. Si les origines et les premiers temps de la Commune de Florence restent en partie dans l’ombre, c’est avec l’affirmation du Popolo, en liaison étroite avec les associations de métiers, qu’elle devient une cité de premier plan. (les phrases en gras sont de mon fait) Avec Venise et Gênes, c’est l’une des cités-États qui, durant la Renaissance, résiste le plus longtemps à la montée des nouvelles Seigneuries princières, celles des Visconti puis des Sforza à Milan, des Gonzague à Mantoue ou des Este à Ferrare et à Modène. Dans les représentations et discours de l’époque, elle incarne la version « populaire » de la République, quand la ville des doges en représente la version « aristocratique ». La mutation politique que Florence expérimente dès le 13e siècle participe de l’invention ou de la réinvention de techniques délibératives ou électives et de modes de scrutin qui seront typiques de la politique moderne. La cité-État a rompu progressivement avec l’univers de pensée féodal, avec la théologie politique de l’empire et avec les formes institutionnelles et idéologiques de l’autorité qui en étaient le corollaire. Quelques siècles avant que ne s’impose l’idée de la souveraineté populaire, une communauté politique quasi fédérative basée initialement sur les corporations (les Arts) et d’autres groupes fondés sur un statut spécifique reconnu par la cité (les quartiers, l’organisation regroupant les partisans du guelfisme, etc.), typique des communes médiévales, cède progressivement la place, au cours des 14e et 15e siècles, à une République plus unitaire.

La politique est dans la cité toscane tout à la fois étonnamment proche et foncièrement différente de la nôtre. Quelques aspects méritent ici d’être mentionnés. La délibération publique se déploie de façon importante, en particulier à partir de la fin du 14e siècle, mais dans des assemblées quasi informelles, les consulte e pratiche, qui discutent presque quotidiennement des questions sensibles, et non dans les Conseils législatifs, lieux qui sembleront son habitat « naturel » quelques siècles plus tard. L’élection et le vote au scrutin majoritaire sont employés et affinés mais, jusqu’à la fin du 15e siècle, ces modes de scrutin ne sont pas couplés à l’idée du consentement du peuple, typique des gouvernements représentatifs modernes. Florence voit émerger une véritable classe politique, quasi professionnalisée en ce qu’elle pratique cette activité à plein temps, dominée par les grandes familles qui exercent un large contrôle, à travers leurs réseaux, sur la vie politique. Mais elle voit aussi s’affirmer la participation active de milliers de citoyens à la gestion des affaires publiques à travers un mélange de cooptation, de tirage au sort et de rotation rapide des mandats. Elle développe nombre des techniques d’administration modernes, comme l’impôt proportionnel fondé sur un recensement très précis des richesses immobilières et mobilières, dans le cadre d’un vaste État territorial en cours de constitution, qui occupe au 15e siècle toute la vallée de l’Arno, des Apennins à la mer, au niveau de Pise et de Livourne. C’est aussi à Florence que la notion moderne de république est créée, à partir du moment où Leonardo Bruni (1ere moitié du XVe siècle) oppose le régime républicain au régime princier et où la république n’est plus simplement synonyme de bon gouvernement. Cependant, l’idéologie officielle de la cité toscane est marquée par l’idéal d’une représentation politique qui n’est pas la représentation-mandat mais la désignation des personnes les plus impartiales, les plus justes et les plus utiles pour l’harmonie communale, personnes qui forment une pars pro toto pouvant engager la collectivité."


Une longue chronologie commentée accompagne l'article dont je tire l'exercice suivant :

Une exercice pour les 1ere SPE HGGSP, thème démocratie

Rapide historique de la commune de Florence

1154-1159 : la commune qui a reçu l’autorisation de la part de son seigneur, l’empereur, d’administrer elle-même la justice civile et criminelle, se dote de ses premiers statuts constitutionnels

1166 : première mention d’un Conseil de Boni Homines (les « bons hommes »)

1180-1220 : années de la mise en place du système des Arts (les corporations de Florence qui se dotent de représentants)

1244 : le popolo (ensemble des citoyens non nobles et non riches = petit peuple des artisans et des ouvriers, à jour de leurs impôts) s’organise et se dote de deux capitaines. En 1250, une insurrection renverse le groupe des notables qui dirigeait la cité et met en place le premier régime du Popolo. Celui-ci va durer 10 ans.

Tensions entre deux factions rivales : les guelfes et les gibelins.

1293 : approbation des Ordonnances de Justice qui visent à diminuer la puissance politique des plus riches et à expulser les nobles de la vie politique florentine. Création du gonfalonier de justice et du gouvernement élu de la « Seigneurie », constitué de prieurs des Arts.

1342-1346 : krach financier. Les grandes familles de la banque florentine font faillite. Les Arts mineurs par la suite rééquilibrent le pouvoir à leur profit.

1378 : révolte populaire des Ciompi (artisans du textile) qui imposent une nouvelle constitution ouvrant la vie politique aux petits ouvriers et artisans.

1382 : Fin du gouvernement des Arts. Etablissement d’un régime oligarchique, hostile au popolo minuto (les plus pauvres) qui perd tout accès au gouvernement. Officiellement cependant, le cadre de la République est conservé.

1434 : A partir de cette date, la famille des Medicis parvient à s’imposer comme l’unique famille dirigeant effectivement la ville. Les institutions sont conservées, mais sans autonomie.

1478 : échec de la tentative de coup d’Etat menée par les Pazzi contre les Medicis

1494 : la commune de Florence chasse Pierre de Medicis et met en place un régime constitutionnel à nouveau élargi aux plus pauvres.

1512 : retour des Medicis au pouvoir à Florence.


En 1ere SPE sur le thème de la démocratie, j'insiste sur les antagonismes de classes à Athènes et surtout à Rome qui ont conduit à la mise en place d'institutions de compromis permettant aux riches comme aux pauvres,, aux aristocrates comme au plébéiens de constituer un seul peuple de citoyens, participant, chacun à leur mesure, à la vie politique. Les dosages sont le résultat de rapports de force constamment renégociés et mouvants. On retrouve cette même idée dans l'histoire de Florence. La chronologie a aussi l'avantage de montrer que noblesse et richesse ne sont pas forcément synonyme : à Florence, des magnats de la banque et de la finance s'imposent au pouvoir, sans être nobles et en ayant précisément profité de l'expulsion de la noblesse féodale après les Ordonnances de Justice.

Le questionnement pour les élèves pourrait être le suivant

1)      Repérer les différents types de pouvoir à Florence :

·         Avant le milieu du XIIe siècle, qui est le seigneur de Florence ? Avant 1293, quelle classe sociale dirigeaient la ville ? Que vous suggère l’appellation « Bons Hommes » pour désigner ceux qui dirigent Florence à cette époque ? A partir de 1280, quel groupe social prend de plus en plus d’importance et s’organise ?

·         Au XIVe siècle, quelles organisations contrôlent la commune ? Est-ce toujours le cas au XVe siècle ?

·         Qu’est-ce qu’un « régime du popolo » ?

2)      Comprendre les luttes sociales et politiques à Florence

·         « Fluotez » dans la chronologie toutes les mentions témoignant de tensions sociales et politiques.

·         Quelle typologie des tensions peut-on établir ?




Focus sur un régime du popolo : la "République savonarolienne"

(remarque : l'expression est impropre, mais ce n'est pas l'objet ici d'un débat de spécialiste)




 R) coquille : lire pratica et non praticha

+ le Grand Conseil ne débat pas, il vote les lois. En de très rares cas seulement, la Seigneurie appelle au débat au sein du Grand Conseil. En temps ordinaire, cela se faisait au sein des pratiche.


Précision sur le système d’élection aux magistratures de la commune

C’est un système extrêmement compliqué en 3 étapes et que je simplifie sans être d'ailleurs certaine d'avoir tout compris. Ce n’est donc pas un suffrage direct, mais indirect.

Les membres du Grand Conseil sont réunis dans un premier temps par quartier. L’élection dure toute la journée.

Etape 1 : tirage au sort. Trois bourses/sacs ont été préparées pour chaque quartier et pour chaque collège électoral (2 bourses pour les arts majeurs, 1 pour les arts mineurs) avec les noms des personnes qui pouvaient prétendre participer à la désignation des candidats (faire partie du Grand Conseil, être majeur, être à jour des devoirs de citoyens, être membre d’un Art…). En tout, on tirait au sort 108 personnes (3 par quartier pour chaque mandat à désigner).

Etape 2 : désignation des candidats à l’élection. Juste après le tirage au sort, chacun de ces tirés au sort proposait son candidat pour la Seigneurie en choisissant parmi les membres de Grand Conseil. Leurs candidats doivent habiter leur quartier et faire partie soit des Arts majeurs (6 « seigneurs + gonfalonier soit 7 postes à pourvoir) soit des Arts mineurs (2 postes), comme eux d’ailleurs.

Etape 3 : élection. Puis tous les membres du Grand conseil procédaient au vote (non = fève blanche, oui = fève noire) pour chaque poste (9) et pour chaque nom proposé (12x9), en respectant le fait que chaque quartier devait avoir deux élus. Un notaire procédait le jour suivant au dépouillement. On conservait la personne qui avait reçu le plus grand nombre de fèves noires, à condition qu’il ait reçu au moins 50% des suffrages. Il fallait au moins 1000 votes. Sinon, on recommençait (!)

Pour les magistratures mineures, on se contentait d’un tirage au sort.

Pour les élèves, avec un peu de concentration car c'est compliqué, ils peuvent repérer le rôle souverain du Grand Conseil, le rôle de la Seigneurie comme organe du pouvoir exécutif, la séparation des pouvoir, les mandats courts et la collégialité des magistratures, le contrôle de l'action des magistrats.

Dans un 2e temps, on peut leur demander (comme pour la comparaison avec Rome) si ce système est réellement démocratique au regard des critères athéniens. Ils repéreront que les participants à la vie politique sont, comme à Athènes, une minorité, mais que , contrairement à Athènes, le petit peuple est désavantagé à plusieurs niveaux (exclu du Grand Conseil, minoritaire à la Seigneurie). Cependant, la procédure de désignation des magistratures, leur garantit (contrairement au cursus honorum romain) d'avoir des élus.

Enfin, on peut leur faire identifier les différentes échelles administratives (le quartier, la commune) et les niveaux de compétence enchassés. Puis l'importance à Florence du monde économique qui structure en fait la vie politique.


Remarque : Le mode de scrutin pour la désignation des magistrats florentins a fait l’objet de nombreux débats et a changé en juin 1495 puis en mai 1498 et en mai 1499. Il est un enjeu de la "liberté florentine", c'est-à-dire de l'effectivité de son autonomie. Il vise à éviter la mainmise des factions sur le gouvernement (Seigneurie, 10 de Liberté ...) et notamment le retour au pouvoir des partisans des Medicis. En 1499, l'institution du gonfaloniérat de Justice à vie, confié à Piero Soderini, veut faire de Florence une République enfin stable.


Ci dessous, la version simplifiée pour les élèves, avec le questionnaire



dimanche 4 avril 2021

La montagne d'or

 Dans le cadre du programme de Géographie pour les 2nde (chapitre sur les ressources et le milieux), le manuel Hachette propose une activité d'analyse de document que j'ai faite faire à mes élèves. La voici :



L'exercice n'est pas simple puisqu'il présente deux difficultés :

* en introduction, dans la phase de présentation du document, il faut, à partir de la nature du texte , i.e. une tribune de presse, que les élèves comprennent que l'auteur n'est pas neutre, mais que son point de vue est opposé au projet. La difficulté vient de la conclusion pour laquelle les élèves sont invités à revenir sur cette notion de point de vue et doivent se demander quelle est l'objectivité de l'auteur de la tribune. Or, cette notion d'objectivité est en général floue pour les élèves, car ils la confondent avec la neutralité. Ce point étant réglé dès l'introduction (non, l'auteur n'est pas neutre), que reste t-il à dire en conclusion, dans la phase de bilan ? On a donc redéfini avec les élèves l'objectivité, laquelle consiste à maintenir son discours dans le cadre des faits, en adéquation avec la réalité, et à prendre en compte tous les facteurs et tous les arguments (quitte à en privilégier certains parce qu'on les juge plus pertinents). Et ils ont eu comme consigne de comparer les de l'auteur avec des faits, des chiffres, des statistiques qu'ils ont dû aller rechercher sur Internet, en lien avec les différents arguments du texte... C'est donc une opération complexe, qu'ils  ont eu beaucoup de mal à faire de façon efficace. 

Pour les aider, un choix de documents :

La forêt guyanaise, un milieu protégé, mais mis en danger par l'orpaillage illicite


La pauvreté en Guyane (INSEE, 2017)




Remarque : J'ai choisi de leur faire faire cela en conclusion et non pas dans le cadre du développement (phase d'explication des relevés, 2e temps de l'analyse), comme c'était plus logique, pour avoir un barème qui ne les pénalise pas trop.

Remarque : Cet exercice ne peut pas être fait en début d'année. Pour ma part, j'intervertis le thème 1 et le thème 2 du programme, selon la chronologie des chapitres suivantes. Chap 1 = la démographie mondiale Chap 2 = Ressources et environnement, des équilibres fragiles Chap 3 = Risques Chap 4 = Les politiques de développement ...


* pour le développement, constitué de deux paragraphes, une autre difficulté est apparue. Autant le relevé des arguments de l'auteur de la tribune n'a pas posé trop de problèmes, autant les contre-arguments des promoteurs du projet, que l'on peut deviner en creux dans le texte, n'auraient pas été reconnus par mes élèves si je n'avais pas insisté spécifiquement sur ce point. C'est une opération mentale (l'analyse en creux) pour laquelle ils n'ont aucun réflexe  à ce stade (2nde)


Bref, l'exercice du manuel est un bon exercice, mais je le crois infaisable sans un accompagnement, une préparation au préalable.

Entre temps, j'ai découvert ce roman de Colin Niel


C'est un bon polar qui se déroule en Guyane, dans le milieu des orpailleurs et des mines d'or. Or, quelques pages reprennent exactement le même thème de la controverse autour du projet de la Montagne d'or. Il était trop tard pour que je l'utilise, mais je n'exclus pas de la faire les années prochaines car j'aime tout particulièrement brouiller les frontières entre l'HG et le Français, en proposant aux élèves de travailler, à l'occasion, sur des documents littéraires. 

Je ne sais pas encore sous quelle forme, dans quel cadre d'activité scolaire je pourrais éventuellement utiliser cet extrait, mais en attendant, je livre ici les pages qui en constitueraient le support.








Et sinon, quelques ressources pour approfondir

Une vidéo de présentation qui donne des images aux élèves pour mieux se représenter la chose et fixe les idées essentielles



Sur le site officiel du projet, la page "calendrier" pour montrer rapidement et facilement que les décisions de ce genre nécessitent la coopération de plusieurs acteurs (industriels, financiers, institutionnels), qu'il y a des passages obligés (études d'impact)...


Puis un article pour donner la fin de l'histoire et replacer la décision du gouvernement dans le contexte plus large de la défense de l'environnement et du "refus" de l'artificialisation des sols

samedi 26 septembre 2020

Le monde grec, proposition de cours

 J'ai choisi cette année, post confinement, de "saucissoner" ce gros 2e chapitre. H2 est donc une introduction-présentation de la Méditerranée antique, pour montrer les emprunts culturels et les assimilations, sous l'effet des contacts marchands, guerriers et des stratégies impériales. Et H4 sera consacrée à Rome. Dans le nouveau programme, il est plus légitime de séparer Athènes et Rome car le programme insiste moins sur la démarche comparative.


Le manuel utilisé est le Hachette

Chapitre H3 : L’Antiquité gréco-latine : Le modèle grec 

I/ Un ensemble de cités-Etats

A)  La Grèce est un monde morcelé

sans doute du fait du relief montagneux. Si tous les Grecs parlent la même langue et ont plus ou moins les mêmes croyances, la même culture (ils lisent tous l’Iliade et l’Odyssée) ils ne sont pas unis en un seul Etat.

Carte p. 32 : Grèce, Asie mineure, Grande Grèce …= le monde grec est composé de cités indépendantes les unes des autres qui ont leurs propres institutions. Les colonies (en mer noire et Grande Grèce) sont fondées par une cité qui y envoie une partie de sa population, mais elles n’en sont pas moins indépendantes. => le monde grec s’étend sur toute la méditerranée orientale. L’Italie du Sud est appelé « la Grande Grèce »

Doc 2 p. 32 et 3 p. 33 : Une cité-Etat est une ville qui contrôle la région avoisinante, comme Athènes domine et dirige l’Attique. Sparte est une autre grande cité de Grèce continentale. Ces villes sont dirigées par des assemblées oligarchiques. Les gros propriétaires terriens de la campagne, riches et influents, contrôlent le pouvoir politique.

 

ð  Quelle unité, malgré tout, du monde grec ?

B)  La religion, un ciment du monde grec

1)      1- Les sites panhélléniques

Delphes pour l’oracle d’Apollon et exemple du sanctuaire panhellénique d’Olympie : Prise de notes video sur 30 minutes avec questionnaire fourni.

https://www.youtube.com/watch?v=__dt_EVYpBw&feature=youtu.be

A la fois sanctuaire religieux et site sportif, le site grec d'Olympie a accueilli pendant plus de 1000 ans les athlètes venus participer aux Jeux au nom de leur cité.  Ces jeux apparus en 776 avant J.-C. et sont inspirés de pratiques guerrières (cf course en armes, coure d’endurance, lancer de disque et de javelot, lutte). Tous les quatre ans, une grande trêve d’un mois permet aux athlètes de toute la Grèce de se rendre à Olympie.

A travers les jeux se jouent encore des enjeux de rivalité, de gloire et de puissance entre les cités (voir Alcibiade), mais de façon pacifique (DIAPO 8) . Les sites panhélleniques où les Grecs se rencontrent, et singulièrement les JO, sont l’occasion donnée aux Grecs de renforcer un sentiment d’appartenance commune à une même civilisation. D’ailleurs ces jeux étaient réservés aux seuls Grecs.

Toutes les épreuves sportives et artistiques (théâtre pour les fêtes de Dionysos), d’ailleurs toujours sous la forme d’un concours, sont faites à l’occasion de cérémonies religieuses pour une divinité particulière (Zeus/Olympie). Adeptes de la perfection esthétique, considérée comme un reflet de la perfection divine (kalos kagatos : le beau est le bon), les Grecs offraient ces spectacles aux Dieux.

             Les critères de beauté de l’art grec pour la représentation des corps ont été repris dans l’art européen ultérieur : ce sont devenus des « canons de beauté ». (vocab = l’origine de l’expression « canon de beauté vient du sculpteur grec Polyclète qui écrivit un traité de la beauté idéale appelé Le Canon, ce qui en grec veut dire « modèle, règle »)

Ils correspondent à une harmonie des proportions et de la symétrie + la beauté extérieure doit refléter la beauté intérieure (= la vertu) qui va s’exprimer par la grâce des gestes + la douceur du regard pour les femmes tandis que les hommes se caractérisent par la force maîtrisée et le dynamisme du geste.

Que ces jeux soient profondément religieux, c’est ce que démontre la fin des jeux à partir de 393 : les Romains ont adopté ces jeux et les ont perpétués mais quand l’empereur Théodose interdit les cultes païens en 390 car il est un empereur chrétien, alors les JO ont rapidement disparu.

 

2)      Compléter avec Panathénées pour définir 2- « religion civique » : PWPT + p.49

Point sur les sources : sources textuelles , les décrets de l’ecclesia qui organisent le culte et notamment quel citoyen riche d=sera en charge du rituel et du paiement des frais

Liturgie : Charge confiée à un citoyen riche et dont il assume les frais sur sa fortune personnelle. Il s’agit de n’importe quel type de dépense utile à la cité (mil, religieuse…)

 

C’est souvent pour les riches une occasion de gagner en popularité. Si bien qu’ils pratiquaient aussi l’évergétisme : dépense volontaire d’un riche citoyen qui offre à sa cité quelque chose qui lui est utile (souvent = art ou jeux. C’est comme ça qu’avaient lieu par ex les jeux du cirque)

 

Les sources iconographiques

Fête connue par la frise des panathénées  => sur les murs du Parthénon, temple principal qui domine la ville=> fête majeure de la ville

 

En quoi les Panathénées sont un bon exemple de religion civique ?

Religion civique : les rituels religieux sont utilisés pour renforcer la communauté politique

 

Les Panathénées sont des festivités annuelles en l’honneur d’Athéna, la déesse protectrice de la cité.

Le cortège traverse la cité en passant par les lieux du pouvoir politique et religieux. Tous les habitants d’Athènes participent à la procession de façon hiérarchisée (= magistrats en tête, métèques à la fin). Cette fête montre une population soudée autour de sa divinité et de son régime politique. Les Panathénées permettent d’intégrer les non-citoyens à la vie de la cité. A la fin de la journée, les bêtes sacrifiées (payées par la liturgie) sont distribuées à la population et grands banquets (occasion de convivialité)

 def religion civique = l'utilisation des rituels religieux pour des fins politiques (au sens large ) ici = 

 Les Panathénées sont le reflet de l’idéal démocratique athénien parce que…

  •          l’organisation des festivités est débattue par l’Assemblée du peuple ;
  •          tous les habitants, qu’ils soient citoyens ou non, peuvent participer à la fête ;
  •          cette fête honore Athéna, protectrice de la cité et garante de la démocratie ;
  •          le parcours des Panathénées dessert les lieux des grandes institutions démocratiques.
  •          L’organisation est faite par dème (place dans la procession, repas ) : c’est donc la cité organisée, hiérarchisée qui rend hommage à sa déesse.

 Dème/démos/démocratie

Dème = Division administrative du territoire athénien. Les dèmes tenaient à jour les listes de citoyens.

 

 C)  L’unité contre un ennemi commun ?

1-    1-   Les guerres médiques

Les cités grecques s’unissent parfois, face à un ennemi commun = guerres médiques contre l’empire perse

On distingue deux grandes phases dans ces guerres. La première débute par la révolte des cités grecques d’Asie Mineure contre l’Empire Perse. A la suite de cet événement, le roi Darius lance une expédition punitive : il est bloqué devant Athènes par la bataille de Marathon en 490 avant J-C. L’alliance des cités d’Athènes et de Platée l’emporte de façon spectaculaire. Dix ans plus tard, dans l’optique de venger cet affront et d’envahir de façon définitive la Grèce, le roi Xerxès lance une des plus grandes expéditions militaires de l’histoire. Une grande union panhellénique est prônée par Athènes et Sparte qui décident de s’unir, suivis par 29 autres cités. L’armée et la flotte athénienne remportent une victoire définitive à  Salamine (-480)

=> popularité qui lui permet de constituer la ligue de Délos (autour mer Egée) avec un trésor de guerre financé par toutes les cités qui finance la sécurisation de la mer Egée par les trières athéniennes. Dossier pp. 36/37 (mission 1) : La thalassocratie athénienne

 Def hégémonie : pour un Etat, position dominante auprès d'états alliés qui acceptent et reconnaissent cette domination.

2-     2-  La division interne : La guerre du Péloponnèse 

suite dossier du manuel sur la thalassocratie athénienne : le détournement de l'argent de la ligue de Delos, les clérouquies, la repression des révoltes => Athènes passe de l'hégémonie à l'impérialisme

def impérialisme : la domination par la force

Cependant, les alliés de la ligue sont mécontents de l’utilisation de cet argent au profit exclusif d’Athènes. Plusieurs révoltes eurent lieu, toutes châtiées sans pitié par l’armée athénienne.

ð  Sparte se met à la tête des mécontents et déclare la guerre à Athènes : guerre du Péloponnèse (-431 ;-404) et la gagne. C’est la fin de la période de gloire d’Athènes  (le siècle d'or / le siècle de Périclès) et aussi la fragilisation de la démocratie. Voir PWPT 


3- La fin de la liberté des Grecs

Une génération plus tard, les cités grecques sont incapables de réagir devant la volonté de Philippe de Macédoine de les dominer (défaite de Chéronée -338) puis en -146, ce sera la domination romaine.

GROS EXO METHODO (analyse texte 1H30 travail de groupe) 3e Philippique de Démosthène. => incapacité des cités grecques à s’unir, même devant un danger commun + rôle de la parole en politique (le discours pour convaincre)

TRACE ECRITE DIAPO 11

+ les critiques que l’on peut faire (dès l’époque) à la démocratie => démocratie en crise

Démagogie : attitude en politique qui consiste à flatter le peuple avec des discours contenant ce que le peuple veut entendre, et non pas ce qui serait conforme à l’intérêt commun / les démagogues

Point sur les sources : C’est par les textes de discours, les textes des philosophes (Platon) et le théâtre que nous connaissons les débats politiques de l’époque

 

II/ L’éclat tout particulier d’Athènes

A)  L’exception démocratique

La démocratie est née à Athènes à la fin d’un long processus commencé avec le magistrat Dracon qui en 624, alors que Athènes, comme toutes les autres cités, était dirigée par une assemblée oligarchique, a fait voter que les lois devaient être écrites pour être connues de tous, ce qui constitua une première limite au pouvoir des nobles. Ce sont les réformes de Clisthène entre 507 et 501 (bio p.283) qui parachèvent le système démocratique athénien en divisant le territoire athénien en dèmes (circonscription administrative qui gère toute la vie locale. Un citoyen est obligatoirement inscrit dans un dème) et en basant sur les dèmes un système égalitaire de vote aux assemblées. Le système de tirage au sort permet de lutter contre le clientélisme*. Sauf trucage, n'importe quel nom peut sortir au hasard. Mais,

Clientélisme : est un système par lequel un puissant appelé patron, assure protection et aide à un plus faible et à sa famille, le client. En échange, le client rend des services notamment politiques et judiciaires. (DIAPO 12)

 Dossier pp. 34/35 modifié => connaître les caractéristiques d’un système démocratique

 Correction, schéma évolutif (colonne de gauche, puis colonne de droite, enfin ligne du dessous) qui au final  donne ça :

 

La démocratie est directe = participation de tous requise à l’ecclesia (vote et discussion des lois DIAPO13 ) comme pour les magistratures => tirage au sort pour les magistratures (sauf Stratèges et archontes -organisation fêtes religieuses) Pourquoi ? + Périclès pour inciter les citoyens à s’engager davantage dans la vie politique fait la réforme du misthos en -454 cf Périclès p. 40/41

Mais cette démocratie est limitée aux seuls citoyens athéniens masculins (soit 1/10e de la population doc 1 p.45) ce qui exclut les femmes, les étrangers (métèques) résidant à Athènes et la masse des esclaves. Périclès durcit encore davantage les conditions requises pour pouvoir être citoyen en -451 (doc 3 p. 41) en en faisant une citoyenneté basée exclusivement sur le droit du sang (transmission par les deux parents eux-mêmes citoyens). La citoyenneté athénienne est donc un statut privilégié (ouvre des droits éco et civiques propres, une protection car isonomie égalité devant la loi…mais des devoirs aussi, impôts et éphébie) pour une toute petite minorité repliée sur elle-même. Il na jamais été dans l’intention des Athéniens de propager leur système politique, même s’ils le considéraient comme le meilleur (voir éloge de la démo par Périclès p. 48), de la même manière que la notion des droits de l’Homme leur était étrangère (exclusion des femmes, esclavage, domination sur les autres cités)


 Enfin, malgré les précautions, ce régime n’empêche pas tout à fait le pouvoir d’un seul : cas de Périclès 1 et 4 p. 40/41 => 15 fois stratège car il avait la faveur du peuple . Comment l’a-t-il obtenu ? L’exemple de Périclès montre qu’en démocratie, l’homme politique doit flatter le peuple s’il veut être élu, lui être agréable en lui offrant sur ses deniers des spectacles et des infrastructures urbaines (liturgies), lui redistribuer une partie de l’argent public (misthos), flatter la fierté nationale (embellissement et grands travaux de l’Acropole) … Cet aspect peut être négatif, si l’homme politique n’agit pas pour le Bien Commun, mais pour son intérêt personnel (cf critiques de Démosthène)

Démagogie* = politique et discours qui consistent à flatter/terroriser la foule pour la manipuler et la faire voter comme le souhaite l’orateur. Le vote est obtenu en faisant appel à ses émotions ou à ses idées reçues plutôt qu’à sa raison.


B) Le siècle d'or d'Athènes 

1- L'art au service de l'hégémonie

C'’est le contrôle et l’argent de la ligue de Délos qui permit le « siècle d’or athénien » : période

de prospérité et d’embellissement de la cité (travaux de l’Acropole) Athènes était la cité la plus puissante de Grèce. L’argent prélevé sur les cités représentait tous les ans 12M de jours de travail d’un ouvrier athénien : il servait à payer les dépenses militaires (bateaux, rameurs, garnisons athéniennes dans toutes les cités de la ligue), l’installation des citoyens pauvres sur des terres achetées, les indemnités des magistrats (misthos) et même les citoyens qui participaient aux assemblées, mais surtout les fêtes, banquets et œuvres d’art qui ont fait dès cette époque la renommée de la ville. En Art, le Ve siècle correspond à l’âge classique et c’est à Athènes qu’on vient admirer les merveilles de l’architecture et de la sculpture de Phidias. Le Parthénon, beaucoup copié à partir du 19e siècle et notamment aux Etats-Unis qui y voient une forme d’architecture symbole de la démocratie


2- A l'origine de la civilisation européenne
La culture européenne a bénéficié, via la transmission des Romains, de beaucoup d'approches culturelles (on a déjà évoqué les canons de beauté dans la sculpture grecque) et de disciplines scientifiques/ sociales inventées par les Grecs.


Le théâtre nait à l’âge archaïque (VIIIe s) lors de concours sacrés d’art pour honorer les dieux ou des héros mythologiques et notamment les Dyonisies à Athènes, qui avaient lieu tous les ans. Au Ve s, Eschyle propose des tragédies historiques, comme les Perses en -472, qui honore la cité en présentant les victoires athéniennes vues du côté des Perses. Le théâtre antique proposait aussi des comédies, comme à Athènes, celles d’Aristophane, qui étaient souvent l’occasion de tourner en dérision les travers des Athéniens ou les ratés de la politique athénienne. => Le théâtre antique n’est pas seulement religieux. Il se penche sur la société humaine (les passions, la politique …) .
R) En -325, le 1er théâtre aux gradins en hémicycle et en pierre pouvait accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs (théâtre dit de Lycurgue)

L'Histoire, la Géographie, la Philosophie, les Mathématiques...ont des origines grecques.

mercredi 10 juin 2020

Epoque moderne : plans des cours de 2nde Histoire

Ma proposition de recomposition du programme pour pouvoir terminer l'année. Globalement, je propose de recomposer par thème et d'aborder dans chaque chapitre toute la période, jusqu'aux prémices de la Révolution française. Le principe, c'est que les 3 chapitres se complètent in fine.


Chapitre 1 : Humanisme, progrès des sciences et Réforme
Je commence par ce chapitre parce que le chapitre précédent sur la Méditerranée au XII a beaucoup insisté sur les aspects religieux et la question de la tolérance ou pas. Il y a donc une continuité dans les thématiques abordées.

Objectif global = réfléchir sur l'idée de rupture
intro = autour du mot "renaissance"
I/ Une nouvelle conception du monde à partir de la Renaissance
A) La philosophie humaniste : les rapports de l'Homme et du monde
Objectif : expliquer ce qui est nouveau par rapport à la période médiévale et ce qui a rendu possible ces évolutions, sur un temps long.
Commencer par les "causes profondes" : chute de l'empire byzantin, diffusion de l'imprimerie

1) La remise en cause des certitudes catholiques
Les philologues => une approche critique du texte de la Bible. 
Biographie d'Erasme => son travail sur le nouveau Testament, la circulation des idées humanistes (PPO)
Pic de la Mirandole et homme de Vitruve (L. de Vinci) => l'Homme "au centre" de la création
2) Une philosophie qui recherche les condition d'un progrès
naissance des utopies
Machiavel : prince et courtisans
l'éducation humaniste

B) Une nouvelle manière de représenter le monde
au delà des aspects d'histoire des Arts, l'objectif est aussi de faire le lien avec ce qui a été dit précédemment pour montrer que les artistes, et singulièrement les peintres s'emparent de ces nouvelles préoccupations : dialogue et aller-retour entre pensée rationnelle et pensée picturale. EDC sur l'école d'Athènes. (PPO à la place de la chapelle sixtine)

1) l'art comme témoignage de la réalité
la perspective
les émotions et le mouvement
=> un art qui n'est pas que symbolique, qui met la nature et l'homme au centre.
2) de nouveaux thèmes
la mode de l'Antique
le nu
le portrait
=> de nouveaux commanditaires, de nouvelles fonctions : un art qui se détache de l'Eglise
3) Mécènes et commanditaires + la place de l'artiste
l'art de cour

C) L'essor d'un nouvel esprit scientifique et technique
ici on déborde sur les deux autres siècles de la période moderne
A travers quelques exemples, il s'agit de montrer comment une approche plus rationnelle amène le conflit avec l'Eglise catholique

1) Méthodes et domaines de recherche
comprendre le fonctionnement de la nature et du corps humain
l'expérimentation
Vesale
Cartographie
2) Le conflit avec l'Eglise
autour du débat sur la place de la terre dans l'univers : procès de Galilée
3) Le soutien des rois et des princes
Les académies

II/ Une période de crises : guerres de religion et guerres civiles
contrebalançant le portrait quelque peu irénique brossé par la partie précédente !
A) la Réforme protestante
1) Luther
Classiquement on présente l'action de Luther et les conséquences (notamment guerre sociale en Allemagne) PPO
Mais il faut insister sur le fait que l'idée de réforme de l'Eglise n'est pas nouvelle (faire le lien avec les réformes monastiques, les "hérésies" médiévales qui toutes ou presque se revendiquaient de la pauvreté du Christ et dénonçaient la corruption de l'Eglise
2) Une nouvelle religion ?
Foi, culte, croyances
les Eglises protestantes
3) la réaction de l'Eglise catholique : concile de Trente

B) Les guerres de religion
1) Massacres et intolérance religieuse
De part et d'autre
Les motivations religieuses se mélange aux rapports de force géopolitiques  => cujus regio, ejus religio
EDC sur le sac de Rome : 1527 des points de vue différents sur un même événement

2) En France
Edc massacre de la St Barthélémy => la raison d'Etat (faire le lien avec Machiavel vu plus haut)
L'Edit de Nantes crée une situation extra-ordinaire en Europe jusqu'en 1685, sa révocation (PPO)

C) Les philosophes des lumières et l'idée de tolérance
Edc sur des extraits de textes : les arguments des philosophes des Lumières en faveur de la tolérance et de la liberté de conscience
Faire le lien avec la laïcité à la française.

Chapitre 2 : L'ouverture atlantique
Un chapitre sur la colonisation, les sociétés coloniales, mais qui débouchera aussi sur l'économie européenne
Objectifs : comprendre les mécanismes de la domination européenne sur le reste du monde (à l'exception des terres musulmanes)

I/ Les grands voyages de découverte
A) Facteurs déclenchant et objectifs
1) Le monde connu à la fin du MA
2) Trouver de nouvelles routes vers les épices
3) propager la foi catholique
B) les grandes voyages de découvertes
1) Christophe Colomb...
2)...mais aussi les Portugais, puis plus tard Anglais et Français
3) Magellan : première circumnavigation

II/ La première colonisation du monde
A) la conquête
Comment expliquer l'apparente facilité de la conquête des nouveaux territoires ?
1) la violence de la conquête
Partir de l'exemple de Hernan cortès et des récits. + choc microbien => un ethnocide
Activité sur un extrait de Conquistadors de Eric Vuillard : les motivations des conquistadors et des rois espagnols.
=> traité de Tordesillas : la compétition entre Espagne et Portugal
2) Regards portés sur les indiens
Controverse de Valladolid (PPO)
=> sentiment de supériorité européenne, notion de "civilisation", racisme "culturel"

B) Les sociétés coloniales
1) la transformation en colonie d'exploitation
travail forcé, appropriation des terres
l'or et l'argent des Amériques (PPO)
le système des plantations + mise en place de la traite négrière à grande échelle (PPO)

2) Des sociétés esclavagistes
Violences réelles, légales (Code noir) et symboliques / société de caste
Edc sur les Antilles françaises
=> un racisme "génétique" pour justifier l'esclavage

3) Une lutte tardive contre l'esclavagisme et l'esclavage
prise de conscience favorisée par les philosophes des Lumières
Société des amis des noirs
les tergiversations durant la Révolution française

III/ La 1ere mondialisation 
rappels Méditerranée antique, flux eco (début d'année) Def de mondialisation
A) En Europe , un essor économique sans précédent
1) De nouveaux marchés
produits de luxe, marqueurs sociaux
la folie des indiennes
enrichissement des marchands d'esclaves 
2)La géographie économique de l'Europe reste relativement stable
permanences et nouveautés (essor façade atlantique)(les ports et le commerce colonial PPO)
Espagne : le "siècle d'or" , une hégémonie qui ne dure pas.

B) Les guerres économiques
1) Les compagnies des Indes et le mercantilisme
Edc la VOC => multinationale et Etat dans l'Etat
L'East India Company "dirige" l' Inde
La France de Colbert 

2) Les guerres et conflits
en Asie (entre européens et contre les potentats locaux pour s'emparer des terres), en Amérique du Nord (Fra contre brit + la guerre de course), et même en Europe (cf dispositions éco des traités de paix)
Objectifs = monopole et contrôle des routes de commerce

Bilan : une civilisation européenne dominante et prédatrice


Chapitre 3 : La monarchie absolue française et les remises en cause de l'absolutisme
intro : pourquoi la France ?
I/ La progressive mise en place de la monarchie absolue
A) François 1er était-il un monarque absolu ?
l'idée est de montrer aux élèves qu'il n'y a pas d'absolutisme avant Louis XIV même si l'histoire sur le temps long de la monarchie française est marquée par les efforts des rois, efforts souvent contrariés, de renforcer l’administration et le contrôle de leur territoire, tout en convoquant un imaginaire de pouvoir absolu
mise en oeuvre 
1-L'affirmation de l'autorité royale
Partir du portait en majesté de François 1er + temps long pour comparer/similitude avec portraits des carolingiens en majesté
Puis utilisation du procès pour crime de lèse-majesté contre le connétable de Bourbon (1527) : but affaiblir les grands seigneurs féodaux, étendre le domaine royal. Inscrire dans le temps long (carte hist du domaine royal, précédents des crimes de lèse-majesté de Louis XI ...)
2- Difficile contrôle du territoire
car diversité des statuts, des langues, distances et temps de transport, faiblesse numérique du nombre d'officiers royaux. A mettre en parallèle avec l'effort de rationalisation : PPO Ordonnance de Villers Cotterêt.
car existence d'autres pouvoirs : grands seigneurs féodaux et surtout princes apanagés + localement les assemblées communales + les Parlements
car tradition historique dans la théorie politique (cf les miroirs des princes) du roi qui auto-limite sa toute-puissance (le roi juste, bon et miséricordieux dont St Louis est censé avoir été l'incarnation) + existence des lois fondamentales du royaume.

B) Les révoltes et soulèvements contre le roi et les nobles
Inscrire dans le temps long (dejà énormément de révoltes dans les deux derniers siècle du MA) et objectif = aboutir à une typologie des révoltes. Montrer que les révoltes ne sont pas exclusivement des révoltes de la misère mais bien plus souvent qu'elles portent des revendications politiques (Liberté)

Partir de la crise de 1358 (Etienne Marcel et la Grande Jacquerie) l'idée est de montrer les permanences.
1)  La fronde : une révolte médiévale ?
la conjonction des contestations nobiliaires et parlementaires pour contrôler le pouvoir royal.
2)Colères paysannes
la condition paysanne =>La révolte des va-nu-pieds (PPO)
Rq) Contrairement à une idée reçue, les révoltes de la misère sont rares dans la 2e moitié du Moyen Age. Cette vision a été construite par les historiens modernistes qui projettent sur le MA des schémas construit à partir de leurs objets d'étude. (Voir S. K. Cohn, Lust for liberty)


C) L'absolutisme
PPO Versailles
La noblesse courtisane

II/ Les remises en cause de l'absolutisme
A) la Glorieuse révolution anglaise
B) les idées politiques des Lumières
C) Une société bloquée ?
Diversité de la bourgeoisie
Processus d’anoblissement
Réaction seigneuriale au 18e siècle

ccl : une étude des cahiers de doléance

Printfriendly