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lundi 20 mai 2024

JO : Londres 2012

 En lien, un dossier sur les JO : aspects généraux


Londres 2012 : les JO vitrine de la mondialisation ?

 (trouvé sur le site Géoconfluences)

Le slogan des jeux olympiques de Londres 2012 est : "the world in one city" (le monde dans une seule ville). Ce slogan, forgé pour la candidature au début des années 2000, fait référence au cosmopolitisme londonien : Londres est une "ville globale" (Saskia Sassen), c'est-à-dire l'une des quelques capitales de la mondialisation. A l'échelle locale, elle se caractérise par son multiculturalisme. Elle attire des populations venues du monde entier et de tout le Royaume-Uni. Et ce depuis longtemps, notamment du temps où elle était un poumon industriel de l'économie mondiale.

Le choix du site de Stratford et les aménagements qui y sont effectués témoignent de l'envers du slogan "the world in one city". Comme vous pouvez le voir sur la carte de Manuel Appert et sur les vues satellitaires, la voie ferrée sépare strictement le site olympique (anciennes friches industrielles) du Stratford habité. Ses habitants, issus des classes populaires ou moyennes, jouxteront le nouveau Stratford avec ses immeubles de standing, son centre commercial le plus grand du grand Londres, ses prouesses architecturales réalisés par des investisseurs du monde anciennement dominé par l'impériale Angleterre, comme Mittal (la tour enferrée de rouge, telle une post-tour Eiffel post-coloniale) ou la famille régnante du Qatar. Cette dernière finance la nouvelle tour Shard ("tesson"). Dessiné par Renzo Piano, d'usage mixte (résidentiel, professionnel, commerçant, de loisirs), elle vient d'être livrée : avec 310 mètres, c'est la plus haute tour d'Europe. Le monde du slogan est autant celui des richesses que des inégalités de la mondialisation. En ce sens, l'organisation des JO est le révélateur des formes contemporaines prises par la mondialisation de l'économie dont Londres était, au XVII° siècle déjà, l'un des coeurs battants.

 


Londres, métropole multiculturelle

Les cartes sont tirées de l' Atlas de Londres. Une métropole en perpétuelle mutation coécrit par Manuel Appert, Mark Bailoni, Delphine Papin, et publié aux éditions Autrement, en avril 2012.

 






Le paysage urbain en débat

Depuis 2001 plus d’une centaine de projets de tours ont été proposés. Ces projets entendent répondre à deux exigences : densifier la ville dans un contexte de développement durable et imprimer la marque de la mondialisation dans le paysage urbain. Ces projets ont déclenché de vives polémiques que la Greater London Authority n’a pas sues apaiser. Derrière ces polémiques, on retrouve un conflit entre une conception de la ville globale et une conception de la ville patrimoniale.

Manuel Appert explique en détail le débat à partir le cas de la tour Shard dans son article "Politique du skyline. Shard et le débat sur les tours à Londres", Métropolitique, 2011


 Les JO, vitrine et levier d'une capitale de la mondialisation

Le texte cité est de Manuel Appert, "Les JO 2012 à Londres : un grand événement alibi du renouvellement urbain à l'est de la capitale", Géoconfluence

À l’occasion des jeux olympiques, les édiles locaux veulent approfondir une vaste opération de renouvellement urbain. Cette opération « permet à l’État et à la municipalité de Londres de substituer à Stratford, banlieue industrielle en déclin de l’est londonien, un territoire plus compétitif dans le contexte de mondialisation et de métropolisation »

Il s’agit de « transformer physiquement un espace vaste et faiblement peuplé pour lui permettre de se conformer économiquement et socialement à celui d’une ville globale. Plus concrètement, est entendue la planification d’un ensemble de quartiers, dense, attractif et résolument tourné vers les acteurs internationaux de l’immobilier dans le contexte d’un désengagement financier des pouvoirs publics. »

Les aménagements prévus dans le cadres des jeux olympiques s’inscrivent dans un projet plus large entamé dans les années 2000 : le Grand Londres « Le programme de rénovation urbaine et d’équipement est ainsi relativement conforme aux autres opérations d’aménagement menées dans le Grand Londres depuis 2000. Depuis la publication du premier London Plan en 2004, la municipalité du Grand Londres a identifié des zones à réaménager en priorité : les opportunity areas. Ces espaces qui ont en commun un niveau élevé de précarité et/ou un niveau d’accessibilité important, doivent assurer (et/ou absorber) l’essentiel de la croissance de la ville durant les vingt prochaines années. Contrainte spatialement par une ceinture verte, Londres mise sur une croissance urbaine compacte, faiblement consommatrice d’espace et d’énergie. Le principe est alors de densifier ponctuellement les nœuds de réseaux de transports collectifs pour minimiser les déplacements motorisés (Appert, 2005 et 2009). »

Les jeux ont pour principal effet d’accélérer le processus de renouvellement notamment à Stratford, au prix parfois d’une gouvernance locale sacrifiée « Pour accélérer le processus de décision et structurer le renouvellement d’un vaste espace qui dépasse largement le seul district de Stratford, la mairie de Londres va devoir compter avec un État très présent, et tous deux dessaisiront partiellement les collectivités locales de leurs compétences d’aménagement. » 

 


site olympique 2003

site olympique 2010


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Le temps, Laurent Favre, août 2017, Edition électronique

Les JO de Londres, cinq ans après : du rêve à la dure réalité

Construit pour les Jeux olympiques de 2012, le stade olympique de Stratford accueille les Championnats du monde d’athlétisme, du 5 au 13 août prochains. L’occasion d’un bilan des JO, avec cinq ans de recul

Deux ans après Pékin et le retour au nid (d’oiseau), les Championnats du monde d’athlétisme vont se dérouler (du 5 au 13 août) dans le stade de Stratford, bâti pour les Jeux olympiques de Londres en 2012. N’y voyez aucun sentimentalisme, il s’agit simplement de rentabiliser les coûteuses infrastructures désormais en place. Paris (2003) et Berlin (2009) en avaient fait de même avec les stades construits ou rénovés pour la Coupe du monde de football.

Le 12 août 2012, lors de la cérémonie de clôture, le président du CIO d’alors, le Belge Jacques Rogge, avait qualifié les JO de Londres de «fabuleux», «extraordinaires», et n’avait pas craint de reprendre la formule préférée de son prédécesseur Juan Antonio Samaranch: «Les meilleurs Jeux jamais organisés». Qu’en reste-t-il avec cinq ans de recul?

■ Le bilan économique

L’organisation des Jeux a coûté 9 milliards de livres (12 milliards de francs avant la dévaluation de la livre sterling) aux contribuables britanniques. C’est plus du double de ce qui avait été annoncé. Très vite, le gouvernement a donc communiqué sur l’impact positif de l’opération et annoncé des recettes pour 9,9 milliards de livres. A moyen terme, le premier ministre David Cameron avait promis un objectif de 13 milliards de livres de retombées. Un rapport élaboré par un cabinet comptable parle même de 28 à 41 milliards de livres d’ici à 2020. Ces calculs sont contestés et difficilement vérifiables.

Mêmes avérées, ces retombées ne sont pas également réparties. Ainsi, la manne touristique (600 millions de livres supplémentaires enregistrées en 2012) a échappé aux commerçants locaux. Les trois millions de touristes attendus spécialement furent moins nombreux qu’espéré et se sont concentrés près des sites olympiques, dans des zones commerciales contrôlées par le CIO et ses partenaires. Les autres touristes ont préféré éviter Londres durant la période. Dans les commerces du centre et les traditionnelles attractions touristiques, les statistiques montrent des chiffres en baisse de 30%.

■ Le bilan social

«Inspirer une génération.» Plus qu’un slogan, c’était le vœu des organisateurs. Remettre la population au sport. Notamment les jeunes, de plus en plus touchés par l’obésité, un phénomène préoccupant en Grande-Bretagne. Malgré les exploits à répétition des athlètes britanniques (29 médailles d’or), aucun effet d’entraînement n’a été constaté. Le nombre de personnes de plus de 16 ans qui pratiquent une activité sportive au moins une fois par semaine a d’abord très légèrement augmenté puis est retombé à un niveau inférieur à celui de 2012. Les catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées sont les moins enclines à faire du sport. Elles sont aussi les plus touchées par les coupes budgétaires dans les activités sportives locales.

Le soufflé est également vite retombé concernant l’ambiance. «Durant les Jeux, les gens commentaient les compétitions, se racontaient la cérémonie d’ouverture. Ils se parlaient même dans le métro, se souvient Lynne Grant, une habitante. Mais très vite, chacun a replongé la tête dans son journal.» Les étrangers, et notamment les Français, avaient été surpris de voir des musulmans à longue barbe ou des femmes portant le foulard œuvrer parmi les bénévoles, y compris à des postes clé ou exposés comme le contrôle de sécurité ou la remise de médailles. Ils participaient, dans le respect de leur identité. Le multiculturalisme à la britannique semblait donner de meilleurs résultats que le modèle d’intégration à la française. Les attentats terroristes à Londres en 2013, 2015 et surtout 2017 sont depuis venus réfuter cette chimère.

■ Le bilan urbanistique

Les coûts élevés avaient pour cause la volonté de réhabiliter l’East End de Londres. Lorsque l’on quitte la ville pour rejoindre l’aéroport de London City, on traverse aujourd’hui une zone qui n’est plus une friche industrielle contaminée mais pas encore un quartier à la mode. Beaucoup d’immeubles en construction, des plastiques à la place des vitres, attendent. Près de 6000 personnes habitent désormais dans l’ancien village olympique et 24 300 nouveaux logements sont attendus d’ici à 2031. Sont également prévus des antennes de l’University College London et du London College of Fashion, une salle de danse contemporaine, une annexe du Victoria & Albert Museum. Cette montée en grade programmée attise déjà les convoitises et fait grimper les prix de l’immobilier, un problème dans ce quartier populaire.

Les installations sportives avaient été conçues pour être très vite adaptables et utilisables à un coût raisonnable. Le parc de 150 hectares a été transformé en un lieu de promenade, la piscine et le vélodrome sont accessibles au public. Bien desservi par les transports publics, l’immense centre commercial de Westfield trouve gentiment son public.

En 2016, le club de football de West Ham a quitté Boleyn Ground et cent douze ans d’histoire pour s’installer au stade olympique. Le bail, signé en 2013 pour nonante-neuf ans, a été âprement négocié. Pour éviter le camouflet d’un stade sans club résident (comme le Maracaña de Rio, le Stade de France à Paris ou le Nid d’oiseau de Pékin), l’Etat a encore payé 257 des 272 millions de livres de travaux pour les frais d’aménagement (suppression d’un étage, couverture des gradins, déplacement des tribunes plus près de la pelouse).

■ Le bilan sportif

Au dernier jour des Jeux, le tableau des médailles sacrait les Etats-Unis (103 médailles, dont 46 en or), devant la Chine (88, 38), la Grande-Bretagne (65, 29) et la Russie (82, 24). Mais le bilan ne cesse d’évoluer au gré des révélations sur le dopage. A ce jour, 29 athlètes ont dû rendre leur médaille. Les échantillons prélevés durant les JO «parlent» a posteriori, tout comme les lanceurs d’alerte dénonçant le dopage d’Etat en Russie. Treize athlètes russes ont ainsi été déclassés. «Les JO d’été de Londres en 2012 ont été sabotés par le dopage russe», a écrit Owen Gibson, le chef du service sport du Guardian.

Et les autres? Pour le moment, excepté le sprinter américain Tyson Gay, aucun sportif «de l’Ouest» n’a été destitué. Des doutes planent sur l’athlétisme kényan et éthiopien, sur le sprint jamaïcain, sur l’haltérophilie dans son ensemble (déjà quatre médailles d’or retirées à l’équipe féminine du Kazakhstan). Et les Britanniques, qui ont battu tous leurs records? Les cyclistes et le coureur de fond Mo Farrah ont été cités depuis 2012 dans des affaires de dopage, sans accusation directe ni preuve pour le moment.

■ Le bilan olympique

Londres a marqué l’histoire olympique de trois manières. D’abord en faisant exploser les codes des cérémonies d’ouverture et de clôture, confiées au réalisateur Danny Boyle, qui y a introduit de l’humour (la Reine en duo avec James Bond) et beaucoup de musique (la cérémonie de clôture ressemblait davantage à un vaste concert). Ensuite en portant à un degré de perfection jamais atteint jusque-là l’utilisation des sites historiques de la ville. Les triathlètes ont couru dans Hyde Park, les nageurs longue distance ont plongé dans The Serpentine. Le contre-la-montre cycliste s’est achevé au pied de Hampton Court, le 50 km marche devant les grilles de Buckingham. Ne cherchez pas où Paris 2024 a trouvé l’idée du beach-volley sous la Tour Eiffel.

Enfin, Londres 2012 a définitivement installé les paralympiques dans le programme olympique. Programmés quelques semaines plus tard, ces Jeux pour personnes handicapées ont battu des records: 2,42 millions de tickets vendus (sur 2,5 millions disponibles), des retransmissions quotidiennes (500 heures de direct en Grande Bretagne) et des piques d’audience historiques (11,2 millions de personnes au Royaume-Uni pour la cérémonie d’ouverture). Rio 2016, tenté pour raisons financières de brader l’événement, a été obligé de suivre.

■ Le bilan politique

Quatre ans après avoir accueilli le monde, le Royaume-Uni s’est renfermé sur lui-même en votant la sortie de l’Union européenne en juin 2016. Le Brexit a coûté son poste au premier ministre David Cameron, qui n’aura donc pas profité longtemps de l’effet JO. Devenu même l’une des personnalités les plus détestées du Royaume-Uni, il s’est retiré de la vie politique en septembre 2016. Quant à Boris Johnson - l’ancien maire de Londres omniprésent au moment des Jeux -, il s’est abstenu de briguer le 10, Downing Street après avoir ardemment soutenu le Brexit. Il a toutefois été nommé Ministre des affaires étrangères du gouvernement de Theresa May. 

Le président du Comité d’organisation des Jeux, Sebastian Coe a, lui, très vite rebondi. Le double champion olympique du 1500 mètres (1980, 1984) a été élu le 19 août 2015 président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), avec 115 voix contre 92 à Sergueï Bubka. Il dut rapidement faire face à divers scandales (athlétisme russe, corruption de l’ancien président Lamine Diack) et tente toujours de redonner une crédibilité à l’athlétisme mondial. De retour à Stratford pour les Championnats du monde d’athlétisme, il a déjà prévenu qu’il ne pouvait «pas garantir des compétitions sans dopage».

 

 


















Le site olympique vu du ciel en 2003


 


 

détail de la construction du site olympique 2010 ©G

 

 

 Légende de la galerie-diaporama ci dessous

Photo 3 : Tour d'observation Arcelor Mittal Orbit dans le site olympique de Stratford, été 2011.

Photo 4 : Nouvelles tours de logements de standing sur la grand rue de Stratford, hiver 2012

 


samedi 20 janvier 2024

Les JO, c'est politique !

 Notes sur l’émission « Concordance des temps » (samedi 20/01/2024)

Le sport entre deux blocs 

 Jeux Olympiques modernes : Le 23 juin 1894, à la Sorbonne (Paris), les délégués de neuf pays fondent le Comité International Olympique (CIO). De ce jour date la renaissance des Jeux Olympiques. A l’origine, il s’agissait de rassembler, dans des événements sportifs, une sorte d’aristocratie des sportmen, sur le modèle des jeunes anglais des bonnes écoles. D’où l’accent qui est mis au départ sur l’amateurisme des sportifs qui participent aux JO. Mais il y a une évolution cf : Pierre de Coubertin, le fondateur des JO modernes affirme que « l’athlète moderne exalte sa patrie, sa race, son drapeau » (1935).

1921-1931 : Internationale rouge du sport => spartakiade (1927, Moscou)

1936 : JO de Berlin. Utilisés comme la vitrine du régime nazi

 

Après 1945, on voit renaître l’olympisme. Il y a une tension entre une défense d’un internationalisme pacifique et en même temps, une promotion de la compétition entre Etats, à travers le décompte des médailles. Les soviétiques entrent dans le circuit international du sport : l’URSS y voit la possibilité de s’engager dans une « diplomatie populaire » et de s’adresser à des opinions publiques qu’ils ne touchaient pas avant. L’URSS entre au CIO en 1951. Le pays investit dans le sport en créant le statut d’ « amateur d’Etat » càd des athlètes payés par l’Etat pour pouvoir s’entraîner (Rq/ dans le camp d’en face, on a le même style de torsion du principe de l’amateurisme avec la participation des militaires américain dans les compétitions sportives).

Les JO ont constitué entre 1945 et 1990 le champ de bataille d’une guerre d’influence entre les deux blocs, sans compter que les nations du Tiers-Monde tentaient de jouer leur partie.

 

1952 : JO de Helsinki (pays neutre)

2 villages olympiques. Les athlètes du bloc de l’est ont leur propre village olympique séparé. Espace clos, mais à mesure que les compétiteurs soviétiques font preuve, sur les stades, de fraternisation avec les autres compétiteurs, le village du bloc de l’est s’ouvre => repas organisé par les soviétiques entre rameurs de tous pays, avec toasts portés à l’amitié entre les peuples.

Le bloc soviétique utilise les athlètes pour mettre en avant son modèle cf Zatopek, le tchécoslovaque, qui a remporté successivement le 10 000 mètres, le 5 000 mètres et le marathon fait des conférences publiques où il vante le modèle communiste.

 

1956 : JO de Melbourne

Village olympique commun

Insurrection en Hongrie et sa répression par les soviétiques => plusieurs pays boycottent les JO. (ex. Pays-Bas. Un match de Water-Polo entre équipe soviétique et équipe hongroise donne lieu à une photo d’un nageur hongrois le visage couvert de sang à la suite d’un coup de crosse hongrois. Cette photo est titrée dans la presse « le bain de sang » avec une référence explicite à la répression.

https://www.dailymotion.com/video/x7r2bnp

A l’issue de ces jeux, 38 membres de la délégation du bloc de l’est décident de ne pas rentrer dans leur pays : ils « font le choix de la liberté » (référence au transfuge soviétique Kravtchenko et au titre de son livre publié en 1946 à New York). Une opération est montée par les dirigeants de Sports Ilustrated (magazine de sport, très populaire aux EUA, fondé par Henri Luce – Fortune, Time …- en 1954) pour les aider à émigrer aux Etats-Unis. En Janvier 1957, Freedom tour : ces transfuges font une série de réunions publiques pour lever des fonds pour aider les exilés hongrois.

Cf “Sports Illustrated and the Melbourne Defection”, Toby C. Rider, in  Cold War Games: Propaganda, the Olympics, and U.S. Foreign Policy , 2016, Pages 103–121. https://doi.org/10.5406/illinois/9780252040238.003.0007

A partir du milieu des années 1950, de plus en plus de compétitions internationales s’organisent, qui constituent autant d’occasions de rencontre entre les  athlètes des deux blocs. Pas seulement les JO cf aussi les « mondiaux » de tel ou tel sport.

1960 : Rome  +  1964 :Tokyo


1968 : JO de Mexico

1ere fois qu’ils sont retransmis en Mondivision  et en direct.

1er contrôles antidopages

Pour la 1ere fois, pas d’équipe allde (faussement) unifiée -> 2 délégations RFA/RDA

Dans le contexte de la lutte pour les droits civiques aux EUA, des athlètes mettent en scène leur dénonciation de la discrimination raciale et son soutien à la cause afro-américaine ccf la photo célèbre de Tommie Smith et John Carlos, poings levés et gantés (comme les Black panthers) sur le podium du 200 m

= mise en scène des tensions internes au sein du pays, largement reprise par la propagande soviétique.

Mais de la même manière, la gymnaste tchécoslovaque Vera Čáslavská  (4 médailles d’or) baisse ostensiblement la tête sur le podium au moment où retentit l’hymne soviétique : contexte = la répression du printemps de Prague.

Les pays nouvellement indépendants issus de la décolonisation sont l’objet de la propagande sportive des deux Grands : accueil d’athlètes du Tiers-Monde dans les universités, US comme sov, et distribution de bourses, construction d’infrastructures (ex. stade de Jakartà construit en 1962 sur des fonds soviétiques), organisation d’événements sportifs…

 

1972 : JO de Munich

La prise d’otages des lutteurs israéliens par le groupe « Septembre noir » palestinien qui a tourné au carnage lors de l’assaut final. Le tout est suivi en direct par 690 millions de téléspectateurs. Les preneurs d’otages réclamaient la libération de 200 prisonniers palestiniens, mais la 1ere ministre israélienne Golda Meir est intransigeante et refuse de négocier avec les terroristes. Malgré tout, c’est l’occasion de mettre au 1er plan de la scène internationale la question palestinienne.

Le village olympique était ouvert à la circulation et c’est la mise au premier plan de la question de la sécurité des athlètes et des installations (ce qui alourdira considérablement la facture des JO suivants cf le fiasco budgétaire des JO de 1976 à Montréal.)

 

L’ère des boycotts

1976 : JO de Montréal

En 1976, de nombreux pays d’Afrique boycottent les Jeux olympiques organisés à Montréal. Ce boycott n’est pas le premier du genre, l’olympisme est coutumier des scandales sportifs ou politiques. À Melbourne en 1956, six pays boycottent les JO. L’Égypte, l’Irak et le Liban protestent contre l’occupation franco-anglaise du canal de Suez, tandis que l’Espagne, les Pays-Bas et la Suisse manifestent leur désaccord avec l’intervention soviétique en Hongrie. Cette fois à Montréal, le boycott est massif et sans précédent, soulignent les chercheurs Catherine et Éric Monnin, auteurs du Boycott politique des Jeux olympiques de Montréal, aux Presses Universitaires de France. C’est presque tout un continent qui refuse de participer aux épreuves olympiques. Les pays africains dénoncent l‘apartheid en Afrique du sud. 

 

La question du dopage des nageuses est-allemandes est l’occasion de remettre en cause les pratiques anti-sportives au sein du bloc de l’est. https://youtu.be/mYuzMtoOOOs

 

1980 : JO de Moscou

 


Dès 1956, les dirigeants sportifs soviétiques évoquent la possibilité d’accueillir les JO. Ils investissent dans les infrastructures pour être en mesure de les accueillir. Ces Jeux ont permis la modernisation des services et lieux d’accueil des JO. La cérémonie d’ouverture est une réussite de la propagande soviétique : grands tableaux extrêmement réussis mettant en avant l’histoire et la culture russe et les valeurs de l’olympisme, la paix dans le monde … Mise en scène grandiloquente qui va servir de modèle pour les cérémonies suivantes.

Boycott des Etats-Unis, dont le prétexte est l’invasion de l’Afghanistan par l’armée rouge en 1979, mais le principe du boycott est évoqué bien avant, dès la connaissance du choix de Moscou comme ville d’accueil des JO. La dénonciation du non-respect des droits de l’Homme sert la propagande US. Mais le boycott n’est pas généralisé, même au sein du bloc des nations dites libres et les JO ont tt de même lieu sans trop de perturbation. En Europe, seule l’Allemagne de l’Ouest et la Norvège boycotteront ces Jeux. La France, l’Italie et la Grande-Bretagne maintiennent leur participation mais à des conditions différentes. Certains pays participeront mais sous bannière olympique. D’autres, comme la France notamment, refuseront de participer à la cérémonie d’ouverture.



 1984 : JO de Los Angeles

Boycott cette fois-ci des pays du bloc de l’est, encore que les occidentaux aident les athlètes de la Roumanie et de la Yougoslavie à participer à ces jeux. Et grand retour des sportifs chinois sur la scène olympique.

Ce sont des jeux qui ont été accusés d’être vendus au privé. MacDonald finance le stade nautique et Fuji le pas de tir. Le droit de porter de la flamme olympique est monnayé 3000$ du km. Pour la 1ere fois, présence des sponsors officiels qui achètent le droit d’utiliser l’image et le logo des JO => cf Fidel Castro qui dénonce cette marchandisation du sport (en 1988 à Séoul, la délégation cubaine boycottera les JO)


Lien vers une trace écrite d'un ancien sujet d'étude JO pour les STI 

Lien vers émission : sport et diplomatie



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