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mardi 28 novembre 2023

La transition, un changement global

 Une proposition d'étude de cas pour introduire le programme de 2nde en Géographie et apporter le vocabulaire utile  (acteur,  développement et développement durable, enjeu, risque, transition, démocratie participative) ainsi qu'un rappel des indicateurs les plus communément utilisés (mesure du peuplement, de la richesse, de la forme de structure économique). 


Il se base sur cette émission de radio  (à faire écouter par les élèves chez eux) dont on fait le bilan en classe en s'aidant de la fiche ci-dessous.



vendredi 17 juin 2022

Japon : passer du texte au croquis

 Une proposition pour un exercice de 2nde, dans le cadre du cours sur les risques

J'ai fait le texte volontairement long, avec un peu de gros pour montrer aux élèves qu'il faut sélectionner les informations dans le texte et que toutes les informations ne sont pas forcément adaptées au sujet ou forcément cartographiable ; c'était leur premier croquis, l'occasion de dérouler toute la méthode.

L'exercice a plutôt bien fonctionné, mais encore une fois, il avait été préparé collectivement.

Sujet : Passer du texte au croquis            

Exercice Le Japon, un pays vulnérable ?

 Le texte

Le milieu naturel japonais est contraignant et soumis aux risques naturels

Le Japon est situé sur une zone de contact de plusieurs plaques océaniques. C’est une zone d’éruptions volcaniques et de séismes nombreux. Pour les surmonter, les Japonais ont trouvé des technologies de pointe qu’ils vendent à l’étranger. De plus, leur façade littorale pacifique est soumise aux typhons et aux tsunamis. 

C’est un archipel. Du point de vue du relief, il n’y a quasi que des montagnes (88%) sur les 4 grandes îles : Hokaïdo, Honshu, Shikoku, et Kyushu.

Un espace soumis aux risques industriels

 Ils possèdent peu d’hydrocarbures, ce qui explique le recours au nucléaire. On trouve des centrales nucléaires civiles dans des plaines littorales habitées, mais surtout sur la façade littorale de la mer du Japon, moins peuplée (c’est la partie du Japon qu’on nomme le « Japon de l’envers »)

Les zones densément habitées sont les rares plaines littorales de la façade pacifique. Ainsi, les métropoles de cette région forment la plus grande mégalopole du monde   Tokyo : 32 millions d’habitants, 30% de l’industrie   Nagoya : 10 millions d’habitants, 13% de l’industrie   Osaka-Kobé-Kyoto : 17 millions d’habitants, 20% de l’industrie.  

C’est donc là que se concentrent aussi les activités : 85% sur la ligne Tokyo-Kobé. Les littoraux sont des espaces surchargés, ce qui a amené à délocaliser certaines industries qui occupaient beaucoup d’espace. L’agriculture est défavorisée par le relief. Ils ont donc adapté le matériel à la petitesse des terres. Pour gagner de l’espace, les Japonais construisent des terre-pleins sur le littoral pacifique (Japon "de l’endroit") pour y loger les activités de loisirs, les activités de service et industrielles, les aéroports …

C’est donc là que se concentrent aussi les risques : la forte concentration des hommes et des activités renforce les risques technologiques et la pollution

Mais un espace bien maîtrisé 

Dans ce milieu insulaire, le Japon a développé un système de ponts pour pouvoir raccorder les différentes îles. Ces ponts sont capables de résister aux cyclones et aux séismes de très forte amplitude (construction aux fondations antisismiques). Un mur anti-tsunami est en construction au large de la plaine de Sendai, là où avait eu lieu la catastrophe de Fukushima en 2011. De même, le réseau de voies ferrées est très important, ainsi que le transport aérien. Le secteur des télécommunications et de l’information est très dynamique, et leur flotte maritime est très développée : c’est la 4ème du monde.

 La maîtrise de leur espace et la gestion du risque est donc un facteur incontestable de leur puissance. 

 Fiche consigne

Vous devez reconstituer un croquis de synthèse à partir du texte qui en est, en quelque sorte l’analyse.

  • Combien de thèmes dans le texte et donc combien de parties dans la légende ?
  • Quels éléments du texte  vous donnent des repères spatiaux. Entourez dans le texte et positionnez-les sur le fond de carte. C’est ce qu’on appelle de la NOMENCLATURE = noms de lieux
  • Repérer dans le texte les différentes idées. Certaines peuvent être cartographiables (c’est-à-dire représentables par un figuré sur le fond de carte), d’autres non. Fluotez dans le texte les éléments qui vous semblent importants et représentables. Demandez-vous quel figuré vous allez utiliser pour chaque idée + comment la nommer rapidement, mais clairement dans la légende


La grille de correction



dimanche 4 avril 2021

La montagne d'or

 Dans le cadre du programme de Géographie pour les 2nde (chapitre sur les ressources et le milieux), le manuel Hachette propose une activité d'analyse de document que j'ai faite faire à mes élèves. La voici :



L'exercice n'est pas simple puisqu'il présente deux difficultés :

* en introduction, dans la phase de présentation du document, il faut, à partir de la nature du texte , i.e. une tribune de presse, que les élèves comprennent que l'auteur n'est pas neutre, mais que son point de vue est opposé au projet. La difficulté vient de la conclusion pour laquelle les élèves sont invités à revenir sur cette notion de point de vue et doivent se demander quelle est l'objectivité de l'auteur de la tribune. Or, cette notion d'objectivité est en général floue pour les élèves, car ils la confondent avec la neutralité. Ce point étant réglé dès l'introduction (non, l'auteur n'est pas neutre), que reste t-il à dire en conclusion, dans la phase de bilan ? On a donc redéfini avec les élèves l'objectivité, laquelle consiste à maintenir son discours dans le cadre des faits, en adéquation avec la réalité, et à prendre en compte tous les facteurs et tous les arguments (quitte à en privilégier certains parce qu'on les juge plus pertinents). Et ils ont eu comme consigne de comparer les de l'auteur avec des faits, des chiffres, des statistiques qu'ils ont dû aller rechercher sur Internet, en lien avec les différents arguments du texte... C'est donc une opération complexe, qu'ils  ont eu beaucoup de mal à faire de façon efficace. 

Pour les aider, un choix de documents :

La forêt guyanaise, un milieu protégé, mais mis en danger par l'orpaillage illicite


La pauvreté en Guyane (INSEE, 2017)




Remarque : J'ai choisi de leur faire faire cela en conclusion et non pas dans le cadre du développement (phase d'explication des relevés, 2e temps de l'analyse), comme c'était plus logique, pour avoir un barème qui ne les pénalise pas trop.

Remarque : Cet exercice ne peut pas être fait en début d'année. Pour ma part, j'intervertis le thème 1 et le thème 2 du programme, selon la chronologie des chapitres suivantes. Chap 1 = la démographie mondiale Chap 2 = Ressources et environnement, des équilibres fragiles Chap 3 = Risques Chap 4 = Les politiques de développement ...


* pour le développement, constitué de deux paragraphes, une autre difficulté est apparue. Autant le relevé des arguments de l'auteur de la tribune n'a pas posé trop de problèmes, autant les contre-arguments des promoteurs du projet, que l'on peut deviner en creux dans le texte, n'auraient pas été reconnus par mes élèves si je n'avais pas insisté spécifiquement sur ce point. C'est une opération mentale (l'analyse en creux) pour laquelle ils n'ont aucun réflexe  à ce stade (2nde)


Bref, l'exercice du manuel est un bon exercice, mais je le crois infaisable sans un accompagnement, une préparation au préalable.

Entre temps, j'ai découvert ce roman de Colin Niel


C'est un bon polar qui se déroule en Guyane, dans le milieu des orpailleurs et des mines d'or. Or, quelques pages reprennent exactement le même thème de la controverse autour du projet de la Montagne d'or. Il était trop tard pour que je l'utilise, mais je n'exclus pas de la faire les années prochaines car j'aime tout particulièrement brouiller les frontières entre l'HG et le Français, en proposant aux élèves de travailler, à l'occasion, sur des documents littéraires. 

Je ne sais pas encore sous quelle forme, dans quel cadre d'activité scolaire je pourrais éventuellement utiliser cet extrait, mais en attendant, je livre ici les pages qui en constitueraient le support.








Et sinon, quelques ressources pour approfondir

Une vidéo de présentation qui donne des images aux élèves pour mieux se représenter la chose et fixe les idées essentielles



Sur le site officiel du projet, la page "calendrier" pour montrer rapidement et facilement que les décisions de ce genre nécessitent la coopération de plusieurs acteurs (industriels, financiers, institutionnels), qu'il y a des passages obligés (études d'impact)...


Puis un article pour donner la fin de l'histoire et replacer la décision du gouvernement dans le contexte plus large de la défense de l'environnement et du "refus" de l'artificialisation des sols

mercredi 30 décembre 2020

Chroniques de geo virale

 Résumé-fiche pour compléter le cours sur la mondialisation

Michel Lussault, géographe français, spécialiste du fait urbain (il est le directeur de l'école urbaine de Lyon), étudie depuis de nombreuses années l'objet "mondialisation", qu'il décrit comme un produit  du processus d'urbanisation généralisée de l'espèce humaine.

Intéressé par l'épidémie  de la Covid19 propagée par un agent hyperspatial, un virus, il y voit matière à penser la mondialisation et l'achèvement du processus de basculement dans l'anthropocène. Il a livré durant le 1er confinement une série de 10  chroniques,  qui sont devenues depuis un livre.


Lou Herrmann, Relecture dessinée des « Chroniques de Géo'virale » de Michel Lussault Crédits : Lou Herrmann

Reconsidérer notre rapport à la Nature :

= La nature, considérée comme un stock de ressources extérieures à la société humaine, dans lequel puiser à volonté en fonction de nos besoins. L'urbanisation du monde, à partir de la révolution industrielle du 19e siècle, accélérée depuis les années 1950, par la mondialisation, s'est appuyée sur des processus d'asservissement systématique des systèmes biophysiques à notre profit.

Or le virus nous montre à quel point nos vies humaines et nos vies sociales sont entrelacées/interdépendantes avec les êtres non-humains : nous vivons dans l'entrelacement, nous ne pouvons pas nous séparer du vivant et donc il va falloir réfléchir aux nouvelles modalités relationnelles de l'être humain avec le reste du vivant.

Le virus nous montre que ceci ne peut pas être évité : sa circulation a mis en grande difficulté tous nos systèmes interconnectés , et pas seulement nos corps infectés => chute boursière, mise à l'arrêt des transports intercontinentaux, fermetures de certaines frontières...Si le virus ne provoque pas directement l'arrêt de nos systèmes mondiaux, il a enclenché des boucles de rétroaction nombreuses qui ont paralysé le système. Celui-ci est tellement interconnecté qu'un micro-événement peut provoquer une émergence systémique globale, un nouvel état de ce monde.

=>

Une épidémie qui nous montre à quel point tout notre système de vie est interconnecté et dépendant :

Le virus prospère dans les lieux de rassemblements marqués, là où les densités sont fortes ainsi que les interactions sociales et il emprunte les réseaux de liens installés par l'urbanisation planétaire. C'est pourquoi il remet fondamentalement en cause l'urbanité, c'est-à-dire la vie relationnelle qui est au coeur de l'avantage comparatif (social, culturel, économique) du fait urbain. Comme tous et tout circule tout le temps, le virus a emprunté les mêmes voies que ses hôtes et s'est répandu rapidement, partout dans le monde. Il a joui de l'hyperspatialité de notre monde contemporain. Il est le marqueur visuel, grâce aux cartes évolutives de propagation du virus, des réseaux et des flux de la mondialisation. Parti de Wuhan, il se répand en quelques semaines en Chine et dans tous les pays reliés à la Chine car les Chinois bougent. La Chine prévient l'OMS le 31 décembre. Sur la seule journée du 1er janvier, d'après les relevés GPS des téléphones, 175 000 chinois ont quitté Wuhan (ville de 11 millions d'habitants) pour d'autres villes de la Chine. Certains pour d'autres pays. Sur les trois premières semaines de janvier, c'est en tout 7 millions de déplacements à partir/ à travers de Wuhan (aggravé par les déplacement massifs en Chine liés à la fête du nouvel an chinois). Fin janvier 2020, les autorités chinoises confinèrent Wuhan et plusieurs autres grandes agglomérations, mais c'était déjà trop tard. Notre hyperspatialité rend inenvisageable tout espoir de réussir à confiner une infection virale sur site. Et comme, dans notre monde, tout le monde circule tout le temps et va partout, l'épidémie s'est aussi diffusée aux confins de notre monde urbanisé, dans les zones moins denses et moins reliées.

Def hyperspatialité : tout opérateur spatial (entité humaine ou non humaine qui se tient quelque part et/ou se déplace) est potentiellement au contact et connecté avec un nombre indéfini d'autres opérateurs spatiaux.

Le virus a une autre caractéristique, c'est son hyperscalarité, c'est-à-dire qu'il agit en même temps à toutes les échelles : de l'échelle microscopique à son échelle de microorganisme infectant un corps jusqu'à l'échelle des grandes régions du monde qui réagissent et s'adaptent à son action (aires urbaines, Etats…) Ces espaces de grandeur et de logiques différentes sont ajustés et synchronisés par cette opération du vivant.


Une crise politique qui se fonde sur une crise informationnelle et sémiologique :

Le SARS-Cov-2 s'est mué très vite, par le fait de la médiatisation, en personnage principal d'une autre histoire que celle qu'on a l'habitude d'entendre et de voir sur la mondialisation = le récit officiel de la mondialisation inéluctable et heureuse.

* la décision du gouvernement chinois, qui après avoir tenté de minimiser voire de cacher l'épidémie,  confine Wuhan est performative : elle transforme l'état du monde : d'abord parce que cette mesure va être copiée par d'autres Etats en d'autres lieux , ensuite parce qu'elle montre qu'il est possible de bloquer les flux et les réseaux sur un "simple" décision politique.

* les discours politiques qui convoquent chiffres et cartes pour justifier leurs mesures, la prolifération des nouvelles, pas toujours contrôlées (et donc des rumeurs), provoquent un affolement mondial.


L'épidémie est l'occasion d'une mutation (? c'est moi qui propose ce terme) de la société du contrôle.

M.L. s'inspire des analyses de Foucault dans Surveiller et punir sur l'espace disciplinaire (vol.2, 3e chap: l'art des répartitions) : 

"la discipline parfois exige la clôture, la spécification d'un lieu hétérogène à tous les autres et fermé sur lui-même"

"les appareils disciplinaires travaillent l'espace [...] et d'abord selon le principe de la localisation élémentaire et du quadrillage : à chaque individu sa place, et en chaque emplacement un individu. Eviter les distributions par groupes, décomposer les implantations collectives, analyser les pluralités confuses, massives, fuyantes. L'espace disciplinaire tend à se diviser en autant de parcelles qu'il y a de corps ou d'éléments à répartir. Il faut annuler les effets des répartitions indécises, la disparition incontrôlée des individus, leur circulation diffuse, leur coagulation inutilisable et dangereuse [...] Il s'agit d'établir les présences et les absences, de savoir où et comment retrouver les individus, d'instaurer les communications utiles, d'interrompre les autres, de pouvoir à chaque instant surveiller la conduite de chacun, l'apprécier, la sanctionner, mesurer les qualités ou les mérites...Procédures donc pour connaitre, pour maîtriser et pour utiliser. La discipline organise un espace analytique."

* la mise en place des mêmes mesures dans des pays pourtant très différents un peu partout dans le monde renvoie à cette question de l'échelle = un monde globalisé.

* ce ne sont pas les espaces institutionnels et/ou disciplinaires qui servent d'instrument du contrôle (prison, école, hôpital), mais bel et bien les domiciles privés dans lesquels les individus s'autocontrôlent et s'astreignent à accepter une clôture. L'action de contrôle est déléguée à l'espace domestique, dans un mélange de consentement (entretenu médiatiquement) et de surveillance de l'appareil d'Etat (la police et ses amendes)

Remarque totalement personnelle ) Faut-il y voir une globalisation des sociétés du contrôle = un alignement des sociétés démocratiques sur les régimes plus autoritaires. Cet alignement serait rendu possible par des décennies maintenant, même si ça s'accélère depuis une dizaine d'année, des gouvernements et des discours néolibéraux. Après voir mis sous contrôle les corps dans l'espace du travail, normalisé les comportements dans l'espace public, standardisé nos désirs et nos représentations du monde, voici qu'ils profiteraient de la crise sanitaire pour assujettir nos espaces privés ?

On observe donc à une convergence qui se réalise entre les champs sanitaires et sécuritaires. M. Lussault y voit des parallèles avec la naissance et le développement de l'hygiénisme, au début du 19e siècle, depuis les cris d'alarme des médecins (rapport de Villermé) jusqu'à la mise en œuvre d'une nouvelle ingénierie de la ville (Haussmann à Paris). Pour lui, il y aurait donc possiblement en ce moment la naissance d'une nouvelle doctrine de contrôle de la vie sociale et spatiale, qui passe par l'urbain puisqu'il s'agit d'une assignation au domicile (on pourrait maintenant, décembre 2020, plutôt dire une assignation aux lieux légitimes = travail, centres commerciaux, domicile...à l'exclusion de tous les autres)

La perte des relations en public, fondées sur des liens faibles (co-présence sans prise en charge), est particulièrement ressentie en ville car précisément l'urbanité est fondée sur ce style d'interactions spatiales : un contact avec l'autre régulé, non menaçant, éphémère, peu engageant. Ce que les masques, les limitations de sorties, les autorisations à imprimer nous font, au plus profond, c'est remettre en cause ce pacte d'une co-présence non menaçante. Les imaginations géographiques (=  récits qui nous racontent  en permanence ce qui rend possible nos cohabitations dans nos espaces de vie) s'en trouvent amoindries. Enfin, le confinement prouve, s'il en était besoin, que l'homme est un être spatial.


L'intérêt d'une analyse scalaire et géographique

A l'échelle nationale et régionale, les différences d'infection sont très grandes. Et sans doute même si on le faisait dans un immeuble… Partout, on retrouve des différences spatiales.

Au-delà de l'hétérogénéité des sources et des différents stades de l'épidémie, pourquoi au printemps 2020,  la Lombardie a t-elle été si affectée et plus que la Campanie et le Piémont, pourquoi l'Alsace beaucoup plus que la Nouvelle Aquitaine, pourquoi New York plus que la Californie ? A l'échelle régionale, les différences sont très nettes : Milan en Lombardie fut beaucoup moins affectée que Turin et Gênes.

Hypothèses explicatives. Les différences géographiques sont multifactorielles : 

* si tous les territoires ne voient pas entrer le virus de la même manière, il faut sans doute faire intervenir le rôle du tourisme, international et national

* pour expliquer les diffusions lointaines et rapides, on doit aussi faire intervenir comme facteurs explicatifs les rassemblements ponctuels à forte attractivité (sur le modèle de la foire, du rassemblement religieux cf dans le Grand Est) +  impact des super-diffuseurs : individus ayant ne forte charge virale et étant en contact avec beaucoup de monde

* les caractéristiques du groupe social : facteurs de co-morbidité  (taux d'obésité ...), inégalités socio-démographiques (âge, pauvreté…) auxquels l'épidémie n'est pas insensible

* la capacité à réagir : l'état du système de soin est aussi à prendre en compte (sa capacité à absorber la hausse des cas) et la préparation des Etats et des sociétés face aux crises

* les modalités de fonctionnement spatial d'un espace : système plus ou moins urbanisé, plus ou moins interconnecté, type de densité et type de relations spatiales qui existent entre les individus.

=> Plus la mondialisation promeut des fonctionnement standards,, plus elle globalise, plus les spécificités locales, géographies et sociales, ont un effet de différenciation marquée.


Dernière chronique : "l'impossible est certain" (J.P. Dupuy) donc quelle protection voulons nous ?

Depuis 1945, nous ne sommes jamais vraiment sortis d'un régime d'historicité marqué par la constance des catastrophes. Suite de dates pour le prouver. Show en continu des catastrophes aux 4 coins du monde et qui ont un écho et des effets planétaires. L'épidémie de Covid-19 ne déroge pas à la règle de la catastrophe, phénomène exceptionnel-normal caractéristique du fonctionnement du monde.

Il faut reconnaître la capacité de la catastrophe à faire de la mondialisation + c'est une condition même de l'existence des sociétés. La vulnérabilité de nos systèmes est au cœur de nos vies collectives et individuelles.

Pour accepter cette vulnérabilité et se la concilier, il faut comprendre qu'il faut se préparer à la catastrophe, qui advient inéluctablement. Et pour cela, réfléchir à un nouveau pacte social = empowerment des citoyens, société du care, nouveau rapport à la nature...


mercredi 24 juin 2020

Les espaces productifs : EDC Automobile

Chapitre : systèmes productifs en France
EDC : L'industrie automobile, un système productif en forte mutation
Placée en début de chapitre, cette EDC fait le lien avec le chapitre précédent (les espaces de production dans le monde, une diversité croissante). Aussi, j'ai réutilisé les ressources de l'ex sujet d'étude de la 1ere  STI.
R) Il me semble que le chapitre 5 sur "Métropolisation et accroissement des flux" est redondant avec le thème de Tale sur la mondialisation et les territoires dans la mondialisation, aussi je ne vois pas l'intérêt de le traiter en 1ere.


EDC L'industrie automobile française : un système productif en forte mutation, par phelippev

vendredi 10 avril 2020

Un exemple d'agriculture durable : cacao en Cote d'Ivoire (video + questionnaire)

Petite activité vidéo pour les élèves de seconde sur le commerce équitable

L'exemple est la culture du cacao : la vidéo est disponible ici

Le questionnaire est le suivant :


Le commerce équitable (« fairtrade » en anglais), un outil du développement durable
Analyse de la video : cacao équitable en Côte d’Ivoire

1)      Présentez le marché du commerce équitable ? (type de produits, taille du marché, évolution du marché, pays leaders)
2)      En Côte d’Ivoire, on cultive principalement les fèves de cacao pour produire le chocolat. Dans quel type de pays se déroule la transformation des fèves en chocolat ? Quel type d’entreprise la réalise ? Un ivoirien trouve t-il facilement du chocolat ? Pourquoi ?
3)      Pourquoi ne trouve-t-on des cacaoyers que dans les régions tropicales ?
4)      Qu’est-ce qu’une plantation agricole (recherchez la définition dans un dictionnaire) ? Pourquoi le système de production des plantations n’est-il pas adapté à la production des fèves de cacao ?
5)      Pourquoi les petits producteurs de fèves de cacao se détournent-ils de cette activité ? Avec quelles conséquences ?
6)      Combien d’étapes (et de temps) faut-il pour produire cette matière première ?
7)      Quel est l’importance de la culture du cacao pour la Côte d’Ivoire ?
8)      Quels sont les avantages de produire du cacao pour une coopérative du commerce équitable plutôt que de vendre directement sa production à un grossiste d’Abidjan ?
9)      Qui travaille sur les petites exploitations familiales ?
10)  Proposez une définition de « commerce équitable »

BILAN ORGANISE
Expliquez pourquoi et comment la production de cacao en système de commerce équitable permet d’appliquer chacun des trois piliers du développement durable. Rédigez une petite introduction, un développement organisé en 3 paragraphes et une petite conclusion.


La correction :

Correction : Le commerce équitable (« fairtrade » en anglais), un outil du développement durable
 1)      Présentez le marché du commerce équitable ? (type de produits, taille du marché, évolution du marché, pays leaders)
Un marché qui augmente. Plus de 30 000 produits référencés « commerce équitable », la plupart du temps vendus en supermarché. La plupart de ces produits sont des produits agricoles. Les principaux marchés se trouvent au RU, en All, en France et en Suisse.
2)      En Côte d’Ivoire, on cultive principalement les fèves de cacao pour produire le chocolat. Dans quel type de pays se déroule la transformation des fèves en chocolat ? Quel type d’entreprise la réalise ? Un ivoirien trouve t-il facilement du chocolat ? Pourquoi ?
Le cacao est commercialisé par quelques grandes entreprises exportatrices car les principaux marchés sont en Occident (par ex, 11 kg /habitant et par an en Allemagne). Le cacao est produit localement et subit une première transformation (pâte et beurre de cacao), mais la fabrication du chocolat ne se fait pas sur place. Elle se fait en usine en Europe ou dans d'autres pays du « Nord ». C'est ce qui explique qu'il est difficile de trouver du chocolat en Côte d'Ivoire, pourtant premier pays producteur de fèves de cacao. 
3)      Pourquoi ne trouve-t-on des cacaoyers que dans les régions tropicales ?
Il faut des températures chaudes et constantes toute l'année et des pluies bien réparties.
4)      Qu’est-ce qu’une plantation agricole (recherchez la définition dans un dictionnaire) ? Pourquoi le système de production des plantations n’est-il pas adapté à la production des fèves de cacao ?
D'ordinaire, les produits tropicaux sont cultivés dans de grandes exploitations agricoles qui pratiquent la monoculture qu'on appelle des plantations. Le système des plantations a été introduit par les Français et les Britanniques dans leurs colonies au 19e siècle. Aujourd'hui, le cacao est cultivé à 90 % par de petits producteurs. Le cacaoyer nécessite des soins constants toute l'année sinon, l'arbre tombe malade. Ces soins nécessitent l'oeil humain et aucune machine n'est capable de le remplacer. La production n'est donc pas très bonne sur une plantation. Pour une productivité maximale, il faut que le cacaoyer soit sur un terrain où d'autres arbres le protège des rayons du soleil, des caféiers et des palmiers.
5)      Pourquoi les petits producteurs de fèves de cacao se détournent-ils de cette activité ? Avec quelles conséquences ?
La production de fèves de cacao pour les petits agriculteurs ne permet pas de gagner suffisamment pour vivre convenablement. Dans le village pris en exemple dans la vidéo, un habitant sur deux vit avec moins de 20€ par mois. Le travail du cacao est dur, dangereux et n'offre pas de répit. De plus, les prix sont faibles et fluctuent sans arrêt.En 1980, une T de fèves rapportait 5000$. En 2000, le prix avait chuté à 1200$, puis a remonté jusqu'à 3000 en 2014-2015. C'est la conséquence de la spéculation internationale. Beaucoup , surtout les jeunes, arrêtent donc d'entretenir les terres et partent à la ville (exode rural).
6)      Combien d’étapes (et de temps) faut-il pour produire cette matière première ?
Cueillette qui dure plusieurs mois car les fruits ne mûrissent pas au même rythme. Puis il y a le cabossage = les fèves sont détachées des cabosses. Puis elles sont mises à fermenter à la chaleur pendant plusieurs jours. Pendant cette étape, la chair se détache des fèves en libérant leur jus. La qualité de la fermentation donne la qualité du chocolat. Les fèves sont ensuite séchées au soleil, puis triées.
7)      Quelle  est l’importance de la culture du cacao pour la Côte d’Ivoire ?
Pour ce pays, c''est le 2e produit d'exportation après le pétrole. 2/3 des Ivoiriens travaillent dans l'agriculture et la culture du cacao fait vivre 6 millions de personnes en Côte d'Ivoire.
8)      Quels sont les avantages de produire du cacao pour une coopérative du commerce équitable plutôt que de vendre directement sa production à un grossiste d’Abidjan ?
Dans l'exemple donné par la vidéo, la dame qui cultive le cacao sur une toute petite exploitation familiale (3,5 ha) gagne 115€ par mois, ce qui est un bon revenu pour les agriculteurs de Côte d'Ivoire. Avec ce revenu, elle fait vivre toute sa famille (6 enfants et 10 petits-enfants). Elle produit pour la coopérative équitable qui lui donne des formations pour apprendre les bons soins, ainsi que des jeunes plants pour remplacer les vieux arbres (20 ans environ, c'est la durée de vie d'une cacaoyer). Gràce à la coopérative, la production a quasiment triplé de 500 kg à près de 1,5 tonne. Au moment des récoltes, les producteurs de la coopérative s'entraident. Il n'y a donc pas à engager des travailleurs saisonniers.
Au lieu de vendre à un grossiste peu cher, Emma livre ses fèves à la coopérative pour 1/3 de plus que le prix du marché libre. De plus, elle n'a pas à livrer ses sacs (de presque 70 kg chaque). La coopérative revend ces fèves à des chocolatiers en Europe.
  9)      Qui travaille sur les petites exploitations familiales ?
Les familles. Les enfants sont au travail de façon occasionnelle (le mercredi, le samedi, les vacances) quand ils ne sont pas à l'école. En Côte d'Ivoire, l'école est obligatoire et gratuite. Mais, même si tous les parents préfèrent voir leurs enfants à l'école, chez les plus pauvres, les enfants doivent travailler au champs. Les spécialistes estiment que des dizaines de milliers d'enfants sont dans ce cas. C'est une main d'oeuvre non payée, indispensable.
10)   Proposez une définition de « commerce équitable »
En supprimant certains intermédiaires et en vendant plus cher sur les marchés consommateurs grâce au label « commerce équitable », le commerce équitable permet de faire  vivre les petits producteurs. En plus d'être avantageux économiquement, c'est aussi intéressant socialement car les conditions de travail sont meilleures. Enfin, le travail des producteurs équitables est plus respectueux de l'environnement. Les coopératives de commerce équitable s'engage aussi dans des actions de sensibilisation des populations sur d'autres sujets que la production agricole : comme le respect des femmes, la scolarisation ….= soutien aux projets communautaires.
Mais les coopératives sont limitées par un marché de produits équitables qui n'augmente pas très vite. En Allemagne, le chocolat équitable représente 0,15% de marché.

BILAN ORGANISE
Expliquez pourquoi et comment la production de cacao en système de commerce équitable permet d’appliquer chacun des trois piliers du développement durable. Rédigez une petite introduction, un développement organisé en 3 paragraphes et une petite conclusion.

Organisé sur la base des 3 piliers du DD = croissance économique, limitation des inégalités sociales, protection de l'environnement.
Idées principales : 
Le commerce équitable en permettant aux petits producteurs de vivre décemment limite l'exode rural. L'aide technique permet d'augmenter les productions. Il soutient donc la croissance économique des zones rurales. De plus, l'augmentation des revenus permet aux enfants d'aller à l'école , ce qui profitera économiquement au pays quand ces enfants devenus grands seront une main d'oeuvre mieux formée.
En soutenant des projets communautaires, il contribue au développement social. Il développe l'entraide et la vie communautaire. Les coopératives ont un rôle d'éducation populaire.
Enfin, grâce au revenus garantis, les petits paysans ne délaissent pas leurs terres, pas plus qu'ils ne se lancent dans l'aventure des pesticides ou des OGM.

Nestlè, un empire en Afrique

En ces temps de confinement, une vidéo (un peu ancienne) dans le cadre des leçons sur la mondialisation et les FTN

Le questionnaire est le suivant :
A l’issue du visionnage de la vidéo, comment décrire la mondialisation ?
Elle est organisée par les FTN.
·         Qu’est-ce qu’une FTN ? = exemple de Nestlé
Relever les informations sur le groupe




Les FTN sont des puissances éco, juridiques…
·         Dans le conflit juridique qui oppose Nestlé à l’entreprise CODILAIT de Douala, le procès est ouvert en 2003. Expliquez les enjeux du procès
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  • Expliquez pourquoi Nestlé est sûre de ne pas perdre son bras de fer juridique
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Quels problèmes pose la forme que prend la mondialisation ?
Les économies de l'Afrique, laquelle est entrée dans la mondialisation plus d’un siècle après l’Occident, ne sont  pas "à armes égales" avec les grandes puissances économiques du "nord".
Pourquoi les FTN profitent-elles d’un système dérégulé et déréglementé ?



Les pays pauvres peinent à profiter de la mondialisation. Ils sont ouverts aux produits très peu chers des FTN, mais ils n’arrivent pas à produire et à commercialiser leurs propres productions.
Expliquez les raisons qui font que la filière laitière camerounaise n’est pas compétitive

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Donc, pour qu’un Etat puisse commencer à se développer, il lui faut des barrières douanières, pour protéger ses entreprises, naissantes, donc fragiles de la concurrence internationale. Les barrières douanières permettent de se développer sur son marché national et d’accumuler des profits et du savoir-faire, permettant ensuite de se lancer dans la compétition mondiale.

L’industrialisation des PMA est pourtant une nécessité. Pourquoi ?


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Corrigé
La mondialisation est organisée par et pour  les FTN.
·         Qu’est-ce qu’une FTN ? = Un groupe composé de plusieurs marques (Nestlé = 8000 marques), qui vend ses produits dans plusieurs pays et génère un chiffre d’affaire très important (Nestlé en Afrique = CA de 2,8 milliards d’€ en 2011. C’est le leader mondial du secteur agro-alimentaire. Bénéfice net après impôt en 2011 d’un peu moins de 10 milliards d’€). Ce groupe possède des filiales (usines de production ou entreprises de commercialisation) dans le monde entier (sur les marchés qu’il pénètre) => Nestlé en Afrique possède 29 usines, emploie 11 500 personnes dans le monde 86 pays pour près de 300 000 employés. Ces FTN sont le plus souvent occidentales (elles sont souvent nées au 19e siècle). Elles ont leur siège social dans le pays de leur origine historique et c’est de là que partent les décisions qui s’appliquent à la planète entière (Siège social de Nestlé en Suisse)
·         Leurs produits sont vendus dans le monde entier et transforment les habitudes de consommation donc d’une certaine manière les modes de vie. Les échanges de marchandises induisent des processus de métissage culturel. Ex la mondialisation du goût avec l’introduction en Afrique du Kub Maggi en quelques décennies. Idem pour le lait en poudre ou le lait concentré. L’introduction du lait en poudre en Afrique était pourtant une gageure car l’accès à l’eau potable est difficile. Portant il se conserve bien mieux que le lait frais. Les Africains se sont donc mis à consommer du lait (chgt des habitudes alimentaires) MAIS des nourrissons meurent de diarrhées et de malnutrition dans les années 1970.
·         Certaines localisations sont privilégiées par les FTN. Par exemple, les villes portuaires, portes d’entrées des marchés continentaux
Les FTN sont des puissances éco, juridiques…
·         Dans le conflit juridique qui oppose Nestlé à l’entreprise CODILAIT de Douala, le procès est ouvert en 2003. Les preuves de tromperie (boite Candia vendue pour du lait concentré sucré alors que c’était une boisson lactée avec du lait végétal, moins cher) conduisent le tribunal en 2010 à condamner Nestlé et d’autres importateurs pour « concurrence déloyale ». Mais les amendes ne permettent pas de compenser les dommages subis : quelques millions (740 M) lâchés par Nestlé alors que celle-ci s’est enrichie de quelques milliards.
·         + déclaration à la douane comme « produit laitier noble » donc fraude douanière, n’a pas permis d’aboutir à une condamnation de Nestlé. Le montant total de la fraude à la douane s’élève à plus d’un milliard d’€.
Pourquoi ? collusion avec le pouvoir politique ou faiblesse du pouvoir politique. Dans le cadre d’une négociation entre Etat camerounais/Nestlé => le gvt décide d’abandonner la plainte, prétextant qu’il n’y a pas de preuve. Un départ de Nestlé serait catastrophique pour l’emploi au Cameroun. L’Etat s’assoie sur 21 milliards de FCFA.
·         En 2011, Nestlé négocie avec le gvt camerounais un important plan d’investissement. En 2012, les entreprises camerounaises sont condamnées au procès d’appel, mais Nestlé est mis hors de cause.
R) le budget de Nestlé = 30 fois le budget du gvt du Cameroun.

Les pays occidentaux et les grandes organisations mondiales sont aussi parties prenantes de l’organisation de la mondialisation.
·         Exemple en Afrique de l’Ouest, la monnaie était le franc CFA dans les années 1990, indexée sur la valeur du Franc (héritage colonial) => c’est la France en accord avec le FMI et la Banque Mondiale qui décide en 1994 une dévaluation du FCFA pour permettre aux entreprises locales d’être compétitives par rapport aux produits importés.

Quels problèmes pose la forme que prend la mondialisation ?
·         Les Etats occidentaux ont organisés les progrès de la mondialisation sur le principe de la baisse, voire de la disparition des « murs douaniers » (droits de douane). C’est le mandat de l’OMC de faire respecter ce principe de libre concurrence. Or, pour qu’un Etat puisse commencer à se développer, il lui faut des barrières douanières, pour protéger ses entreprises, naissantes, donc fragiles de la concurrence internationale. Les barrières douanières permettent de se développer sur son marché national et d’accumuler des profits et du savoir-faire, permettant ensuite de se lancer dans la compétition mondiale. L’Afrique, qui est entrée dans la mondialisation plus d’un siècle après l’Occident, n’est pas prête.

Dans la vision néolibérale qui organise la mondialisation, il faut déréguler le plus possible tous les types de marchés (le moins de contraintes possible, sauf l’OMC qui veille au respect de la concurrence libre et non faussé, crédo de base dans l’efficacité du marché comme le seul grand régulateur). C’est à cette condition que la croissance sera forte et mondiale. Alors, les pbs de pauvreté…se résoudront d’eux-mêmes. Les FTN qui s’implantent dans les pays pauvres contribuent à leur développement puisqu’elles forment de la md’o et distribuent, par les salaires, du pv d’achat. Eles contribuent aussi à organiser les filières industrielles.

Pourtant les pays pauvres peinent à profiter de la mondialisation. Ils sont ouverts aux produits très peu chers des FTN, mais ils n’arrivent pas à produire et à commercialiser leurs propres productions. La faiblesse du réseau de transport, la faiblesse de la mécanisation du fait du faible niveau d’investissement…. => filière laitière du Cameroun : 1,5 l/vache/jour contre 40 à 50 litres aux Pays-Bas.
Le marché mondial étant libre, la richesse, les capacités logistiques et l’efficacité technique des FTN les rendent ultra-compétitives. Un produit importé est tjs moins cher qu’un produit local (lait importé 225FCFA contre plus de 300FCFA pour le lait du Cameroun). Mais est-il de meilleure qualité ? C’est ce que prétend la publicité de ces FTN.
Depuis ces 20 dernières années, le pouvoir d’achat des familles africaines du golfe de Guinée a considérablement chuté. C’est pourquoi les produits importés continuent d’être achetés car ils sont moins chers.

L’industrialisation des PMA est pourtant une nécessité. La pauvreté est telle qu’un actif nourrit environ 8 personnes à sa charge. Le système de protection sociale est très défaillant : pas d’assurance chômage, les retraites, quand elles existent, sont strictement liées aux cotisations salariales (sans salaire, pas de retraite). Les conséquences sociales d’un licenciement sont multiples : souvent, les enfants doivent quitter l’école. => pour le pays, cercle vicieux du sous-développement.

lundi 9 mars 2020

Rio, contrastes et segregation sociospatiale

En complément de l'exercice de schématisation sur Rio fait pour initier les élèves de 2nde à la méthode de l'exercice type bac (voir ici)  je leur ai aussi donné à faire sur une heure (qui s'est transformée en deux !) l'exercice noté suivant : à partir de la photographie de paysage, réaliser le schéma d'organisation spatiale . Le fichier est disponible ici.




J'ai rajouté comme consigne de rédiger en une page le texte d'analyse de leur photo de paysage : description/ explication qui s'appuie sur la légende. C'est un conseil reçu lors d'une formation à la cartographie que j'ai trouvé très pertinent : pour faciliter le passage texte-schématisation, il est aussi intéressant de le faire dans l'autre sens et donc de faire rédiger aux élèves des analyses  spatiales.

C'est un exercice qui leur a beaucoup plu et pour lequel ils ont obtenu de bons résultats...et cela m'a permis de vérifier dans la foulée ce qu'ils avaient compris de mon point méthodo. Enfin, grâce à ce tour d'horizon sur Rio, ma partie sur les inégalités socio-spatiales à l'échelle locale était faite (ciliegina sulla torta !)



Voici les éléments de correction. 



ce qui pourrait donner le texte suivant. 
La ville de Rio est devenue une ville touristique majeure du Brésil avec un taux de fréquentation touristique en croissance de 5% par an, surtout depuis les JO de 2016. C'est aussi une ville où la ségrégation socio-spatiale est le phénomène dominant pour comprendre l'organisation spatiale. En effet, il y a comme un gradient qui veut que plus les quartiers sont éloignés de la côte et plus ils sont pauvres. Le compartimentage des espaces du fait du relief accentue les disparités et les transforme en ségrégation : le long des plages se trouvent les quartiers riches et centraux de Copacabana et d'Ipanema. Un peu en retrait, coincés entre les collines sont les quartiers plus mélangés des classes moyennes. Derrière les monts Tijuca qui forment comme une barrière rocheuse et laissée naturelle (c'est un parc national) s'étale la partie pauvre de la ville de Rio. Et pourtant, entre Copacabana et Ipanema, sur le flanc le moins escarpé de la colline de Cantagalo, une favela s'est créée, îlot de pauvreté dans la partie la plus riche de la ville.

Car les quartiers qui  profitent le plus du tourisme sont justement les quartiers situés en bord de mer, habités par une population aisée  : Copacobana par exemple est mondialement connue pour sa plage en croissant de lune , avec la vue au nord sur le fameux "pain de sucre".  Ipanema est un quartier chic, chanté dans la bossa nova. Un boulevard longe le front de mer et sa promenade et relie les deux quartiers. Cette partie de la ville est densément équipée en infrastructures d'accueil pour les touristes nationaux et internationaux, au premier rang desquels les hôtels de luxe. Pour les visiteurs qui souhaiteraient ne pas se contenter du tourisme balnéaire et qui sont à la recherche d'un peu d'authenticité et d'une vie de quartier plus typique, la favela toute proche a été pacifiée par la police à l'occasion des JO et offre à l'activité touristique bed&breakfast et  petits restaurants. L'argent des touristes a provoqué une augmentation des prix, y compris des logements, ce qui engendre un processus de gentrification de ce quartier pauvre. La proximité de Copacabana et la vue qui plonge sur l'océan Atlantique et sur les plages sont deux atouts qui le rendent attractif. D'autres favelas plus lointaines (et sans aucun doute plus "typiques") n'ont pas cette chance...


R) J'y ai ajouté quelques compléments (vus dans l'exercice précédent sur Rio) pour proposer un texte que l'on peut transformer en schéma, si l'on ne veut pas faire l'exercice de transposition de la photo en schéma. 

lundi 20 janvier 2020

Le croquis d'organisation spatiale : méthodo et exemple

L'exercice de production graphique du bac a changé : on est passé d'un croquis de synthèse sur un sujet d'ordre général (voir la page "Lieux" pour télécharger quelques exemples de réalisation progressive de ces anciens croquis du Bac) à un croquis d'organisation d'un espace décrit par un texte, en général écrit ad hoc. Il s'agit donc de transposer le texte en croquis.

Les méthodes sont les mêmes et on pourrait penser que l'exercice, moins ambitieux, est plus simple pour les élèves, mais à condition de multiplier les exercices car, comme le texte à trous, cet exercice nécessite de rentrer dans logique de celui qui l'a pensé, surtout quand, en plus, est fourni aux élèves une légende à compléter qui les cadre certes, mais les contraint aussi.

Les étapes du travail
1- Élaborer l'organisation générale de la légende
On va prendre l'hypothèse que le texte a été écrit ad hoc. Dans ce cas, c'est plus simple. L'auteur aura théoriquement rédigé son texte en plusieurs paragraphes qui correspondent aux différentes parties de la légende et chaque paragraphe sera censé correspondre à une idée principale (une notion assez souvent) qui est exprimée en début ou éventuellement en fin de paragraphe. Puisque le croquis est une démonstration (même s'il utilise le langage cartographique), chaque partie de la légende est une étape de la démonstration. On privilégiera comme titre de partie des thèses = de courtes affirmations.

Par exemple dans cet exercice de Seconde,
















les idées générales sont soulignées en rouge. On voit tout de suite qu'entre la théorie et la réalité, il y a un hiatus, puisqu'on a deux phrases générales pour le 2e paragraphe. Il faut alors choisir. Dans une première analyse, on peut prendre la première : politiques mises en oeuvre pour réduire les inégalités. C'est d'ailleurs ce que propose le manuel.




Il faut aussi donner un titre au croquis ou schéma. En théorie, ce devrait être le titre du texte.


2- Relever les informations dans le texte et choisir les figurés de surface
A ce stade, il faut donc relever dans le texte les informations qui permettent de construire le croquis/schéma. On commence par chercher dans le texte les indications de lieu liées à des caractérisations d'espace. Le but, c'est de délimiter des zones de couleur (figurés de surface) = Les figurés de surface servent à caractériser les espaces. Tous les espaces du croquis/schéma doivent être caractérisés. On leur attribue une couleur.


Le manuel Hachette propose un choix de couleur : un dégradé jaune/orange/marron + des espaces en vert et des espaces en rose. Il faut donc relier nos espaces à la bonne couleur
Liste des espaces et leurs localisations (fluotés dans le texte) :
- massifs montagneux et forestiers qui coupent la ville => vert
- quartiers aisés le long des plages (info supplémentaire : comme la célèbre Copacabana) => jaune
- quartiers pauvres au nord (info suppl. : comme Bangu) => marron
- entre ces deux extrêmes, des quartiers de classe moyenne => orange
- favelas, quartiers de bidonville, comme Rocinha et Maré => celle qui reste, ce sera donc le rose

La règle générale, quand on a des lieux classés sur un critère commun dont la quantité est plus ou moins grande, c'est le dégradé de couleur. Si chaque lieu a une caractéristique différente, sans thème commun, alors on peut prendre les couleurs qu'on veut, en essayant d'avoir des couleurs symboliques de ce que l'on veut montrer : par exemple, un espace naturel sera plutôt en vert, un espace riche plutôt en jaune ou en rouge pour le faire ressortir sur le schéma (à savoir, les couleurs chaudes se voient plus que les couleurs froides)

Remarque : dans notre exemple, le choix des auteurs s'est porté sur un dégradé inversé par rapport aux règles traditionnelles. On a un ensemble de quartiers plus ou moins riches. Si le critère est la richesse, il aurait fallu prendre la couleur la plus foncée (ici le marron) pour les quartiers riches, qui sont ici représentés en jaune, couleur la plus pâle. C'est donc que le critère n'est pas la richesse, mais la plus ou moins forte présence des pauvres dans la ville. Alors le choix de couleurs devient cohérent. Il faut en tenir compte dans la formulation de la définition des figurés en légende. Ce choix permet aussi de faire ressortir visuellement que les pauvres dominent spatialement la ville de Rio.(voir ce que je dis plus bas sur les choix à opérer)



remarque : je me suis mise dans les mêmes conditions que les élèves, à savoir que j'ai pris le fonds de carte fourni par l'éditeur. Cela pose trois problèmes :
- le fond de carte est en niveau de gris, donc les couleurs ne sont pas identiques sur le schéma, où l'on doit repasser sur du gris, et dans la légende.
- on ne sait pas comment colorier l'île au nord puisqu'il n'y a aucune indication dans le texte. J'ai choisi de ne pas en tenir compte
- le quartier de Santa Cruz est délimité par une ligne. La méthode du langage cartographique nous imposerait de le colorier d'une autre couleur (puisque une limite entre deux espaces indique que ces deux espaces ont des caractéristiques différentes). Mais dans le texte, il s'agit de montrer qu'à Santa Cruz, la municipalité de Rio a construit, dans un quartier pauvre, des logements sociaux. Ceci ne change pas la caractéristique du quartier, mais en rajoute une deuxième. Il faut donc, selon la méthode du langage cartographique, lui rajouter un deuxième figuré de surface, sur une zone déjà coloriée : des pointillés ou des hachures (je préfère en règle générale les pointillés qui surchargent moins le croquis que les hachures : il n'est jamais bon d'avoir trop de lignes dans un croquis/schéma). Bref, on a ici deux éléments de la méthodologie qui s'opposent. Il aurait fallu que l'éditeur ne délimite pas la zone, mais on peut comprendre que, pour un exercice de Seconde, il ait choisi de le faire.


Les pièges
Si certains espaces dans le croquis/schéma étaient laissés en blanc, le blanc deviendrait une couleur et devrait donc être défini dans la légende.
Remarque : il s'agit de caractériser les divers espaces de l'objet étudié. Tout ce qui ne correspond pas à l'objet d'étude peut être laissé en blanc sans que le blanc soit ici une couleur. Ainsi, dans notre exemple, l'océan Atlantique n'est pas Rio de Janeiro, on le laisse en blanc. Idem pour le reste du territoire brésilien dans le cadre du schéma.


3- Repérer les informations du texte pour les figurés qu'on pose en 2e temps : figurés ponctuels et flèches (de la famille des figurés linéaires)

Puisque les figurés de surface sont premiers, ils sont, en toute logique indiqués dans le texte en premier. C'est le cas ici. Ensuite viennent les autres figurés. Ils correspondent à des informations qui s'ajoutent dans nos espaces déjà caractérisés. Les figurés ponctuels vont être utilisés pour indiquer des infrastructures ou des faits géographiques localisés précisément.

Ici, il va s'agir de la présence dans la ville d'unités de police en charge de la sécurité (indiquées "unités de police pacificatrice". Le manuel a fait le choix de les représenter par des étoiles.

Le résultat final pour notre exemple, si l'on suit le manuel :




Les figurés linéaires ont deux fonctions :
- les lignes servent à indiquer une limite, mis à part la ligne du réseau de transport.
- les flèches indiquent la direction d'un flux (déplacement)


Remarque : comme les couleur utilisent le dégradé pour indiquer la proportionnalité, les figurés ponctuels et linéaires peuvent eux aussi indiquer une proportionnalité. On joue alors sur la taille du figuré ponctuel (plus ou moins grand) et sur l'épaisseur du trait de la ligne.

Remarque : on peut combiner couleur (figuré de surface) et figuré ponctuel. Dans le cas par exemple de villes ayant des fonctions différentes, on aura des cercles (figurés ponctuels pour localiser ces villes) et à l'intérieur des cercles, des couleurs différentes pour indiquer les différentes fonctions (figuré de surface qui caractérisent). Dans la légende, seront indiqués les deux figurés SÉPARÉMENT.


Les choix à opérer
1- Tout croquis a un objectif : celui-ci sera défini par le titre du texte, qui est aussi le titre du croquis. Un bon croquis est donc un croquis qui permet de VOIR l'idée principale qui structure l'organisation de l'espace représenté. Quand on hésite sur un type de figuré, il convient de se demander lequel sera le mieux à même de montrer visuellement l'idée principale.


2- La nomenclature (= les noms de lieux présents sur le croquis/schéma)
Il en faut, mais elle ne doit pas gêner la lisibilité du croquis. Reprendre les noms de lieux indiqués dans le texte.

3- Une question n'est toujours pas réglée (en l'absence d'instructions officielles de la part du ministère et des inspecteurs) : peut-on rajouter au texte ou l'interpréter ? peut-on modifier une légende quand elle est fournie ?

Par exemple ici, il y a bien plus dans le texte que dans la légende proposée.



  • une idée générale : améliorer l'image de Rio
  • des faits socio-économiques qu'il est possible de transformer en figuré :  le programme d'habitat social "qui repousse les pauvres en périphérie", le "développement du tourisme" dans les favelas qui a tendance à opérer un processus de "gentrification" (arrivée dans un quartier pauvre d'une population plus aisée conséquence en général d'opérations de réhabilitation urbaine, ce qui a tendance à faire partir les plus pauvres car les loyers augmentent. On peut donc définir la gentrification comme le processus de remplacement d'une population pauvre par une population plus aisée dans un quartier urbain)
Des élèves à qui j'ai donné cet exercice ont vu le problème et ont rajouté à la légende, mais sans penser/oser la transformer.

On pourrait donc avoir une légende comme suit

titre : Améliorer l'image de Rio de Janeiro
I/ De fortes inégalités socio-spatiales

Quartiers aisés épargnés par la pauvreté
Quartiers plus mixtes de classes moyennes
Quartiers pauvres
Favelas

II/ Pacifier la ville en vue des JO de 2016

Construction de logements sociaux
Développement d'un accueil touristique dans les favelas les plus proches du centre (flèches en provenance de l'extérieur vers Rocinha et Maré)
Présence d'unités de police pacificatrice

III/ Lutter contre les inégalités ou séparer les riches des pauvres ?

Massifs montagneux qui servent de barrière
Départ des pauvres en périphérie (flèche partant de Santa Cruz en direction du nord (hors zones colorées)
Gentrification des favelas les plus proches du centre (hachures sur Rocinha et Maré)



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