3 textes extraits du discours d'Aelius Aristide, Éloge de Rome. Les deux premiers peuvent être utilisés dans le cadre du chapitre 1 sur la Méditerranée antique, le 3e en complément, nécessite de présenter les institutions romaines un peu en détail. Il peut aussi être utilisé en SPE 1ere (thème la démocratie) pour présenter la vision aristotélicienne du meilleur gouvernement (= un système qui équilibre les tensions entre les groupes sociaux en mélangeant les 3 formes possibles de gouvernement, cet équilibre permettant d'éviter la dégénération de chaque système ). Cette approche est reprise au XIIIe par St Thomas d'Aquin et tous ceux qui, à sa suite, vont se réclamer de l'aristotélisme politique.
La constitution romaine
présentée par Aelius Aristide
Document :
« Il me semble que, dans
cette cité, vous avez établi une constitution qui ne ressemble à aucune autre.
Auparavant, en effet, on pensait qu’il y avait, dans la société des Hommes,
trois types de constitutions. Deux étaient connues sous deux noms chacune,
selon qu’on les appréciait d’après les manières d’être de ceux qui les
dirigent : la tyrannie et l’oligarchie ou la royauté et l’aristocratie.
Une troisième catégorie correspondait à la démocratie, que l’on pouvait conduire
bien ou mal. Les cités avaient donc reçu chacune leur constitution selon les
décisions du choix ou du hasard. Dans votre cité, rien de semblable :
c’est comme s’il y avait un mélange de toutes les constitutions, moins l’aspect
mauvais de chacune. Voici précisément pourquoi un tel type l’a emporté. Si l’on
regarde la force du peuple, et comment il obtient facilement ce qu’il peut
vouloir et demander, on pensera qu’il s’agit d’une démocratie complète sans les
fautes de la démocratie ; quand on s’intéresse au Sénat des Anciens, où
siège le conseil et qui contrôle les magistratures d’autorité, on pensera qu’il
n’existe pas d’aristocratie plus parfaite que celle-ci ; quand on aura
tourné les yeux vers [celui] qui préside à tout cela, cet homme à qui le peuple
doit d’obtenir ce qu’il veut, de qui le petit nombre tient ses magistratures et
ses pouvoirs, on verra en lui celui qui détient la monarchie la plus parfaite,
qui n’a point part aux vices de la tyrannie et qui dépasse en grandeur la
majesté royale. Il n’y a rien d’étonnant à ce que vous soyez les seuls à avoir
fait ces distinctions, ces observations, tant au sujet du gouvernement du monde
que de celui de la cité elle-même. »
Aelius Aristide, Éloge de Rome, Discours, XXVI.
Ce discours a été écrit par un philosophe grec en 143 après JC, sous le
règne d’Antonin le pieux
Consignes :
Analyse du texte :
·
montrer que Rome est gouvernée selon « un
mélange de toutes les constitutions » (n’oubliez pas de justifier par vos
connaissances de cours)
·
que pense l’auteur du pouvoir de
l’Empereur ? En quoi fait-il de l’empereur la clé de voûte des
institutions romaines ?
Critique du texte : Peut-on
dire de Rome qu’elle fut une cité et un empire démocratiques ?
Approfondissement :
Comment expliquer que tous, au sein de l’empire, y compris les Grecs, veuillent
devenir citoyen romain ?