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mercredi 30 décembre 2020

Chroniques de geo virale

 Résumé-fiche pour compléter le cours sur la mondialisation

Michel Lussault, géographe français, spécialiste du fait urbain (il est le directeur de l'école urbaine de Lyon), étudie depuis de nombreuses années l'objet "mondialisation", qu'il décrit comme un produit  du processus d'urbanisation généralisée de l'espèce humaine.

Intéressé par l'épidémie  de la Covid19 propagée par un agent hyperspatial, un virus, il y voit matière à penser la mondialisation et l'achèvement du processus de basculement dans l'anthropocène. Il a livré durant le 1er confinement une série de 10  chroniques,  qui sont devenues depuis un livre.


Lou Herrmann, Relecture dessinée des « Chroniques de Géo'virale » de Michel Lussault Crédits : Lou Herrmann

Reconsidérer notre rapport à la Nature :

= La nature, considérée comme un stock de ressources extérieures à la société humaine, dans lequel puiser à volonté en fonction de nos besoins. L'urbanisation du monde, à partir de la révolution industrielle du 19e siècle, accélérée depuis les années 1950, par la mondialisation, s'est appuyée sur des processus d'asservissement systématique des systèmes biophysiques à notre profit.

Or le virus nous montre à quel point nos vies humaines et nos vies sociales sont entrelacées/interdépendantes avec les êtres non-humains : nous vivons dans l'entrelacement, nous ne pouvons pas nous séparer du vivant et donc il va falloir réfléchir aux nouvelles modalités relationnelles de l'être humain avec le reste du vivant.

Le virus nous montre que ceci ne peut pas être évité : sa circulation a mis en grande difficulté tous nos systèmes interconnectés , et pas seulement nos corps infectés => chute boursière, mise à l'arrêt des transports intercontinentaux, fermetures de certaines frontières...Si le virus ne provoque pas directement l'arrêt de nos systèmes mondiaux, il a enclenché des boucles de rétroaction nombreuses qui ont paralysé le système. Celui-ci est tellement interconnecté qu'un micro-événement peut provoquer une émergence systémique globale, un nouvel état de ce monde.

=>

Une épidémie qui nous montre à quel point tout notre système de vie est interconnecté et dépendant :

Le virus prospère dans les lieux de rassemblements marqués, là où les densités sont fortes ainsi que les interactions sociales et il emprunte les réseaux de liens installés par l'urbanisation planétaire. C'est pourquoi il remet fondamentalement en cause l'urbanité, c'est-à-dire la vie relationnelle qui est au coeur de l'avantage comparatif (social, culturel, économique) du fait urbain. Comme tous et tout circule tout le temps, le virus a emprunté les mêmes voies que ses hôtes et s'est répandu rapidement, partout dans le monde. Il a joui de l'hyperspatialité de notre monde contemporain. Il est le marqueur visuel, grâce aux cartes évolutives de propagation du virus, des réseaux et des flux de la mondialisation. Parti de Wuhan, il se répand en quelques semaines en Chine et dans tous les pays reliés à la Chine car les Chinois bougent. La Chine prévient l'OMS le 31 décembre. Sur la seule journée du 1er janvier, d'après les relevés GPS des téléphones, 175 000 chinois ont quitté Wuhan (ville de 11 millions d'habitants) pour d'autres villes de la Chine. Certains pour d'autres pays. Sur les trois premières semaines de janvier, c'est en tout 7 millions de déplacements à partir/ à travers de Wuhan (aggravé par les déplacement massifs en Chine liés à la fête du nouvel an chinois). Fin janvier 2020, les autorités chinoises confinèrent Wuhan et plusieurs autres grandes agglomérations, mais c'était déjà trop tard. Notre hyperspatialité rend inenvisageable tout espoir de réussir à confiner une infection virale sur site. Et comme, dans notre monde, tout le monde circule tout le temps et va partout, l'épidémie s'est aussi diffusée aux confins de notre monde urbanisé, dans les zones moins denses et moins reliées.

Def hyperspatialité : tout opérateur spatial (entité humaine ou non humaine qui se tient quelque part et/ou se déplace) est potentiellement au contact et connecté avec un nombre indéfini d'autres opérateurs spatiaux.

Le virus a une autre caractéristique, c'est son hyperscalarité, c'est-à-dire qu'il agit en même temps à toutes les échelles : de l'échelle microscopique à son échelle de microorganisme infectant un corps jusqu'à l'échelle des grandes régions du monde qui réagissent et s'adaptent à son action (aires urbaines, Etats…) Ces espaces de grandeur et de logiques différentes sont ajustés et synchronisés par cette opération du vivant.


Une crise politique qui se fonde sur une crise informationnelle et sémiologique :

Le SARS-Cov-2 s'est mué très vite, par le fait de la médiatisation, en personnage principal d'une autre histoire que celle qu'on a l'habitude d'entendre et de voir sur la mondialisation = le récit officiel de la mondialisation inéluctable et heureuse.

* la décision du gouvernement chinois, qui après avoir tenté de minimiser voire de cacher l'épidémie,  confine Wuhan est performative : elle transforme l'état du monde : d'abord parce que cette mesure va être copiée par d'autres Etats en d'autres lieux , ensuite parce qu'elle montre qu'il est possible de bloquer les flux et les réseaux sur un "simple" décision politique.

* les discours politiques qui convoquent chiffres et cartes pour justifier leurs mesures, la prolifération des nouvelles, pas toujours contrôlées (et donc des rumeurs), provoquent un affolement mondial.


L'épidémie est l'occasion d'une mutation (? c'est moi qui propose ce terme) de la société du contrôle.

M.L. s'inspire des analyses de Foucault dans Surveiller et punir sur l'espace disciplinaire (vol.2, 3e chap: l'art des répartitions) : 

"la discipline parfois exige la clôture, la spécification d'un lieu hétérogène à tous les autres et fermé sur lui-même"

"les appareils disciplinaires travaillent l'espace [...] et d'abord selon le principe de la localisation élémentaire et du quadrillage : à chaque individu sa place, et en chaque emplacement un individu. Eviter les distributions par groupes, décomposer les implantations collectives, analyser les pluralités confuses, massives, fuyantes. L'espace disciplinaire tend à se diviser en autant de parcelles qu'il y a de corps ou d'éléments à répartir. Il faut annuler les effets des répartitions indécises, la disparition incontrôlée des individus, leur circulation diffuse, leur coagulation inutilisable et dangereuse [...] Il s'agit d'établir les présences et les absences, de savoir où et comment retrouver les individus, d'instaurer les communications utiles, d'interrompre les autres, de pouvoir à chaque instant surveiller la conduite de chacun, l'apprécier, la sanctionner, mesurer les qualités ou les mérites...Procédures donc pour connaitre, pour maîtriser et pour utiliser. La discipline organise un espace analytique."

* la mise en place des mêmes mesures dans des pays pourtant très différents un peu partout dans le monde renvoie à cette question de l'échelle = un monde globalisé.

* ce ne sont pas les espaces institutionnels et/ou disciplinaires qui servent d'instrument du contrôle (prison, école, hôpital), mais bel et bien les domiciles privés dans lesquels les individus s'autocontrôlent et s'astreignent à accepter une clôture. L'action de contrôle est déléguée à l'espace domestique, dans un mélange de consentement (entretenu médiatiquement) et de surveillance de l'appareil d'Etat (la police et ses amendes)

Remarque totalement personnelle ) Faut-il y voir une globalisation des sociétés du contrôle = un alignement des sociétés démocratiques sur les régimes plus autoritaires. Cet alignement serait rendu possible par des décennies maintenant, même si ça s'accélère depuis une dizaine d'année, des gouvernements et des discours néolibéraux. Après voir mis sous contrôle les corps dans l'espace du travail, normalisé les comportements dans l'espace public, standardisé nos désirs et nos représentations du monde, voici qu'ils profiteraient de la crise sanitaire pour assujettir nos espaces privés ?

On observe donc à une convergence qui se réalise entre les champs sanitaires et sécuritaires. M. Lussault y voit des parallèles avec la naissance et le développement de l'hygiénisme, au début du 19e siècle, depuis les cris d'alarme des médecins (rapport de Villermé) jusqu'à la mise en œuvre d'une nouvelle ingénierie de la ville (Haussmann à Paris). Pour lui, il y aurait donc possiblement en ce moment la naissance d'une nouvelle doctrine de contrôle de la vie sociale et spatiale, qui passe par l'urbain puisqu'il s'agit d'une assignation au domicile (on pourrait maintenant, décembre 2020, plutôt dire une assignation aux lieux légitimes = travail, centres commerciaux, domicile...à l'exclusion de tous les autres)

La perte des relations en public, fondées sur des liens faibles (co-présence sans prise en charge), est particulièrement ressentie en ville car précisément l'urbanité est fondée sur ce style d'interactions spatiales : un contact avec l'autre régulé, non menaçant, éphémère, peu engageant. Ce que les masques, les limitations de sorties, les autorisations à imprimer nous font, au plus profond, c'est remettre en cause ce pacte d'une co-présence non menaçante. Les imaginations géographiques (=  récits qui nous racontent  en permanence ce qui rend possible nos cohabitations dans nos espaces de vie) s'en trouvent amoindries. Enfin, le confinement prouve, s'il en était besoin, que l'homme est un être spatial.


L'intérêt d'une analyse scalaire et géographique

A l'échelle nationale et régionale, les différences d'infection sont très grandes. Et sans doute même si on le faisait dans un immeuble… Partout, on retrouve des différences spatiales.

Au-delà de l'hétérogénéité des sources et des différents stades de l'épidémie, pourquoi au printemps 2020,  la Lombardie a t-elle été si affectée et plus que la Campanie et le Piémont, pourquoi l'Alsace beaucoup plus que la Nouvelle Aquitaine, pourquoi New York plus que la Californie ? A l'échelle régionale, les différences sont très nettes : Milan en Lombardie fut beaucoup moins affectée que Turin et Gênes.

Hypothèses explicatives. Les différences géographiques sont multifactorielles : 

* si tous les territoires ne voient pas entrer le virus de la même manière, il faut sans doute faire intervenir le rôle du tourisme, international et national

* pour expliquer les diffusions lointaines et rapides, on doit aussi faire intervenir comme facteurs explicatifs les rassemblements ponctuels à forte attractivité (sur le modèle de la foire, du rassemblement religieux cf dans le Grand Est) +  impact des super-diffuseurs : individus ayant ne forte charge virale et étant en contact avec beaucoup de monde

* les caractéristiques du groupe social : facteurs de co-morbidité  (taux d'obésité ...), inégalités socio-démographiques (âge, pauvreté…) auxquels l'épidémie n'est pas insensible

* la capacité à réagir : l'état du système de soin est aussi à prendre en compte (sa capacité à absorber la hausse des cas) et la préparation des Etats et des sociétés face aux crises

* les modalités de fonctionnement spatial d'un espace : système plus ou moins urbanisé, plus ou moins interconnecté, type de densité et type de relations spatiales qui existent entre les individus.

=> Plus la mondialisation promeut des fonctionnement standards,, plus elle globalise, plus les spécificités locales, géographies et sociales, ont un effet de différenciation marquée.


Dernière chronique : "l'impossible est certain" (J.P. Dupuy) donc quelle protection voulons nous ?

Depuis 1945, nous ne sommes jamais vraiment sortis d'un régime d'historicité marqué par la constance des catastrophes. Suite de dates pour le prouver. Show en continu des catastrophes aux 4 coins du monde et qui ont un écho et des effets planétaires. L'épidémie de Covid-19 ne déroge pas à la règle de la catastrophe, phénomène exceptionnel-normal caractéristique du fonctionnement du monde.

Il faut reconnaître la capacité de la catastrophe à faire de la mondialisation + c'est une condition même de l'existence des sociétés. La vulnérabilité de nos systèmes est au cœur de nos vies collectives et individuelles.

Pour accepter cette vulnérabilité et se la concilier, il faut comprendre qu'il faut se préparer à la catastrophe, qui advient inéluctablement. Et pour cela, réfléchir à un nouveau pacte social = empowerment des citoyens, société du care, nouveau rapport à la nature...


vendredi 10 avril 2020

Nestlè, un empire en Afrique

En ces temps de confinement, une vidéo (un peu ancienne) dans le cadre des leçons sur la mondialisation et les FTN

Le questionnaire est le suivant :
A l’issue du visionnage de la vidéo, comment décrire la mondialisation ?
Elle est organisée par les FTN.
·         Qu’est-ce qu’une FTN ? = exemple de Nestlé
Relever les informations sur le groupe




Les FTN sont des puissances éco, juridiques…
·         Dans le conflit juridique qui oppose Nestlé à l’entreprise CODILAIT de Douala, le procès est ouvert en 2003. Expliquez les enjeux du procès
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  • Expliquez pourquoi Nestlé est sûre de ne pas perdre son bras de fer juridique
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Quels problèmes pose la forme que prend la mondialisation ?
Les économies de l'Afrique, laquelle est entrée dans la mondialisation plus d’un siècle après l’Occident, ne sont  pas "à armes égales" avec les grandes puissances économiques du "nord".
Pourquoi les FTN profitent-elles d’un système dérégulé et déréglementé ?



Les pays pauvres peinent à profiter de la mondialisation. Ils sont ouverts aux produits très peu chers des FTN, mais ils n’arrivent pas à produire et à commercialiser leurs propres productions.
Expliquez les raisons qui font que la filière laitière camerounaise n’est pas compétitive

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Donc, pour qu’un Etat puisse commencer à se développer, il lui faut des barrières douanières, pour protéger ses entreprises, naissantes, donc fragiles de la concurrence internationale. Les barrières douanières permettent de se développer sur son marché national et d’accumuler des profits et du savoir-faire, permettant ensuite de se lancer dans la compétition mondiale.

L’industrialisation des PMA est pourtant une nécessité. Pourquoi ?


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Corrigé
La mondialisation est organisée par et pour  les FTN.
·         Qu’est-ce qu’une FTN ? = Un groupe composé de plusieurs marques (Nestlé = 8000 marques), qui vend ses produits dans plusieurs pays et génère un chiffre d’affaire très important (Nestlé en Afrique = CA de 2,8 milliards d’€ en 2011. C’est le leader mondial du secteur agro-alimentaire. Bénéfice net après impôt en 2011 d’un peu moins de 10 milliards d’€). Ce groupe possède des filiales (usines de production ou entreprises de commercialisation) dans le monde entier (sur les marchés qu’il pénètre) => Nestlé en Afrique possède 29 usines, emploie 11 500 personnes dans le monde 86 pays pour près de 300 000 employés. Ces FTN sont le plus souvent occidentales (elles sont souvent nées au 19e siècle). Elles ont leur siège social dans le pays de leur origine historique et c’est de là que partent les décisions qui s’appliquent à la planète entière (Siège social de Nestlé en Suisse)
·         Leurs produits sont vendus dans le monde entier et transforment les habitudes de consommation donc d’une certaine manière les modes de vie. Les échanges de marchandises induisent des processus de métissage culturel. Ex la mondialisation du goût avec l’introduction en Afrique du Kub Maggi en quelques décennies. Idem pour le lait en poudre ou le lait concentré. L’introduction du lait en poudre en Afrique était pourtant une gageure car l’accès à l’eau potable est difficile. Portant il se conserve bien mieux que le lait frais. Les Africains se sont donc mis à consommer du lait (chgt des habitudes alimentaires) MAIS des nourrissons meurent de diarrhées et de malnutrition dans les années 1970.
·         Certaines localisations sont privilégiées par les FTN. Par exemple, les villes portuaires, portes d’entrées des marchés continentaux
Les FTN sont des puissances éco, juridiques…
·         Dans le conflit juridique qui oppose Nestlé à l’entreprise CODILAIT de Douala, le procès est ouvert en 2003. Les preuves de tromperie (boite Candia vendue pour du lait concentré sucré alors que c’était une boisson lactée avec du lait végétal, moins cher) conduisent le tribunal en 2010 à condamner Nestlé et d’autres importateurs pour « concurrence déloyale ». Mais les amendes ne permettent pas de compenser les dommages subis : quelques millions (740 M) lâchés par Nestlé alors que celle-ci s’est enrichie de quelques milliards.
·         + déclaration à la douane comme « produit laitier noble » donc fraude douanière, n’a pas permis d’aboutir à une condamnation de Nestlé. Le montant total de la fraude à la douane s’élève à plus d’un milliard d’€.
Pourquoi ? collusion avec le pouvoir politique ou faiblesse du pouvoir politique. Dans le cadre d’une négociation entre Etat camerounais/Nestlé => le gvt décide d’abandonner la plainte, prétextant qu’il n’y a pas de preuve. Un départ de Nestlé serait catastrophique pour l’emploi au Cameroun. L’Etat s’assoie sur 21 milliards de FCFA.
·         En 2011, Nestlé négocie avec le gvt camerounais un important plan d’investissement. En 2012, les entreprises camerounaises sont condamnées au procès d’appel, mais Nestlé est mis hors de cause.
R) le budget de Nestlé = 30 fois le budget du gvt du Cameroun.

Les pays occidentaux et les grandes organisations mondiales sont aussi parties prenantes de l’organisation de la mondialisation.
·         Exemple en Afrique de l’Ouest, la monnaie était le franc CFA dans les années 1990, indexée sur la valeur du Franc (héritage colonial) => c’est la France en accord avec le FMI et la Banque Mondiale qui décide en 1994 une dévaluation du FCFA pour permettre aux entreprises locales d’être compétitives par rapport aux produits importés.

Quels problèmes pose la forme que prend la mondialisation ?
·         Les Etats occidentaux ont organisés les progrès de la mondialisation sur le principe de la baisse, voire de la disparition des « murs douaniers » (droits de douane). C’est le mandat de l’OMC de faire respecter ce principe de libre concurrence. Or, pour qu’un Etat puisse commencer à se développer, il lui faut des barrières douanières, pour protéger ses entreprises, naissantes, donc fragiles de la concurrence internationale. Les barrières douanières permettent de se développer sur son marché national et d’accumuler des profits et du savoir-faire, permettant ensuite de se lancer dans la compétition mondiale. L’Afrique, qui est entrée dans la mondialisation plus d’un siècle après l’Occident, n’est pas prête.

Dans la vision néolibérale qui organise la mondialisation, il faut déréguler le plus possible tous les types de marchés (le moins de contraintes possible, sauf l’OMC qui veille au respect de la concurrence libre et non faussé, crédo de base dans l’efficacité du marché comme le seul grand régulateur). C’est à cette condition que la croissance sera forte et mondiale. Alors, les pbs de pauvreté…se résoudront d’eux-mêmes. Les FTN qui s’implantent dans les pays pauvres contribuent à leur développement puisqu’elles forment de la md’o et distribuent, par les salaires, du pv d’achat. Eles contribuent aussi à organiser les filières industrielles.

Pourtant les pays pauvres peinent à profiter de la mondialisation. Ils sont ouverts aux produits très peu chers des FTN, mais ils n’arrivent pas à produire et à commercialiser leurs propres productions. La faiblesse du réseau de transport, la faiblesse de la mécanisation du fait du faible niveau d’investissement…. => filière laitière du Cameroun : 1,5 l/vache/jour contre 40 à 50 litres aux Pays-Bas.
Le marché mondial étant libre, la richesse, les capacités logistiques et l’efficacité technique des FTN les rendent ultra-compétitives. Un produit importé est tjs moins cher qu’un produit local (lait importé 225FCFA contre plus de 300FCFA pour le lait du Cameroun). Mais est-il de meilleure qualité ? C’est ce que prétend la publicité de ces FTN.
Depuis ces 20 dernières années, le pouvoir d’achat des familles africaines du golfe de Guinée a considérablement chuté. C’est pourquoi les produits importés continuent d’être achetés car ils sont moins chers.

L’industrialisation des PMA est pourtant une nécessité. La pauvreté est telle qu’un actif nourrit environ 8 personnes à sa charge. Le système de protection sociale est très défaillant : pas d’assurance chômage, les retraites, quand elles existent, sont strictement liées aux cotisations salariales (sans salaire, pas de retraite). Les conséquences sociales d’un licenciement sont multiples : souvent, les enfants doivent quitter l’école. => pour le pays, cercle vicieux du sous-développement.

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