Affichage des articles dont le libellé est Croquis. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Croquis. Afficher tous les articles

vendredi 17 juin 2022

Japon : passer du texte au croquis

 Une proposition pour un exercice de 2nde, dans le cadre du cours sur les risques

J'ai fait le texte volontairement long, avec un peu de gros pour montrer aux élèves qu'il faut sélectionner les informations dans le texte et que toutes les informations ne sont pas forcément adaptées au sujet ou forcément cartographiable ; c'était leur premier croquis, l'occasion de dérouler toute la méthode.

L'exercice a plutôt bien fonctionné, mais encore une fois, il avait été préparé collectivement.

Sujet : Passer du texte au croquis            

Exercice Le Japon, un pays vulnérable ?

 Le texte

Le milieu naturel japonais est contraignant et soumis aux risques naturels

Le Japon est situé sur une zone de contact de plusieurs plaques océaniques. C’est une zone d’éruptions volcaniques et de séismes nombreux. Pour les surmonter, les Japonais ont trouvé des technologies de pointe qu’ils vendent à l’étranger. De plus, leur façade littorale pacifique est soumise aux typhons et aux tsunamis. 

C’est un archipel. Du point de vue du relief, il n’y a quasi que des montagnes (88%) sur les 4 grandes îles : Hokaïdo, Honshu, Shikoku, et Kyushu.

Un espace soumis aux risques industriels

 Ils possèdent peu d’hydrocarbures, ce qui explique le recours au nucléaire. On trouve des centrales nucléaires civiles dans des plaines littorales habitées, mais surtout sur la façade littorale de la mer du Japon, moins peuplée (c’est la partie du Japon qu’on nomme le « Japon de l’envers »)

Les zones densément habitées sont les rares plaines littorales de la façade pacifique. Ainsi, les métropoles de cette région forment la plus grande mégalopole du monde   Tokyo : 32 millions d’habitants, 30% de l’industrie   Nagoya : 10 millions d’habitants, 13% de l’industrie   Osaka-Kobé-Kyoto : 17 millions d’habitants, 20% de l’industrie.  

C’est donc là que se concentrent aussi les activités : 85% sur la ligne Tokyo-Kobé. Les littoraux sont des espaces surchargés, ce qui a amené à délocaliser certaines industries qui occupaient beaucoup d’espace. L’agriculture est défavorisée par le relief. Ils ont donc adapté le matériel à la petitesse des terres. Pour gagner de l’espace, les Japonais construisent des terre-pleins sur le littoral pacifique (Japon "de l’endroit") pour y loger les activités de loisirs, les activités de service et industrielles, les aéroports …

C’est donc là que se concentrent aussi les risques : la forte concentration des hommes et des activités renforce les risques technologiques et la pollution

Mais un espace bien maîtrisé 

Dans ce milieu insulaire, le Japon a développé un système de ponts pour pouvoir raccorder les différentes îles. Ces ponts sont capables de résister aux cyclones et aux séismes de très forte amplitude (construction aux fondations antisismiques). Un mur anti-tsunami est en construction au large de la plaine de Sendai, là où avait eu lieu la catastrophe de Fukushima en 2011. De même, le réseau de voies ferrées est très important, ainsi que le transport aérien. Le secteur des télécommunications et de l’information est très dynamique, et leur flotte maritime est très développée : c’est la 4ème du monde.

 La maîtrise de leur espace et la gestion du risque est donc un facteur incontestable de leur puissance. 

 Fiche consigne

Vous devez reconstituer un croquis de synthèse à partir du texte qui en est, en quelque sorte l’analyse.

  • Combien de thèmes dans le texte et donc combien de parties dans la légende ?
  • Quels éléments du texte  vous donnent des repères spatiaux. Entourez dans le texte et positionnez-les sur le fond de carte. C’est ce qu’on appelle de la NOMENCLATURE = noms de lieux
  • Repérer dans le texte les différentes idées. Certaines peuvent être cartographiables (c’est-à-dire représentables par un figuré sur le fond de carte), d’autres non. Fluotez dans le texte les éléments qui vous semblent importants et représentables. Demandez-vous quel figuré vous allez utiliser pour chaque idée + comment la nommer rapidement, mais clairement dans la légende


La grille de correction



lundi 1 juin 2020

L'économie de l'Europe à la Renaissance

Une petite carte faite par mes soins, avec mes faibles moyens, mais j'en ai besoin pour le cours sur l'ouverture atlantique et je n'ai pas trouvé l'équivalent mieux fait.


lundi 13 avril 2020

Chicago, schéma d'analyse de paysage

Dans le droit fil des travaux initiés en 2nde, je propose un exercice qui consiste à passer d'une photo de paysage à un schéma d'interprétation.

L'image :

Les documents d'accompagnement pour identifier et nommer les différentes unités paysagères :


+ Utiliser Google map pour identifier les bâtiments visibles sur l'image.

Le résultat se trouve ici : le schéma est ancien et je ne maîtrise pas bien l'outil. Il vaut surtout pour sa légende et l'idée générale, mais il faut le refaire et ne peut pas être distribué tel quel en correction.

lundi 9 mars 2020

Rio, contrastes et segregation sociospatiale

En complément de l'exercice de schématisation sur Rio fait pour initier les élèves de 2nde à la méthode de l'exercice type bac (voir ici)  je leur ai aussi donné à faire sur une heure (qui s'est transformée en deux !) l'exercice noté suivant : à partir de la photographie de paysage, réaliser le schéma d'organisation spatiale . Le fichier est disponible ici.




J'ai rajouté comme consigne de rédiger en une page le texte d'analyse de leur photo de paysage : description/ explication qui s'appuie sur la légende. C'est un conseil reçu lors d'une formation à la cartographie que j'ai trouvé très pertinent : pour faciliter le passage texte-schématisation, il est aussi intéressant de le faire dans l'autre sens et donc de faire rédiger aux élèves des analyses  spatiales.

C'est un exercice qui leur a beaucoup plu et pour lequel ils ont obtenu de bons résultats...et cela m'a permis de vérifier dans la foulée ce qu'ils avaient compris de mon point méthodo. Enfin, grâce à ce tour d'horizon sur Rio, ma partie sur les inégalités socio-spatiales à l'échelle locale était faite (ciliegina sulla torta !)



Voici les éléments de correction. 



ce qui pourrait donner le texte suivant. 
La ville de Rio est devenue une ville touristique majeure du Brésil avec un taux de fréquentation touristique en croissance de 5% par an, surtout depuis les JO de 2016. C'est aussi une ville où la ségrégation socio-spatiale est le phénomène dominant pour comprendre l'organisation spatiale. En effet, il y a comme un gradient qui veut que plus les quartiers sont éloignés de la côte et plus ils sont pauvres. Le compartimentage des espaces du fait du relief accentue les disparités et les transforme en ségrégation : le long des plages se trouvent les quartiers riches et centraux de Copacabana et d'Ipanema. Un peu en retrait, coincés entre les collines sont les quartiers plus mélangés des classes moyennes. Derrière les monts Tijuca qui forment comme une barrière rocheuse et laissée naturelle (c'est un parc national) s'étale la partie pauvre de la ville de Rio. Et pourtant, entre Copacabana et Ipanema, sur le flanc le moins escarpé de la colline de Cantagalo, une favela s'est créée, îlot de pauvreté dans la partie la plus riche de la ville.

Car les quartiers qui  profitent le plus du tourisme sont justement les quartiers situés en bord de mer, habités par une population aisée  : Copacobana par exemple est mondialement connue pour sa plage en croissant de lune , avec la vue au nord sur le fameux "pain de sucre".  Ipanema est un quartier chic, chanté dans la bossa nova. Un boulevard longe le front de mer et sa promenade et relie les deux quartiers. Cette partie de la ville est densément équipée en infrastructures d'accueil pour les touristes nationaux et internationaux, au premier rang desquels les hôtels de luxe. Pour les visiteurs qui souhaiteraient ne pas se contenter du tourisme balnéaire et qui sont à la recherche d'un peu d'authenticité et d'une vie de quartier plus typique, la favela toute proche a été pacifiée par la police à l'occasion des JO et offre à l'activité touristique bed&breakfast et  petits restaurants. L'argent des touristes a provoqué une augmentation des prix, y compris des logements, ce qui engendre un processus de gentrification de ce quartier pauvre. La proximité de Copacabana et la vue qui plonge sur l'océan Atlantique et sur les plages sont deux atouts qui le rendent attractif. D'autres favelas plus lointaines (et sans aucun doute plus "typiques") n'ont pas cette chance...


R) J'y ai ajouté quelques compléments (vus dans l'exercice précédent sur Rio) pour proposer un texte que l'on peut transformer en schéma, si l'on ne veut pas faire l'exercice de transposition de la photo en schéma. 

lundi 20 janvier 2020

Le croquis d'organisation spatiale : méthodo et exemple

L'exercice de production graphique du bac a changé : on est passé d'un croquis de synthèse sur un sujet d'ordre général (voir la page "Lieux" pour télécharger quelques exemples de réalisation progressive de ces anciens croquis du Bac) à un croquis d'organisation d'un espace décrit par un texte, en général écrit ad hoc. Il s'agit donc de transposer le texte en croquis.

Les méthodes sont les mêmes et on pourrait penser que l'exercice, moins ambitieux, est plus simple pour les élèves, mais à condition de multiplier les exercices car, comme le texte à trous, cet exercice nécessite de rentrer dans logique de celui qui l'a pensé, surtout quand, en plus, est fourni aux élèves une légende à compléter qui les cadre certes, mais les contraint aussi.

Les étapes du travail
1- Élaborer l'organisation générale de la légende
On va prendre l'hypothèse que le texte a été écrit ad hoc. Dans ce cas, c'est plus simple. L'auteur aura théoriquement rédigé son texte en plusieurs paragraphes qui correspondent aux différentes parties de la légende et chaque paragraphe sera censé correspondre à une idée principale (une notion assez souvent) qui est exprimée en début ou éventuellement en fin de paragraphe. Puisque le croquis est une démonstration (même s'il utilise le langage cartographique), chaque partie de la légende est une étape de la démonstration. On privilégiera comme titre de partie des thèses = de courtes affirmations.

Par exemple dans cet exercice de Seconde,
















les idées générales sont soulignées en rouge. On voit tout de suite qu'entre la théorie et la réalité, il y a un hiatus, puisqu'on a deux phrases générales pour le 2e paragraphe. Il faut alors choisir. Dans une première analyse, on peut prendre la première : politiques mises en oeuvre pour réduire les inégalités. C'est d'ailleurs ce que propose le manuel.




Il faut aussi donner un titre au croquis ou schéma. En théorie, ce devrait être le titre du texte.


2- Relever les informations dans le texte et choisir les figurés de surface
A ce stade, il faut donc relever dans le texte les informations qui permettent de construire le croquis/schéma. On commence par chercher dans le texte les indications de lieu liées à des caractérisations d'espace. Le but, c'est de délimiter des zones de couleur (figurés de surface) = Les figurés de surface servent à caractériser les espaces. Tous les espaces du croquis/schéma doivent être caractérisés. On leur attribue une couleur.


Le manuel Hachette propose un choix de couleur : un dégradé jaune/orange/marron + des espaces en vert et des espaces en rose. Il faut donc relier nos espaces à la bonne couleur
Liste des espaces et leurs localisations (fluotés dans le texte) :
- massifs montagneux et forestiers qui coupent la ville => vert
- quartiers aisés le long des plages (info supplémentaire : comme la célèbre Copacabana) => jaune
- quartiers pauvres au nord (info suppl. : comme Bangu) => marron
- entre ces deux extrêmes, des quartiers de classe moyenne => orange
- favelas, quartiers de bidonville, comme Rocinha et Maré => celle qui reste, ce sera donc le rose

La règle générale, quand on a des lieux classés sur un critère commun dont la quantité est plus ou moins grande, c'est le dégradé de couleur. Si chaque lieu a une caractéristique différente, sans thème commun, alors on peut prendre les couleurs qu'on veut, en essayant d'avoir des couleurs symboliques de ce que l'on veut montrer : par exemple, un espace naturel sera plutôt en vert, un espace riche plutôt en jaune ou en rouge pour le faire ressortir sur le schéma (à savoir, les couleurs chaudes se voient plus que les couleurs froides)

Remarque : dans notre exemple, le choix des auteurs s'est porté sur un dégradé inversé par rapport aux règles traditionnelles. On a un ensemble de quartiers plus ou moins riches. Si le critère est la richesse, il aurait fallu prendre la couleur la plus foncée (ici le marron) pour les quartiers riches, qui sont ici représentés en jaune, couleur la plus pâle. C'est donc que le critère n'est pas la richesse, mais la plus ou moins forte présence des pauvres dans la ville. Alors le choix de couleurs devient cohérent. Il faut en tenir compte dans la formulation de la définition des figurés en légende. Ce choix permet aussi de faire ressortir visuellement que les pauvres dominent spatialement la ville de Rio.(voir ce que je dis plus bas sur les choix à opérer)



remarque : je me suis mise dans les mêmes conditions que les élèves, à savoir que j'ai pris le fonds de carte fourni par l'éditeur. Cela pose trois problèmes :
- le fond de carte est en niveau de gris, donc les couleurs ne sont pas identiques sur le schéma, où l'on doit repasser sur du gris, et dans la légende.
- on ne sait pas comment colorier l'île au nord puisqu'il n'y a aucune indication dans le texte. J'ai choisi de ne pas en tenir compte
- le quartier de Santa Cruz est délimité par une ligne. La méthode du langage cartographique nous imposerait de le colorier d'une autre couleur (puisque une limite entre deux espaces indique que ces deux espaces ont des caractéristiques différentes). Mais dans le texte, il s'agit de montrer qu'à Santa Cruz, la municipalité de Rio a construit, dans un quartier pauvre, des logements sociaux. Ceci ne change pas la caractéristique du quartier, mais en rajoute une deuxième. Il faut donc, selon la méthode du langage cartographique, lui rajouter un deuxième figuré de surface, sur une zone déjà coloriée : des pointillés ou des hachures (je préfère en règle générale les pointillés qui surchargent moins le croquis que les hachures : il n'est jamais bon d'avoir trop de lignes dans un croquis/schéma). Bref, on a ici deux éléments de la méthodologie qui s'opposent. Il aurait fallu que l'éditeur ne délimite pas la zone, mais on peut comprendre que, pour un exercice de Seconde, il ait choisi de le faire.


Les pièges
Si certains espaces dans le croquis/schéma étaient laissés en blanc, le blanc deviendrait une couleur et devrait donc être défini dans la légende.
Remarque : il s'agit de caractériser les divers espaces de l'objet étudié. Tout ce qui ne correspond pas à l'objet d'étude peut être laissé en blanc sans que le blanc soit ici une couleur. Ainsi, dans notre exemple, l'océan Atlantique n'est pas Rio de Janeiro, on le laisse en blanc. Idem pour le reste du territoire brésilien dans le cadre du schéma.


3- Repérer les informations du texte pour les figurés qu'on pose en 2e temps : figurés ponctuels et flèches (de la famille des figurés linéaires)

Puisque les figurés de surface sont premiers, ils sont, en toute logique indiqués dans le texte en premier. C'est le cas ici. Ensuite viennent les autres figurés. Ils correspondent à des informations qui s'ajoutent dans nos espaces déjà caractérisés. Les figurés ponctuels vont être utilisés pour indiquer des infrastructures ou des faits géographiques localisés précisément.

Ici, il va s'agir de la présence dans la ville d'unités de police en charge de la sécurité (indiquées "unités de police pacificatrice". Le manuel a fait le choix de les représenter par des étoiles.

Le résultat final pour notre exemple, si l'on suit le manuel :




Les figurés linéaires ont deux fonctions :
- les lignes servent à indiquer une limite, mis à part la ligne du réseau de transport.
- les flèches indiquent la direction d'un flux (déplacement)


Remarque : comme les couleur utilisent le dégradé pour indiquer la proportionnalité, les figurés ponctuels et linéaires peuvent eux aussi indiquer une proportionnalité. On joue alors sur la taille du figuré ponctuel (plus ou moins grand) et sur l'épaisseur du trait de la ligne.

Remarque : on peut combiner couleur (figuré de surface) et figuré ponctuel. Dans le cas par exemple de villes ayant des fonctions différentes, on aura des cercles (figurés ponctuels pour localiser ces villes) et à l'intérieur des cercles, des couleurs différentes pour indiquer les différentes fonctions (figuré de surface qui caractérisent). Dans la légende, seront indiqués les deux figurés SÉPARÉMENT.


Les choix à opérer
1- Tout croquis a un objectif : celui-ci sera défini par le titre du texte, qui est aussi le titre du croquis. Un bon croquis est donc un croquis qui permet de VOIR l'idée principale qui structure l'organisation de l'espace représenté. Quand on hésite sur un type de figuré, il convient de se demander lequel sera le mieux à même de montrer visuellement l'idée principale.


2- La nomenclature (= les noms de lieux présents sur le croquis/schéma)
Il en faut, mais elle ne doit pas gêner la lisibilité du croquis. Reprendre les noms de lieux indiqués dans le texte.

3- Une question n'est toujours pas réglée (en l'absence d'instructions officielles de la part du ministère et des inspecteurs) : peut-on rajouter au texte ou l'interpréter ? peut-on modifier une légende quand elle est fournie ?

Par exemple ici, il y a bien plus dans le texte que dans la légende proposée.



  • une idée générale : améliorer l'image de Rio
  • des faits socio-économiques qu'il est possible de transformer en figuré :  le programme d'habitat social "qui repousse les pauvres en périphérie", le "développement du tourisme" dans les favelas qui a tendance à opérer un processus de "gentrification" (arrivée dans un quartier pauvre d'une population plus aisée conséquence en général d'opérations de réhabilitation urbaine, ce qui a tendance à faire partir les plus pauvres car les loyers augmentent. On peut donc définir la gentrification comme le processus de remplacement d'une population pauvre par une population plus aisée dans un quartier urbain)
Des élèves à qui j'ai donné cet exercice ont vu le problème et ont rajouté à la légende, mais sans penser/oser la transformer.

On pourrait donc avoir une légende comme suit

titre : Améliorer l'image de Rio de Janeiro
I/ De fortes inégalités socio-spatiales

Quartiers aisés épargnés par la pauvreté
Quartiers plus mixtes de classes moyennes
Quartiers pauvres
Favelas

II/ Pacifier la ville en vue des JO de 2016

Construction de logements sociaux
Développement d'un accueil touristique dans les favelas les plus proches du centre (flèches en provenance de l'extérieur vers Rocinha et Maré)
Présence d'unités de police pacificatrice

III/ Lutter contre les inégalités ou séparer les riches des pauvres ?

Massifs montagneux qui servent de barrière
Départ des pauvres en périphérie (flèche partant de Santa Cruz en direction du nord (hors zones colorées)
Gentrification des favelas les plus proches du centre (hachures sur Rocinha et Maré)



samedi 24 août 2019

La carte du bonheur

Un exercice du défunt programme de Terminale Générale, "Des cartes pour comprendre le monde" : lecture critique de carte

Source L'Atlas global, Christian Grataloup et Gilles Fumey, Les Arènes, 2014




La consigne ; Faites l'analyse critique de cette carte pour établir une typologie des inégalités des conditions de vie dans le monde.

Des éléments de correction

L’intro d’une analyse de carte :
·         présentation classique du doc (auteur, source, date, indicateur et mesures, échelle).
·         Il faut définir le phénomène géographique illustré par la carte, en montrant que l’indicateur choisi est pertinent. Ici = notion de développement => à définir. (conditions de vie et satisfaction des besoins de la population est la def minimale)
Or ici, l’indicateur est original. Qu’est-ce que l’indice de bonheur ? Vous devez prendre le temps de présenter comment il est calculé (IDH, obésité, malnutrition, morts violentes, morts liées à la pollution, chômage, respect des libertés, sécurité, stabilité politique. A partir de là, il faut vous questionner : pourquoi autant de mesures ? pourquoi un nouvel indicateur et pas simplement l’IDH pour mesurer l’inégal développement dans le monde ? On croise les deux questions pour aboutir à une hypothèse : sans doute l’IDH est trop partiel pour mesurer efficacement la différence de qualité de vie des populations mondiales.

L’analyse (= le développement) . 
MÉTHODOLOGIE GÉNÉRALE :
·         PARTIR DE LA CARTE POUR DÉTERMINER DES CATÉGORIES DE PAYS, QUI SONT PRÉSENTÉES ET EXPLIQUÉES LES UNES APRES LES AUTRES.

·         POUR CHAQUE CATÉGORIE, SIGNALER D’ABORD LES GÉNÉRALITÉS puis  ALLER VOIR LES DÉTAILS, MONTRER LES SITUATIONS SINGULIÈRES.

A)      ensemble des pays des pays bien notés. Qui sont-ils ? (localisez + indiquez rang de classement = 37 pays) Quels sont leurs points communs ? pays du « Nord » càd riches et développés Pourquoi sont-ils bien notés ? des niveaux de vie importants grâce à de bonnes performances économiques = Triade, ancienneté du développement industriel et capitaliste + des Etats ayant un modèle social fort avec redistribution des richesses, normes environnementales et sécuritaires, respect des libertés individuelles, fonctionnement démocratique. Avec des cas particuliers cf les Emirats Arabes Unis, pas une démocratie.
B)      Les Etats en situation intermédiaire = 2e catégorie (37e rang au 50e) dans laquelle on trouve aussi bien les EUA que le Brésil ou le Maroc. + 7 pays en vert clair (Chine, Asie du SE, Turquie). Quels problèmes sont pointés par l’indicateur pour justifier ce rang intermédiaire ? On doit proposer des hypothèses. On peut/doit réfléchir sur le cas américain (Etats-Unis-Brésil quels points communs) : obésité, nombre de morts par armes à feu, environnement dégradé, inégalités sociales fortes ? On en déduit qu’au-delà de l’économie, les auteurs insistent, par leur choix d’indicateurs, sur les aspects sociaux et environnementaux, qui sont d’habitude écrasés dans l’IDH par le poids du PIB/hbts. Sur une carte d’IDH, les EUA et le Brésil ne sont pas dans la même catégorie.
C)      Le dernier groupe de pays est double (orange et rouge) = 33 pays. Le choix de la projection / du centrage et le code couleur ont tendance à les faire ressortir sur la carte. Qui ? Caractéristiques ? Pourquoi ? Ils correspondent à des PMA (Afrique, Haïti, Asie centrale) ce qui est logique au vu des problèmes économiques (pauvreté, inégalités sociales, absence de protection sociale …) et politiques (Etats en faillite, guerres civiles, corruption). Ce sont aussi les pays du Moyen-Orient, en crise actuellement (guerre en Irak, au Yemen, terrorisme en Afghanistan) ou des dictatures (Myanmar, Arabie Saoudite). Approfondissement = plus de pays en rouge et orange que de PMA. Pourquoi ? Le poids des facteurs socio-économiques et politiques est important dans une mesure plus fine du développement. On ne se contente pas de la satisfaction ou non des besoins essentiels (accès aux soins, scolarisation) comme avec l’IDH. Avec cette mesure, l’Inde et la Russie, qui sont souvent dans la même catégorie que la Chine et le Brésil (BRICS) sont sur notre carte dans deux catégories différentes (et pourtant la Chine est une dictature communiste). C’est justement la multiplicité des mesures qui permet d’avoir un regard plus juste.
D)      La critique de la carte (on peut aussi la réserver pour une grande conclusion) : les seuils posent pb : pourquoi passe-t-on du bleu au vert foncé ? Pourquoi une catégorie vert clair avec seulement 7 pays ? Rien ne l’explique sur la carte, la légende ne fournit pas les chiffres des seuils. Or, l’opposition des couleurs veut signifier que le monde est coupé en deux : les peuples qui vivent mal et ceux qui s’en sortent. L’écart entre vert clair et orange est-il plus important qu’entre les 3 nuances de couleurs froides ?
CCL = BILAN : Ce n’est pas une carte du développement. C’est une carte de développement durable (justifier) qui vise à montrer que le chemin de l’humanité est encore long sur la route du bonheur.

vendredi 31 mai 2019

Schéma de l'île imaginaire

Trouvée en 2012 sur le site de l'Académie de Lille, la proposition suivante de transformation d'un texte en schéma. J'utilise tous les ans cet exercice comme support de la méthode de la cartographie. C'est devenu encore plus pertinent avec la nouvelle définition de l'épreuve de cartographie du baccalauréat / tronc commun et c'est un exercice que les élèves apprécient.

séance 1 : les bases méthodo (à quoi servent les figurés, conseils de réalisation)
séance 2 : on lit le texte, on dégage l'idée principale, on réfléchit à la caractérisation des espaces et aux choix de figurés
séance 3 : les élèves ont réalisé le schéma et on compare les différents schémas. Ils se rendent compte de la diversité des réalisations, on sélectionne les meilleures approches, on corrige les erreurs de réalisation. Puis élaboration collective du schéma final



Après avoir lu le texte suivant, faites un schéma de l’organisation de l’espace de l’île.
 L’île dont il s’agit ici est une île idéale, donc imaginaire. Elle se situerait idéalement dans l’océan Atlantique, au large du Mexique, dans la mer des Caraïbes, profitant donc d’un climat tropical propice au développement d’activités touristiques et agricoles spécifiques.
Notre île, vue du ciel, a une forme rectangulaire, longue et d’une largeur modeste.
La côte méridionale (= au sud) est tout à fait différente de celle du Nord. Elle est en effet très rocheuse alors que le littoral septentrional est bordé de larges plages de sable fin. Le littoral, au Nord, est donc très prisé des touristes. Un ruban d’hôtels de luxe suit la côte : ces hôtels proposent des activités variées, principalement liées aux sports nautiques (nombre d’entre eux possèdent de petits ports de plaisance) mais aussi des golfs, des terrains de tennis…
La capitale est en fait la seule grande ville du pays, elle se situe tout à l’est, à quelques kilomètres à peine de la plage. Son aéroport international est pour le moment le seul de l’île, c’est la porte d’entrée des touristes. Son port concentre des activités industrielles (raffineries de pétrole, usines sidérurgiques, chantiers navals…). Les vents repoussent régulièrement les fumées vers le sud, cette pollution industrielle n’incommode donc pas les touristes des plages du Nord.
Le centre de l’île est couvert d’une chaîne de montagnes assez haute (altitudes moyennes autour de 1500 m, le sommet le plus haut, un volcan endormi depuis deux siècles culmine à 2367 m) à la végétation très dense. Cet espace est presque vide, mis à part les quelques touristes aventuriers qui y effectuent des randonnées pédestres.
Les flancs de cette montagne sont, quant à eux, très anthropisés : de nombreux villages d’agriculteurs se succèdent au milieu des champs de canne à sucre, des plantations de café et de cacao et des vergers (bananes, mangues, ananas…). La terre, longtemps fertilisée par le volcan, permet en effet de développer une agriculture très productive.
Le Sud de l’île est beaucoup moins prospère : le tourisme n’y est pas développé (manque d’axes routiers, plages difficiles d’accès…). Les villages s’y vident : les jeunes quittent les terres peu fertiles pour travailler dans les grands complexes hôteliers. Certains préfèrent quitter le pays et aller tenter leur chance aux Etats-Unis.
Récemment le gouvernement a lancé un nouveau plan d’aménagement du territoire afin de redynamiser cet espace : l’Etat a délocalisé certaines administrations dans la petite ville de Los Reyes à l’extrémité occidentale de la côté sud et y a ouvert un musée de la colonisation (l’île a été colonisée par les espagnols de 1502 à 1881). Un Hôtel a été construit, spécialisé dans les activités « à sensations » : parapente, plongée sous-marine, rafting dans le torrent qui dévale la montagne pour se jeter dans la mer… une autoroute, reliant la capitale à Los Reyes est en projet (mais le tracé pose problème), un petit aéroport est en construction… Ces initiatives suffiront-elles à relancer le Sud ouest de l’île ?


1.      Soulignez dans le texte tous les éléments qui sont cartographiables.
2.      Regroupez-les par thème et organisez-les dans une légende.
3.      Choisissez les figurés appropriés pour chaque information sélectionnée.
4.      Réalisez le schéma : tous les figurés sélectionnés dans la légende doivent apparaître sur le schéma. N’oubliez pas les quelques éléments de nomenclature.



Printfriendly