Blog de diffusion de ressources pour l'enseignement en lycée de l'Histoire et de la Géographie, de la HGGSP et de la DGEMC. Ce blog a pour ambition de proposer des pistes pour intégrer certains des éléments les plus récents de la recherche dans l'enseignement secondaire en fonction de mes centres d'intérêts. Parce que je suis par ailleurs doctorante en Histoire médiévale italienne, le Moyen Age tient une place particulière dans ce blog.
lundi 13 janvier 2025
Léopold Lambert : L’ architecture, une arme coloniale en Palestine. 09/01...
dimanche 18 juin 2023
Churchill
Churchill, sa vie, ses crimes
Aux Sources (sur le site Hors-Série)
Tariq Ali
Émission animée et conçue par Stathis KOUVÉLAKIS
Traduction et sous-tirage : Ernest MORET
Il y a trois ans, à Londres, la statue de Winston Churchill devant le Parlement britannique était couverte de peinture rouge. Au même moment, des actions du même type, initiées par mouvement Black Lives Matter suite au meurtre de George Floyd, ont visé des dizaines de monuments dans plusieurs pays occidentaux. En cause dans ces actions symboliques, une histoire, coulée dans le marbre ou le bronze des statues, qui a partie liée avec l’esclavage, le colonialisme, le racisme.
Cette actualité a incité Tariq Ali, écrivain, militant de l’anti-impérialisme et figure historique de la gauche radicale britannique à se pencher sur le cas Winston Churchill. L’ouvrage qu’il lui consacre, publié d’abord en langue anglaise en 2022 et dont une traduction française vient de paraître aux éditions La Fabrique, n’est pourtant pas une biographie conventionnelle. Constatant la faible transmission de l’histoire des combats pour l’émancipation dans les nouvelles générations militantes, Ali utilise la figure de Churchill pour déployer une contre-histoire de cette séquence mouvementée, entre la fin du 19e siècle et le mitan du 20e, au cours de laquelle s’est déroulée sa longue carrière de journaliste, d’homme politique et d’écrivain.
Le portrait dressé est assurément à charge. Sont évoquées les multiples facettes du personnage, toutes reliées par un même fil : la défense acharnée de l’ordre capitaliste et, plus particulièrement de l’Empire britannique, qui fut indiscutablement la grande cause de sa vie.
La liste de ses crimes est aussi longue que la carrière d’un personnage qui fut controversé et, en fin de compte, peu apprécié de son vivant. Ali montre que le culte de Churchill est bien plus récent que ce qui est généralement admis. Il coïncide avec la montée du thatchérisme et l’épisode de la guerre des Malouines, mêlant contre-révolution néolibérale et nostalgie impériale d’une puissance sur le déclin.
Pourtant cet ouvrage n’est pas un simple réquisitoire : plus que de la personne du dirigeant conservateur ou de ses actes considérés individuellement, c’est de la logique d’un système dont il est question. Et plus que du système, ou du dirigeant qui a consacré son existence à le servir, ce dont nous parle Tariq Ali c’est du véritable protagoniste de cette histoire : des luttes de ces millions femmes et d'hommes qui, des mines du pays de Galles jusqu’aux rues d’Athènes et au moindre recoin de l’immense Empire, se sont se battus sans relâche contre tout ce que représente le nom de Winston Churchill.
Stathis Kouvélakis
Aux Sources , émission publiée le 17/06/2023
Durée de l'émission : 78 minutes
lundi 28 octobre 2019
Sur les traces de la RDA
Histoires de Vies (chap 1)
Dans le cadre d'une éventuelle utilisation en cours, selon le cadre (Term Tronc commun) , on pourra croiser plusieurs exemples en montant un dossier sur le rôle des organisations comme la brigade ou le syndicat pour encadrer, émuler, aider le travailleur communiste ; sur la politique menée en RDA sur toute la période pour développer le travail des femmes, ses réussites et ses échecs en matière d'égalité homme/femme. On comparera avec profit la situation qui fut faite aux femmes de l'ex RDA juste après la réunification. (Monde diplo, nov 2019) : les femmes furent licenciées prioritairement alors que l'ex RDA était le pays où leur taux d'activité était le plus élevé du monde.
Un pays horizontal (chap 2)
L'aspect parcellaire et volontairement modeste d'une présentation strictement adaptée strictement à l'objet, rend difficile une utilisation en classe ; on lira toutefois avec intérêt le "manomètre bulgare" qui présente rapidement les connexions économiques et productives au sein du CAEM.
Le (futur/ ancien) touriste berlinois sera intéressé par le passage sur la destruction du Palais de la République,

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Humbolt Forum |
Effacer le RDA (chap 3 )
d'un côté, les musées locaux, les mémoriaux anciens ferment ou se transforment les uns après les autres, leurs employés congédiés, considérés "contaminés par le régime"
Remarque : N.O. rappelle d'ailleurs quelques pages plus tôt que 110 000 personnes firent l'objet d'une information judiciaire dans les dix ans qui suivirent l'unification et qu'il y eut au total 1500 condamnations, toujours au motif d'avoir participé au meurtre de citoyens de RDA dans le cadre de tentatives de fuite à l'ouest). Dans le Monde diplo de ce mois (novembre 2019), l'encart de la p.14 indique que "de 1989 à 1992, le nombre de salariés à temps plein de la recherche, de l'enseignement supérieur, y compris industriel, passait dans les nouveaux Länder de 140 567 à moins de 38 000, au rythme des fermetures de centres de recherches et d'académies des sciences. Parmi les scientifiques de l'ancienne RDA, 72% furent démis de leurs fonctions en 3 ans : ils durent émigrer ou se reconvertir dans des métiers sans rapport avec leurs qualifications. Le personnel résiduel fut soumis à des tests d'aptitude évaluant notamment ses convictions politiques. Cette élimination de 3/4 des scientifiques fut justifiée par un impératif idéologique : "il faut éradiquer l'idéologie marxiste en procédant à des changements de structure et de personnel", expliquait ainsi en juillet 1990 un document d'évaluation de l'Académie des sciences." P. 16 : "un million de fonctionnaires ont perdu leur emploi dont 70 000 enseignants du supérieur et la totalité des magistrats pénalistes, chassés des tribunaux". Pour espérer se sauver de la débacle, 2 millions d'est-allemands sont partis s'installer à l'ouest, en général des jeunes diplomés. Les nouveaux Länder ne se sont jamais remis de cette hémorragie, surtout que dans le même temps -1989-1993-, le taux de natalité passait de 14 enfants pour 1000 hbts à 5 !
De l'autre, les nouveaux mémoriaux indifférencient les victimes des nazis ("pour toutes les victimes de la guerre et des dictatures"), incluant parfois les victimes de la Grande guerre, ce qui apparaît inadmissible à ceux qui ont fait de l'antifascisme le fondement des politiques du souvenir . Bref, d'un côté une mémoire de la lutte et donc une mémoire politique contre une mémoire mettant l'accent sur la douleur et la victimisation, si l'on veut schématiser. Cette opposition sur ce que doit porter une politique mémorielle,, à quoi elle rend hommage, quels sont ses objectifs, en quoi elle est forcément politique, est, il me semble, un bon exemple à garder en tête pour le cours de SPE Terminale, sur la thématique de la Mémoire.
Effacer les traces, c'est aussi se débarrasser de la monumentalité des immeubles RDA, trop marqués par leur époque, trop empreints de grandiloquence socialiste. Les reproches à l'égard de ces bâtiments est toujours le même : "esthétiquement affreux". L'architecture dans ce domaine n'est pas plus neutre que les politiques mémorielles. A Berlin (cf supra sur le Palais du peuple) comme à Postdam, on privilégie la reconstruction de bâtiments depuis longtemps disparu de l'époque prussienne : ainsi à Posdam, le chateau a été reconstruit ainsi que l'ancien palais Barberini. En revanche, l'ancien Interhotel RDA construit en 1969, devenu un Mercure, a perdu une bonne parte de ses décorations réalisées par des artistes renommés de la RDA et le café Bellevue au 16e étage a été remplacé par des chambres de prestige, faisant disparaître du même coup l'oeuvre mosaïque et le décor de Wolfang Wegener.
De Leipzig à Buchenwald, la mémoire antifasciste est elle aussi troublée. Le discours et la mise en scène communistes insistant en particulier sur la résistance des rouges et de leurs alliés , quitte à minimiser ou écarter d'autres thématiques, d'autres enjeux, d'autres acteurs, ne pouvait se maintenir dans le nouveau contexte. Par ailleurs, certains de ces camps ayant servi aux Soviétiques dans d'autres circonstances, ils permettent désormais d'illustrer le discours des "deux dictatures allemandes", de la continuité de l'oppression et d'appuyer la dénonciation du communisme. NO développe l'exemple de Buchenwald.
Résistances et renouveau (chap 4)
Les mémoires de la RDA sont aussi un commerce, principalement à destination des touristes.Faire trace : écritures de la RDA perdue (chap 6)
mardi 24 septembre 2019
Mémoires de la 2nde Guerre Mondiale : DS
mardi 23 juillet 2019
La Commune, entre Histoire et mythe
Ce qui suit correspond à une fiche d'activité et au "cours" sur la Commune qui introduisait mon anciens cours sur la 3e République.
La Commune de Paris désigne une période révolutionnaire qui installa, à Paris, un contre-gouvernement opposé au pouvoir officiel de la République établi à Versailles (Thiers et la Chambre) ; elle dura du 18 mars 1871 jusqu'à la «semaine sanglante» (21-28 mai).
4) Manifeste du Comité central de la Commune
(26 mars 1871)
"La Commune est la base de tout État politique comme la famille est l'embryon de la société.
Elle implique comme force politique la République, seule compatible avec la liberté et la souveraineté populaire. La liberté la plus complète de parler, d'écrire, de se réunir, de s'associer, la souveraineté du suffrage universel.
Le principe de l'élection appliqué à tous les fonctionnaires et magistrats (...).
Suppression quant à Paris, de l'armée permanente. Propagation de l'enseignement laïque intégral, professionnel.
Organisation d'un système d'assurances communales contre tous les risques sociaux y compris le chômage.
Recherche incessante et assidue de tous les moyens les plus propres à fournir au producteur le capital, l'instrument de travail, les débouchés et le crédit, afin d'en finir avec le salariat et l'horrible paupérisme."
5) témoignages sur les massacres après la défaite de la Commune
Marie Mercier
«J’ai vu fusiller à la barricade du faubourg Saint-Antoine une femme qui avait son enfant dans les bras. L’enfant avait six semaines et a été fusillé avec la mère. Les soldats qui ont fusillé cette mère et son enfant étaient du 114e de ligne. On l’a fusillée pour avoir dit : "Ces brigands de Versailles ont tué mon mari". On a fusillé la femme d’Eudes, enceinte de sept mois. Elle avait une petite fille de quatre ou cinq ans qui a disparu. On la dit fusillée aussi. À la petite Roquette, on a fusillé environ deux mille enfants trouvés dans les barricades et n’ayant plus ni père ni mère.»
«Tout est bien fini à Paris. On démolit les barricades ; on enterre les cadavres ; on en fait, car on fusille beaucoup et on arrête en masse. Beaucoup d’innocents, ou tout au moins de demi-coupables, paieront pour les plus coupables qui échapperont. Hugo est tout à fait toqué. Il publie des choses insensées et, à Bruxelles, on fait des manifestations contre lui.»
1. Quand a été déclenchée la Révolution de la Commune ? Quel était le contexte ? Quelle en fut la raison ? Quel en était le but ?
On peut aussi proposer une analyse comparée de textes. Par exemple :