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samedi 26 septembre 2020

Le monde grec, proposition de cours

 J'ai choisi cette année, post confinement, de "saucissoner" ce gros 2e chapitre. H2 est donc une introduction-présentation de la Méditerranée antique, pour montrer les emprunts culturels et les assimilations, sous l'effet des contacts marchands, guerriers et des stratégies impériales. Et H4 sera consacrée à Rome. Dans le nouveau programme, il est plus légitime de séparer Athènes et Rome car le programme insiste moins sur la démarche comparative.


Le manuel utilisé est le Hachette

Chapitre H3 : L’Antiquité gréco-latine : Le modèle grec 

I/ Un ensemble de cités-Etats

A)  La Grèce est un monde morcelé

sans doute du fait du relief montagneux. Si tous les Grecs parlent la même langue et ont plus ou moins les mêmes croyances, la même culture (ils lisent tous l’Iliade et l’Odyssée) ils ne sont pas unis en un seul Etat.

Carte p. 32 : Grèce, Asie mineure, Grande Grèce …= le monde grec est composé de cités indépendantes les unes des autres qui ont leurs propres institutions. Les colonies (en mer noire et Grande Grèce) sont fondées par une cité qui y envoie une partie de sa population, mais elles n’en sont pas moins indépendantes. => le monde grec s’étend sur toute la méditerranée orientale. L’Italie du Sud est appelé « la Grande Grèce »

Doc 2 p. 32 et 3 p. 33 : Une cité-Etat est une ville qui contrôle la région avoisinante, comme Athènes domine et dirige l’Attique. Sparte est une autre grande cité de Grèce continentale. Ces villes sont dirigées par des assemblées oligarchiques. Les gros propriétaires terriens de la campagne, riches et influents, contrôlent le pouvoir politique.

 

ð  Quelle unité, malgré tout, du monde grec ?

B)  La religion, un ciment du monde grec

1)      1- Les sites panhélléniques

Delphes pour l’oracle d’Apollon et exemple du sanctuaire panhellénique d’Olympie : Prise de notes video sur 30 minutes avec questionnaire fourni.

https://www.youtube.com/watch?v=__dt_EVYpBw&feature=youtu.be

A la fois sanctuaire religieux et site sportif, le site grec d'Olympie a accueilli pendant plus de 1000 ans les athlètes venus participer aux Jeux au nom de leur cité.  Ces jeux apparus en 776 avant J.-C. et sont inspirés de pratiques guerrières (cf course en armes, coure d’endurance, lancer de disque et de javelot, lutte). Tous les quatre ans, une grande trêve d’un mois permet aux athlètes de toute la Grèce de se rendre à Olympie.

A travers les jeux se jouent encore des enjeux de rivalité, de gloire et de puissance entre les cités (voir Alcibiade), mais de façon pacifique (DIAPO 8) . Les sites panhélleniques où les Grecs se rencontrent, et singulièrement les JO, sont l’occasion donnée aux Grecs de renforcer un sentiment d’appartenance commune à une même civilisation. D’ailleurs ces jeux étaient réservés aux seuls Grecs.

Toutes les épreuves sportives et artistiques (théâtre pour les fêtes de Dionysos), d’ailleurs toujours sous la forme d’un concours, sont faites à l’occasion de cérémonies religieuses pour une divinité particulière (Zeus/Olympie). Adeptes de la perfection esthétique, considérée comme un reflet de la perfection divine (kalos kagatos : le beau est le bon), les Grecs offraient ces spectacles aux Dieux.

             Les critères de beauté de l’art grec pour la représentation des corps ont été repris dans l’art européen ultérieur : ce sont devenus des « canons de beauté ». (vocab = l’origine de l’expression « canon de beauté vient du sculpteur grec Polyclète qui écrivit un traité de la beauté idéale appelé Le Canon, ce qui en grec veut dire « modèle, règle »)

Ils correspondent à une harmonie des proportions et de la symétrie + la beauté extérieure doit refléter la beauté intérieure (= la vertu) qui va s’exprimer par la grâce des gestes + la douceur du regard pour les femmes tandis que les hommes se caractérisent par la force maîtrisée et le dynamisme du geste.

Que ces jeux soient profondément religieux, c’est ce que démontre la fin des jeux à partir de 393 : les Romains ont adopté ces jeux et les ont perpétués mais quand l’empereur Théodose interdit les cultes païens en 390 car il est un empereur chrétien, alors les JO ont rapidement disparu.

 

2)      Compléter avec Panathénées pour définir 2- « religion civique » : PWPT + p.49

Point sur les sources : sources textuelles , les décrets de l’ecclesia qui organisent le culte et notamment quel citoyen riche d=sera en charge du rituel et du paiement des frais

Liturgie : Charge confiée à un citoyen riche et dont il assume les frais sur sa fortune personnelle. Il s’agit de n’importe quel type de dépense utile à la cité (mil, religieuse…)

 

C’est souvent pour les riches une occasion de gagner en popularité. Si bien qu’ils pratiquaient aussi l’évergétisme : dépense volontaire d’un riche citoyen qui offre à sa cité quelque chose qui lui est utile (souvent = art ou jeux. C’est comme ça qu’avaient lieu par ex les jeux du cirque)

 

Les sources iconographiques

Fête connue par la frise des panathénées  => sur les murs du Parthénon, temple principal qui domine la ville=> fête majeure de la ville

 

En quoi les Panathénées sont un bon exemple de religion civique ?

Religion civique : les rituels religieux sont utilisés pour renforcer la communauté politique

 

Les Panathénées sont des festivités annuelles en l’honneur d’Athéna, la déesse protectrice de la cité.

Le cortège traverse la cité en passant par les lieux du pouvoir politique et religieux. Tous les habitants d’Athènes participent à la procession de façon hiérarchisée (= magistrats en tête, métèques à la fin). Cette fête montre une population soudée autour de sa divinité et de son régime politique. Les Panathénées permettent d’intégrer les non-citoyens à la vie de la cité. A la fin de la journée, les bêtes sacrifiées (payées par la liturgie) sont distribuées à la population et grands banquets (occasion de convivialité)

 def religion civique = l'utilisation des rituels religieux pour des fins politiques (au sens large ) ici = 

 Les Panathénées sont le reflet de l’idéal démocratique athénien parce que…

  •          l’organisation des festivités est débattue par l’Assemblée du peuple ;
  •          tous les habitants, qu’ils soient citoyens ou non, peuvent participer à la fête ;
  •          cette fête honore Athéna, protectrice de la cité et garante de la démocratie ;
  •          le parcours des Panathénées dessert les lieux des grandes institutions démocratiques.
  •          L’organisation est faite par dème (place dans la procession, repas ) : c’est donc la cité organisée, hiérarchisée qui rend hommage à sa déesse.

 Dème/démos/démocratie

Dème = Division administrative du territoire athénien. Les dèmes tenaient à jour les listes de citoyens.

 

 C)  L’unité contre un ennemi commun ?

1-    1-   Les guerres médiques

Les cités grecques s’unissent parfois, face à un ennemi commun = guerres médiques contre l’empire perse

On distingue deux grandes phases dans ces guerres. La première débute par la révolte des cités grecques d’Asie Mineure contre l’Empire Perse. A la suite de cet événement, le roi Darius lance une expédition punitive : il est bloqué devant Athènes par la bataille de Marathon en 490 avant J-C. L’alliance des cités d’Athènes et de Platée l’emporte de façon spectaculaire. Dix ans plus tard, dans l’optique de venger cet affront et d’envahir de façon définitive la Grèce, le roi Xerxès lance une des plus grandes expéditions militaires de l’histoire. Une grande union panhellénique est prônée par Athènes et Sparte qui décident de s’unir, suivis par 29 autres cités. L’armée et la flotte athénienne remportent une victoire définitive à  Salamine (-480)

=> popularité qui lui permet de constituer la ligue de Délos (autour mer Egée) avec un trésor de guerre financé par toutes les cités qui finance la sécurisation de la mer Egée par les trières athéniennes. Dossier pp. 36/37 (mission 1) : La thalassocratie athénienne

 Def hégémonie : pour un Etat, position dominante auprès d'états alliés qui acceptent et reconnaissent cette domination.

2-     2-  La division interne : La guerre du Péloponnèse 

suite dossier du manuel sur la thalassocratie athénienne : le détournement de l'argent de la ligue de Delos, les clérouquies, la repression des révoltes => Athènes passe de l'hégémonie à l'impérialisme

def impérialisme : la domination par la force

Cependant, les alliés de la ligue sont mécontents de l’utilisation de cet argent au profit exclusif d’Athènes. Plusieurs révoltes eurent lieu, toutes châtiées sans pitié par l’armée athénienne.

ð  Sparte se met à la tête des mécontents et déclare la guerre à Athènes : guerre du Péloponnèse (-431 ;-404) et la gagne. C’est la fin de la période de gloire d’Athènes  (le siècle d'or / le siècle de Périclès) et aussi la fragilisation de la démocratie. Voir PWPT 


3- La fin de la liberté des Grecs

Une génération plus tard, les cités grecques sont incapables de réagir devant la volonté de Philippe de Macédoine de les dominer (défaite de Chéronée -338) puis en -146, ce sera la domination romaine.

GROS EXO METHODO (analyse texte 1H30 travail de groupe) 3e Philippique de Démosthène. => incapacité des cités grecques à s’unir, même devant un danger commun + rôle de la parole en politique (le discours pour convaincre)

TRACE ECRITE DIAPO 11

+ les critiques que l’on peut faire (dès l’époque) à la démocratie => démocratie en crise

Démagogie : attitude en politique qui consiste à flatter le peuple avec des discours contenant ce que le peuple veut entendre, et non pas ce qui serait conforme à l’intérêt commun / les démagogues

Point sur les sources : C’est par les textes de discours, les textes des philosophes (Platon) et le théâtre que nous connaissons les débats politiques de l’époque

 

II/ L’éclat tout particulier d’Athènes

A)  L’exception démocratique

La démocratie est née à Athènes à la fin d’un long processus commencé avec le magistrat Dracon qui en 624, alors que Athènes, comme toutes les autres cités, était dirigée par une assemblée oligarchique, a fait voter que les lois devaient être écrites pour être connues de tous, ce qui constitua une première limite au pouvoir des nobles. Ce sont les réformes de Clisthène entre 507 et 501 (bio p.283) qui parachèvent le système démocratique athénien en divisant le territoire athénien en dèmes (circonscription administrative qui gère toute la vie locale. Un citoyen est obligatoirement inscrit dans un dème) et en basant sur les dèmes un système égalitaire de vote aux assemblées. Le système de tirage au sort permet de lutter contre le clientélisme*. Sauf trucage, n'importe quel nom peut sortir au hasard. Mais,

Clientélisme : est un système par lequel un puissant appelé patron, assure protection et aide à un plus faible et à sa famille, le client. En échange, le client rend des services notamment politiques et judiciaires. (DIAPO 12)

 Dossier pp. 34/35 modifié => connaître les caractéristiques d’un système démocratique

 Correction, schéma évolutif (colonne de gauche, puis colonne de droite, enfin ligne du dessous) qui au final  donne ça :

 

La démocratie est directe = participation de tous requise à l’ecclesia (vote et discussion des lois DIAPO13 ) comme pour les magistratures => tirage au sort pour les magistratures (sauf Stratèges et archontes -organisation fêtes religieuses) Pourquoi ? + Périclès pour inciter les citoyens à s’engager davantage dans la vie politique fait la réforme du misthos en -454 cf Périclès p. 40/41

Mais cette démocratie est limitée aux seuls citoyens athéniens masculins (soit 1/10e de la population doc 1 p.45) ce qui exclut les femmes, les étrangers (métèques) résidant à Athènes et la masse des esclaves. Périclès durcit encore davantage les conditions requises pour pouvoir être citoyen en -451 (doc 3 p. 41) en en faisant une citoyenneté basée exclusivement sur le droit du sang (transmission par les deux parents eux-mêmes citoyens). La citoyenneté athénienne est donc un statut privilégié (ouvre des droits éco et civiques propres, une protection car isonomie égalité devant la loi…mais des devoirs aussi, impôts et éphébie) pour une toute petite minorité repliée sur elle-même. Il na jamais été dans l’intention des Athéniens de propager leur système politique, même s’ils le considéraient comme le meilleur (voir éloge de la démo par Périclès p. 48), de la même manière que la notion des droits de l’Homme leur était étrangère (exclusion des femmes, esclavage, domination sur les autres cités)


 Enfin, malgré les précautions, ce régime n’empêche pas tout à fait le pouvoir d’un seul : cas de Périclès 1 et 4 p. 40/41 => 15 fois stratège car il avait la faveur du peuple . Comment l’a-t-il obtenu ? L’exemple de Périclès montre qu’en démocratie, l’homme politique doit flatter le peuple s’il veut être élu, lui être agréable en lui offrant sur ses deniers des spectacles et des infrastructures urbaines (liturgies), lui redistribuer une partie de l’argent public (misthos), flatter la fierté nationale (embellissement et grands travaux de l’Acropole) … Cet aspect peut être négatif, si l’homme politique n’agit pas pour le Bien Commun, mais pour son intérêt personnel (cf critiques de Démosthène)

Démagogie* = politique et discours qui consistent à flatter/terroriser la foule pour la manipuler et la faire voter comme le souhaite l’orateur. Le vote est obtenu en faisant appel à ses émotions ou à ses idées reçues plutôt qu’à sa raison.


B) Le siècle d'or d'Athènes 

1- L'art au service de l'hégémonie

C'’est le contrôle et l’argent de la ligue de Délos qui permit le « siècle d’or athénien » : période

de prospérité et d’embellissement de la cité (travaux de l’Acropole) Athènes était la cité la plus puissante de Grèce. L’argent prélevé sur les cités représentait tous les ans 12M de jours de travail d’un ouvrier athénien : il servait à payer les dépenses militaires (bateaux, rameurs, garnisons athéniennes dans toutes les cités de la ligue), l’installation des citoyens pauvres sur des terres achetées, les indemnités des magistrats (misthos) et même les citoyens qui participaient aux assemblées, mais surtout les fêtes, banquets et œuvres d’art qui ont fait dès cette époque la renommée de la ville. En Art, le Ve siècle correspond à l’âge classique et c’est à Athènes qu’on vient admirer les merveilles de l’architecture et de la sculpture de Phidias. Le Parthénon, beaucoup copié à partir du 19e siècle et notamment aux Etats-Unis qui y voient une forme d’architecture symbole de la démocratie


2- A l'origine de la civilisation européenne
La culture européenne a bénéficié, via la transmission des Romains, de beaucoup d'approches culturelles (on a déjà évoqué les canons de beauté dans la sculpture grecque) et de disciplines scientifiques/ sociales inventées par les Grecs.


Le théâtre nait à l’âge archaïque (VIIIe s) lors de concours sacrés d’art pour honorer les dieux ou des héros mythologiques et notamment les Dyonisies à Athènes, qui avaient lieu tous les ans. Au Ve s, Eschyle propose des tragédies historiques, comme les Perses en -472, qui honore la cité en présentant les victoires athéniennes vues du côté des Perses. Le théâtre antique proposait aussi des comédies, comme à Athènes, celles d’Aristophane, qui étaient souvent l’occasion de tourner en dérision les travers des Athéniens ou les ratés de la politique athénienne. => Le théâtre antique n’est pas seulement religieux. Il se penche sur la société humaine (les passions, la politique …) .
R) En -325, le 1er théâtre aux gradins en hémicycle et en pierre pouvait accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs (théâtre dit de Lycurgue)

L'Histoire, la Géographie, la Philosophie, les Mathématiques...ont des origines grecques.

mercredi 10 juin 2020

Epoque moderne : plans des cours de 2nde Histoire

Ma proposition de recomposition du programme pour pouvoir terminer l'année. Globalement, je propose de recomposer par thème et d'aborder dans chaque chapitre toute la période, jusqu'aux prémices de la Révolution française. Le principe, c'est que les 3 chapitres se complètent in fine.


Chapitre 1 : Humanisme, progrès des sciences et Réforme
Je commence par ce chapitre parce que le chapitre précédent sur la Méditerranée au XII a beaucoup insisté sur les aspects religieux et la question de la tolérance ou pas. Il y a donc une continuité dans les thématiques abordées.

Objectif global = réfléchir sur l'idée de rupture
intro = autour du mot "renaissance"
I/ Une nouvelle conception du monde à partir de la Renaissance
A) La philosophie humaniste : les rapports de l'Homme et du monde
Objectif : expliquer ce qui est nouveau par rapport à la période médiévale et ce qui a rendu possible ces évolutions, sur un temps long.
Commencer par les "causes profondes" : chute de l'empire byzantin, diffusion de l'imprimerie

1) La remise en cause des certitudes catholiques
Les philologues => une approche critique du texte de la Bible. 
Biographie d'Erasme => son travail sur le nouveau Testament, la circulation des idées humanistes (PPO)
Pic de la Mirandole et homme de Vitruve (L. de Vinci) => l'Homme "au centre" de la création
2) Une philosophie qui recherche les condition d'un progrès
naissance des utopies
Machiavel : prince et courtisans
l'éducation humaniste

B) Une nouvelle manière de représenter le monde
au delà des aspects d'histoire des Arts, l'objectif est aussi de faire le lien avec ce qui a été dit précédemment pour montrer que les artistes, et singulièrement les peintres s'emparent de ces nouvelles préoccupations : dialogue et aller-retour entre pensée rationnelle et pensée picturale. EDC sur l'école d'Athènes. (PPO à la place de la chapelle sixtine)

1) l'art comme témoignage de la réalité
la perspective
les émotions et le mouvement
=> un art qui n'est pas que symbolique, qui met la nature et l'homme au centre.
2) de nouveaux thèmes
la mode de l'Antique
le nu
le portrait
=> de nouveaux commanditaires, de nouvelles fonctions : un art qui se détache de l'Eglise
3) Mécènes et commanditaires + la place de l'artiste
l'art de cour

C) L'essor d'un nouvel esprit scientifique et technique
ici on déborde sur les deux autres siècles de la période moderne
A travers quelques exemples, il s'agit de montrer comment une approche plus rationnelle amène le conflit avec l'Eglise catholique

1) Méthodes et domaines de recherche
comprendre le fonctionnement de la nature et du corps humain
l'expérimentation
Vesale
Cartographie
2) Le conflit avec l'Eglise
autour du débat sur la place de la terre dans l'univers : procès de Galilée
3) Le soutien des rois et des princes
Les académies

II/ Une période de crises : guerres de religion et guerres civiles
contrebalançant le portrait quelque peu irénique brossé par la partie précédente !
A) la Réforme protestante
1) Luther
Classiquement on présente l'action de Luther et les conséquences (notamment guerre sociale en Allemagne) PPO
Mais il faut insister sur le fait que l'idée de réforme de l'Eglise n'est pas nouvelle (faire le lien avec les réformes monastiques, les "hérésies" médiévales qui toutes ou presque se revendiquaient de la pauvreté du Christ et dénonçaient la corruption de l'Eglise
2) Une nouvelle religion ?
Foi, culte, croyances
les Eglises protestantes
3) la réaction de l'Eglise catholique : concile de Trente

B) Les guerres de religion
1) Massacres et intolérance religieuse
De part et d'autre
Les motivations religieuses se mélange aux rapports de force géopolitiques  => cujus regio, ejus religio
EDC sur le sac de Rome : 1527 des points de vue différents sur un même événement

2) En France
Edc massacre de la St Barthélémy => la raison d'Etat (faire le lien avec Machiavel vu plus haut)
L'Edit de Nantes crée une situation extra-ordinaire en Europe jusqu'en 1685, sa révocation (PPO)

C) Les philosophes des lumières et l'idée de tolérance
Edc sur des extraits de textes : les arguments des philosophes des Lumières en faveur de la tolérance et de la liberté de conscience
Faire le lien avec la laïcité à la française.

Chapitre 2 : L'ouverture atlantique
Un chapitre sur la colonisation, les sociétés coloniales, mais qui débouchera aussi sur l'économie européenne
Objectifs : comprendre les mécanismes de la domination européenne sur le reste du monde (à l'exception des terres musulmanes)

I/ Les grands voyages de découverte
A) Facteurs déclenchant et objectifs
1) Le monde connu à la fin du MA
2) Trouver de nouvelles routes vers les épices
3) propager la foi catholique
B) les grandes voyages de découvertes
1) Christophe Colomb...
2)...mais aussi les Portugais, puis plus tard Anglais et Français
3) Magellan : première circumnavigation

II/ La première colonisation du monde
A) la conquête
Comment expliquer l'apparente facilité de la conquête des nouveaux territoires ?
1) la violence de la conquête
Partir de l'exemple de Hernan cortès et des récits. + choc microbien => un ethnocide
Activité sur un extrait de Conquistadors de Eric Vuillard : les motivations des conquistadors et des rois espagnols.
=> traité de Tordesillas : la compétition entre Espagne et Portugal
2) Regards portés sur les indiens
Controverse de Valladolid (PPO)
=> sentiment de supériorité européenne, notion de "civilisation", racisme "culturel"

B) Les sociétés coloniales
1) la transformation en colonie d'exploitation
travail forcé, appropriation des terres
l'or et l'argent des Amériques (PPO)
le système des plantations + mise en place de la traite négrière à grande échelle (PPO)

2) Des sociétés esclavagistes
Violences réelles, légales (Code noir) et symboliques / société de caste
Edc sur les Antilles françaises
=> un racisme "génétique" pour justifier l'esclavage

3) Une lutte tardive contre l'esclavagisme et l'esclavage
prise de conscience favorisée par les philosophes des Lumières
Société des amis des noirs
les tergiversations durant la Révolution française

III/ La 1ere mondialisation 
rappels Méditerranée antique, flux eco (début d'année) Def de mondialisation
A) En Europe , un essor économique sans précédent
1) De nouveaux marchés
produits de luxe, marqueurs sociaux
la folie des indiennes
enrichissement des marchands d'esclaves 
2)La géographie économique de l'Europe reste relativement stable
permanences et nouveautés (essor façade atlantique)(les ports et le commerce colonial PPO)
Espagne : le "siècle d'or" , une hégémonie qui ne dure pas.

B) Les guerres économiques
1) Les compagnies des Indes et le mercantilisme
Edc la VOC => multinationale et Etat dans l'Etat
L'East India Company "dirige" l' Inde
La France de Colbert 

2) Les guerres et conflits
en Asie (entre européens et contre les potentats locaux pour s'emparer des terres), en Amérique du Nord (Fra contre brit + la guerre de course), et même en Europe (cf dispositions éco des traités de paix)
Objectifs = monopole et contrôle des routes de commerce

Bilan : une civilisation européenne dominante et prédatrice


Chapitre 3 : La monarchie absolue française et les remises en cause de l'absolutisme
intro : pourquoi la France ?
I/ La progressive mise en place de la monarchie absolue
A) François 1er était-il un monarque absolu ?
l'idée est de montrer aux élèves qu'il n'y a pas d'absolutisme avant Louis XIV même si l'histoire sur le temps long de la monarchie française est marquée par les efforts des rois, efforts souvent contrariés, de renforcer l’administration et le contrôle de leur territoire, tout en convoquant un imaginaire de pouvoir absolu
mise en oeuvre 
1-L'affirmation de l'autorité royale
Partir du portait en majesté de François 1er + temps long pour comparer/similitude avec portraits des carolingiens en majesté
Puis utilisation du procès pour crime de lèse-majesté contre le connétable de Bourbon (1527) : but affaiblir les grands seigneurs féodaux, étendre le domaine royal. Inscrire dans le temps long (carte hist du domaine royal, précédents des crimes de lèse-majesté de Louis XI ...)
2- Difficile contrôle du territoire
car diversité des statuts, des langues, distances et temps de transport, faiblesse numérique du nombre d'officiers royaux. A mettre en parallèle avec l'effort de rationalisation : PPO Ordonnance de Villers Cotterêt.
car existence d'autres pouvoirs : grands seigneurs féodaux et surtout princes apanagés + localement les assemblées communales + les Parlements
car tradition historique dans la théorie politique (cf les miroirs des princes) du roi qui auto-limite sa toute-puissance (le roi juste, bon et miséricordieux dont St Louis est censé avoir été l'incarnation) + existence des lois fondamentales du royaume.

B) Les révoltes et soulèvements contre le roi et les nobles
Inscrire dans le temps long (dejà énormément de révoltes dans les deux derniers siècle du MA) et objectif = aboutir à une typologie des révoltes. Montrer que les révoltes ne sont pas exclusivement des révoltes de la misère mais bien plus souvent qu'elles portent des revendications politiques (Liberté)

Partir de la crise de 1358 (Etienne Marcel et la Grande Jacquerie) l'idée est de montrer les permanences.
1)  La fronde : une révolte médiévale ?
la conjonction des contestations nobiliaires et parlementaires pour contrôler le pouvoir royal.
2)Colères paysannes
la condition paysanne =>La révolte des va-nu-pieds (PPO)
Rq) Contrairement à une idée reçue, les révoltes de la misère sont rares dans la 2e moitié du Moyen Age. Cette vision a été construite par les historiens modernistes qui projettent sur le MA des schémas construit à partir de leurs objets d'étude. (Voir S. K. Cohn, Lust for liberty)


C) L'absolutisme
PPO Versailles
La noblesse courtisane

II/ Les remises en cause de l'absolutisme
A) la Glorieuse révolution anglaise
B) les idées politiques des Lumières
C) Une société bloquée ?
Diversité de la bourgeoisie
Processus d’anoblissement
Réaction seigneuriale au 18e siècle

ccl : une étude des cahiers de doléance

dimanche 31 mai 2020

La révolution russe


Photo de Henri Cartier-Bresson


Des portraits de révolutionnaires et de contre-révolutionnaires :
En 2017, à l'occasion du la commémoration du centenaire de la révolution russe, Mediapart a consacré une série de portraits de personnalités internationales plus ou moins célèbres qui ont traversé l'histoire de la révolution russe et de l'URSS naissante.
Isaac Babel, Raïssa Bloch, Evguenia Iaroslaskaïa-Markon (blog "En attendant Nadeau"), Alexandra Kollontaï, Jeanne Labourbe,Victor Makno,  Larissa Reisner, Jacques Sadoul, Maria Spiridonova, Roman Von Ungern-Stenberg, David Zavlaski


Mon cours dans Pearltree :

La révolution russe, par phelippev

dimanche 12 avril 2020

"Les raisins de la colère" en classe de Terminale

Dans le cadre du 1er thème d'Histoire du programme de Terminale (chap 1 : l'impact de la crise de 1929) et pour compléter/approfondir/réactualiser le thème de la question sociale et du mouvement ouvrier au 19e siècle vu en classe de 1ere, je propose d'utiliser des extraits du film de John Ford, les Raisins de la colère d'après le chef d'oeuvre de Steinbeck. Comptez deux heures.

Les objectifs sont multiples : 
  • fournir aux élèves des images concrètes, passer par les ressentis pour leur faire comprendre l'importance du traumatisme causé par les conséquences sociales de la plus grave crise économique du XXe siècle,
  • réactualiser avec eux les fondements de l'analyse marxiste de l'économie capitaliste,
  • poser, si nécessaire, les bases de l'analyse filmique,
  • leur faire comprendre que tout peut être source pour l'historien.


On commencera par présenter l'oeuvre de Steinbeck et le film de J. Ford. S'appuyer éventuellement pour cette présentation sur les supports proposés par le dossier 187 de "Collège au cinéma".

En version courte, il faut insister sur le fait que le livre comme le film sont contemporains des années de crise (film de Ford date de 1940) et que Ford fut considéré comme un cinéaste du New Deal.

Puis rapide présentation de l'argument : Après avoir purgé une peine de prison, Tom Joad (Henri Fonda) revient dans la ferme familiale alors que la crise de 29 ruine tout le pays et qu'une grave sécheresse achève d'expulser les paysans de "leurs" terres. Avec les siens, il décide de partir en Californie dans l'espoir de trouver du travail comme ouvriers agricoles.

Analyse de plusieurs séquences du film

1° Une crise économique absurde aggravant la violence sociale.

Extrait scène 5 dans le découpage du DVD (de 12 min à 18 min : le flash back du voisin)

Que se passe-t-il ? Quelle est la condition sociale de cette famille paysanne ?

En quoi cette scène est une critique du système ? 
=> assez facilement (et le prof structurera) les élèves en disent que c'est une critique du droit de propriété (propriété d'usage "les tombes des ancêtres" contre "papiers avec des écritures"), que la mécanisation dévalorise le travail de l'homme, que la toute puissance de l'argent/manque d'argent déshumanise les rapports humains + la question de la responsabilité individuelle dans ce système économique (qui est responsable ?)
Bilan : c'est la fin d'un monde

Dernière question sur les procédés proprement visuels, filmiques qui indiquent et renforcent cette idée de fin du monde (jeu sur les ombres, bande son...)

apport extérieur (du prof) pour compléter les relevés d''analyse de la scène : explication du système du fermage + Dust Bowl

synthèse rédigée à distribuer aux élèves

On complètera avec l'extrait du livre ci dessous

Doc  : L’absurdité de la crise

« Des hommes capables de réussir des greffes, d’améliorer les produits, sont incapables de trouver le moyen pour que les affamés puissent en manger (…) 
Le travail des hommes et de la nature doit être détruit pour que se maintiennent les cours, et c’est là une abomination qui dépasse toutes les autres. Des chargements d’oranges jetés n’importe où. Les gens viennent de loin pour en prendre, mais cela ne se peut pas. Pourquoi achèteraient-ils des oranges à 20 cents la douzaine, s’il leur suffit de prendre leur voiture et d’aller ramasser pour rien ? Alors les hommes armés de lances d’arrosage aspergent de pétrole les tas d’oranges, et ces hommes sont furieux d’avoir à commettre ce crime et leur colère se retourne contre les gens venus ramasser les oranges. Un million d’affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées. Et l’odeur de pourriture envahit toute la vallée (…)
Il y a là un crime si monstrueux que cela dépasse l’entendement. Les enfants atteints de pellagre doivent mourir –de sous nutrition- parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice. »
John Steinbeck, Les raisins de la colère, 1939, 1947 pour l'édition et la traduction française.

  1. Présenter le document et expliquer le qualificatif "roman social".
  2. Relever, nommer et expliquer les aspects économiques de la crise 
  3. Relever, nommer et expliquer les aspects sociaux de la crise 
  4. Justifier le titre en reformulant l’idée principale du texte. 
  5. Montrer que la crise et le système économique en général délite les rapports sociaux.

2° Libéralisme versus socialisme : face à la crise des choix moraux et des choix de société

Plusieurs scènes qui se répondent et se complètent :

Extrait scène de l'arrivée dans le camps Hooverville (scène 13 à 1H04 jusqu'à la fusillade)
Identifiez les habitants de ce camps (qui sont-ils ? pourquoi sont-ils là ? comment survivent-ils ?)
Pourquoi le début de la scène n'a aucun dialogue ? Quel est l'effet recherché ?
Qu'auriez-vous fait à la place de Ma Joad ? (scène du repas)

Comment est construite (image et son) l'opposition habitants du camps/sheriff ?
Pourquoi l'homme qui proteste est qualifié d'agitateur ?


Extrait 3 l'arrivée au Ranch jusqu'au dialogue Casey/Tom Joad (scènes 15 et 16 : de 1H16 à 1H26)

En général, les élèves ne comprennent pas ce qu'il se passe devant le Ranch (lock-out) car ils ne font pas le lien entre la fin de la séquence et son début. Ne pas hésiter à leur apporter cet élément de réponse

Quelles sont les conditions de travail au Ranch ? Pourquoi peut-on affirmer que les ouvriers agricoles se font exploiter ?
=>Au prof de faire le lien avec les explications économistes et notamment marxistes : salaire/temps de travail ; appropriation de la valeur ajoutée / salaire versé ne permet que de reconstituer sa force de travail / prolétariat

Quand Tom Joad retrouve Casey, on comprend que le Ranch recrute car les ouvriers précédents se sont mis en grève. Quelle est la conséquence directe de cette grève sur les salaires ? Pourquoi ?
=>Fonctionnement du marché du travail, les prolétaires mis en concurrence. Prolonger sur les conditions de succès de ce mouvement et discuter autour de la réponse de Tom Joad ("tout ce qu'ils voient, c'est 5$ aujourd'hui")

3° L'Etat social ou la révolte ?

Extrait 4 : L'arrivée au camps fédéral (scène 18 )
5 minutes pour opposer ce camps et celui vu précédemment. Quel est le message ?

Extrait 5 : la scène finale
Expliquer aux élèves pourquoi Tom Joad doit partir.
Les deux fins / En quoi la 2e fin imposée par le studio rend le ton plus optimiste, mais désamorce la portée révolutionnaire de la première fin ?

Conclure sur les récompenses obtenues par le livre comme le film et ouvrir sur le titre de Bruce Springsteen, the ghost of Tom Joad, qui témoigne de l'actualité des thèmes abordés par le film.

jeudi 9 avril 2020

Humanisme et réforme : cours 2nde

Repère chrono : Epoque moderne = XVIe siècle jusqu’à la révolution française. Les 15e siècle (en Italie) et 16e siècle (pour toute l’Europe) sont appelés « Renaissance ». Comme le nom l’indique, il s’agit d’une période où les changements de société sont visibles pour les contemporains parce qu’ils sont importants et rapides. Les hommes de la Renaissance se rendent compte qu’ils sont sortis des « temps obscurs » de la fin du Moyen Age (guerres, peste, famines, troubles …)

Thèses du cours : La Renaissance est une époque de rupture avec le Moyen Age, marquée par l’idée de progrès. Pourtant, malgré les progrès intellectuels, économiques (chapitre suivant), artistiques, la Renaissance reste une période de crises, du fait de l’intolérance des hommes et des sociétés de l’époque.
Manuel (Hachette) pp.134 à 159 + EDC pp.168-169

Fiche d’activité 1 : les grands repères de la Renaissance pour découvrir le chapitre dans le manuel

I/ Une nouvelle conception du monde à partir de la renaissance
A) La philosophie humaniste : une nouvelle manière de concevoir les rapports de l’Homme et du monde
Il y a deux grandes « causes » à l’essor de l’humanisme
  • Point de départ = 1453, prise de Byzance par les Turcs seljoukides => arrivée, avec leurs manuscrits, des lettrés de l’empire byzantin => en occident, découverte de nouveaux auteurs grecs (Platon par exemple), essor de l’étude du grec (p. 140, Erasme, surnommé le « prince des humanistes » enseigne le grec).
  • Un facteur d’expansion des idées nouvelles : l’imprimerie, mise au point à Mayence par Gutenberg vers 1450. Regardez la carte p. 136 sur la diffusion des ateliers d’imprimerie en Europe. Vous constatez qu’on les retrouve partout où il y a des lieux d’enseignement et de diffusion des idées humanistes. L’imprimerie rend le livre plus abordable c’est-à-dire moins rare et moins cher. Alors qu’au MA, le livre est un objet de luxe accessible aux seuls évêques et abbayes qui ont le quasi monopole de la culture, avec l’imprimerie, les laïcs aisés mais pas forcément très riches, vont pouvoir s’acheter des livres et donc accéder à la culture. La Renaissance est un phénomène qui ne concerne qu’une élite. Mais cette élite est plus large qu’au MA .
Naissance d’un nouveau courant de pensée = les philosophes humanistes qui tentent de concilier les valeurs chrétiennes avec les nouvelles idées généralement issues de la philosophie grecque. La définition se trouve à la page 135
Quelles sont les idées humanistes ?

1) En matière de religion, c’est la remise en cause des certitudes catholiques
a) Par exemple beaucoup d’humanistes sont aussi des philologues = ils recherchent des manuscrits oubliés dans les bibliothèques, les font imprimer, étudient les textes, les comparent et essaient de restaurer la version originale déformée par les traductions. Comme ils ont désormais accès à des textes grecs de la Bible, ils reprennent la traduction de St Jérôme (doc 1p.134) et ils constatent des erreurs. => la possibilité de critiquer les textes sacrés les désacralise.
Lire le doc 1 p. 140 sur Erasme qui entreprit de re-traduire tout le Nouveau Testament. Quelle est sa méthode ?
Lire la suite du texte. Erasme veut que le texte de la Bible soit traduit en toutes les langues (jusqu’alors seul le texte en latin de St Jérôme qu’on appelait la Vulgate était disponible, or à part le clergé et l’administration royale, personne ne maîtrisait le latin). Pourquoi Erasme veut traduire la Bible en « langue vulgaire » (français, anglais, allemand, italien …). Relever la phrase de sa lettre dans laquelle il explique pourquoi il veut que « les plus humbles lisent les Evangiles »
« la religion chrétienne ne peut pas se fonder sur l’ignorance », dit-il dans un autre passage => c’est un premier pas vers un rapport autonome, intime à Dieu et vers la libre-pensée. Le clergé catholique n’est plus le seul à pouvoir commenter les textes sacrés, chacun peut le faire pour lui-même. En faisant ceci, les humanistes préparent le terrain pour la Réforme protestante, ce que nous verrons plus tard dans le cours.
Remarque : Les bibles traduites sont les premiers best-sellers de la toute nouvelle imprimerie.
b) Il y a aussi une nouvelle manière de concevoir les rapports entre l’être humain et Dieu, ainsi que l’être humain au sein de la création.
Doc Leonard de Vinci (homme de Vitruve) image 3 p.142 + texte Pic de la mirandole = Préparer la fiche d’activité 2

[ Comme pour la fiche d'activité 1, je suis partie de la base fournie par Corine Mathieu sur le site de l'académie de Guyanne. Corine Mathieu est la reine des powerpoint, je vous recommande ++ ses productions qui sont à la fois hyper-soignées et très efficaces]

A propos du texte Pic de la Mirandole
Quelle sont les préoccupations de ces philosophes ? Il s’agit de questions éternelles et fondamentales : qui sommes-nous ? Que faisons-nous sur cette planète ? Est-ce que la vie a un sens ?...
·      En premier lieu , il y a la place de l’homme dans l’univers. Les grecs ont apporté à cette question des réponses qui n’ont (forcément !) aucun rapport avec la vision catholique et la redécouverte de leurs textes permet donc de renouveler le débat sur cette question.
Pic de la Mirandole, l’homme qui représente sans doute le mieux l’esprit de la renaissance humaniste, place l’être humain au sommet de la création : « Je t’ai placé au centre du monde ». Conçu en dernier, l’Homme est la plus parfaite des créatures de Dieu parce qu’elle possède « (le) désir et (le) jugement » c’est-à-dire la volonté et la raison. Elle est donc sur terre pour dominer le reste de la création divine, c’est-à-dire le monde. L’Homme peut user du monde (la nature) comme il lui plaira : « ...afin que tu puisses avoir et posséder, selon ton désir et ton jugement, la place, la forme et les fonctions que tu désireras ». On retrouve les 2 mêmes idées chez L. de Vinci. Lui aussi cherche à comprendre « le mystère de la nature humaine » et lui aussi pense que l’Homme peut, par sa curiosité, par sa réflexion, satisfaire sa « volonté de puissance »  et « dompter le monde ».
·      De ce premier point découle logiquement l’analyse des rapports entre l’Homme et Dieu.
Comme Pic de la Mirandole le dit , « l’Artisan voulut une créature capable de concevoir le plan d’une si grande création, d’aimer sa beauté et d’admirer sa grandeur ». Les humanistes pensaient que puisque l’être humain est capable de comprendre le fonctionnement de la nature, qui est une création de Dieu, il est alors aussi capable de comprendre une petite partie des volontés de Dieu. De plus il doit être capable d’atteindre l’élément divin qui est en lui. D’ailleurs, à l’image de Dieu, il crée lui aussi des mondes et des machines. Dans son Traité de la peinture, L. de Vinci se voit lui-même comme un petit dieu : «  Si le peintre veut voir des beautés capables de lui inspirer l’amour, il a la faculté de les créer, et s’il veut voir des choses monstrueuses qui font peur, ou bouffonnes pour faire rire, ou encore propres à inspirer la pitié, il est leur maître et leur dieu ».

Bilan de la fiche d’activité. Pour les humanistes, l’espèce humaine n’est plus écrasée par le péché et par sa petitesse face à Dieu. L’Homme est à l’image de Dieu, le monde est son royaume. Platon et d’autres philosophes ont montré la voie d’une démarche rationnelle, quasi mathématique pour comprendre et dominer le monde. La foi religieuse devient une préoccupation déconnectée de la démarche scientifique de compréhension et de conquête du monde. C’est ce qui permet les progrès scientifiques nombreux à partir de la Renaissance (voir suite du cours)



2) Les humanistes rêvent d’un monde idéal = C’est une philosophie positive qui croit au progrès
Naissance des utopies : cf L’Utopie (en grec = le lieu qui n’existe pas) est un livre de Thomas More paru en 1516 => invention d’un monde qui n’existe pas mais qui propose un autre modèle de société. Il y a donc une dimension critique de la société du temps de l’auteur et une réflexion sur ce que doit être un bon gouvernement.
Le Prince (par le florentin Machiavel en 1513) prétend dresser la liste des règles pour un bon gouvernement. Le bon prince doit être efficace et savoir prendre en compte les rapports de force pour les équilibrer afin de protéger son Etat et son peuple, au besoin en ne respectant pas la morale chrétienne. Machiavel justifie le pouvoir des tyrans du XV et XVIe siècle (la fin justifie les moyens => machiavélisme). Il est le premier penseur à dissocier le pouvoir de la religion et de la morale. Au contraire Erasme insiste sur la nécessité morale du pouvoir (dans Eloge de la folie, 1514 et surtout L’institution du prince chrétien, 1516).
Contextualisation : comme nous le verrons dans le thème 3, le XVIe siècle est une période où les Etats royaux (et donc le pouvoir royal) s’affermissent en prônant de plus en plus l’absolutisme, organisent une administration plus ample et surtout développent une société de cour : le prince est aidé dans sa tâche par les courtisans (def de « cour » p. 174), nouvelle élite qui n’est pas forcément noble, mais qui se met au service de l’Etat.

ð  Les humanistes réfléchissent sur la réalité politique qui les entoure et les causes de la floraison des mauvais gouvernements et ils proposent aussi des modèles de gouvernement idéal. 


Les humanistes se préoccupent aussi d’enseignement : comment former des esprits libres pour bâtir la société idéale ?
Texte Rabelais + doc 3p.147 : L’éducation humaniste est extrêmement ambitieuse et s’adresse aux futurs courtisans. C’est une rupture avec la méthode médiévale qui était essentiellement faite de commentaires de textes préexistants et d’apprentissage par cœur et qui divisait les domaines d’enseignement. Ici, il s’agit de former l’esprit critique par une culture plus universelle (langues antiques parfaitement maîtrisées, sciences de la nature, médecine, philosophie, théologie…), par l’accompagnement de la curiosité de l’enfant et par une éducation qui cherche à former un lien harmonieux entre le corps et l’esprit (mens sana in corpore sano : c’est une citation de Juvenal, auteur latin) tout en respectant la morale (« science sans conscience n’est que ruine de l’âme », Rabelais dans Pantagruel)
Mais attention, seuls les fils de bonne famille (nobles ou bourgeoises) profitent de cette éducation.
Remarque : cette préoccupation se retrouve dans le discours de François 1er sur l’utilité de l’enseignement. « Nous sommes persuadés que ces bonnes études produiront dans notre royaume des théologiens qui enseigneront les saines doctrines de la religion ; des magistrats qui exerceront la justice non avec passion mais avec un sentiment d’équité publique ; enfin des administrateurs habiles (...) qui sauront sacrifier leur intérêt privé à l’amour du bien public ». En bref, François Ier affirme qu’en protégeant les humanistes et en développant leur enseignement auprès des jeunes élites du royaume, il travaille au bien de la France en la dotant de futurs agents de l’Etat capables et dévoués.

3) La République des Lettres
Les nouvelles idées circulent grâce à l’emploi par tous d’une langue commune, le latin et à l’imprimerie qui permet l’accès aux livres nouveaux plus facilement. Les humanistes et hommes de science circulent aussi à travers l’Europe, allant de villes en villes (souvent là où se trouvent des imprimeurs comparer carte p. 136 et carte des voyages d’Erasme p. 140) et de cour en cour, invités par des princes mécènes. Cette circulation des hommes et des idées, qu’on a appelé « république des lettres » permet l’émergence de débats contradictoires et animés qui sont facteurs de progrès intellectuel et scientifique.





B) Une nouvelle manière de représenter le monde
1) un art plus réaliste : l’art comme témoignage
Représentation réaliste du corps humain , des paysages, des situations
Comment ? = nouvelles techniques (voir le dossier p.137 : art médiéval/art de la Renaissance . A compléter  par le Fra Angelico et ses predelles -fiche wikipedia ici- pour le passage de l’art médiéval « Gothique International » à l’art de la Renaissance, passage qui se fait en Italie avec les innovations picturales des Siennois et des Florentins)
  • Plusieurs plans dans l’image = perspective (d’où de nombreux décors architecturaux qui permettent les lignes de fuite), sfumato (perspective chromatique : un paysage en arrière-plan dans les tons froids renforce l’illusion de la profondeur)

Explication des techniques de la perspective à partir du tableau de Piero della Francesca, la ville idéale, 1485-1492 ?



R) Ce tableau est intéressant à plus d’un titre : il permet de montrer les procédés de perspective, le retour à l’antiquité latine (temple central /baptistère, intérêt pour la ville comme lieu de la civilisation et du progrès : policie/policé/politeia/ polis) et d’évoquer l’essor urbain qu’a connu l’Italie puis toutes les villes européennes ayant profité, à partir du XIIIe siècle, du grand commerce international. Il montre aussi les transformations des villes (palais urbains, comme sur le tableau cf palais des Medicis à Florence), pavage des rues, élargissement des voies … Enfin, c’est une ville idéale, donc cela renvoie aux utopies de la renaissance + cf la ville de Pienza, réorganisée par le cardinal Piccolomini, futur pape Pie II (1464)

  • Une représentation plus dynamique = des mouvements, des jeux de regards…. Les tableaux comme les sculptures identifient des individualités et racontent une histoire grâce à une composition savante.
Tableau de L. de Vinci, Ste Anne, vers 1500
Faire repérer aux élèves la perspective colorée, la perspective mathématique (ligne de fuite => arbre plus petit que les personnages du 1er plan), la composition en triangle du groupe de personnage (symbolisme du triangle = perfection des proportions par l’utilisation du nombre d’or, renvoi à la Sainte Trinité, élévation de la terre vers le ciel donc symbole du sacré et de l’élévation de l’âme)
Ensuite repérer les jeux de regards, les gestes => quelle est la scène représentée ?
Ensuite identifier les personnages (expliquer que la Vierge est, depuis le Moyen Age, identifiée par sa robe rouge et sa cape bleue) : Ste Anne, mère de la Vierge, la Vierge et l’enfant Jesus.
Enfin, comparer les expressions, les gestes de la Vierge avec une représentation médiévale d’une madonna col bambino






Duccio di Buoninsegna pour la cathédrale de Sienne, Maesta (Vierge en majesté) 1308-1311.
Alors qu’au MA, l’objectif des peintres est de montrer à travers cette scène à la fois l’adoration de Jésus en tant que fils de dieu mais aussi la prescience chez Marie et chez l’enfant Jésus de la crucifixion => attitude hiératique et regard triste + Jésus n’est pas représenté en enfant, mais comme un adulte en miniature.

  • Peinture à l’huile. Son adoption permet un plus grand réalisme grâce aux ombres et aux nuances. Sur le tableau de L. de Vinci (Ste Anne comme la Joconde), l’utilisation de la peinture à l’huile permet de ne pas dessiner les contours des personnages, mais de les modeler par le jeu des ombres et des lumières.



Les artistes s’attachent à montrer les sentiments humains et les passions sur les visages, ce qui est nouveau par rapport au MA. et même à l’Antiquité. « Nous autres peintres, nous voulons par les mouvements du corps, montrer les mouvements de l’âme » ( Léon Battista Alberti 1435). Dans ce domaine, les artistes du XVIe siècle dépassent en réalisme ceux du XVe s. Leur peinture est plus expressive.

2) Des nouveaux thèmes (quelques exemples)
On comprend avec les exemples qui précèdent que l’art se libère des codes religieux : si l’on n’hésite plus à représenter Jésus comme un charmant bambin ordinaire, alors tout devient possible !
- L’Antiquité est une source d’inspiration nouvelle. Les artistes de la Renaissance reprennent volontiers des images, des personnages, des situations issus de la mythologie. Dans le célèbre tableau de Botticelli, la primavera (le printemps) réalisé à Florence entre 1478 et 1482, on retrouve cette influence antique. Un petit amour volette au centre du tableau , 3 jeunes femmes qui font penser aux 3 Grâces sont en train de danser ; à l’extrémité droite du tableau, un homme bleu, les joues gonflées (sans doute un dieu du vent, un vent d’hiver...) tente d’enlever une autre jeune femme.

- Le corps humain : Le même Botticelli est l’auteur du 1er nu féminin de la période (La naissance de Venus, 1485). En grandeur nature, au centre du tableau, la déesse de l’amour, Aphrodite, née de l’écume de la mer, s’apprête à poser pied sur la terre. Elle est représentée comme une statue grecque (même pâleur de la peau qui évoque la pierre blanche des statues, même posture déhanchée). Le nu devient un thème majeur des artistes de la Renaissance, leur permettant de mettre en valeur la perfection du corps humain et la précision de leur technique picturale (encore une fois, on retrouve cette volonté d’un art réaliste, d’un art du détail : carnation, musculature …)

=>Même si la Bible reste une source privilégiée d’inspiration, l‘art se libère partiellement de l’emprise de la religion catholique.

- L’art du portrait (voir p. 143). Alors qu’au Moyen Age, les portraits sont rares et réservés aux princes et princesses (portraits de fiançailles et mariage, scènes enluminées de dédicace des livres, profils royaux sur les monnaies …), le portrait se démocratise et se transforme. Qui est la Joconde par exemple ? Une jeune épouse qui vient de donner un fils à son marchand de mari et celui-ci est si content qu’il demande à Léonard de Vinci de peindre sa femme. Alors que seuls les dieux et les rois pouvaient être représentés de face et que le commun des mortels était forcément représenté de profil, les portraits de la renaissance se tournent de ¾ puis finissent par regarder le regardeur (nous) directement dans les yeux. D’ailleurs, on trouvera souvent dans les compositions de groupe un ou plusieurs personnages qui accrochent du regard le regardeur de la fresque (cf Ecole d’Athènes). Ce jeu regardeur/regardé est comme une main tendue, un lien entre les deux réalités, celle du tableau et celle du monde réel dans lequel se tient le regardeur. Ce jeu fait du cadre du tableau une fenêtre vers une autre réalité qu’on nous invite à regarder.



3) Liens privilégiés entre les artistes et leurs commanditaires => début du mécénat
En ce qui concerne les « clients » des humanistes et des artistes, les documents nous permettent de dire qui ils sont : soit des princes comme François Ier et Laurent le Magnifique à Florence, soit de riches bourgeois. Curieux, amateurs d’art, ils cherchent à embellir leur vie quotidienne, à fixer les images des moments importants de leur vie ou des êtres chers. L’art et la culture sont aussi pour eux un moyen d’affirmer leur position sociale. C’est un signe de leur richesse et de leur éducation. Les artistes sont, et ce n’est pas nouveau, au service des princes pour en exalter le pouvoir. L’artiste est au service de la propagande des hommes de pouvoir. Du point de vue des princes, patronner des artistes (leur passer des commandes, les avoir à leur service) est une manière incontournable d’affirmer ses vertus personnelles (magnificence, sagesse, science…). La représentation de la cour est une mise en scène qui affirme au reste du monde la gloire de son prince et renforce sa légitimité. Ainsi les princes s’arrachent les meilleurs artistes : ce qui est donc nouveau à la Renaissance, c’est le statut de l’artiste qui devient une « célébrité » : ils signent leurs œuvres et n’hésitent pas à se représenter eux-mêmes dans leurs tableaux (cf Ecole d’Athènes). De plus en plus nombreux sont les grands artistes qui,  à partir du XVIe siècle, sont anoblis par leur mécène, tel le Titien anobli par Charles Quint en 1533.

 Activité groupe pour réinvestir et approfondir en classe (virtuelle en l’occurrence) : Analyse de l'école d'Athènes de Raphaël. Comptez 1H30

= Peut-on comprendre le monde ? retour à l’Antiquité, ouverture aux sciences
+ mécénat + évolution des codes artistiques


C) L’essor d’un nouvel esprit scientifique et technique – XVI°->XVIII° siècle
De façon logique, le 16e siècle marque aussi le début de progrès scientifiques et techniques qui vont propulser la civilisation européenne au rang de civilisation dominante au niveau mondial car ils permettent la colonisation (voir leçon suivante)

1)    Méthodes et domaines de recherches
Ici encore, il s’agit d’une rupture avec le Moyen Age, car dans la droite ligne des idées humanistes, les savants du XVIe s privilégient l’étude de la nature et du corps humain, selon une méthode empirique (partir des observations pour déduire les éléments de compréhension) et sans a priori religieux.

Par exemple, en médecine, l’anatomie profite des dissections des cadavres, en bravant les interdits religieux, ainsi que de la médecine de guerre sur les blessés.
Exemple développé : Vésale, père de la médecine moderne ?
Eléments biographiques
  •        1533-1536 : Etudie la médecine à Paris. Y reçoit l’enseignement strictement inspiré de Galien.
  •      1537 : Est reçu Docteur de l’Université de Padoue, est nommé professeur d’anatomie et de chirurgie. L’Université de Padoue soutient les innovations et idées nouvelles.
  •      1543 : Publie à Bâle du livre De humani corporis fabrica (663 pages). Il y dénonce environ 200 erreurs de Galien.
  •     1544 : Devient médecin de l’empereur Charles Quint et l’accompagne dans ses déplacements.

Doc 1: Une critique des pratiques traditionnelles
L’abandon aux barbiers de toute la pratique fit non seulement perdre aux médecins toute connaissance réelle des viscères, mais aussi toute habileté dans la dissection. Cependant, les barbiers à qui ils avaient abandonné la technique étaient tellement ignorants qu’ils étaient incapables de comprendre les écrits des professeurs de dissection […]. Dans les Ecoles*, on confie aux uns la dissection du corps humain pendant que les autres commentent les particularités des organes. Ces derniers, à la façon des geais, parlent de choses qu’ils n’ont jamais abordées de près, mais qu’ils ont prises dans les livres […]. Les autres sont tellement ignorants des langues** qu’ils ne peuvent fournir aux spectateurs des explications sur les pièces disséquées. Ainsi tout est enseigné de travers ; les journées passent à des questions ridicules et, dans tout ce tumulte, on présente aux assistants moins de choses qu’un boucher, à l’abattoir, ne pourrait en montrer à un médecin.
André Vésale, La Fabrique du corps humain, 1543
* Ecole de médecine ** langues anciennes : latin, grec
1) Relever dans le texte les deux critiques essentielles de Vesale sur l’enseignement de la médecine du corps humain. (Pour vous aider, la critique repose sur le constat d’une séparation des domaines de compétences entre théoricien -professeurs- et praticiens -barbiers-)

Doc 2 : Planches anatomiques
1)      Comparer les deux planches anatomiques (à gauche, médecine traditionnelle / à droite médecine nouvelle) : que constatez-vous ?
2)      Comment expliquait-on le fonctionnement du corps humain au Moyen Age (planche de gauche)

  
Doc 3 : la leçon d’anatomie du Dr. Tulp, Rembrandt, 1632 (manuel p.224)



Ce tableau montre que le public bourgeois est curieux de ces innovations scientifiques. L’intérêt pour les sciences est le même que celui pour les arts (c’est aussi un moyen de distinction sociale par exemple). Aussi les publications scientifiques se développent et il est bon de posséder des livres de science dans sa bibliothèque.
Les rois et princes soutiennent le plus souvent la recherche scientifique et au XVIIe siècle, ils l’organisent en créant des Académies. Par exemple, sur le modèle italien, Louis XIV fonde l’Académie de danse (1661), l’Académie de musique (1669), l’Académie d’architecture (1671) s’ajoutent à l’Académie française (1635) et à l’Académie de peinture et de sculpture, créée en 1648, réformée par Colbert en 1663.  La création de l’Académie des sciences en 1666 s’intègre dans ce grand projet de la monarchie absolue visant à placer l’ensemble de la vie culturelle sous sa tutelle, d'autant que Colbert a compris que les progrès scientifiques pouvaient se traduire en progrès techniques capables d’accroître la puissance de la France tout en exaltant la gloire du roi. manuel p.232

Exemple n° 2 : les cartes géographiques

Doc 1 : Le monde connu en 1492 Le globe de Martin Behaim (1492)




Réalisé en 1492, le globe de Martin Behaim, commerçant et cartographe allemand, est le plus ancien globe terrestre connu. Il reflète la vision du monde des Européens à la fin du Moyen Âge, avant la découverte de l’Amérique. A consulter en 3D dans Gallica => https://c.bnf.fr/CnE 
Les Globes étaient à la fois des objets de science et des objets de luxe : Objets coûteux et prestigieux, les globes terrestres peints sont produits majoritairement en Hollande au XVIIe siècle et en Italie. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, profitant de l'engouement pour les voyages d'exploration, le globe devient un objet plus familier.

Jusqu'au milieu du XVIe siècle, plusieurs concepts de Terre coexistent sans fusionner : à la fois un élément qui, avec le feu, l'eau, l'air, entre dans la composition de toute chose et une création de Dieu donc objet de la théologie; enfin, comme la demeure des hommes, elle est souvent représentée de façon carrée (les 4 points cardinaux). Le XVIe siècle voit l'apparition d'une conception géographique unifiée de la Terre. Celle-ci est à la fois pensée, décrite et perçue comme Terre universelle, comme surface parcourable et mesurable. Les cartes se précisent et utilisent de plus en plus des outils mathématiques : lire par exemple la détermination de la latitude et de la longitude sur la fiche wikipedia :
(= doc 2)

Fiche d’activité en autonomie à partir du site : (Questionnaire : activité Magnard)


Remarque : compléter le cours en lisant le manuel pour les progrès scientifiques aux XVII et XVIIIe siècles = à partir de la p. 225

 2) La confrontation avec l'Eglise

Cependant, les progrès scientifiques se heurtent parfois à l’intolérance de l’Eglise catholique. Certes, il y a des cardinaux, comme d’autres grands seigneurs, qui sont mécènes et très favorables aux innovations dans les Sciences et les Arts. Mais l’Eglise catholique est sur la défensive (voir suite du chapitre) car elle répond aux critiques du Protestantisme. Elle utilise donc les outils traditionnels, hérités du Moyen Age, de lutte contre l’hérésie pour condamner les idées scientifiques ou humanistes qui contredisent le dogme. Le tribunal de l’Inquisition est à la manœuvre (il a été créé en 1233) pour intimider les savants et la censure permet de réduire la diffusion des idées nouvelles (ouvrages interdits sont mis à l’Index = catalogue de l’Eglise qui recense les livres interdits)

fiche d'activité Galilée ou manuel p.228-229

1564 : naissance de Galilée à Pise

1592 : enseigne à l’université de Padoue les mathématiques et l’astronomie selon le système de Ptolémée.
1609 : perfectionne une lunette apportée par un artisan hollandais.
1610 : publie le résultat de ses observations dans Le messager des étoiles.
1632 : défend la thèse de Copernic dans son livre Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, celui de Ptolémée et celui de Copernic écrit en italien.
1633 : condamnation de Galilée à Rome par le tribunal de l’Inquisition. Menacé de torture, Galilée abjure.
1642 : mort de Galilée, en résidence surveillée à Florence.
 + texte abjuration manuel p.242 + peinture procès p.245


BILAN
La science moderne est caractérisée par une nouvelle méthode qui privilégie l’expérience et l’induction. Elle adopte un langage spécifique, les mathématiques, qui permettent de rendre compte du mouvement de phénomènes naturels. Des instruments sont nécessaires pour préciser et quantifier les résultats des expériences. Il en découle une nouvelle conception de la science qui est déclarée autonome et non plus soumise au contrôle de la théologie. Cependant, l’Eglise qui reste puissante s’inquiète de ces progrès scientifiques et tente d’en limiter la diffusion.


II/ Une période de crises :  Les guerres de religion et guerres civiles
A)    La réforme protestante
1)                  Luther
Dossier manuel pp148-149
Qui est Luther ? Moine de l’ordre des Augustins => un clerc de l’église catholique. Révolté par les Indulgences et la corruption de l’Eglise.

Doc : Une indulgence de 1521
Une indulgence est un "bout de papier" officiel, délivré par les clercs de l'Eglise catholique et qui vaut rémission de péchés (les péchés sont pardonnés et donc le temps de purification que l'âme du fidèle aurait dû passer au Purgatoire est réduit). Vous observez que le texte se compose d’une partie qui est stéréotypée avec des zones laissées blanches et complétées au moment de la « vente » avec le nom du « vendeur » et celui du fidèle qui a acheté l’indulgence.
(p.135)Pourquoi cette pratique peut scandaliser le fidèle ?


Doc 1p.148 : les 95 thèses sont affichées sur la porte de l’Eglise de Wittenberg (Allemagne). Le texte circule rapidement
La dénonciation d’une pratique pontificale
« Les prédicateurs de l’indulgence sont dans l’erreur quand ils disent que les indulgences du pape délivrent l’homme de toutes les peines et le sauvent. Pourquoi le pape dont le sac est aujourd’hui plus gros que celui des plus riches, n’édifie-t-il pas au moins la nouvelle basilique Saint Pierre de Rome avec ses propres deniers, plutôt qu’avec l’argent de ses fidèles […]. Tout vrai chrétien vivant ou défunt, participe à tous les biens de l’Église par la grâce de Dieu et sans lettre d’indulgence. Le véritable trésor de l’Église, c’est le sacro-saint Evangile… »
Citation de Luther dans « thèse sur les indulgences » (1517)
Comment croire ?
« C’est la foi seule, sans aucun concours des œuvres qui confère la justice, la liberté, la félicité. Si tu crois, tu obtiendras, si tu ne crois pas, tu n’obtiendras pas. Tu dois t’abandonner [à Dieu] avec une foi robuste et lui faire hardiment confiance, alors, à cause de cette foi, tous tes péchés seront pardonnés. »
Citation de Luther extraite de « De la liberté du chrétien » (1520)
Citation 1 : Luther critique le fait que le pape vende des indulgences afin de financer la construction de l’église Saint-Pierre de Rome. Il considère que c’est contraire aux Evangiles car, selon lui, Dieu accorde sa grâce « sans lettre d’indulgence ». Les sources de l’enrichissement de l’Eglise catholique sont menacées.
ð  Citation 2 : Luther affirme que seule la foi du chrétien va lui permettre d’obtenir son salut. Les « œuvres » dénoncées par Luther sont : l’achat d’indulgences mais aussi les messes, les pèlerinages, les cultes des saints. Mais si seule la foi sauve, le contrôle de l’Eglise catholique sur la vie quotidienne des fidèles est lui aussi menacé.

MAIS ce n’est pas une nouveauté. Déjà au MA, il y a eu d’importants mouvements réformateurs qui voulaient revenir à ce qu’ils estimaient être la pureté originelle de l’Eglise : pauvreté, vie communautaire, vie conforme à la morale chrétienne, autonomie par rapport à la hiérarchie de l’Eglise. Certains parviennent à négocier une place AU SEIN de l’Eglise catholique ex. L’ordre cistercien qui se crée contre l’ordre clunisien (Robert de Molesmes 1098)+ ex l’ordre mendiant mineur (= dit aussi ordre Franciscain du nom de son fondateur St François d’Assise 1210)  ; mais d’autres mouvements sont considérés comme hérétiques et sont persécutés : c’est le cas des cathares, laïcs du sud de la France qui refusaient les sacrements catholiques, écrasés par l’armée royale au début du XIIIe siècle (bataille de Muret 1213) , le mouvement des bégards et des béguines, laïcs qui vivaient en commun dans la pauvreté, condamnés en 1311 par le pape …

Qu’est-ce qui change avec Luther ? Pourquoi Luther réussit la Réforme, alors que les mouvements précédents du MA ne l’avaient pas réussi ? = Texte 2 p.148
Relevé d’information : appui des humanistes + un message rassurant pour les fidèles car le message luthérien est simple (il suffit d’avoir la foi pour gagner le paradis) + une diffusion plus large des idées dans le peuple grâce à l’imprimerie et aux écrits en langue vernaculaire. Et je rajoute ce qui n’est pas dans le texte, l’appui de certains princes (cf courte bio de la p.148 : Luther, alors qu’il est excommunié, est protégé par l’électeur de Saxe, Fredéric III qui refuse de le livrer à l’empereur Charles Quint, au risque de déclencher une guerre.

+ agitation sociale en Allemagne (ce qui n’est pas nouveau non plus): soulèvement paysan entre 1524 et 1526, à l’initiative de Thomas Münzer, prédicateur allemand en Bohème qui s’inspire des idées de Luther mais va encore plus loin que lui dans la rupture avec le catholicisme (Son texte = Protestation date de 1522) et il appelle à détruire les « souverains impies ». => répression


2)                  Une nouvelle religion ?
Doc 3 p. 149
Cette gravure rehaussée de couleurs de Lucas Cranach est clairement anti-catholique
Qu’est ce qui est reproché à l’Eglise catholique ?
A l’inverse, quelles sont les grandes caractéristiques de la vie religieuse protestante ?


Quelles sont les différences de croyances ?
Répondre à la question posée par le titre : le Luthérianisme est-elle une nouvelle religion ?


Bilan
Dans les milieux humanistes où règne une liberté d’esprit et un esprit de plus en plus critique vis-à-vis de l'église catholique, des voix s’élèvent réclamant une réforme de l'Eglise. L’humanisme a préparé la Réforme. Les Protestants condamnent certains éléments du culte catholique qu’ils considèrent comme quasiment païens. Ainsi, le culte rendu aux saints (et à leurs reliques) les gêne énormément car cela revient pour eux à des pratiques quasi magiques. Les Protestants reprennent aussi  les idées humanistes autour le libre-arbitre : c’est à lui de décider de conformer ses actes à sa Foi, qui seule sauve. Obéir aux rituels de l’Eglise catholique sans comprendre véritablement le sens de ce que l’on fait n’a aucun intérêt. Pour lutter contre cette déviation de la croyance, ils comptent sur l’instruction des fidèles qui doit être, selon eux, plus poussée. Ceci est obtenu par la prédication du texte même de la Bible, faite par le Pasteur. Cette étude du texte sacré directement par les fidèles est centrale dans le culte protestant. Mais la volonté de réforme est surtout motivée par les nombreux abus auxquels se livrent les gens d’Eglise à commencer par le premier d’entre eux : le Pape. C’est ce qui explique que pour la première fois, le peuple (une grosse minorité) approuvait et soutenait les réformateurs et que  les critiques débouchent sur un schisme, sur la création d’une nouvelle Eglise qui se présente comme Eglise réformée.
A la suite de Luther, le mouvement protestant se divise en deux
Le calvinisme : il est fondé par le français Jean Calvin, un humaniste qui se rallie aux idées de Luther. Il s’exile en 1534 à Genève, où il élabore sa propre doctrine. Elle reprend l’essentiel des idées luthériennes, mais s’en distingue par la croyance en la prédestination (croyance selon laquelle Dieu aurait choisi dès l’origine la destination finale de chaque homme : l’enfer ou le paradis). A partir de 1541, Calvin organise et dirige l’Église de Genève. Celle-ci est indépendante du pouvoir civil et impose aux fidèles une discipline de vie à la fois stricte et austère : surveillance de la moralité de chacun, interdiction des jeux et représentations théâtrales.

3)                 La réaction catholique : la contre-réforme
Dossier p. 150-151 : Pour contrer l’expansion protestante, l’Eglise catholique va aussi entreprendre de se réformer par le Concile de Trente (1545-1563) tout en gardant ses dogmes et en considérant les protestants comme des hérétiques.


Les décisions du concile visent à moraliser et discipliner le clergé de l’Eglise catholique, à accentuer l’instruction religieuse des fidèles, confiée aux jésuites (La Compagnie de Jésus est fondée en 1534 par Ignace de Loyola). Pour contrer l’austérité protestante, l’Eglise catholique réaffirme que la splendeur des églises est des œuvres d’art, par analogie, est le reflet de la gloire divine au ciel.



B) Les guerres de religion
1) Massacres et intolérances religieuses
Au XVIe siècle, des guerres de religion opposent les souverains catholiques aux populations protestantes dans l’Empire allemand, en France et dans les Pays-Bas espagnols. Le principe largement admis à l’époque c’est que les peuples doivent avoir la religion de leur prince : aussi, il n’y a pas de tolérance religieuse. La France est un pays catholique avec une minorité de protestants

Deux exemples : le sac de Rome et le massacre de la St Barthélémy



Deux exemples : le sac de Rome et le massacre de la St Barthélémy


Le massacre de la St Barthélémy (manuel pp. 168-169) est un des épisodes des guerres de religion françaises. C’est le point culminant de la guerre civile et religieuse qui déchirait le royaume depuis 1562 : il y avait eu des tensions et des massacres avant, mais à partir des 1562, les Huguenots, organisés et ont l’appui des grandes familles nobles dont la famille de Navarre qui appartient à la famille royale s’opposent militairement au parti catholique, la Ligue, dirigée par Henri de Lorraine, duc de Guise, proche du roi et de la reine.
Que s’est-il passé ? Comment interpréter cet événement ?
Regarder les extraits de la reine Margot + faire l’activité du manuel (fiche à compléter ici)

Durant l'été 1572, les princes protestants, qui, à l'image de Coligny, préféraient se tenir éloignés de la cour où ils craignaient d'être assassinés, se réunirent à Paris pour assister au mariage d'Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, soeur de Charles IX.
Le 22 août au matin, un attentat fut perpétré contre l'amiral de Coligny, auquel celui-ci réchappa. On a longtemps cru que Catherine de Médicis était le commanditaire de l'attentat, mais la responsabilité du duc de Guise, chef de la ligue catholique, et derrière lui de l'Espagne, pays leader du monde catholique, est plus vraisemblable. Ce qui est certain, c'est qu'ensuite plus personne ne paraît avoir été en mesure de contrôler la situation, et les événements se précipitèrent. L'attentat attisa l'inquiétude légitime des protestants et la crainte de la famille royale, alimenta le bruit d'une conjuration huguenote, et fit se multiplier les critiques contre le roi, accusé d'avoir commandité l'assassinat de Coligny. La décision du massacre des chefs protestants aurait été prise par le roi (et Catherine de Médicis) en son Conseil.

La première partie du massacre se déroula au Louvre et dans les hôtels des princes protestants. Au Louvre, certains, tels Henri de Navarre et Henri de Condé, princes du sang, furent contraints d'abjurer et ne furent épargnés qu'à cette condition. Quant à Coligny, il fut assassiné par des hommes du duc de Guise.
Par la suite, les hommes de l'ancien prévôt des marchands, Claude Marcel, un catholique guisard, poursuivirent l' œuvre des tueurs mandatés par le roi, et ils multiplièrent les assassinats non commandités par quelque autorité que ce soit. Tous les contemporains insistent sur le caractère inattendu d'une «fureur incroyable», brusquement surgie du peuple et impossible à contrôler. Les massacres ne cessèrent pas avant le 29 août. Pour comprendre la dimension populaire du massacre, il convient de rappeler l'atmosphère parisienne en cette fin du mois d'août 1572 : la cherté des prix renforcée par l'afflux d'aristocrates venus pour le mariage royal ; des sermons violemment antiprotestants dans les églises, dénonçant en particulier «l'accouplement exécrable» entre Marguerite de Valois et Henri de Navarre ; des pamphlets annonçant la colère de Dieu pour punir les hommes pécheurs ; des bruits et des rumeurs suivant lesquels le roi lui-même «voulait se faire huguenot» ; enfin de fortes chaleurs et une ville surpeuplée. Bref, Paris était virtuellement en état d'émeute dès le 23 août. Aussi, dès que la nouvelle se répandit du massacre des chefs protestants, une partie de la population passa à l'action. Partout le pillage accompagna le massacre, et aucun ordre ni aucune force ne semblent avoir été en mesure de pouvoir l'arrêter.
Bilan : En province aussi des massacres eurent lieu. Peut-on établir un bilan ? Les historiens contemporains parlent de 5'000 (chiffre minimal) à 100'000 (chiffre maximal) victimes pour la France, dont sans doute 2'000 à Paris, ce qui représente environ 1 % de la population de la capitale.


Le mardi 26 août, devant le parlement de Paris, lors d'un solennel lit de justice, Charles IX déclara que «ce qui est ainsi advenu a été son exprès commandement (...) pour obvier et prévenir l'exécution d'une malheureuse conspiration faite par ledit amiral et sesdits adhérents et complices». Ainsi, le souverain décidait de prendre officiellement en charge la responsabilité du massacre.
Désormais, et pour longtemps, le fondement même de la monarchie - c'est-à-dire la conception d'un roi de justice institué par Dieu pour l'ensemble de ses sujets, bouclier protecteur de tout son peuple contre les ennemis, intouchable parce que résolument situé au-dessus de tous les partis - se trouvait fragilisé. Après le massacre, de nombreux et violents pamphlets huguenots dénoncèrent, par le texte et par la gravure, la barbarie catholique et royale. Ainsi l'événement fit-il resurgir la théorie de la résistance à l'Etat, une résistance qui pouvait aller jusqu'au régicide si le souverain outrepassait certaines limites.
Mais dans le même temps, Charles IX, en invoquant l'imminence du péril pour justifier le massacre, mit en pratique une notion nouvelle, qui sera théorisée à peine quinze ans plus tard, et dont l'histoire n'est toujours pas close : la «raison d'Etat», par laquelle justifier l'abus de pouvoir peut se faire au nom même de l'exercice du pouvoir. En cela, la Saint-Barthélemy est l'un des événements fondateurs de la modernité en politique.



2) La division de l’Europe
Carte p.138 : la division religieuse de l’Europe.
Cas particulier de la France, qui depuis l’édit de Nantes de 1598 (manuel pp.170-171 et notamment le doc 1) est un pays qui non seulement tolère l’existence et la pratique religieuse d’une minorité protestante (les Huguenots), mais leur fournit les instruments de sa protection (place-fortes…). Cependant, Louis XIV met fin à cette exception en révoquant l’édit de Nantes en 1685. A nouveau, la France est un Etat où il n’y a qu’une seule foi et qu’une seule loi

Persécutées par le roi d’Espagne, les provinces protestantes des Pays-Bas espagnols fondent un nouvel Etat, les Provinces-Unies en 1578. Cette République est donc le seul Etat à pratiquer la liberté religieuse. Beaucoup de Huguenots français iront s’y installer. Voir carte p.171

Entre 1618 et 1648, c’est la guerre de Trente ans entre les Etats catholiques et Etats protestants du Saint-Empire. En 1648, les guerres de religion prennent fin. A cette date, la chrétienté occidentale se partage « définitivement » entre Etats catholiques et Etats protestants.




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