samedi 26 septembre 2020

Le monde grec, proposition de cours

 J'ai choisi cette année, post confinement, de "saucissoner" ce gros 2e chapitre. H2 est donc une introduction-présentation de la Méditerranée antique, pour montrer les emprunts culturels et les assimilations, sous l'effet des contacts marchands, guerriers et des stratégies impériales. Et H4 sera consacrée à Rome. Dans le nouveau programme, il est plus légitime de séparer Athènes et Rome car le programme insiste moins sur la démarche comparative.


Le manuel utilisé est le Hachette

Chapitre H3 : L’Antiquité gréco-latine : Le modèle grec 

I/ Un ensemble de cités-Etats

A)  La Grèce est un monde morcelé

sans doute du fait du relief montagneux. Si tous les Grecs parlent la même langue et ont plus ou moins les mêmes croyances, la même culture (ils lisent tous l’Iliade et l’Odyssée) ils ne sont pas unis en un seul Etat.

Carte p. 32 : Grèce, Asie mineure, Grande Grèce …= le monde grec est composé de cités indépendantes les unes des autres qui ont leurs propres institutions. Les colonies (en mer noire et Grande Grèce) sont fondées par une cité qui y envoie une partie de sa population, mais elles n’en sont pas moins indépendantes. => le monde grec s’étend sur toute la méditerranée orientale. L’Italie du Sud est appelé « la Grande Grèce »

Doc 2 p. 32 et 3 p. 33 : Une cité-Etat est une ville qui contrôle la région avoisinante, comme Athènes domine et dirige l’Attique. Sparte est une autre grande cité de Grèce continentale. Ces villes sont dirigées par des assemblées oligarchiques. Les gros propriétaires terriens de la campagne, riches et influents, contrôlent le pouvoir politique.

 

ð  Quelle unité, malgré tout, du monde grec ?

B)  La religion, un ciment du monde grec

1)      1- Les sites panhélléniques

Delphes pour l’oracle d’Apollon et exemple du sanctuaire panhellénique d’Olympie : Prise de notes video sur 30 minutes avec questionnaire fourni.

https://www.youtube.com/watch?v=__dt_EVYpBw&feature=youtu.be

A la fois sanctuaire religieux et site sportif, le site grec d'Olympie a accueilli pendant plus de 1000 ans les athlètes venus participer aux Jeux au nom de leur cité.  Ces jeux apparus en 776 avant J.-C. et sont inspirés de pratiques guerrières (cf course en armes, coure d’endurance, lancer de disque et de javelot, lutte). Tous les quatre ans, une grande trêve d’un mois permet aux athlètes de toute la Grèce de se rendre à Olympie.

A travers les jeux se jouent encore des enjeux de rivalité, de gloire et de puissance entre les cités (voir Alcibiade), mais de façon pacifique (DIAPO 8) . Les sites panhélleniques où les Grecs se rencontrent, et singulièrement les JO, sont l’occasion donnée aux Grecs de renforcer un sentiment d’appartenance commune à une même civilisation. D’ailleurs ces jeux étaient réservés aux seuls Grecs.

Toutes les épreuves sportives et artistiques (théâtre pour les fêtes de Dionysos), d’ailleurs toujours sous la forme d’un concours, sont faites à l’occasion de cérémonies religieuses pour une divinité particulière (Zeus/Olympie). Adeptes de la perfection esthétique, considérée comme un reflet de la perfection divine (kalos kagatos : le beau est le bon), les Grecs offraient ces spectacles aux Dieux.

             Les critères de beauté de l’art grec pour la représentation des corps ont été repris dans l’art européen ultérieur : ce sont devenus des « canons de beauté ». (vocab = l’origine de l’expression « canon de beauté vient du sculpteur grec Polyclète qui écrivit un traité de la beauté idéale appelé Le Canon, ce qui en grec veut dire « modèle, règle »)

Ils correspondent à une harmonie des proportions et de la symétrie + la beauté extérieure doit refléter la beauté intérieure (= la vertu) qui va s’exprimer par la grâce des gestes + la douceur du regard pour les femmes tandis que les hommes se caractérisent par la force maîtrisée et le dynamisme du geste.

Que ces jeux soient profondément religieux, c’est ce que démontre la fin des jeux à partir de 393 : les Romains ont adopté ces jeux et les ont perpétués mais quand l’empereur Théodose interdit les cultes païens en 390 car il est un empereur chrétien, alors les JO ont rapidement disparu.

 

2)      Compléter avec Panathénées pour définir 2- « religion civique » : PWPT + p.49

Point sur les sources : sources textuelles , les décrets de l’ecclesia qui organisent le culte et notamment quel citoyen riche d=sera en charge du rituel et du paiement des frais

Liturgie : Charge confiée à un citoyen riche et dont il assume les frais sur sa fortune personnelle. Il s’agit de n’importe quel type de dépense utile à la cité (mil, religieuse…)

 

C’est souvent pour les riches une occasion de gagner en popularité. Si bien qu’ils pratiquaient aussi l’évergétisme : dépense volontaire d’un riche citoyen qui offre à sa cité quelque chose qui lui est utile (souvent = art ou jeux. C’est comme ça qu’avaient lieu par ex les jeux du cirque)

 

Les sources iconographiques

Fête connue par la frise des panathénées  => sur les murs du Parthénon, temple principal qui domine la ville=> fête majeure de la ville

 

En quoi les Panathénées sont un bon exemple de religion civique ?

Religion civique : les rituels religieux sont utilisés pour renforcer la communauté politique

 

Les Panathénées sont des festivités annuelles en l’honneur d’Athéna, la déesse protectrice de la cité.

Le cortège traverse la cité en passant par les lieux du pouvoir politique et religieux. Tous les habitants d’Athènes participent à la procession de façon hiérarchisée (= magistrats en tête, métèques à la fin). Cette fête montre une population soudée autour de sa divinité et de son régime politique. Les Panathénées permettent d’intégrer les non-citoyens à la vie de la cité. A la fin de la journée, les bêtes sacrifiées (payées par la liturgie) sont distribuées à la population et grands banquets (occasion de convivialité)

 def religion civique = l'utilisation des rituels religieux pour des fins politiques (au sens large ) ici = 

 Les Panathénées sont le reflet de l’idéal démocratique athénien parce que…

  •          l’organisation des festivités est débattue par l’Assemblée du peuple ;
  •          tous les habitants, qu’ils soient citoyens ou non, peuvent participer à la fête ;
  •          cette fête honore Athéna, protectrice de la cité et garante de la démocratie ;
  •          le parcours des Panathénées dessert les lieux des grandes institutions démocratiques.
  •          L’organisation est faite par dème (place dans la procession, repas ) : c’est donc la cité organisée, hiérarchisée qui rend hommage à sa déesse.

 Dème/démos/démocratie

Dème = Division administrative du territoire athénien. Les dèmes tenaient à jour les listes de citoyens.

 

 C)  L’unité contre un ennemi commun ?

1-    1-   Les guerres médiques

Les cités grecques s’unissent parfois, face à un ennemi commun = guerres médiques contre l’empire perse

On distingue deux grandes phases dans ces guerres. La première débute par la révolte des cités grecques d’Asie Mineure contre l’Empire Perse. A la suite de cet événement, le roi Darius lance une expédition punitive : il est bloqué devant Athènes par la bataille de Marathon en 490 avant J-C. L’alliance des cités d’Athènes et de Platée l’emporte de façon spectaculaire. Dix ans plus tard, dans l’optique de venger cet affront et d’envahir de façon définitive la Grèce, le roi Xerxès lance une des plus grandes expéditions militaires de l’histoire. Une grande union panhellénique est prônée par Athènes et Sparte qui décident de s’unir, suivis par 29 autres cités. L’armée et la flotte athénienne remportent une victoire définitive à  Salamine (-480)

=> popularité qui lui permet de constituer la ligue de Délos (autour mer Egée) avec un trésor de guerre financé par toutes les cités qui finance la sécurisation de la mer Egée par les trières athéniennes. Dossier pp. 36/37 (mission 1) : La thalassocratie athénienne

 Def hégémonie : pour un Etat, position dominante auprès d'états alliés qui acceptent et reconnaissent cette domination.

2-     2-  La division interne : La guerre du Péloponnèse 

suite dossier du manuel sur la thalassocratie athénienne : le détournement de l'argent de la ligue de Delos, les clérouquies, la repression des révoltes => Athènes passe de l'hégémonie à l'impérialisme

def impérialisme : la domination par la force

Cependant, les alliés de la ligue sont mécontents de l’utilisation de cet argent au profit exclusif d’Athènes. Plusieurs révoltes eurent lieu, toutes châtiées sans pitié par l’armée athénienne.

ð  Sparte se met à la tête des mécontents et déclare la guerre à Athènes : guerre du Péloponnèse (-431 ;-404) et la gagne. C’est la fin de la période de gloire d’Athènes  (le siècle d'or / le siècle de Périclès) et aussi la fragilisation de la démocratie. Voir PWPT 


3- La fin de la liberté des Grecs

Une génération plus tard, les cités grecques sont incapables de réagir devant la volonté de Philippe de Macédoine de les dominer (défaite de Chéronée -338) puis en -146, ce sera la domination romaine.

GROS EXO METHODO (analyse texte 1H30 travail de groupe) 3e Philippique de Démosthène. => incapacité des cités grecques à s’unir, même devant un danger commun + rôle de la parole en politique (le discours pour convaincre)

TRACE ECRITE DIAPO 11

+ les critiques que l’on peut faire (dès l’époque) à la démocratie => démocratie en crise

Démagogie : attitude en politique qui consiste à flatter le peuple avec des discours contenant ce que le peuple veut entendre, et non pas ce qui serait conforme à l’intérêt commun / les démagogues

Point sur les sources : C’est par les textes de discours, les textes des philosophes (Platon) et le théâtre que nous connaissons les débats politiques de l’époque

 

II/ L’éclat tout particulier d’Athènes

A)  L’exception démocratique

La démocratie est née à Athènes à la fin d’un long processus commencé avec le magistrat Dracon qui en 624, alors que Athènes, comme toutes les autres cités, était dirigée par une assemblée oligarchique, a fait voter que les lois devaient être écrites pour être connues de tous, ce qui constitua une première limite au pouvoir des nobles. Ce sont les réformes de Clisthène entre 507 et 501 (bio p.283) qui parachèvent le système démocratique athénien en divisant le territoire athénien en dèmes (circonscription administrative qui gère toute la vie locale. Un citoyen est obligatoirement inscrit dans un dème) et en basant sur les dèmes un système égalitaire de vote aux assemblées. Le système de tirage au sort permet de lutter contre le clientélisme*. Sauf trucage, n'importe quel nom peut sortir au hasard. Mais,

Clientélisme : est un système par lequel un puissant appelé patron, assure protection et aide à un plus faible et à sa famille, le client. En échange, le client rend des services notamment politiques et judiciaires. (DIAPO 12)

 Dossier pp. 34/35 modifié => connaître les caractéristiques d’un système démocratique

 Correction, schéma évolutif (colonne de gauche, puis colonne de droite, enfin ligne du dessous) qui au final  donne ça :

 

La démocratie est directe = participation de tous requise à l’ecclesia (vote et discussion des lois DIAPO13 ) comme pour les magistratures => tirage au sort pour les magistratures (sauf Stratèges et archontes -organisation fêtes religieuses) Pourquoi ? + Périclès pour inciter les citoyens à s’engager davantage dans la vie politique fait la réforme du misthos en -454 cf Périclès p. 40/41

Mais cette démocratie est limitée aux seuls citoyens athéniens masculins (soit 1/10e de la population doc 1 p.45) ce qui exclut les femmes, les étrangers (métèques) résidant à Athènes et la masse des esclaves. Périclès durcit encore davantage les conditions requises pour pouvoir être citoyen en -451 (doc 3 p. 41) en en faisant une citoyenneté basée exclusivement sur le droit du sang (transmission par les deux parents eux-mêmes citoyens). La citoyenneté athénienne est donc un statut privilégié (ouvre des droits éco et civiques propres, une protection car isonomie égalité devant la loi…mais des devoirs aussi, impôts et éphébie) pour une toute petite minorité repliée sur elle-même. Il na jamais été dans l’intention des Athéniens de propager leur système politique, même s’ils le considéraient comme le meilleur (voir éloge de la démo par Périclès p. 48), de la même manière que la notion des droits de l’Homme leur était étrangère (exclusion des femmes, esclavage, domination sur les autres cités)


 Enfin, malgré les précautions, ce régime n’empêche pas tout à fait le pouvoir d’un seul : cas de Périclès 1 et 4 p. 40/41 => 15 fois stratège car il avait la faveur du peuple . Comment l’a-t-il obtenu ? L’exemple de Périclès montre qu’en démocratie, l’homme politique doit flatter le peuple s’il veut être élu, lui être agréable en lui offrant sur ses deniers des spectacles et des infrastructures urbaines (liturgies), lui redistribuer une partie de l’argent public (misthos), flatter la fierté nationale (embellissement et grands travaux de l’Acropole) … Cet aspect peut être négatif, si l’homme politique n’agit pas pour le Bien Commun, mais pour son intérêt personnel (cf critiques de Démosthène)

Démagogie* = politique et discours qui consistent à flatter/terroriser la foule pour la manipuler et la faire voter comme le souhaite l’orateur. Le vote est obtenu en faisant appel à ses émotions ou à ses idées reçues plutôt qu’à sa raison.


B) Le siècle d'or d'Athènes 

1- L'art au service de l'hégémonie

C'’est le contrôle et l’argent de la ligue de Délos qui permit le « siècle d’or athénien » : période

de prospérité et d’embellissement de la cité (travaux de l’Acropole) Athènes était la cité la plus puissante de Grèce. L’argent prélevé sur les cités représentait tous les ans 12M de jours de travail d’un ouvrier athénien : il servait à payer les dépenses militaires (bateaux, rameurs, garnisons athéniennes dans toutes les cités de la ligue), l’installation des citoyens pauvres sur des terres achetées, les indemnités des magistrats (misthos) et même les citoyens qui participaient aux assemblées, mais surtout les fêtes, banquets et œuvres d’art qui ont fait dès cette époque la renommée de la ville. En Art, le Ve siècle correspond à l’âge classique et c’est à Athènes qu’on vient admirer les merveilles de l’architecture et de la sculpture de Phidias. Le Parthénon, beaucoup copié à partir du 19e siècle et notamment aux Etats-Unis qui y voient une forme d’architecture symbole de la démocratie


2- A l'origine de la civilisation européenne
La culture européenne a bénéficié, via la transmission des Romains, de beaucoup d'approches culturelles (on a déjà évoqué les canons de beauté dans la sculpture grecque) et de disciplines scientifiques/ sociales inventées par les Grecs.


Le théâtre nait à l’âge archaïque (VIIIe s) lors de concours sacrés d’art pour honorer les dieux ou des héros mythologiques et notamment les Dyonisies à Athènes, qui avaient lieu tous les ans. Au Ve s, Eschyle propose des tragédies historiques, comme les Perses en -472, qui honore la cité en présentant les victoires athéniennes vues du côté des Perses. Le théâtre antique proposait aussi des comédies, comme à Athènes, celles d’Aristophane, qui étaient souvent l’occasion de tourner en dérision les travers des Athéniens ou les ratés de la politique athénienne. => Le théâtre antique n’est pas seulement religieux. Il se penche sur la société humaine (les passions, la politique …) .
R) En -325, le 1er théâtre aux gradins en hémicycle et en pierre pouvait accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs (théâtre dit de Lycurgue)

L'Histoire, la Géographie, la Philosophie, les Mathématiques...ont des origines grecques.

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