vendredi 3 avril 2020

Qu'est-ce qu'une "puissance" ?





La puissance des Etats-Unis repose sur…
La puissance de l’Union Européenne repose sur ….
La puissance du Chine repose sur …                     
Les bases de la puissance
Le territoire et les ressources
- Espace immense = Etat/continent
- Ressources importantes et diverses (produits miniers et énergétiques) + Xe puissance agricole mondiale.
- ….


Compléter la partie EUA et faire la même chose pour l’UE et la Chine
La population
- Forte population ( Xe pop mondiale) disposant globalement d’un fort niveau de vie (mesure = …………………)
=> 1er marché intérieur du monde

L’économie
- 1ere puissance éco mondiale (agr, indus, services)  et 15% du commerce mondial
- Domine l’USMCA
- Essor de la haute technologie, domination informatique, NASA…
- …
L’influence mondiale grâce à des capacités …
…économiques
Ils dominent les marchés grâce à :
- ………………………….

SOFT POWER

…culturelles
- capacités d’innovation (brevet, brain drain)
Ils diffusent leurs valeurs et leur mode de vie grâce à :
- ……………………………………..

…diplomatiques et militaires
Ils interviennent partout dans le monde grâce à :
-1er budget mondial de défense
-…………………………..
HARD POWER

Les limites de la puissance
Limites externes
Le rejet un peu partout dans le monde de la domination américaine
( = antiaméricanisme) Cf. 11 sept 2001
-          ………..

Limites internes
De très grandes inégalités sociales au sein de la société américaine
-          ………………..

Bilan

EU = seule hyperpuissance mondiale


mercredi 1 avril 2020

sujet d'analyse de doc - Frontières


Les frontières : extraits de l’entretien avec Catherine Wihtol de Wenden, politologue et spécialiste des relations internationales, Commissaire scientifique de l’exposition Frontières à la cité de l’Immigration. (Oct 2015)

-          Vous dites dans votre dernier ouvrage que la frontière est un des attributs de la souveraineté de l’Etat. Pouvez-vous revenir sur cette relation entre Etat et frontière ?
L’Etat à travers la frontière contrôle sa population, ceux qui travaillent, ceux sur qui on va lever l’impôt et ceux à qui on impose le service militaire. Ce sont trois aspects régaliens très classiques : le contrôle de l’économie, la levée de l’impôt et ce qu’on appelle l’impôt du sang. […] Pendant très longtemps, les Etats ont donc été réticents à laisser sortir leurs nationaux […] mais aujourd’hui on a eu une inversion de la logique des frontières. Depuis les années 1990, les Etats ont compris qu’il était souvent plus intéressant pour eux de faire sortir leur population parce qu’ils peuvent en tirer un bénéfice comme les transferts de fonds voire exporter le chômage ou la contestation sociale. La frontière qui était fermée de l’intérieur est devenue frontière ouverte, en revanche le droit d’entrée est devenu de plus en plus difficile.
-          Comment la matérialisation des frontières et les formes de contrôle des frontières ont-ils évolués ces dernières décennies (par rapport au début du 20è siècle notamment) ?
On a dévoyé la frontière quand on s’est aperçu qu’elle n’était pas assez étanche. Depuis le système de Schengen, on s’appuie sur d’autres types de frontière, à distance par le système des visas dans les consulats des pays européens, par des accords bilatéraux de contrôle des frontières au sud et à l’est, avec des accords de re-admission des clandestins dans les pays d’origine. En fait, on a externalisé la frontière en dehors de l’Europe.  Mais on s’est aperçu que ça ne fonctionnait pas toujours car les pays en charge de contrôler pour l’Europe sa frontière extérieure ne sont pas stables : les révolutions arabes ont fait exploser les Etats sur lesquels on s’appuyait le plus. Cette logique de l’externalisation et de la délégation de compétence a trouvé ses limites.
-          Aujourd’hui, quelles questions posent les frontières ?
Aujourd’hui ce qui est en débat, c’est précisément la pertinence des frontières, parce que le monde est en mouvement. Nous sommes dans un monde fluide, un monde qui bouge et finalement on s’interroge parfois sur la réalité des frontières parce qu’on est dans une sorte d’interdépendance totale du monde. Aujourd’hui les informations, les capitaux, les biens de consommation, la connaissance circulent et les seuls qui ont des difficultés à circuler, ce sont les hommes et les femmes. Par ailleurs, la réalité des frontières a déjà été fortement battue en brèche à l’échelle européenne avec l’ouverture interne des frontières de l’Europe (on est en train de célébrer les 30 ans de Schengen pour la circulation interne des européens). [donc les équilibres entre ouverture et fermeture sont à revoir] Mais il y a des positions opposées et contradictoires entre les acteurs : un seul exemple, le patronat est pour l’ouverture des frontières, tout comme les associations militantes « no border » tout en étant opposés sur d’autres points. Au milieu de toutes ces contradictions, les Etats sont frileux à faire avancer le débat dans l’opinion publique, d’autant plus que l’extrême-droite a un peu posé les termes du débat dans l’opinion publique.
-          Est-ce que de nouveaux modèles émergent déjà ?
Le forum mondial « Migration et développement », dialogue de haut niveau promu par l’ONU, vise précisément à promouvoir un droit international à la mobilité. La stratégie de dissuasion et sécuritaire des pays d’accueil qui dure depuis 30 ans a échoué. […] Mais il manque encore les outils de gouvernance qui pourraient s’imposer aux Etats-Nation.

Après avoir présenté le document dans son contexte pour préciser les enjeux qu’il évoque, vous ferez l’analyse critique de ce texte afin de montrer et d’expliquer en quoi le débat actuel autour de la question des frontières vise à préciser son degré d’ouverture et/ou de fermeture.

vendredi 27 mars 2020

Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne

Rapide copier/coller de mon cours (que je n'ai pas relu) Pour quelques exercices liés à ce thème, c'est ici

INTRO
L’Empire Allemand est un état récent = créé à la suite de la guerre franco-prusse, le 18 janvier 1871, fédérant, sous l’impulsion du Royaume de Prusse et d’Otto von Bismarck (chancelier de Guillaume Ier), d’autres Royaumes, principautés et villes libres (Bavière, Saxe,…). Puissance industrielle montante de l’Europe à la fin du 19e siècle, il construit son identité sur une société hiérarchique et militarisée, et pourtant progressiste, et sur une certaine volonté de puissance.
La question invite à aborder l’histoire du mouvement ouvrier selon ses deux dimensions = l’idéologie politique et le rapport au pouvoir, et la lutte concrète pour l’amélioration de la condition ouvrière. Elle articule donc l’action des syndicats et celles des partis politiques qui en sont proches, sans se confondre avec eux. La question porte aussi sur le poids de la classe ouvrière dans la société allemande, notamment son poids politique.
Pourquoi l’Allemagne ? A bien des égards, ce pays a été un laboratoire. La croissance industrielle du pays a abouti à la formation d’une classe ouvrière massive et organisée qui devient un acteur important de la vie politique allemande à la veille de la Première Guerre mondiale. L’Allemagne apparait donc comme le pays emblématique/exemplaire des questions auxquels tous les mouvements ouvriers occidentaux ont été confrontés à un moment ou à un autre :

·         Rôles des organisations dans la formation d’une classe ouvrière conscient d’elle-même
·         Manière dont les socialistes ont abordé la question de l’action révolutionnaire et de la participation au pouvoir
·         Impact des grandes crises du XXe siècle sur le mouvement ouvrier

Comment nait et se transforme le mouvement ouvrier depuis 1875, à travers l’exemple allemand ?




Chronologie a minima
Histoire politique de l’Allemagne
L’empire est un régime autoritaire où le Reichstag a peu de pouvoir, et ce régime s’effondrelors de pressions révolutionnaires accompagnant la défaite en novembre 1918.La République de Weimar tente de s’imposer de 1918 jusqu’à l’avènement d’Hitler en 1933.Le IIIe Reich nazi est suivi d’une courte période d’occupation par les forces alliées de 1945 à1949, à l’issue de laquelle deux entités distinctes vont perdurer durant la « guerre froide », de1949 à la réunification en 1990, la République Démocratique Allemande dans l’Estsoviétique, et la République Fédérale Allemande dans l’Ouest.
1870-1918 : Empire allemand
1918-1933 : République de Weimar
1933-1945 : IIIe Reich (Hitler au pouvoir)
1945-1949 : Occupation alliée
1949-1989 : Division de l’Allemagne en deux États
Depuis 1990 : Réunification de l’Allemagne

Histoire du mouvement socialiste
Socialisme : Doctrine qui s’oppose au libéralisme économique, née du marxisme, qui a pour projet de lutter contre les injustices sociales et de changer la société, soit par la voie révolutionnaire, soit par la voie des réformes. Le terme socialiste s’applique aux partis privilégiant cette deuxième voie après 1917.
Communisme : Doctrine qui s’oppose au libéralisme économique, née du marxisme, qui a pour projet de lutter contre les injustices sociales et de changer la société pour une société sans classe sociale et  sans propriété privée. Après la révolution russe, le terme de communisme s’applique à tous les partis qui s’associent au parti communiste russe pour propager la révolution.
Syndicalisme : Organisation qui a pour but de défendre les droits d’une profession, d’un secteur d’activité à travers différents modes d’action (grèves, occupations d’usines, manifestations, soutien financier aux travailleurs,…)
1875 : Congrès de Gotha et fondation du Parti Socialiste Allemand
1891 : Congrès d’Erfurt et fondation du SPD
1892 : Création de la Commission générale des syndicats
1918 : Naissance du Parti communiste allemand (KPD)
1933 : Hitler interdit le SPD, le KPD et les syndicats.
1946 : Refondation du SPD à l’ouest de l’Allemagne.
1946 : Création du SED à l’est.
En RDA :
1949-1989 : Dictature du SED
En RFA :
1949 : Fondation de la centrale syndicale DGB
1959 : Congrès de Bad-Godesberg ; le SPD renonce à l’idéologie marxiste.
1969-1974 : Willy Brand (SPD) chancelier.
1974-1982 : Helmut Schmidt (SPD) chancelier.
Depuis 1990, une Allemagne réunifiée
1990 : Le SED devient le PDS.
1998-2005 : Schroeder (SPD) chancelier.
2003-2005 : Lois HARTZ (Agenda 2010).
2007 : Fondation de Die Linke.



I/ De la naissance à l’affirmation du mouvement ouvrier (1870-1914)
A. Les débuts d’un mouvement ouvrier.
1- un mouvement qui se structure et devient puissant
Sur le plan politique, le mouvement ouvrier s’organise à travers plusieurs partis politiques, héritiers des théories de Friedrich Engels et Karl Marx.
Tout d’abord, Ferdinand Lassalle (1825-1864) fonde, en 1863, l’Association Générale des Travailleurs Allemands (ADAV - Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein). Ce parti rompt avec les thèses de Marx et Engels, en défendant l’idée d’une libération de la classe ouvrière par le suffrage universel et la conquête pacifique du pouvoir.= stratégie REFORMISTE

Plus tardivement, August Bebel et Wilhelm Liebknecht rejettent les idées de Lassalle et souhaitent appliquer le programme marxiste : conquête du pouvoir par la force et mutation révolutionnaire de la société. En 1869, ils fondent le Parti Social-Démocrate des Travailleurs SDAP -SozialdemokratischeArbeiterpartei). = stratégie REVOLUTIONNAIRE

La division politique du mouvement ouvrier affaiblit son efficacité. Aussi, sous l’influence de Liebknecht, les deux partis fusionnent, en 1875, lors du congrès de Gotha pour former le Parti Socialiste des Travailleurs (SAP –SozialistischeArbeiterpartei). Son programme constitue une synthèse difficile des doctrines de l’ADAV et du SDAP : il prône la révolution mais renonce à l’expropriation des moyens de production du capital pour transformer la société et accepte de participer à la vie politique, en demandant des réformes sociales. Ce compromis permet un rapide succès auprès des travailleurs malgré les critiques sévères venant des marxistes. Mais dès le début, le SAP est donc double.
En 1890, (fin des lois antisocialistes  et  disparition de Bismarck)  le SAP se réforme et prend le nom de Parti Social-Démocrate (SPD -SozialdemokratischeParteiDeutschlands).
Une nouvelle fois, c’est une synthèse entre le marxisme et le réformisme qui finit par être adoptée et guide l’action du SPD. La lutte des classes est mise de côté au profit de l’action démocratique qui doit permettre l’amélioration du quotidien des prolétaires grâce à des réformes, votées par une bourgeoisie soucieuse du peuple. La préparation de la révolution n’est pas abandonnée mais passe au second plan.
Cette stratégie permet une progression des socialistes aux élections : en1871 le SAP obtient 100 000 voix, en 1890 le SPD atteint 1, 5 millions puis en 1912 4,2millions, faisant du SPD le premier parti d’Allemagne. Ces progrès sont aussi dus à un élargissement de sa base aux intellectuels et aux salariés.

Dans le domaine du travail, les deux courants politiques tentent d’organiser des syndicats destinés à améliorer la vie des travailleurs. Par exemple, en 1868, l’ADAV fonde la Ligue des Syndicats Allemands (ADG - Allgemeiner Deutscher Gewerkschaftsbund). Après 1875, des syndicats « libres », liés au SAP et dirigés par des membres du SAP, se développent par branche d’activités, en particulier dans la métallurgie, l’imprimerie et les mines. Là encore, l’idéologie des syndicats est révolutionnaire mais la pratique est réformiste: ces syndicats préfèrent la négociation avec le patronat et ne recourent à la grève qu’en dernier recours.
D’autres syndicats non socialistes sont fondés comme des syndicats chrétiens ou des syndicats libéraux. Mais, ces syndicats sont moins puissants que les syndicats socialistes
Sous l’influence du SPD, les syndicats se reconstruisent aussi avec la création, en 1892, de la Confédération Allemande des Syndicats (GGD - GeneralkommissionderGewerkschaftenDeutschlands) rassemblant tous les syndicats socialistes. Elle dispose de 278000 adhérents en 1892 et atteint 2,5 millions en 1913. La majorité des syndiqués appartiennent au SPD. Celui-ci soutient les grèves qui permettent d’obtenir d’importantes améliorations des conditions de travail :
ð  premières conventions collectives en 1902 ç-à-d accords négociés entre syndicat et patronat pour améliorer les conditions de travail,
ð  doublement du revenu des salariés entre 1899 et 1913,

2- Réaction du pouvoir ?
Le chancelier Bismarck (1815-1898) qui gouverne l’empire allemand pour Guillaume Ier , puis son petit-fils Guillaume II, considère les socialistes comme des ennemis pour l’empire en raison de leur nombre croissant, de leur organisation mais aussi en raison de leur opposition à la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Profitant de deux tentatives d’assassinat sur l’empereur, dont une par un ex-socialiste, le 21 octobre 1878, Bismarck met en place des lois « antisocialistes » pour « mener une guerre d'anéantissement au moyen de la loi, qui toucherait les associations, les rassemblements, la presse socialistes ainsi que la liberté de circulation de leurs membres ».
ð  le SAP est interdit et nombre de ses dirigeants sont contraints à l’exil.
ð  1 300 publications sont interdites,
ð  1 500 personnes condamnées.
Pour éviter d’éventuels conflits sociaux et pour juguler la crise boursière de 1873, Bismarck complète ces lois par la mise en place de réformes sociales afin de prouver aux travailleurs que l’Etat peut aussi bien les protéger que les partis et syndicats socialistes.
ð  assurance-maladie en 1883,
ð  assurance contre les accidents du travail en 1884
ð  assurance-vieillesse et une assurance contre l’invalidité en1889.

Pourtant, les socialistes, par l’intermédiaire de candidatures individuelles, réussissent à se faire élire dans les communes et au Reichstag en raison d’un profond enracinement dans la classe ouvrière. Lorsque, en 1890, Bismarck quitte le pouvoir, les lois antisocialistes sont retirées ; les partis et syndicats socialistes peuvent pleinement se développer.

3- un socialisme enraciné dans la classe ouvrière
L’action des partis et syndicats socialiste a donc réussi à enraciner le socialisme dans le monde ouvrier. Ce groupe social est globalement uni et a conscience de ses intérêts. On parle de conscience de classe. S’est constituée une  « contre-société socialiste ».
Quelles actions ?
ð  coopératives de consommation qui permettent à leurs 1,3 millions de membres, en 1911, de s’approvisionner à moindre coût en dehors des circuits commerciaux classiques.
ð  Il existe aussi des associations culturelles (bibliothèques, théâtre, chorale, orchestres) ou sportives, des écoles et des dispensaires tous financés par les cotisations des syndiqués. De nombreux salariés du SPD encadrent ces différentes structures.
ð  Enfin, une presse de masse se développe, en particulier le journal officiel du SPD (Vorwärts).
La réussite du SPD constitue une référence pour les mouvements socialistes étrangers qui cherchent à en copier le fonctionnement.

B/ Les divisions des socialistes
1- Le révisionnisme de Bernstein
L’année suivant le départ de Bismarck et la création du SPD, au congrès d’Erfurt en 1891, leSPD adopte un programme politique à connotation marxiste mais, autour d’Edouard Bernstein, se développe un courant proposant une révision du marxisme. Ses idées  influencent grandement le SPD après 1919.
Révisionnisme :selon Berstein, Marx et Engels se sont trompés sur l’analyse de la situation historique des rapports de force entre les classes sociales. Le capitalisme n’est pas condamné car il a trouvé des moyens pour maintenir sa domination : La crise économique (grande dépression) a été surmontée par de nouveaux moteurs de croissance (innovation) et la hausse des salaires contredit la thèse de la paupérisation de la classe ouvrière. Pour lui, la lutte des classes est dépassée et il faut abandonner l’idée d’une société sans propriété privée. Il faut chercher à conquérir le pouvoir par la voie légale, proposer des réformes pour limiter les inégalités et permettre aux ouvriers d’accéder à la consommation et à la propriété (mode de vie de petit-bourgeois). Pour aboutir à ce but, des alliances avec les partis non socialistes, voire libéraux, sont possibles.
Stratégie SOCIAL-DEMOCRATE
2. Un socialisme divisé par la Première Guerre mondiale
Les débuts de la Première Guerre mondiale avivent les tensions au sein du SPD. Dans un premier temps, le SPD appelle au pacifisme et menace d’une grève générale pour empêcher la guerre (comme Jaurès en France). Mais, par patriotisme, il renonce à la grève générale, demandée par l’Internationale ouvrière, et accepte de rejoindre l’Union sacrée (Burgfrieden) proposée par le kaiser Guillaume II. Le SPD soutient l’effort de guerre en espérant obtenir plus de droits pour les travailleurs après la victoire. S’il reste fidèle à l’Union sacrée, le SPD espère une paix honorable, sans annexion ni indemnités. C'est le sens d'une motion qu’ils réussissent à faire voter en juillet 1917 au Reichstag.

Cependant, une minorité au sein du SPD refuse l’Union sacrée au nom du marxisme internationaliste et pacifiste. Ils sont exclus du SPD, fin 1916, et parfois emprisonnés pour pacifisme. Menés par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, fils du fondateur du SPD, ces dissidents fondent la ligue spartakiste (Spartakusbund), en 1915, puis rejoignent le parti social-démocrate indépendant (USPD - UnabhängigeSozialdemokratischeParteiDeutschlands), fondé le 6 avril 1917, tout en conservant leurs propres orientations politiques.

La situation militaire désastreuse et la misère provoquent une vague insurrectionnelle qui débute, le 29 octobre 1918, par la mutinerie des marins de Kiel qui refusent de combattre la Royal Navy et arborent le drapeau rouge.
R) Ce qui alimentera le mythe revanchard du « coup de poignard dans le dos », diffusé par l’armée dans les années 1920 contre les « rouges ».
Le 8 novembre 1918, le socialiste Eisner proclame la République socialiste de Bavière. Enfin, alors que le kaiser Guillaume II abdique, à Berlin, le SPD proclame la République depuis le Reichstag tandis que l’USPD fait de même mais depuis l’Hôtel-de-Ville, le 9 novembre 1918.les ouvriers et les soldats s'emparent de Berlin : la République est proclamée
Se pose la question du nouveau régime : dictature prolétarienne pour l’USPD ou démocratie parlementaire pour le SPD ?


Ebert (SPD) devient chancelier de la République de Weimar. Pour la première fois de son histoire, l’Allemagne a un régime démocratique. Les élections à l'Assemblée constituante voient la victoire d'une coalition dominée par le SPD. Ebert est élu président de la République en février 1919. Les sociaux-démocrates exigent de leurs partenaires une « politique socialiste ».

Mais de leur côté, les socialistes révolutionnaires ou spartakistes, menés par Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, veulent instaurer une République socialiste qui s'inspire du régime bolchevik en Russie. Face à ces troubles, le gouvernement social-démocrate décide d'agir. À Berlin, Noske, appuyé par l'armée et les corps francs (volontaires), s'attaque aux sparta­kistes durant la « semaine sanglante » (6-13 janvier 1919). 1200 morts. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés. Cette répression provoque une division durable au sein du mouvement ouvrier, car une partie de la classe ouvrière se radicalise alors. Elle s'organise dans le KPD (300 000 adhérents en 1920) en opposition frontale avec le SPD.



3- La République de Weimar, une occasion manquée
Un régime de compromis
La république de Weimar est une démocratie parlementaire. Elle est dominée dans ses premières années par une coalition de trois partis : les catholiques du Zentrum, les libéraux et les sociaux-démocrates du SPD (37,9% des voix aux premières élections de 1919). C'est donc un régime de compromis. Le SPD s’appuie dans son action sur son syndicat, la Confédération Générale Syndicale Allemande (ADGB -Allgemeine Deutsche Gewerkschaftsbund), fondé le 5 juillet 1919, et qui rassemblera jusqu’à8,5 millions d’adhérents en 1932.
Devant les succès du SPD + écrasement des spartakistes, l’USPD éclate entre le SPD et leKPD.
Mais la République de Weimardoit  faire face à une opposition frontale menée à droite par des partis nationalistes et autoritaires, et à gauche par le KPD, adhérent du Komintern. Tous rejettent la Constitution.
ð  Soulèvement communiste de la Ruhr en 1920
ð  Putsch de Munich (arrestation de Hitler) en 1923
De plus, elle doit faire face à un contexte difficile :
§  Hyperinflation de l’immédiate après-guerre
§  Crise de 1923 quand les Français occupent la Ruhr pour forcer l’Allemagne à payer les réparations.
§  Montée brutale du chômage après 1929
R)        Baisse de 20 % du PIB d'avant guerre, qui atteint 200 milliards de dollars en 1919.
Important déficit public de 50 milliards de dollars (25 % du PIB). Dette à 131% du PIB (emprunts de guerre) + 10 milliards de dollars sont affectés au remboursement des réparations.
ð  Lente érosion des partis au pouvoir durant toutes les années 1920.
Une république sociale
loi des 8 heures de travail par jour (mais elle est mal appliquée)
+ la mise en place généralisée de conventions collectives (reconnaissance du syndicat comme représentant officiel des salariés ; ce sont les accords Stinnes-Legien du 15 novembre 1918)
R) une des bases du modèle du capitalisme rhénan

+ augmentation du paiement des heures supplémentaires en 1926
+ En juin 1927, alors que l'Allemagne compte 1 million de chômeurs, le régime crée une assurance chômage.

+ De nombreux logements sociaux sont par ailleurs construits pour les ouvriers. (cf video)

Weimar consacre environ 30 milliards $ par an à sa politique sociale au début des années 1920, puis la somme augmente régulièrement jusqu’à plus de 80 milliards en 1928 : redressement des comptes et du PIB du pays, mais maintien de nombreux chômeurs.

C/ L'effacement temporaire
1- l'antagonisme KPD-SPD permet l'arrivée de Hitler au pouvoir
Le KPD adopte le modèle communiste soviétique, défini par le Komintern ou Troisième  Internationale. Il se structure en s’appuyant sur la classe ouvrière par l’intermédiaire de cellules d’usine, d’associations culturelles et sportives, de troupes de théâtre prolétarien et même d’organisations paramilitaires (front rouge des combattants).
Ainsi, le KPD rassemble, en 1920, 300 000 adhérents qui peuvent être rapidement mobilisés pour mener une révolution. Le parti communiste organise aussi le Syndicat Révolutionnaire d’Opposition
(RGO – RevolutionäreGewerkschafts-Opposition). A partir de 1928, le Komintern fixe contre priorité au KPD la lutte contre le SPD, considéré comme un « parti bourgeois » et comme un « parti social fasciste ».
La crise des années 30 touche fortement l’Allemagne dont la production industrielle baisse de 19% et où le chômage touche 6 millions de travailleurs. Le SPD se trouve dans l’impossibilité d’honorer la nouvelle assurance-chômage créée en 1927. Les ouvriers sont particulièrement touchés par la dépression. Le SPD et ses alliés peinent à trouver des solutions à la crise économique et sociale : le blocage des salaires et des prix conduit à une explosion de l’inflation qui aggrave les conséquences de la crise. Les partis extrémistes, hostiles à la République, progressent tandis que les partis au pouvoir reculent. C’est particulièrement le parti nazi (NSDAP) qui bénéficie le plus de la crise (en 1930, 28 % de membres ouvriers adhérant normalement au SPD ou au KPD). Lors des élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag avec 33% des voix contre 20,4% pour le SPD et
16,8% pour le KPD.
Les socialistes et communistes sont majoritaires mais leur division va permettre auxnazis de prendre le pouvoir. Malgré des combats de rue entre militants nazis et communistes , le KPD refuse de s’allier au SPD pour stopper la menace du parti d’Hitler car les communistes restent hostiles à la démocratie parlementaire et pensent que la violence nazie permettra la prise de pouvoir du prolétariat. La crise économique est pour eux le signe que le capitalisme est sur le point d’imploser et doit laisser la place selon leurs prévisions à une société communiste.


2- Le mouvement ouvrier confronté au nazisme
Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier avec la ferme volonté d’éliminer les partis socialistes, accusés de s’opposer à l’unité du peuple. L’incendie du Reichstag, dans la nuit du 27 au 28 février 1933, sert de prétexte à la mise en oeuvre de son programme. Les nazis dénoncent un complot communiste et procèdent à l’interdiction du KPD. De son côté, le SPD, pourtant conciliant dans un premier temps avec le nouveau pouvoir, est à son tour interdit, le 22 juin 1933, pour avoir refusé de voter les pleins pouvoirs à Hitler. Les principaux dirigeants socialistes et communistes sont assassinés, internés dans les premiers camps de concentration (Dachau) ou contraints à l’exil. 50% des dirigeants communistes auraient été assassinés en octobre 1935 selon Alfred Wahl.
Le mouvement ouvrier est intégré dans l’ordre nazi avec la dissolution des syndicats et leur remplacement par une organisation de type corporatiste, le Front Allemand du Travail (Deutsche Arbeitsfront), regroupant patronat et ouvrier. En janvier 1934, la grève est interdite. Les conflits dans les entreprises sont réglés par des militants nazis, élus par les ouvriers sur une liste dressée par le patron.
Les socialistes et communistes tentent de lutter contre le nazisme dans la clandestinité notamment via la diffusion de tracts et journaux, activités extrêmement risquées. (70 % des tracts interceptés en Allemagne par la Gestapo issus de ces deux partis). En Allemagne, la résistance se limite à des actes de résistance limités et les groupes d’opposition sont tous démantelés par la Gestapo, de 1933 à 1936. A l’étranger, le SPD, depuis Londres, et le KPD, depuis Moscou, tentent de maintenir une existence. Cependant, aucun rapprochement n’a lieu entre les deux partis, en dépit du revirement du Komintern en faveur des Fronts Populaires en1934.

Comment le mouvement ouvrier se reconstruit-il après la chute du nazisme en 1945 ?

II/ Les mutations du socialisme (1945-2015)
Allemagne, année 0 = modifications de frontières, flux migratoires (rapatriement, zones d’occupation, appareil productif en partie détruit ou démantelé)
1949, la guerre froide débute en Allemagne avec la division en deux : RFA (sept 49 ) puis RDA (octobre 49 )
Rideau de fer et mur de Berlin  (construit 12/13 aout 1961) => la question allemande est au cœur de la guerre froide
A)   la RDA, une démocratie populaire
En 1949, lors de la création de la RDA, le SED devient le seul parti en RDA afin de construire le « socialisme réel », reprenant l’héritage de la gauche communiste allemande et le modèle soviétique (voir doc 1 p. 110)
Un semblant de démocratie est maintenu (élections au suffrage universel, reconnaissance des libertés fondamentales des individus : conscience, parole, réunion ainsi que des droits sociaux : loisirs, construction, travail) mais la réalité du pouvoir est détenu par le SED qui noyaute l’appareil d’Etat et fournit au régime ses principaux cadres dirigeants (Walter Ulbricht au pouvoir de 1950 à 1971, Erich Honecker de 1971 à 1989, à la fois secrétaire général du SED et président du Conseil d’Etat).
Le parti unique organise un contrôle totalitaire sur la population grâce à des organisations de masse encadrant la société : jeunesse libre allemande (FDJ - Freie Deutsche Jugend), confédération des femmes allemandes, société d'amitié avec l'Union soviétique… Ces organisations offrent au SED le monopole de la scolarisation, de la politique culturelle, de tous les aspects de la vie sociale. (voir dossier manuel pp108-109 sur l’éducation socialiste en RDA)
Les syndicats organisés par branches industrielles sont rassemblés dans la Fédération Libre des Syndicats Allemands (FDGB - Freie Deutsche Gewerkschaftsbund) soumise au SED. La FDGB vise moins à défendre les droits des travailleurs qu’à stimuler la productivité et à éviter les revendications salariales (droit de grève supprimé en 1961). La population est surveillée de près par la STASI, créée en 1950 et forte de 90 000 fonctionnaires et de 170 000 informateurs, qui réprime toute opposition. (PWPT)
Cependant, la domination du SED n’est pas sans provoquer certaines oppositions.
  • Tout d’abord, en juin 1953, l’augmentation des cadences imposée par Moscou sans augmentation de salaire provoque le soulèvement des ouvriers, dans le contexte de la mort de Staline. Les travailleurs réclament la démocratie dans les entreprises, l’organisation d’élections libres et la réunification de l’Allemagne. Avec l’aide des chars soviétiques, le SED écrase ce soulèvement. (PWPT)
  • Par la suite, les Allemands de l’Est « votent avec leurs pieds » en fuyant vers l’Europe de l’Ouest (3 millions entre 1947 et 1961), ce à quoi le SED répond en édifiant le mur de Berlin en 1961.

Les résultats économiques médiocres à partir des années 70 et le développement des inégalités entre la majorité de la population et les cadres du parti renforcent la contestation du régime. Cette dernière s’accentue avec les réformes entreprises par Gorbatchev en URSS à parti de 1986 car le SED s’oppose à toute évolution qui risquerait de déstabiliser le régime. A l’automne 1989, des manifestations conduisent à la chute du régime, symbolisée par la destruction du mur de Berlin le 9 novembre

L’idéal communiste est mort, condamné par les échecs de l’histoire. Le SED disparaît dans l’Allemagne réunifiée depuis 1990 : il se transforme en PDS et ne compte que XXXXXX


B)   EN RFA, l’apogée de la social-démocratie
Le SPD et le KPD renaissent dès 1946 mais, dans le contexte de la guerre froide, ces deux partis peinent à retrouver leur importance d’avant le nazisme. Le KPD n’obtient ainsi que 2,5% des voix en 1953 et se voit même interdire en 1956 car il est considéré comme anti-démocratique. Malgré sa ré-autorisation en 1968, il reste peu influent car trop lié à la RDA. De son côté, le SPD connaît des échecs répétés lors des élections qui font reculer le nombre de ses adhérents : 875 000 en 1947, 185 000 en 1955. Ce  sont les chrétiens-démocrates de la CDU qui assure le pouvoir.
L’arrivée de nouvelles générations à la tête du SPD permettent une remise en cause de l’idéologie du parti. Au congrès de Bad Godesberg, en 1959 (manuel pp 120-121), le SPD renonce au marxisme considérant que la révolution n’est plus adaptée aux réalités de la société moderne. A l’inverse, il intègre les valeurs du libéralisme : économie de marché, capitalisme, propriété privée… L’Etat doit défendre les libertés démocratiques, garantir plus de justice sociale afin d’améliorer le sort des travailleurs, selon la doctrine : « le marché autant que possible, l'intervention publique autant que nécessaire. » => Ce nouveau programme a pour objectif la mise en place d’une économie sociale de marché, reposant sur la cogestion des entreprises entre les travailleurs et les patrons. Sur le plan international, le SPD accepte l’adhésion de la RFA au bloc occidentale et à l’OTAN.
en 1949, est fondée la Confédération Allemande des Syndicats (DGB – Deutscher Gewerkschaftsbund), proche du SPD même si elle se déclare politiquement neutre. Cette confédération rassemble des syndicats organisés par branches d’activités. Ce mouvement syndical est particulièrement attaché au dialogue social et ne recourt à la grève que de façon exceptionnelle. Cette attitude lui permet d’obtenir la cogestion des entreprises à partir de 1952 (droit de regard sur les décisions des entreprises concernant les salariés, représentants des salariés à parité avec les représentants des actionnaires au sein des conseils de surveillance des sociétés minière et sidérurgique, tiers des sièges au sein des conseils de surveillance des sociétés par actions réservé aux salariés) ce qui constitue la base de l'économie sociale de marché mis en place en RFA et contribue largement au miracle économique allemand. La cogestion permet obtenir l'amélioration des conditions de travail au prix de l’abandon de l’idée de la lutte syndicale (1966, abandon de toute référence à la lutte des classes). La DGB bénéficie d’une large audience auprès des travailleurs (6,7 millions d'adhérents soit un tiers des salariés en 1970) en raison d’une offre de services importantes (coopératives de consommation, compagnies d'assurances, banques…) et d’une réelle richesse lui permettant de menacer le patronat de grèves longues.
Mais, la domination de la DGB n’est pas totale. En 1955, les syndicalistes chrétiens quittent la DGB mais conservent l’orientation réformiste. Puis, dans les années 80, la syndicalisation recule en raison de difficultés de recrutement auprès des jeunes et des femmes ainsi que du développement de la mondialisation qui affaiblit le pouvoir des syndicats et donc leur crédibilité. Malgré tout, le taux de syndicalisation en Allemagne reste très supérieur à celui du reste de l’Europe occidentale.
La réorientation politique permet au SPD d’élargir sa base politique et donc de progresser aux élections. En 1966, une coalition entre la CDU et le SPD remporte les élections. Willy Brandt devient ministre des affaires étrangères, le SPD gagne alors en légitimité et est désormais perçu comme un potentiel parti de gouvernement. C’est en 1969 que Willy Brandt finit par devenir chancelier jusqu’en 1974. Ensuite, c’est Helmut Schmidt, toujours membre du SPD, qui exerce cette fonction jusqu’en 1982. Au cours de cette période, le SPD conduit des réformes importantes : extension de la cogestion aux entreprises plus de 1 000 salariés, amélioration de la protection sociale, libéralisation du droit (divorce simplifié, dépénalisation de l’homosexualité, libéralisation de l’avortement)… Cette période est perçue comme l’apogée du modèle social-démocrate. Sur le plan international, Willy Brandt mène une politique de rapprochement avec la RDA, l’Ostpolitik. (PWPT)
Mais, la crise des années 70 prive le SPD des moyens financiers pour poursuivre les réformes sociales et le chancelier Schmidt s’efforce de préserver au mieux les acquis sociaux. C’est aussi une période de remise en cause pour le SPD : ses sympathisants ont atteint un bon niveau de vie et sont donc moins motivés par les idées de partage socialistes, la situation économique conduit à un réalisme économique de la part du SPD qui déçoit ses électeurs. L’évolution du SPD vers le libéralisme provoque le développement d’une Opposition non-parlementaire   bien implantée chez les étudiants. Certains de ses membres basculent vers le terrorisme d’extrême-gauche (RAF-Rote Armee Fraktion/Fraction Armée Rouge) et multiplient les actions violentes contre les symboles du capitalisme. ( assassinat du président de la Deutsche Bank) Le SPD réprime durement ce terrorisme mais consacre ainsi la rupture avec une partie de la jeunesse et avec l’extrême-gauche. Le SPD perd alors le pouvoir en 1982 au profit des libéraux et des chrétiens-démocrates.

C)   Qu’en est-il du socialisme dans l’Allemagne actuelle ?
Après la chute du communisme en RDA, des élections libres sont organisées à l’Est, le 18 mars 1990, et consacrent la victoire d’une coalition de trois partis, comprenant les Chrétiens démocrates qui obtiennent 48%, le SPD qui n’obtient que 21,8% des voix et le Parti du Socialisme Démocratique (PDS - Partei des Demokratischen Sozialismus) qui remplace le SED que 16,3%.
De 1990 à 1998, le SPD se trouve dans l’opposition. Pour reconquérir le pouvoir, le SPD modifie son discours social-démocrate en acceptant la privatisation de l’économie et en développant de nouveaux thèmes autour du droit des femmes ou de l’environnement. C’est d’ailleurs à la tête d’une coalition avec les Ecologistes que le SPD retrouve le pouvoir, en 1998.
Le gouvernement SPD de Gerhardt Schröder vote des lois écologiques et sociales mais doit faire face à la nécessité de lutter contre le chômage et contre les effets négatifs de la mondialisation. Il décide alors, en 2005, de renforcer la compétitivité de l’économie allemande au dépend de son modèle social. Ce programme de réformes libérales, connu sous le nom d’Agenda 2010 ou lois Hartz, du nom de Peter Harz président de la commission des réformes, libéralise les conditions de travail et réduit les dépenses sociales (réforme des retraites, remise en cause de l’État providence notamment pour l’assurance maladie…).
Video DATAGUEULE : modèle alld ?
Cette politique provoque une forte opposition de la part des syndicats et d’une partie du SPD qui lui reproche de renier la social-démocratie. A l’opposé, la droite salue les mesures prises par le gouvernement Schröder car elles ont renforcé la compétitivité de l’économie allemande. Cela montre à la fois un effacement du clivage droite-gauche mais aussi une crise idéologique au sein de SPD qui se manifeste par une multiplication des partis à la gauche du SPD. En 2005, le PDS, héritier du SED, change de nom et devient le Parti de Gauche (Linkpartei). En 2007, La Gauche (Die Linke), un mouvement antilibéral proche des communistes. Aux élections de 2009, Die Linke obtient 12% des voix contre 23% pour le SPD.

Ccl :
Avec recul de l’industrie, en Europe, l’influence des syndicats et des partis ouvriers a fortement reculé. Sur quelles valeurs et sur quel projet ces mouvements et la gauche en 
général s’appuient-ils aujourd’hui pour conserver un rôle politique et social ?

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