samedi 18 septembre 2021

Le peuple au bas Moyen-Age français : quand il se révolte

 Les sources narratives font rarement état du peuple, sauf à l’occasion de ses révoltes, et toujours avec un point de vue surplombant. Si de rares auteurs sont relativement « neutres » dans leur compte-rendu des faits, la majeure partie des auteurs livrent un jugement de valeur, stéréotypé et négatif, sur les actions de la population laborieuse dès lors qu’elle s’organise et qu’elle revendique.

 Samuel Kline Cohn (Lust for liberty. The politics of social revolts in medieval Europe (1200-1425), Harvard University Press, 2008), à partir des chroniques anglaises, bourguignonnes, françaises et italiennes ainsi que des lettres de rémission et autres documents judiciaires des 13e et 14e siècles a dressé une typologie des mouvements de révoltes, de leurs réussites et de leurs échecs. Il en a trouvé 1112, beaucoup plus urbaines que rurales. D'après lui, les révoltes du petit peuple urbain contre les élites apparaissent dans la documentation en premier lieu dans le royaume de France et en Flandres, dans la première moitié du XIIIe siècle tandis que la première mention d’une révolte  de ce type en Italie remonterait à 1289 dans la ville de Bologne, avec la révolte des foulons. 


Comment rendait-on compte des révoltes populaires ?

Marie-Thérèse de Médeiros (Jacques et chroniqueurs, une étude comparée de récits contemporains relatant la jacquerie de 1358, Paris, 1979) a étudié la grande Jacquerie et elle compare très précisément les récits des différents chroniqueurs sur la révolte paysanne qui a tant effrayé la noblesse française. Elle constate qu’au-delà des nuances et si l’on excepte Jean de Venette, l’accent est mis partout sur la sauvagerie, la brutalité des actes de paysans, leur supposé appétit de destruction. Les paysans brisent, "mus de mauvais esprit", ils détruisent par le feu, n'épargnent rien ni personne. Ils témoignent d'une cruauté inhumaine en violant les femmes devant leurs maris (c'est Froissart qui insiste le plus sur cet aspect) : ce sont des faits "horribles", "deshonnêtes", des "dyableries"... Ils sont "forcenés".


Dans un autre contexte (urbain et non pas rural) et pour une autre époque, voici le témoignage du Religieux de St Denisauteur de la chronique officielle du règne de Charles VI,  sur une révolte antifiscale des Parisiens de 1380, alors que le jeune Charles VI va être couronné roi et que le gouvernement de la France se trouve dans les mains de ses oncles, qui sont eux-mêmes divisés. On y retrouve le même vocabulaire de la violence et du manque de mesure : « Dans tout le royaume de France on désirait ardemment jouir de la liberté et s'affranchir du joug des subsides, et l'on était enflammé et agité d'une fureur semblable. Ainsi à Paris plus de deux cents hommes de la lie du peuple se portèrent vers le Palais, et entraînant avec eux, malgré ses refus et ses efforts, le prévôt des marchands, Jean dit Culdoé, homme d'une modération et d'une probité éprouvées, ils ramenèrent à cet effet devant le duc régent. À son arrivée, le duc étonné lui demanda pourquoi il venait ainsi en désordre et contre l'usage. Le prévôt répondit à genoux, que la nécessité n'avait point de loi, que contraint par la fureur du peuple, il était venu conjurer le régent de faire abolir les impôts que le roi défunt avait fait supporter et avait augmentés sans mesure ; et il montra par beaucoup de preuves que le peuple en était surchargé d'une façon intolérable. À peine eut-il fini de parler, que les assistants poussant des cris terribles déclarèrent qu'ils ne les paieraient plus, et qu'ils mourraient mille fois plutôt que de souffrir un tel déshonneur et dommage. Ces démonstrations effrayèrent le duc : sachant que pour une multitude désordonnée rien n'est plus aisé que de passer tout à coup de la colère aux actes de violence et désirant éviter d'exposer sa majesté à quelque offense dans la confusion d'une mêlée, il les flatta par de douces paroles, (…) Et un peu plus loin, il évoque les « conciliabules insensés et dangereux » dans des « assemblées secrètes », si bien qu’il « ne semblait leur manquer qu'un chef pour se soulever ». Quelques temps plus tard, alors que le roi a été couronné, c’est une homme « grossier et plein d’emportement » (sordidissimus et inconsulti pectoris vir) qui excite « le feu de la colère du peuple par ses clameurs séditieuses ».


Par ailleurs, on peut déduire des textes que les révoltes populaires sont vues comme des événements perturbant l'ordre naturel des choses. Symptomatiquement, quand le religieux de St Denis raconte le soulèvement des maillotins à Paris, peu après la révolte rouennaise, il fait suivre son récit des faits par un chapitre consacré aux « prodiges extraordinaires, avant-coureurs de l’avenir [qui] avaient présagé, à ce que nous croyons, cet horrible attentat ». En effet, « la veille de l’émeute susdite, près de la ville de Saint-Denys, dans une maison qu’on appelle Mereville, une vache avait mis bas un veau monstrueux qui, ayant la forme d’un animal à deux têtes, avait trois yeux et deux langues séparées dans sa gueule fourchue. » D'ailleurs, les révoltés eux-mêmes mettent en scène la subversion de l'ordre social ordinaire : à Rouen, en 1382, « plus de deux cents compagnons des métiers, qui travaillaient aux arts mécaniques, égarés sans doute par l'ivresse, saisirent de force un simple bourgeois riche marchand de draps et surnommé le Gras, à cause de son embonpoint excessif, placèrent insolemment son nom en tête de leurs actes […] en firent aussitôt leur roi. Ils l’élevèrent comme un monarque, sur un trône placé dans un char, et le promenant par les carrefours de la ville, ils parodiaient les acclamations dont on entoure le roi." (RSD, vol 1, p.131)

La bestialité

Au-delà du simple constat de mouvements violents, on trouve aussi un préjugé et un mépris de classe. ce qui n'est pas particulièrement nouveau, ni réservé au seul Moyen Age. De l'Antiquité au 19e siècle, le peuple n'est pas seulement violent, il est dépourvu d'intelligence.
 
 L’italienne Christine de Pisan a été élevée en France et elle écrit pour un public français. Dans le livre qu’elle consacre, sur commande du duc de Bourgogne, au règne de Charles V (Le livre des faits et des bonnes mœurs du sage roi Charles V, J. Blanchard (éd), Pocket, coll. Agora, 2013) et dans lequel elle fait œuvre de réflexion politique, comme dans tous ses livres, voici ce qu’elle dit du peuple : "Le peuple, c'est Végèce qui le dit, est souvent fort utile durant la bataille quand il est emmené et commandé par de bons capitaines ; il y a même des auteurs pour affirmer que le peuple, surtout celui des villages, est mieux apte au combat que les gentilshommes ; la raison en est selon eux qu'ils sont davantage habitués que les nobles au travail physique, à faire des efforts, à mener une vie rude, loin de tous les raffinements, en conséquence de quoi le métier des armes ne leur est pas aussi pénible. Mais à mon avis il y a une motivation supérieure qui réduit à néant cette argumentation, c'est l'intelligence et la réflexion, la noblesse de cœur, le désir de gloire, la peur du déshonneur, qui incite davantage aux exploits guerriers que l'effort et la peine physique ; or ces dernières caractéristiques sont plus fréquentes dans la noblesse que dans le peuple. " (p. 186)

C'est ce défaut d'intelligence qui fait faire aux révoltés des choses insensées. Au contraire des autres catégories sociales, à savoir les élites, y compris issues du peuple, les gens du peuple sont insensibles à la raison. A propos de la révolte des Rouennais en 1382 que l’on a évoquée plus haut, le jugement que porte Michel Pintoin, le religieux de St Denis, est sans appel : « Une scène si ridicule [qui] excita à droit les rires des hommes sensés ». Débutant son récit de la Caboche, au début du livre 34, il oppose les cinquanteniers, « gens sages et modérés », les « plus notables bourgeois », le prévôt des marchands et les échevins d’un côté à la foule et ses chefs de l’autre, et il commente l’échec du discours modéré des premiers aux seconds par ces mots : « Vouloir parler raison aux chefs de la sédition, c’est s’adresser à des sourds ; ils répondirent à ces sages conseils par des clameurs tumultueuses. »

Le moyen français a un mot pour désigner cette absence de comportement rationnel, le fait d'être mû avant tout par ses émotions et ses humeurs, c'est la bestialité. Elle caractérise bien plus souvent le peuple que les élites et elle s'oppose dans les sources à  l’honorabilité des élites et à l’esprit chevaleresque revendiqué pour la noblesse.

Enfin, même si c'est un cas rare et extrême, la comparaison des gens du peuple à des animaux peut être faite explicitement chez certains nobles ou à des moments de danger et de crainte de la part de la noblesse comme pour la grande Jacquerie. Michel Pintoin, le religieux de St Denis, écrit à propos de Huguet de Guisay, un des brûlés du bal des ardents du 28 janvier 1393 : « Huguet de Guisay était un homme perdu de vices et passait pour un misérable aux yeux de tous les honnêtes gens ; sa perversité était telle que, dans sa haine pour les gens du petit peuple qu’il appelait des chiens, ils les forçaient souvent à imiter toutes sortes d’aboiements. Souvent aussi pendant son dîner, il les obligeait à soutenir sa table et si l’un d’eux avait le malheur de lui déplaire en quelque chose, il le faisait coucher à terre, montait sur son dos et le frappait de l’éperon jusqu’au sang, en disant qu’avec des gens de cette espèce il fallait employer, non pas des coups de poing, mais le fouet comme avec les bêtes brutes. » (Chronique du religieux de St Denis  dans l’édition et la traduction de L. Bellaguet, Vol 2, p.69)

 D'ailleurs, dans certains récits de la répression de la grande Jacquerie, le vocabulaire de la chasse est convoqué. Les nobles "pendent aux premiers arbres qu'ils trouvoient" ; ils les "tuoient comme des pourceaulx" ou "ainsi que bêtes". On retrouve aussi ce type de formulation, quoique moins explicites, dans le récit que fait Olivier de la Marche, chroniqueur bourguignon, de la répression de la révolte des Gantois.

 

Terminons en précisant, s'il en était besoin, que la peur générée par les révoltes populaires est générale et bien évidemment non limitée au royaume de France. L'exemple du tumulte des Ciompi, en 1378, à Florence en témoigne également. Pour la première fois depuis le XIIIe siècle, une Seigneurie dominée par la plèbe contrôlait la cité. Ceci a été rendue possible par la violence du mouvement et par l'alliance, bien éphémère, des Arts mineurs avec les travailleurs pauvres de la laine. Elise Leclerc dans sa thèse, Affaires de famille et affaires de la cité, la transmission d'une pensée politique dans les livres de famille florentins, fait la remarque que cet épisode est dominant dans ses sources : c'est le moment de l'histoire de Florence le plus cité et narré par les Florentins eux-mêmes. Or, comme l'écrit Gene Brucker ("The Ciompi revolution" dans Florentine Studies, Politics ans Society in Renaissance Florence, ed. Nicolaï Rubinstein, 1968) :

"[...] au XVe siècle, les Florentins continuèrent de décrire la révolution en termes apocalyptiques et comme une expérience déchirante qui ne devrait jamais sombrer dans l'oubli. La légende de la Terreur Ciompi se mit ainsi en place, et la nature diabolique et dépravée de ces travailleurs fut inculquée à des générations entières de citoyens."

 Je tire un exemple de ce type de jugement sur le peuple de la communication de Alessandro Stella dans Le petit peuple dans l'Occident médiéval (une publication de l'EHESS coordonnée par Pierre Boglioni et Robert Delort) et dont le titre est « Ciompi... gens de la plus basse condition... crasseux et dépenaillés » : désigner, inférioriser, exclure.
« Oh mon Dieu, quels gens eurent à réformer une si noble ville et son gouvernement ! Certainement, plus de la moitié de ceux qui avaient droit de vote et jugeaient les bons et aimés citoyens, c’étaient des maquereaux, des filous, des voleurs, des batteurs de laine, des semeurs de mal, et gent dissolue et de toute sorte de méchante condition, et très peu de bons citoyens, et presque pas d’artisans connus ; il n’y avait là que des déracinés ne sachant pas eux-mêmes d’où ils venaient, ni de quelle contrée. [...] Et l’on vit ensuite clairement à leurs procès qu’il n’y en avait aucun de famille connue, ni aucun citoyen de bonne souche, et bien peu de bons artisans, seulement des gens vils et inutiles. Ils ne voulaient entendre aucun honnête homme, et encore moins voir au Palais aucun citoyen honorable, vêtu de bons habits, mais seulement des gens comme eux »

L'auteur appartient à la famille Acciaiuoli, puissante famille de citoyens-banquiers florentins, qui a donné au XIVe siècle de nombreux dirigeants à la cité du lys et dont une branche a été annoblie par le service des Angevins de Naples.

jeudi 8 juillet 2021

EMC : analyse du programme du lycée (Attention ancien programme)

L'analyse du programme et de sa faisabilité à raison d'une demi-heure en quinzaine et en classe entière !!

L’EMC au lycée : principes généraux

Objectifs

  •          aide les élèves à devenir des citoyens responsables et libres, conscients de leurs droits mais aussi de leurs devoirs.

L’enseignement moral et civique permet aux élèves de comprendre, à l’aune des valeurs et des principes étudiés, les situations rencontrées : dans la classe et hors de la classe, à l’internat, dans les instances de la vie lycéenne. Il offre ainsi un temps d’apprentissage et de réflexion sur ce qui fonde la relation à l’autre dans une société démocratique, à travers l’engagement et les choix que tout citoyen doit accomplir

  •          Il contribue à forger leur sens critique et à adopter un comportement éthique. Il prépare à l’exercice de la citoyenneté et sensibilise à la responsabilité individuelle et collective.
  •           Cet enseignement contribue à transmettre les valeurs de la République à tous les élèves.


Contenus

Tout au long de la scolarité,

  •         l’éducation à la Défense et à la sécurité nationales.
  •          L’éducation aux médias et à l’information,
  •          l’enseignement laïque des faits religieux entrent également dans son périmètre.

Le programme associe à chacun des trois niveaux du lycée une thématique principale : la classe de seconde étudie la liberté, la classe de première la société, la classe terminale la démocratie. Ces trois thématiques s’éclairent et se répondent.

 

Comment ?

Chacune de ces trois thématiques comprend deux axes. Le professeur construit chacun des axes en mobilisant au moins deux domaines parmi ceux proposés.

Les valeurs, les principes et les notions étudiées dans le cadre de l’enseignement moral et civique se doivent d’être incarnés. Le professeur s’attachera à mentionner quelques figures de femmes et d’hommes engagés, et à faire le lien entre son propos et des événements, des lieux ou des enjeux contemporains.

Réflexion sur les sources utilisées (textes écrits, cartes, images, œuvres picturales, mises en scène théâtrales et chorégraphiques, productions cinématographiques, musiques et chansons, etc.), sur leur constitution comme document, sur leurs usages culturels, médiatiques et sociaux

  •       études de doc
  •      exposé/ campagne d’affichage/exposition …
  •      discussions argumentées ou débats réglés
  •     le professeur peut développer un « projet de l’année ». Celui-ci s’effectue en classe mais peut devenir un projet qui se concrétise également en dehors de la classe, en offrant aux élèves des possibilités d’expérimenter diverses formes d’engagement.

Sa formalisation et les modalités de restitution proposées aux élèves sont à l’appréciation du professeur. La démarche de l’enquête, la recherche et le commentaire de documents pour l’étude ou comme préalable à la rencontre d’acteurs associatifs, d’élus, ou de toutes personnalités extérieures sont à favoriser

 

                                                            2NDE

Axe 1 : Des libertés pour la liberté :Quels sont les principes et les conditions de la liberté ?

- Les libertés de l’individu : libertés individuelles, liberté de conscience, liberté d’expression, droit de propriété.

 - Les libertés collectives : le développement de la démocratie moderne ; l’extension du suffrage ; la naissance des droits sociaux ; l’égalité femmes/hommes.

- Les conditions de la liberté : les conditions politiques : élections et représentation ; la séparation des pouvoirs ; les conditions juridiques : le Droit ; la primauté de la constitution ; la protection internationale des droits de l’Homme.

- L’espace d’exercice des libertés : d’une « République indivisible » centralisée à une organisation décentralisée ; la démocratie locale ; la Nation et l’Europe (Europe, refait en 1ere HGGSP et Term programme Hist)

- La protection des libertés : le rôle du droit et de la loi ; la limitation réciproque des libertés ; la défense et la sécurité ; l’égalité des citoyens devant la loi ; la liberté de conscience et la laïcité.


Remarques : Cadre mieux avec le programme de 1ere : révolution française / révolutions libérales et nationales en Europe / la question sociale en Fra et la naissance des mouvements pour les droits des femmes / La querelle religieuse et la loi de 1905

Objets d’enseignement possibles (en gras, ceux que l’on étudie de toutes façons dans le cadre du programme d’HG): - Un corpus de lois : les grandes lois de liberté de la IIIe République, le programme du Conseil national de la Résistance et le préambule de la Constitution de 1946 ; les grandes lois sociales de la IVe République, les lois favorisant l’émancipation féminine et l’égalité femmes/hommes, en contextualisant l’élaboration des lois choisies et en abordant les débats provoqués. - Constitutions et déclarations des droits. Les déclarations des droits de l’Homme (la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen ; la déclaration universelle des droits de l’Homme). - L’engagement des femmes et des hommes pour les libertés par des figures remarquables notamment celles placées au Panthéon par la République. - Les institutions françaises et européennes qui garantissent les libertés (le Conseil d’État, la Cour européenne des droits de l’Homme). - La liberté de l’information : dans les régimes politiques ; dans un environnement numérique ; dans le domaine médical ; dans le domaine scientifique.

 

Axe 2 : Garantir les libertés, étendre les libertés : Comment évoluent la conception et l’exercice des libertés ?

- La pluralité des croyances et des expressions du religieux : laïcité et liberté de conscience. => point d’ancrage dans programme HGGSP 1ere

- La reconnaissance des différences, la lutte contre les discriminations et la promotion du respect d’autrui : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie ; lutte contre le sexisme, l’homophobie, la transphobie ; lutte contre les discriminations faites aux personnes porteuses d’un handicap.

 - L’évolution de l’encadrement juridique de la liberté d’expression dans un environnement numérique et médiatique.=> point d’ancrage dans programme HGGSP 1ere

 - La sécurité et la défense dans un État de droit : définition et missions. Redondant avec axe 1 programme de Term

- Les libertés économiques et les droits sociaux : accès aux droits et protections sociales.=> point d’ancrage dans programme 2nde (inégalités sociale et accès au droit par ex la précarité énergétique, inégalités territoriales et accès aux droits , la notion de développement et les modalités de développement diverses qui ouvrent de nouveaux droits ou précarisent au contraire les plus fragiles ex les femmes, les ruraux…)

 - Évolution du droit à la protection : à l’intérieur d’un État, dans les domaines médicaux, sanitaires, éducatifs, etc., dans un contexte migratoire (droit d’asile, droit des réfugiés, politiques de l’immigration).=> point d’entrée programme de géographie 2nde, chapitres sur les migrations

 - Les évolutions du Droit : évolutions constitutionnelles en France. (fait en Hist entre programme de 1ere et programme de Term)  extension du droit international.=> point d’entrée par programme de HGGSP Term Histoire/mémoires/justice

 

1ERE

Axe 1 : Fondements et fragilités du lien social : Comment les fondements du lien social se trouvent aujourd’hui fragilisés ?

                                                                                                                                          ah bon ?

- Les fragilités liées aux transformations sociales : cadre de vie (métropolisation, assignation résidentielle, phénomène des quartiers), cellule familiale, institutions de socialisation (École, État, religion, organisations syndicales). => point d’entrée programme de géographie 1ere sur la métropolisation

- Les fragilités liées aux mutations économiques : régions en crise, chômage, transformation du monde du travail, inégalités et expression du sentiment de déclassement. => point d’entrée possible programme de géo 1ere en le prolongeant à la suite des chapitres sur les espaces productifs  + espaces ruraux, fragmentation et multifonctionnalité

- La montée du repli sur soi et le resserrement du lien communautaire physique ou virtuel. - L’expression de la défiance vis-à-vis de la représentation politique et sociale, et vis-à-vis des institutions. => point d’ancrage avec le programme HGGSP 1ere

 - La défiance vis-à-vis de l’information et de la science (de la critique des journalistes et des experts à la diffusion de fausses nouvelles et à la construction de prétendues « vérités » alternatives). => point d’entrée programme de HGGSP 1ere

 - Les nouvelles formes d’expression de la violence et de la délinquance (incivilités, cyber-harcèlement, agressions physiques, phénomènes de bandes, etc.).                                                          agressions physiques et phénomènes de bandes, ça n’a rien de nouveau ! Attention à l’aspect idéologique de ce point du programme

 

Objets d’enseignement possibles : - Les réseaux sociaux et la fabrique de l’information : biais de confirmation, bulles de filtre ; surinformation et tri ; fiabilité et validation. - Les phénomènes et mécanismes de contre-vérités : le complotisme et le révisionnisme, les « fake news ». - Les communautés virtuelles et la communauté réelle : individualisme, image de soi, confiance, mécanisme de la mise à l’écart et du harcèlement. - Les mécanismes d’enfermement et de mise en danger : pratiques solitaires de consommation et isolement (jeux vidéo, etc.). - À partir de l’exemple d’une ville, d’un quartier, d’un groupe social, étudier les mécanismes d’exclusion et d’inégalités : ressenti, réalité et expression (violences urbaines, phénomènes de bandes, quartiers fermés, entre-soi) - Politique d’aménagement du territoire : services publics et accessibilités ; hyperruralité ; politique de la ville. - Les politiques sociales et les systèmes de prise en charge : remise en cause des solidarités ou adaptation de la prise en charge. Domaines d’étude possibles : politique familiale, de santé, de réduction du chômage, générationnelle.

 

Axe 2 : Les recompositions du lien social : Comment les modalités de recomposition du lien social tendent-elles à définir un nouveau modèle de société ?

 - La promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes : orientation, formation, travail, emploi, salaire, représentation, reconnaissance. => redondant avec thème « libertés collectives/égalité Homme-Femme

- Les nouvelles formes de solidarités et d’engagements : internet et les réseaux sociaux ; le mécanisme du participatif ; de l’association au collectif.

- Les nouvelles formes économiques : l’économie participative ; l’économie solidaire ; l’économie collaborative ; l’économie circulaire, pour de nouveaux emplois et de nouvelles solidarités.

 - La question de l’extension des droits et de la responsabilité individuelle et collective : questions environnementales ; politique de santé ; principe de précaution. => point d’entrée possible programme HGGSP Term pour les aspects environnementaux

- Les politiques publiques pour plus d’égalité et de citoyenneté : l’inclusion des personnes porteuses de handicap à l’École, au travail et dans la société ; les politiques d’aides et d’insertion professionnelle, les politiques sociales.

- La recherche de nouveaux liens sociaux : clubs, associations, réseaux sociaux, communautés, universités populaires, réseaux d’entraide et bénévolat. - De nouvelles causes fédératrices : défense de l’environnement, protection de la biodiversité, réflexion nouvelle sur la cause animale.

 

Tales

Axe 1 : Fondements et expériences de la démocratie : quels sont les principes et les conditions de la démocratie ?

 - Les origines historiques de la démocratie : modèles antiques (démocratie et res publica) ; république et monarchie parlementaire. = programme Hist 2nde et programme 1ere HGGSP

 - La souveraineté du peuple : droit de suffrage ; séparation des pouvoirs ; protection des libertés ; État de droit. = programme 1ere Hist révolution française

- La démocratie et les élections : la participation, l’abstention et le vote blanc ; les campagnes électorales et l’information des citoyens ; les partis politiques => point d’entrée possible programme d’Hist Term la France 4e et 5e Rép (chap 6) et chap 11 la République française de nos jours

. - La laïcité : la réduction du pouvoir de la religion sur l’État et la société ; l’autonomie du citoyen et la coexistence des libertés ; la protection de la liberté de croire ou de ne pas croire. = programme 1ere HGGSP + chap 11 du programme Hist Term

- La transformation des régimes politiques : les transitions démocratiques ; les basculements autoritaires et totalitaires ; les mises en question de la démocratie libérale. = programme 1ere HGGSP / point d’entrée possible programme de Hist term les régimes totalitaires

- La protection des démocraties : sécurité et défense nationales ; lutte contre le terrorisme ; état d’urgence et législation d’exception ; cybersécurité. => point d’entrée possible programme d’Hist de Term thème 4 : le monde, la France depuis les années 1990

 - La construction européenne et la démocratie : principes et institutions politiques et judiciaires ; l’Europe comme espace de production du droit ; citoyenneté européenne. = programme de HGGSP 1ere + chap 10 du programme Hist sur la construction européenne

 

Axe 2 : Repenser et faire vivre la démocratie : comment construire l’avenir de la démocratie dans un monde d’incertitudes ?

- Les conditions du débat démocratique : médias, réseaux sociaux, information, éducation, éthique de vérité. = programme HGGSP 1ere

- Démocratie, exemplarité et transparence : les politiques de lutte contre la corruption ; les mesures concernant l’exigence de transparence financière des acteurs politiques et le financement des campagnes électorales ; les mesures visant la moralisation de la vie publique.

- Le citoyen et la politique sociale : le droit du travail, la représentation des salariés, le dialogue social.

- Les formes et les domaines de l’engagement : politique, associatif et syndical ; social, écologique, humanitaire, culturel…

- Les nouvelles aspirations démocratiques : démocraties délibérative et participative ; représentation et / ou démocratie directe ; les nouvelles formes de mouvements sociaux. = programme HGGSP 1ere

- Conscience démocratique et relations internationales : la défense des droits de l’Homme ; le développement du droit pénal international (le droit applicable aux génocides, aux crimes de masse et aux violences extrêmes).= Programme HGGSP Term

 

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Bilan :

1.       Enormément de thèmes sont déjà traités par les cours d’HG, avec des compléments pour les quelques élèves qui prennent HGGSP.

2.       Un programme mal fichu et mal articulé à ce qu’on fait par ailleurs (cf les libertés en seconde et pas en 1ere, les redondances)

3.       Certains thèmes/points ne peuvent pas être traités par les cours du tronc commun. C’est donc autour de ceux-là, compte -tenu du peu d'heures qu'on accorde à l'EMC, qu’il faut penser des actions spécifiques, sous la forme de débats, rencontres/conférences, « projet de l’année », sorties… Je les ai encadrés ci-dessus.

4.       Il convient donc de regrouper une partie des heures (considérant que l’autre partie de ces heures est prises par les points EMC faits dans le cadre des programmes = approfondissements à partir des cours d’HG) sur une à deux périodes dans l’année pour nous permettre de bien traiter les thématiques du programme d’EMC qui ne sont pas vues par ailleurs.

 

Propositions

1.       Se centrer surtout sur les thèmes/axes où il y a peu de fluo ci-dessus à savoir SOLIDARITE-ENGAGEMENT-LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS (2nde ?) LE LIEN SOCIAL (1ere ?) et REPENSER ET FAIRE VIVRE LA DEMOCRATIE (Term ?)

2.       2x6H en 2nde / 2x6H en 1ere / 2x6H en Term => 6H étant à peu près 2 semaines de cours. On consacrerait donc 4 semaines tous les ans à des projets ouvertement siglés EMC.

3.       Reste à réfléchir collectivement sur la forme à donner à ces moments. Pour donner plus de visibilité à l’EMC, il faudrait se coordonner et se caler sur des moments à peu près fixes dans l’année

4.       Reste la question de la notation…à réfléchir

 



Mes dernières fiches méthode en vrac

 Entrée de Seconde : Objectifs et compétences de l'HG au lycée


1ere et Terminales tronc commun (EDIT. = v1 car cette fiche a évolué avec l'usage)






Spécifique à la Géographie : sur l'étude de cas



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