vendredi 23 août 2019

Deux exercices d'analyse de texte sur Athènes


METHODO : L’ANALYSE DE TEXTE HISTORIQUE


FAIRE UNE INTRODUCTION

 Ce texte, écrit par l’historien grec Thucydide, au Ve siècle avant J.-C. concerne la domination de la cité d’Athènes sur ses alliées de la Ligue de Délos.
Les Athéniens reçurent ainsi l’hégémonie du plein gré des alliés […] : ils fixèrent quelles villes devaient leur fournir contre le Barbare de l’argent ou bien des navires – le principe officiel étant de ravager le pays du Roi en représailles pour les torts subis. […] le tribut qui fut fixé à l’origine se montait à quatre cent soixante talents ; on le déposait à Délos, et les réunions se faisaient dans le sanctuaire. Cependant, les Athéniens, dont l’hégémonie, au début, s’exerçait sur des alliés autonomes, et invités à délibérer dans des réunions communes, devaient [s’opposer] non seulement au Barbare, mais à leurs propres alliés, lorsque ceux-ci se montraient rebelles, et aux éléments péloponnésiens mêlés dans chaque affaire. […] : les Athéniens montraient des exigences strictes. […]. Aussi bien, d’une façon générale, l’autorité des Athéniens ne s’exerçait-elle plus comme avant, avec l’agrément de tous ; et, de même qu’ils ne faisaient plus la guerre sur un pied d’égalité avec les autres, de même il leur était aisé de châtier les dissidents. […] aussi Athènes voyait-elle croître sa flotte, grâce aux frais qu’ils assumaient, tandis qu’eux-mêmes, en cas de défection, entraient en guerre sans armements ni expérience.
Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, I.96-99
Vocabulaire :
tribut : c’est la somme d’argent payée par les cités à Athènes contre sa protection militaire, pour la dédommager des frais supplémentaires que coûtent l’entretien d’une armée. Ce tribut s’appelle le « trésor » de la Ligue de Délos, laquelle est l’ensemble des cités qui payent cette somme à Athènes. D’abord localisé à Delos, il fut amené à Athènes par Périclès.
talent : monnaie athénienne équivalant à 6000 drachmes. Avec la Ligue de Délos, la monnaie athénienne va s’imposer dans toutes les cités alliées. Si l’on fait une opération de conversion, on s’aperçoit que 460 talents valent 2 760 000 drachmes, soit 2 760 000 journées d’un ouvrier travaillant sur le chantier de construction de l’Acropole, à la fin du Ve siècle avant J.-C.
autonomes : des cités autonomes sont des cités qui se donnent à elles-mêmes leurs propres lois donc qui se gouvernent seules.
dissidents : les cités qui refusent d’obéir (ici à Athènes)

1ère étape : Quelle est la nature du document ? Présentation S.A.N.D.
a) C’est un discours destiné à justifier la domination d’Athènes sur ses alliés.
b) C’est un récit historique qui analyse les causes et les conséquences des faits.
c) C’est une critique de la domination athénienne.
d) C’est une narration.

2e étape : compréhension des points obscurs (s’aider du manuel) pour comprendre le contexte.
Le texte porte sur la guerre du Péloponnèse et en recherche les causes. Le texte porte donc sur la situation avant la guerre du Péloponnèse
a)       Quand a eu lieu la guerre du Péloponnèse ? Qui se bat contre qui ? Qui gagne, qui perd ?
b)       En sachant qu’hégémonie veut dire domination, sur qui les Athéniens sont-ils hégémoniques ? Comment ont-ils obtenu ce pouvoir ? Quand ? Contre qui se battait alors Athènes ? Citer les deux batailles qu’elle a gagnées.

3e étape : Le plan du texte (pas forcément à présenter en intro, mais il faut l'avoir à l'esprit pour faciliter l'analyse)
Ici, la meilleure façon de couper le texte est de distinguer trois parties :
  • mode de fonctionnement de la Ligue de Délos
  • évolution de la Ligue de Délos entre les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse
  • analyse des causes de cette évolution
 4e étape : L'idée générale
Quel est le contenu du document : Comment pourrait-on le résumer en une phrase ?
a) Les Athéniens ont profité d’un contexte militaire difficile pour établir leur hégémonie sur le monde grec.
b) La Ligue de Délos reposait sur la participation volontaire de tous ses membres : l’attitude d’Athènes fut mal acceptée par les cités alliées.
c) Pendant les cinquante années qui se sont écoulées entre les guerres médiques et la guerre du Péloponnèse, l’alliance militaire rassemblée autour d’Athènes pour répondre à la menace perse est devenue un empire maritime sous domination athénienne.



LA LIBERTÉ DES GRECS MENACÉE ET L’UNITÉ IMPOSSIBLE

Etude d’un texte historique (document-source)

COMPRENDRE UNE ARGUMENTATION

Démosthène est un homme politique athénien du IVe siècle avant JC, durant la montée de l’influence macédonienne en Grèce. Appartenant au parti populaire/démocrate, il tenta par une série de discours que l’on nomme les Philippiques de convaincre les Athéniens de la nécessité de la guerre contre le roi de Macédoine, au nom de la défense de l’identité grecque (il dit « hellène ») et de l’indépendance d’Athènes. Mais beaucoup, y compris à Athènes, étaient favorables à Philippe de Macédoine et à ses projets d’union des cités grecques, sous sa domination, contre l’ennemi commun, l’empire perse. Aussi, les discours de Démosthène restèrent-ils sans effet. 



EXTRAITS DU TEXTE DU DISCOURS PRONONCÉ DEVANT L’ECCLESIA EN -341


1

Bien que, dans presque toutes vos assemblées, ô Athéniens! de nombreux discours vous retracent les attentats commis par Philippe, depuis son traité de paix, contre vous, contre la Grèce entière ; bien que, d'une voix unanime, vous disiez, mais sans le faire, que, pour le bien public, il faut, par nos paroles, par nos actes, arrêter et punir l'injurieuse audace de cet homme; je vois la négligence et la trahison miner toutes les affaires au point […] je croirais impossible de mieux organiser la ruine de la république. Plusieurs causes, sans doute, ont concouru à ce résultat, qu'une ou deux fautes seulement ne pouvaient amener : mais la principale, si vous examinez bien, vous la trouverez dans les orateurs plus jaloux d'être vos courtisans que vos sages conseillers. Fidèles à maintenir ce qui fonde leur propre renommée, leur crédit personnel, les uns ont les yeux fermés sur l'avenir, et décident que vous ne savez pas, Athéniens, voir plus loin qu'eux. Accusant, calomniant ceux qui dirigent vos affaires, les autres ne font qu'armer Athènes contre Athènes, et ménager à Philippe, par cette diversion, une liberté illimitée et d'action et de langage. Voilà la politique qui a passé dans vos mœurs, voilà la source de vos troubles et de vos fautes. Je réclame donc, Athéniens, le droit de vous exposer librement quelques vérités sans allumer votre courroux. […]  jusqu'à présent, Philippe n'a triomphé que de votre paresse et de votre insouciance; il n'a pas triomphé d'Athènes.

2

 […] Voici donc comme je pose, avant tout, l'état de la question : Avons-nous le choix entre la guerre et la paix ? Parlons de la paix d'abord. […] L'homme qui a tiré l'épée, qui s'environne d'une armée considérable, jette en avant le nom de paix, et nous fait une guerre réelle, le seul parti à prendre n'est-il pas de le repousser ? Après cela, dites, à son exemple, que vous observez la paix, j'y consens ; mais appeler paix ce qui ouvre au Macédonien, maître de tous les autres pays, la route de l'Attique, c'est d'abord démence, ensuite c'est désigner une paix d'Athènes avec Philippe, non de Philippe avec Athènes. Tel est le privilège qu'il achète au prix de tant d'or répandu : il vous fait la guerre sans que vous la lui fassiez. […] Mais, grands dieux ! avec le sens commun, quel homme décidera sur les paroles plutôt que sur les faits, si l'on est en paix ou en guerre avec lui ? […] Pour moi, loin de convenir que de telles actions sont conformes à la paix, quand je le vois mettre la main sur Mégare, organiser la tyrannie dans l'Eubée, pénétrer actuellement dans la Thrace, intriguer dans le Péloponnèse, exécuter tant de projets avec l'épée, j'affirme qu'il a rompu la paix et commencé les hostilités : quiconque dispose tout pour ma perte m'attaque dès lors, bien qu'il ne lance encore ni javelot ni flèche.

3

[…] je considère que tous les peuples, à commencer par vous, ont accordé à Philippe un droit qui fut toujours une source de guerre parmi les Grecs. Quel est ce droit ? celui de faire tout ce qu'il lui plaît, de mutiler, de dépouiller la Grèce en détail, d'envahir, d'asservir ses cités. La prééminence sur les Hellènes fut, pendant soixante-treize années, exercée par vous, vingt-neuf ans par Lacédémone*; et, dans ces derniers temps, Thèbes reçut de la victoire de Leuctres une sorte de supériorité : jamais cependant, ô Athéniens ! ni à vous, ni aux Thébains, ni aux Lacédémoniens la Grèce n'abandonna une puissance absolue. Au contraire, dès que vous, disons mieux, dès que les Athéniens d'alors semblaient s'écarter des bornes de la modération envers quelque État, tous croyaient devoir courir aux armes, et ceux qui n'avaient pas d'injures à venger se liguaient avec l'offensé. Lacédémone domine à son tour, et notre suprématie a passé dans ses mains : mais elle essaye de la tyrannie, elle ébranle violemment les anciennes institutions, et aussitôt tous les Grecs, même ceux qu'elle a ménagés, se relèvent pour la combattre.  […] Néanmoins, toutes les fautes commises, soit par les Lacédémoniens, soit par nos pères pendant un siècle, sont peu de chose, Athéniens, ou plutôt ne sont rien, comparées aux attentats de Philippe contre la Grèce depuis treize ans au plus qu'il a commencé à surgir.

4
 […] Tout ce que nous sommes de Grecs, nous le savons, nous le voyons, et nous ne sommes pas indignés ! Au lieu de nous envoyer des ambassades réciproques, lâchement indifférents, isolés derrière les fossés de nos villes, jusqu'à ce jour nous n'avons pu rien faire pour l'utilité commune, rien pour le devoir, ni former une ligue, ni réunir nos cœurs et nos bras. D'un oeil tranquille chaque peuple voit cet homme grandir, semble compter comme gagné pour lui le temps employé à la destruction d'un autre, et ne donne au salut de la Grèce ni une pensée, ni un effort. Personne n'ignore pourtant que, semblable aux accès périodiques de la fièvre ou de quelque autre épidémie, Philippe atteint celui-là même qui se croit le plus éloigné du péril.

5

D'ailleurs, vous le savez encore, si les Hellènes ont souffert sous la domination de Sparte ou d'Athènes, du moins leurs injustes maîtres étaient de vrais enfants de la Grèce. Ici nos fautes pourraient se comparer aux dissipations d'un fils légitime, né dans une famille opulente : en blâmant, en condamnant sa conduite, nous ne saurions méconnaître ni son titre de fils, ni ses droits à l'héritage dont il abuse.  Mais qu'un esclave, qu'un enfant supposé s'avise d'engloutir une succession étrangère, avec quel courroux, grands dieux ! nous flétrirons tous un vol si affreux, si révoltant ! Où est-il donc, notre courroux contre Philippe et ses attentats ! Philippe qui n'est pas Grec, qu'aucun lien n'unit aux Grecs, Philippe qui n'est pas même un Barbare d'illustre origine, misérable Macédonien né dans un pays où l'on ne put jamais acheter un bon esclave !




6

[…] Greffier, lis mon mémoire. Suit la lecture de la Proposition de Démosthène pour préparer efficacement la guerre contre Philippe. Suit un extrait : Il faut nous armer les premiers, il faut donner l’exemple ; puis convoquer, coaliser, instruire, exciter le reste de la Grèce. Voilà ce qui convient à la majesté d'Athènes.  Ce serait une erreur de croire que Chalcis ou Mégare sauveront la commune patrie, tandis que vous fuirez les travaux : trop heureuses ces deux villes si elles peuvent se sauver elles-mêmes ! A vous seuls appartient cette tâche : noble privilège que vos ancêtres ont acheté et transmis à leurs enfants par tant de périls et tant de gloire ! Mais, si chaque Athénien, toujours inactif, n'a d'empressement que pour ce qui le flatte, d'attention que pour prolonger sa paresse, d'abord il ne trouvera personne pour le remplacer ; ensuite, le fardeau que nous repoussons, la nécessité, je le crains, viendra nous l'imposer : car, s'il existait pour la Grèce d'autres libérateurs, elle les aurait trouvés depuis longtemps, grâce à votre refus d’agir ; mais non, il n'en est point.




Un discours pour convaincre 
Le discours de Démosthène est l’œuvre de quelqu’un qui maîtrise les codes de la rhétorique antique (art de construire ses discours). La partie 1 du discours sert d’introduction : elle vise à alerter les Athéniens du grand danger qui les menace. C’est ce qu’on appelle l’exorde :  Cette introduction permet à l’orateur de justifier sa prise de parole et de montrer que l’intérêt du public rejoint le sien à propos du sujet qu’il va traiterLes paragraphes suivants sont une suite d’arguments qui ont pour but de prouver la nécessité d’agir contre Philippe de Macédoine en présentant l’analyse que fait Démosthène de la situation. Il s’agit de la narration (qui présente les faits) puis de la division (étude des arguments point par point) et enfin de la péroraison (conclusion qui en appelle aux sentiments et exalte l’auditoire) Enfin, passée cette longue justification générale vient l’exposé des mesures réclamées par Démosthène qui sont elles-aussi justifiées point par point.



Consignes
Reconstituer l’argumentation de Démosthène. (Tous les élèves)
Chaque paragraphe, numérotés de 1 à 6, a été résumé en une ou deux phrases. Reconstituez l’ordre des phrases pour produire le résumé du discours.
a- Donc Athènes doit défendre la Grèce : elle seule le peut.
b-    Les cités grecques ne sont pas unies, ce qui profite à Philippe
c- Athènes marche vers sa ruine mais rien n’est perdu si Athènes réagit
d- Philippe fait la guerre à la Grèce
e-    Philippe n’est pas grec : sa domination est donc celle d’une puissance étrangère
f- La domination de Philippe est contraire à la tradition historique de liberté des cités grecques.

Une vision contradictoire de l’unité grecque (groupe 1)
Dans les deux paragraphes consacrés à la Grèce en général, le premier rappelle l’histoire de la Grèce : D’après Démosthène, pourquoi n’y eut-il jamais d’unité de la Grèce ? Expliquez les allusions historiques (phrases soulignées)
Malgré cela, pourquoi Démosthène juge-t-il nécessaire l’unité des cités grecques face à Philippe ?

Les crimes de Philippe (groupe 2)
Listez et reformulez au besoin, dans les paragraphes consacrés à l’action de Philippe de Macédoine, les faits et éléments que Démosthène lui reproche

La condamnation et l’explication de l’inaction d’Athènes (groupe 3)
Dans les paragraphes consacrés à Athènes et de la phrase en gras, comment Démosthène explique -t-il la mauvaise politique des Athéniens face à Philippe ? Quel devrait être le rôle d’Athènes et pourquoi ce rôle échoit à Athènes plus que n’importe quelle autre cité grecque ?

R) L’ordre des questions correspond à un niveau croissant de difficulté



Ressources pour le chapitre sur la Méditerranée dans l'Antiquité

Les JO, unité du monde grec et lien religion/société



Socrate, Platon, Aristote


Expansion et déclin de l'Empire romain : l'Histoire par les cartes





jeudi 22 août 2019

Une proposition de séance introductive au thème de la Méditerranée

L'intérêt de cette introduction est 1) de réactiver les connaissances enfouies des élèves, acquises en 6e et 2) de leur montrer que si on va se concentrer sur Athènes et Rome, il y a pourtant à la source de la "civilisation européenne" des emprunts à des "civilisations non européennes" (asie notamment) via les contacts en Méditerranée
edit : Le powerpoint remanié en 2021 se trouve ici

 Thème 1 : Le monde méditerranéen, empreintes de l’Antiquité et du Moyen Âge


Pourquoi le monde méditerranéen ?
Un espace de contacts, notamment d’échanges entre civilisations (religion, culture/langue, commerce)

Cours dialogué
Diapo 1 : Les élèves cherchent les points communs entre les différentes notations des différents alphabets



Montrer la diversité des peuples et des civilisations : rappel croissant fertile/Mésopotamie -Egypte/ Naissance des cités et de l’écriture => début de l’Histoire (doc p. 24 : tablette cunéiforme sumérienne)
Montrer les échanges culturels avec l’exemple de l’alphabet : langue araméenne reprise par les Assyriens, transmis aux juifs à la suite de l’exil des juifs à Babylone (à l’époque = empire Perse) et leur retour avec fondation des royaumes juifs et du Temple de Jérusalem (-538). Invention alphabet pour noter la langue araméenne par les phéniciens (échanges marchands nombreux) puis transmission aux grecs, puis romains, carthaginois et même égyptiens (le copte = langue égyptienne notée avec l’alphabet grec)


Diapo 2 :


Au nord de la Méditerranée aussi, la Méditerranée est parcourue et connue : à l’époque de la Grèce archaïque, la Méditerranée est connue des voyageurs, mais fantasmée : les voyages d’Ulysse (fin VIIIe s). A la même époque, les Phéniciens avaient déjà fondé des cités en Sicile, Afrique du Nord…. et parcouraient, pour le commerce, la Méditerranée.


Diapo 3 :


En revanche, à l’époque hellénistique, Alexandre de Macédoine (-356 ;-323) conquiert l’empire Perse  et l’Egypte. A sa mort, ses lieutenants se partagent son empire : Séleucides (descendants de Séleucos) en Perse et Lagides (Descendants de Ptolémée) en Egypte. La civilisation grecque étend son influence et incorpore des éléments extérieurs : cf la bibliothèque d’Alexandrie : faire traduire en grec les savoirs du monde entier cf en 332 Alexandre consulte l’oracle d’Amon qui lui « confère » la souveraineté sur l’Egypte : il fait frapper des pièces de monnaie en or où il est représenté avec les cornes de bélier du dieu Amon.
A l’époque hellénistique, Rome a unifié l’Italie sous son autorité et commence à s’étendre en Méditerranée (guerre contre Carthage = guerres puniques/ Hannibal en Italie -218 ;-202)
En -146, les Romains contrôlent la Grèce.



Diapo 4 : Quelle est l’origine du culte de Mithra. ? Qui transmet ce culte dans l’empire romain ? Quand et pourquoi eux ? Rôle des empereurs ? Qu’est-ce que cela témoigne de l’attitude romaine vis-à-vis des influences culturelles étrangères ?




Les Romains finissent par unifier la Méditerranée sous leur domination (carte p. 24). =>La Méditerranée passe sous le contrôle d’un peuple du Nord. Mais, s’ils « exportent » certains aspects de leur culture (ville avec forum, thermes…= phénomène de Romanisation) , ils intègrent aussi des aspects des autres cultures et notamment en matière religieuse. = Assimilatio/syncrétisme ex manuel p. 66 avec Taranis(dieu celte) et Jupiter et ici Sol invictus (Apollon/Mithra promu par les empereurs romains) Répond au besoin d’une religion plus spirituelle, moins formelle que les cultes latins. C’est aussi une des raisons du succès du culte d’Isis et du christianisme. Culte à mystère = cérémonies « secrètes », accessibles seulement après initiation.
Quels éléments montrent que les catholiques aussi ont pratiqué le syncrétisme ?
L’Eglise catholique a assimilé ce qu’elle ne pouvait détruire et donc a superposé des fêtes chrétiennes à d’anciennes fêtes païennes comme Noël/ 25 dec  et le repos du dimanche
ð Les échanges culturels se font dans les deux sens entre peuple dominé/peuple dominant
On peut aussi noter que les Romains sont admiratifs de la culture grecque : assimilation de leurs dieux avec les dieux grecs : Zeus/Jupiter + les jeunes de bonne famille vont en Grèce, notamment à Athènes pour une sorte de tourisme culturel (ville prestigieuse) et pour apprendre les bases de la philosophie, de l’art oratoire … (cf chap 1)

Diapo 5 :






Enfin, on notera que par les échanges commerciaux, les peuples non riverains de la Méditerranées sont eux aussi connectés : ex. à l’époque grecque, commerce des vases et du vin grec jusque dans les territoires celtes via les fleuves et rivières : Massilia, colonie grecque puis Rhône …
ex. les produits de l’Arabie heureuse via Petra sont importés dans l’empire romain.
Cette fonction de trait d’union de la Méditerranée semble perdurer jusqu’au Moyen Age, mais avec des spécificités et des limites sur lesquelles nous reviendrons dans le chap 2



Synthèse pour les élèves : croquis à remplir

ð  Pas de rupture Orient/Occident, la Méditerranée dans l’Antiquité sert de trait d’union
Au MA, en revanche, la Méditerranée est davantage une coupure et un espace d’affrontements Islam/Christianisme, même si des points de contacts et des peuples ont pu permettre les échanges éco et culturels.

Empreinte/emprunt
Les exemples ci-dessus témoignent de la circulation des savoirs par les hommes et leurs activités, et les emprunts que les différentes civilisations antiques se sont mutuellement faits.
Ces échanges ont laissé des traces (empreintes) architecturales, culturelles (alphabet)…
Cependant, certaines de ces traces et certaines civilisations ont été par la suite privilégiées et donc ont été mieux conservées que d’autres : au MA, il y a une profonde nostalgie de l’empire romain et un désir d’en perpétuer l’héritage coûte que coûte. Comme les Romains étaient eux-mêmes grands admirateurs de l’héritage culturel grec, les hommes de culture du MA ont conservé, autant que faire se peut, le souvenir privilégié de ces deux civilisations. Quant aux influences orientales, elles ont été globalement ignorées puis oubliées.

La Méditerranée est le creuset de l’Europe = à la racine de la civilisation européenne, mais cette civilisation est composite et a beaucoup emprunté à l’Orient.


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