samedi 26 septembre 2020

Mon cours sur la crise de 29 et ses conséquences

 Le manuel est le Belin


TH1 : La crise de 1929 et ses conséquences

Introduction

La crise de 1929 est une crise économique qui touche les Etats-Unis puis leurs partenaires commerciaux. Quelles sont les grandes caractéristiques de l’économie des pays occidentaux à cette époque ?

L’économie occidentale s’est profondément transformée au 19e siècle du fait du passage d’une économie traditionnelle, fondée sur la propriété foncière et l’exploitation des ressources de la terre/ la production « artisanale »/ le mercantilisme, à une économie industrielle. On parle, de façon impropre, d’une « révolution industrielle ».

Rappels pgme de 1ere :

·         1ere révolution indus : origine RU à p. fin 18e s, puis diffusion en Europe du nord. Bases machine à vapeur donc charbon comme source d’énergie. Transformation du travail par le regroupement de la production dans les usines. Naissance d’une nouvelle classe sociale = les ouvriers et ouvrières. Mécanisation d’anciennes productions (textile) et essor de nouveaux secteurs économique = chemin de fer, machines-outils

·         2e révolution industrielle à p. 2e ½ du 19s : multiplication des nouveaux secteurs économiques dans l’industrie lourde (chimie…), poursuite de la mécanisation grâce aux innovations techniques. Le tout permet un élargissement des horizons (dans le temps -photographie…- et l’espace -téléphone, transatlantiques ….) et une amélioration du confort de vie (éclairage électrique, pasteurisation…)

La révolution industrielle a entraîné une croissance économique sans précédent et la mise en place d’une économie que l’on qualifie de capitaliste.

Quelles sont les grandes caractéristiques de l’économie capitaliste ?

Système économique global qui se met en place avec la révolution industrielle => XIXe siècle. Il se caractérise par 3 éléments essentiels

-C’est la possession d’un capital ou l’accès à ce capital (car il peut être emprunté) qui distingue les agents économiques (moteurs du système) des autres. Ce système est qualifié par Marx  d’ « appropriation privée des moyens de production », c’est-à-dire que ceux qui ont accès au capital sont considérés comme les propriétaires des moyens de production (les usines…) et donc s’approprient les profits générés par le travail.

-Les travailleurs subissent un mouvement de prolétarisation (encore un terme marxiste) c’est-à-dire qu’ils sont dépossédés du contrôle de leur travail : ils deviennent de simples agents d’exécution. Ils reçoivent pour leur temps de travail un (maigre) salaire.

- C’est un système qui repose sur la circulation du capital. Cette circulation du capital est assurée désormais pour l’essentiel par des intermédiaires qui sont les banques et les bourses.

- C’est une économie du risque : les acteurs économiques quels qu’ils soient prennent toujours des risques car l’économie est basée sur la compétition sur les marchés. De ce fait, on assiste à une alternance de cycles de croissance (innovation, nouveaux produits, nouveaux marchés) et de crise (ralentissement de la croissance du marché, surproduction)

 

Quelle est la situation économique des EUA au début du XX ?

Ils se sont industrialisés à p. de la 2e rev indus et ont rapidement rattrapé le RU. A la faveur de la 1ere GM, ils sont devenus la 1ere puissance industrielle et financière du monde occidental. Ils connaissent une phase de grande prospérité. Les salaires, même ouvriers, y sont plus forts qu’ailleurs. L’économie se bancarise (recours au crédit …) avec 30 ans d’avance sur l’Europe. Ils sont un modèle de prospérité capitaliste. En 1922, le $ remplace la £ comme monnaie d’échange internationale.

Pour autant, la crise de 1929 surprend le monde par son ampleur. Elle bouleverse les équilibres économiques et politiques de l’époque. Elle nourrit depuis l’imaginaire mondial de la catastrophe.

En quoi la crise de 1929 fut la grande crise du capitalisme ?

 

I/ Une crise sans précédent (la crise aux EUA)

A)  Une crise systémique (= « effet boule de neige », « cercle vicieux »)

Extraits vidéos dans pearltree

Synthèse = organigramme



L’événement déclencheur = le krach boursier du 24 octobre 1929 : panique boursière à Wall Street (5 fois plus de titres mis en vente ce jour-là qu’à l’ordinaire) et effondrement des cours (-10% en une jour. En 1932, la bourse a détruit 2/3 de la valeur de 1929)

Cette crise dure. Pourquoi ? = contagion de la crise boursière au reste de l’économie + « la crise nourrit la crise »

4200 faillites de banques => contraction du crédit et ruine des épargnants => contraction du marché (demande), baisse des prix et manque de financement => multiplication des faillites d’entreprises et donc chômage de masse (en 1932, ¼ de la pop act US est au chômage soit 12 millions de personnes. Pop US = 123 M) et pour les autres, les salaires baissent fortement.

Il s’agit d’une récession : recul de la production (plus de -50% dans l’industrie) et recul du PIB (1932, -25% pr début 1929)

 

B)  Pourquoi cette crise étonne et pourquoi les gouvernements n’ont pas une réaction efficace ?

La cause du krach = spéculation boursière effrénée et généralisée. Y compris les classes moyennes spéculent en achetant les actions à crédit (j’à 90% de sa valeur). En 1929, pour chaque $ emprunté, 40 cts l’étaient pour l’achat d’action. Phénomène de bulle : forte progression de la valeur des titres (+ 40% en 1928), supérieure aux réalités des profits des entr.

Les « années folles » vivent dans l’illusion d’une croissance ininterrompue : les salaires élevés (cf Ford, 5£ par jour), les innovations dans l’organisation de la production (1907 1ere Ford T produite en grande série, 1912 Taylor et les « principes d’organisation scientifique des entreprises », Ford et la Chaine à p. de 1913), la demande stimulée par la publicité naissante et le recours au crédit semblent avoir réglé le problème de l’adéquation de l’offre et de la demande.

R) D’après une étude économique de 1929, il y avait en 1928 parmi les foyers équipés en électricité, environ 1/3 équipés de machines à laver et /ou d’aspirateurs, 5% de réfrigérateurs. Il y avait 7,5 M postes de radio. La conclusion du rapport laissait prévoir un avenir radieux pour la consommation aux EU. : « En ce qui concerne tous ces appareils électriques, nous sommes loin du point de saturation (...) Il semble que nous n’ayons fait qu’effleurer les promesses de l’avenir. ». Les besoins semblaient inépuisables.

Un nouveau mode de vie se développe, fondé sur l’accès au confort et sur la satisfaction de tous les besoins matériels : c’est l’American Way of Life. Ce mode de vie américain devient un modèle pour les pays européens qui sont à la traîne. exemples : Le nbre d’automobile en circulation en 1929 était de 26 M aux EU. (1 auto pour 6 hbts) alors qu’il n’était que de 1,1 en France (1 auto pour 44 hbts). Le revenu par habitants aux EUA est passé de 522$/an en 1921 à 716 en 1929.+37%

 

Les présidents US , Coolidge puis Hoover, laissent faire la spéculation, puis n’interviennent pas pour contrer la crise. C’est le résultat d’une idéologie libérale : le « laisser faire ». L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie. Il doit se limiter aux fonctions régaliennes : sécurité du territoire (armée et police) ; justice, création monétaire. Pour financer ces fonctions et l’administration, l’Etat peut prélever des impôts, mais ceux -ci doivent être les plus légers possibles. En cas de crise, ne pas intervenir car la crise « purge » le marché et écarte les plus fragiles. L’idée est que la crise crée les conditions d’une croissance future (cf les cycles économiques de Kondratiev). En revanche, politique d’austérité : l’Etat dépense le moins possible pour limiter l’inflation.

 

C)   Une crise sociale sans précédent, porteuse de tensions

La crise touche tout le monde : agriculteurs ruinés, salariés sans travail, rentiers ruinés. Les expulsions mettent dans la rue des millions de gens, à la recherche d’un travail. Les gens se pressent en foule aux soupes populaires. Dans un Etat où n’existe aucune forme de sécurité sociale, la perte du travail est l’assurance de se retrouver à la rue. Les bidonvilles (Hoovervilles) se multiplient au pays de l’American way of life.

Les tensions sociales s’accentuent (voir doc pearltree pour témoignage + vidéo 3 : la grande manifestation devant la Maison Blanche des anciens combattants de la 1ere guerre mondiale qui réclame le paiement de leur pension en 1932)

Les idées communistes et socialistes progressent ce qui remet en cause l’idéologie libérale et même le système capitalisme. Police, armée et justice sont mobilisés contre les manifestants.

Illustration : Les raisins de la colère (voir post sur ce blog) ou Les Temps modernes de Chaplin

 

D)  Les mécanismes d’extension de la crise hors des EUA

PPO p. 26/27

Doc 1 et 2 : L’Amérique latine est particulièrement concernée par la crise du fait de sa forte croissance dans les années 1920, qui repose sur la production et l’exportation de produits de base (café, cacao, etc.) et dépend de l’accès aux marchés de biens et de capitaux des pays riches. Ce sont des économies extraverties, dépendantes des EUA qui étaient leur principal partenaire commercial.

 

Doc 5 : La crise se manifeste dans la décennie 1930 à une contraction considérable des échanges commerciaux, qui affecte l’agriculture tropicale, le secteur des métaux (la production de nitrate au Chili), entraînant un effondrement financier et monétaire et une récession générale dans ces pays d’exportation agricole et minière. La crise se caractérise de surcroît par une montée en flèche du chômage et par une très forte paupérisation

On peut mesurer cette chute brutale du commerce extérieur en prenant en considération l’évolution de la valeur des exportations pour la Bolivie, le Chili et la Colombie. Entre 1929 et 1932, la chute des exportations chiliennes est d’environ 300 millions de pesos et, pour la Bolivie, cette valeur est de 100 millions. Pour la Colombie, la valeur des exportations est pratiquement divisée par deux entre ces dates.

R)     La crise se propage du fait de la contraction du commerce mondial (- 202% entre janv 29 et mars 33). Les EUA importent moins. C’est la même chose en Europe. RU et All, très dépendants des EUA, sont lourdement touchés. La France, qui était plus protectionniste et commerçait essentiellement avec son empire colonial est touchée plus tardivement et moins fortement.

 

L’enlisement dans la crise économique appelle donc des solutions nouvelles.

Doc 3 : Pour lutter contre l’effondrement des prix (surproduction), en Amérique latine, comme aux EUA, les producteurs détruisent leurs récoltes.

D’un point de vue macroéconomique, l’État devient ouvertement interventionniste, revenant au dirigisme et à la planification pour sauver l’économie. Doc 5 : il investit pour substituer aux importations US une production industrielle locale = début de l’industrialisation et politique de développement autocentrée.

 

Doc 4 : Ce renforcement du poids de l’État se remarque particulièrement dans des pays qui choisissent la voie d’un régime autoritaire pour endiguer la crise. Au Brésil, l’Estado Novo de Getúlio Vargas (il est au pouvoir à p. de 1930 et fait un coup d’état en 1937) semble s’appuyer sur les forces traditionnelles de la nation (la famille et la patrie) et la mobilisation de tous les travailleurs, unis pour surmonter la crise. Ce régime paraît s’inspirer des techniques de gouvernement autoritaires, en recourant massivement à la propagande, comme l’indique cette affiche.

 

Les conséquences politiques ne sont pas moins considérables : entre 1930 et 1934, plus de la moitié des gouvernements d’Amérique latine sont renversés, mettant fin au processus d'émergence de gouvernements constitutionnels et inaugurant une phase caractérisée par l’autoritarisme gouvernemental, la répression des mouvements de masse et l’intervention des militaires dans l’exercice du pouvoir. Bien sûr, il ne faut pas oublier les États où la démocratie résiste (Colombie, Venezuela où la dictature est renversée en 1936) et l’existence de nombreux mouvements contestataires, liés ou non à l’influence des partis communistes (révolte de 1935 au Brésil contre l’Estado novo, révolte « rouge » au Salvador en 1932, ou la courte expérience de la République socialiste du Chili qui dure 12 jours en juin 1932).

La crise de 1929 contribue à accélérer la mise en place de régimes autoritaires en Amérique du Sud.

 

Quelle est la situation en Europe ?

 

II/ Un contexte inquiétant : les conséquences politiques de la crise en Europe

 

La crise touche rapidement l’Europe, pour les mêmes raisons que l’Amérique latine : la contraction du commerce mondial, renforcée par le protectionnisme, provoque faillites et chômage de masse.

Cependant, la mesure et la temporalité de la crise est un peu différente selon les pays : manuel p. 36/37 (statistiques) + PWPT et infos plus détaillée sur le cas français dans l’EED sur fev 1934

 

Fiche méthode : analyser un tableau stat dans manuel p. 37 à connaître et surtout les techniques de calcul taux de variation, coef multiplicateur (rapport entre les données de deux dates), indice.

 

L’Allemagne est relativement plus touchée que la France : sa situation se dégrade constamment jusqu’en 1933. En 1933, son PIB/hbt est à l’indice 87 (base 100 en 1929) alors que pour la Fra = indice 90. Sans être épargnée par la crise, il est indéniable que le commerce maintenu avec les colonies a joué pour la France un rôle d’amortisseur. Durant cette crise, les ouvriers sont le plus touchés (cf en France, recul des emplois industriels -1,4 millions) : ils grossissent les rangs de ceux qui se pressent aux soupes populaires dans les deux pays (voir vidéo INA accessible à partir du manuel p.24 « la crise en France ») et protestent en organisant manifestations et marches de la faim. Cependant, le chômage reste modéré en France tandis qu’il dépasse les 15% de la population active en Allemagne en 1932 (soit 6 millions de chômeurs). Ceci s’explique par la rapidité de l’effondrement économique en Allemagne, touchée dès 1929 alors qu’en France, la baisse de la production est plus graduelle.

 

A)  Les tensions en France fragilisent la démocratie, mais ne la détruisent pas

 La politique déflationniste menée par les gvts fra ne résout pas la crise (elle n'a d'ailleurs pas cet objectif) : but limiter la dette pour garder une monnaie stable donc baisse des dépenses de l'état. //t dans les entreprises, baisse également des salaires.

1-      Doc 3 p.25 : la politique suivie par les gouvernements successifs suscite de l’antiparlementarisme

Répondre à la question

Définir antiparlementarisme + politique de déflation

Dans les milieux touchés par la crise, on accuse le gouvernement parlementaire d’inefficacité : les politiques répondent en effet à la crise en appliquant les dogmes du libéralisme : baisser les dépenses de l’Etat pour conserver un équilibre budgétaire et donc ne pas créer d’inflation, susciter la baisse des salaires pour que les entreprises retrouvent des marges… et gérer policièrement les mécontentements. La solidarité avec les déshérités est laissée à la charité publique. Or ce type de politique dite déflationniste ou de rigueur, renforce la crise sociale. Les tensions s’exaspèrent : dans ce texte de juin 1934, le leader du parti agraire et paysan, Fleurant Agricola, en appelle quasiment à l’insurrection contre le gouvernement «  l’affiche […] sera le coup de clairon qui vous demandera […] de sortir de la tranchée […] Les paroles vont finir, les actes doivent les remplacer».

Il surfe là sur le climat insurrectionnel qui a éclaté en février 1934

 

Correction activité « février 34 » pour complément

Il faut en effet rajouter à l’exaspération liée à la crise deux points : 1) la crise en France est très sélective, elle touche les actifs. Les rentiers, les pensionnés, les propriétaires fonciers ne sont pas touchés. 2) Elle s’accompagne de scandales qui éclaboussent le gouvernement : le plus connu est le scandale Staviski (janv 1934) où un escroc parvient à détourner 200 millions de F-or grâce à ses connections dans le milieu politique. Mais déjà en 1932, le scandale des fraudes fiscales avait montré que des hauts personnages (noblesse, clergé, politiques, journalisme …) avaient fraudé le fisc de plus de 1 milliard de F-or et le gouvernement, attaqué à sa droite, avait abandonné les poursuites judiciaires.

ð  Mécontentement de gauche, antiparlementarisme de droite, gouvernements fragilisés (cf les deux premiers textes) => situation inflammable. C’est donc à ce moment que les ligues d’extrême-droite telles l’Action française et ses Camelots du roi, les Jeunesses patriotes, certaines associations d’anciens combattants (U.N.C. ; Croix de feu) pensent renverser le gvt et prendre le pouvoir. L’occasion en est la manifestation du 6 février 1934, qui tourne à l’émeute, en combats de rue entre manifestants de droite et manifestants de gauche et est réprimée par la police. Une vingtaine de morts et un millier de blessés.

 

Conséquences ?

Sur le moment, le gvt Daladier démissionne. L’échec ne décourage pas les ligues et autres organisations monarchistes et fascistes (au max = 300 000 adhérents toutes organisations confondues), mais leur moment est passé. Le gvt les rend illégales (dissolution des ligues) donc elles sont contraintes à la clandestinité.

 

2-      Le front populaire

En revanche, fev 34 fait peur au mvts de gauche qui y voient la possibilité d’un basculement dans le fascisme. Instruits de l’exemple allemand (la division entre socialistes et communistes a permis l’arrivée au pouvoir de Hitler en janvier 1933) et avec la bénédiction de Staline, les deux gauches s’allient : (cf images dans PWPT)

·         12 février = manifestation unitaire

·         Juillet = conclusion officielle de l’alliance avec pour slogan « le pain, la paix, la liberté »

·         Juillet 1935 : constitution du « Front populaire » avec ralliement du parti radical (centriste). Le chef de cette alliance, celui qui prendra la tête du gvt de front populaire = Léon Blum, leader du parti le plus important, la SFIO (socialiste / environ 130 000 adhérents contre seulement 28 000 au PCF)

·         Fin avril-Début mai 1936 : victoire électorale aux élections législatives. Les communistes doublent leurs voix par rapport à 1932.

 

PPO Les accords Matignon

Quelle est la proposition de la gauche pour sortir de la crise ? Peut-elle mettre son programme en action ?

 

Parcours A > 1. Les accords de Matignon sont conclus dans le contexte des grandes grèves du printemps et de l’été 1936 et après la victoire historique de la coalition du Front populaire. On a appelé ce mouvement les « grèves joyeuses » car il s’agissait, pour une fois, d’appuyer le gouvernement et les syndicats dans les négociations avec les syndicats patronaux.1,5 millions de grévistes paralysent l’économie du pays, et pour la première fois, occupent les usines. 2. Il s’agit pour le gouvernement de tenter de mettre fin au grand mouvement de grève qui paralyse le pays, et aussi de relancer l’économie. Le rapport de force étant favorable, les syndicats ouvriers arrachent facilement d’importantes concessions au patronat : ce sont les plus grands acquis sociaux du mouvement ouvrier français depuis l’origine.

·         augmentation des salaires dans le privé de 7% à 15% puis, dans une deuxième vague des salaires des fonctionnaires. Il s’agit de relancer la consommation

Par la suite, le gvt Blum crée une première assurance-chômage et un système d’assurance-retraite pour les mineurs, créant ainsi un embryon de sécurité sociale + politique de grands travaux pour employer les chômeurs.

 

Pour mieux contrôler l’économie, nationalisation de certains secteurs jugés stratégiques : création par ex de la SNCF (chemins de fer), des industries d’armement, contrôle renforcé de la Banque de France pour contrôler le Franc (d’ailleurs dévaluation du F pour doper les exportations)

 

Mais il s’agit aussi de réconcilier les travailleurs avec la République en améliorant leur vie et en leur redonnant de la fierté :

·         15 jours de congés payés par les employeurs + diminution du temps de travail (semaine de 40H)

Et au-delà des accords Matignon, d’autres mesures sont prises :

·         Billets de SNCF à tarif réduit

·         Création de maison de la culture dans les quartiers

 

3. La politique du Front populaire transforme durablement, par les accords de Matignon, les rapports au sein des entreprises en créant des délégués syndicaux dans les entreprises et en inaugurant la pratique des négociations tripartites. 4. Cette politique suscite des critiques car elle impose des augmentations de salaires et diminue les pouvoirs des patrons dans les entreprises grâce aux délégués syndicaux. L’opposition au Front populaire s’organise et l’expérience du Front Pop est somme toute éphémère : dès juin 1937, le parti radical change d’alliance et le gvt Blum est renversé. A partir de 1938, les lois du Front Pop sont « détricotées ».

 

Rq) prolongement voir affiche anticommuniste p. 65 et l’affiche de la Révolution nationale p.107

 

Bilan : La politique économique du Front populaire est une politique de relance par la consommation, ainsi qu’une politique de gauche, socialiste, visant à équilibrer les rapports de force et de dignité au sein de la société française.

 

B)  La crise de 1929 précipite l’arrivée de Hitler au pouvoir

1-Mesures de la crise : PWPT

 

2-Causes du succès du parti nazi

 

L’Allemagne de la République de Weimar (1918-1933) a un régime politique fragile parce que récent et sans tradition démocratique solidement enracinée => le nazisme recrute dans les milieux conservateurs et de certains anciens combattants, unis dans leur détestation de la démocratie et des droits de l’homme, vues comme facteur de division entre le peuple et donc comme facteur de faiblesse pour l’Etat, dans le cadre d’un monde qui est hostile et dont il faut se défendre (cf diktat) + anticommunisme. Mais le parti de Hitler, le NSDAP, reste relativement confidentiel jusqu’au déclenchement de la Grande crise de 1929.

 

Grace à un programme "attrape tout" de droite et de gauche PWPT : ordre+ mise au pas du prolétariat + exaltation de la grandeur nationale (cf passage du syndicat à la corporation, interdiction des grèves) mais réponse au besoin de protection (l’Etat garantit une solidarité nationale – NSDAP « affranchissement de toute servitude capitaliste »), grâce à une propagande massive (« sans la radio, nous n’aurions pas gagné » dit Hitler), à une action de terrain (distribution de soupes populaires et , en même temps, l’action des « corps francs » (= unités armées qui font le coup de main contre les communistes  = SA) qui leur permet de recevoir des financements des grands industriels et de la noblesse qui craint le désordre et la révolution, les nazis gagnent les élections de 1932.

Avec la crise, les partis extrémistes, hostiles à la République, progressent tandis que les partis au pouvoir reculent. C’est particulièrement le parti nazi (NSDAP) qui bénéficie le plus de la crise (en 1930, 28 % de membres ouvriers adhérant normalement au SPD ou au KPD). Lors des élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag avec 33% des voix contre 20,4% pour le SPD et 16,8% pour le KPD.

ð  Les socialistes et communistes sont majoritaires mais leur division va permettre aux nazis de prendre le pouvoir. Le président Hindenburg fait de Hitler son chancelier en janv 1933. Aussitôt, celui-ci met fin à la République.

 

3-      L’action de Hitler pour sortir de la crise PWPT

Grands travaux (rien d’original cf Roosevelt cf Fra)

Corporatisme pour soumettre les ouvriers au patronat

Remilitarisation => essor de l’industrie lourde dopée par les commandes de l’Etat

Puis Hitler compte sur la guerre et le pillage des ressources des pays étrangers pour sortir définitivement les Allemands de l’ornière.

 

III/ Sauver le capitalisme

 

A)  Roosevelt et le New deal

 

Video dans pearltree

Président démocrate, membre d’une aristocratie politique (un de ses lointains oncles avait été président des EUA au début du XXe siècle) il rompt avec la succession de présidents effacés et sans autorité. Il s’appuie sur les moyens modernes de communication, il fait une campagne très axée sur sa personne, sa famille et une promesse, celle du redressement du pays. Le jour de son investiture, il demande des pouvoirs spéciaux pour « mener la guerre » à la crise.

 

1-      Les « cent jours » du New Deal

PPO : 1933 Roosevelt et le New Deal pp. 28-29 compléter avec les doc dans pearltree et doc 1 p. 41 => « l’etat providence »

Les conséquences du New Deal = PWPT

 

 

Parcours A au complet : synthèse à rédiger pour les élèves (travail ramassé pour préparer la QP)

 

Dès le début de son 1er mandat en tant que président des EUA en mars 1933, Franklin Delano Roosevelt inaugure une politique de combat contre la crise économique et sociale dans son pays, ce qui constitue une rupture avec la politique de ses prédécesseurs.

 

 

Traditionnellement, les gouvernements américains étaient libéraux, c’est-à-dire qu’ils se refusaient à intervenir dans l’économie. Se contentant de soutenir la valeur de la monnaie, ils menaient une politique déflationniste (baisse des dépenses, baisse des salaires, laisser-faire des marchés) et protectionniste dans les échanges extérieurs. Les faillites d’entreprises, le chômage de masse, la paupérisation de la population ne trouvaient donc pas de solution et la crise a nourri la crise de 1929 à 1933. Roosevelt, lui, a fait campagne en promettant le « retour des jours heureux ». Il propose un nouveau pacte entre la population américaine et l’état fédéral qu’il nomme le « New Deal ». Les principes qui sous-tendent la politique de Roosevelt sont assez simples. D’un côté il s’agit d’injecter de l’argent dans l’économie pour stimuler la reprise de la consommation, et donc de la production. Il s’inspire là des idées de Keynes. De plus, un Etat plus protecteur qui garantisse une certaine sécurité pour tous, même ceux privés d’emploi, doit permettre de redonner la confiance nécessaire à la relance économique et la justice sociale nécessaire à la pacification du pays. De l’autre, il faut que l’Etat réglemente plus étroitement les entreprises et les marchés, en se dotant des moyens de contrôle et en créant des contre-pouvoirs au pouvoir patronal dans les entreprises.

 

Roosevelt bénéficie d’un climat favorable pour agir très rapidement. En 100 jours, il fait passer beaucoup de réformes. C’est le « premier new deal ». Dans le domaine agricole, par l’A.A.A. (agricultural adjustment administration), il subventionne les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur production ce qui permet de faire remonter les prix. Dans les entreprises, la NRA (national recovery administration) surveille la concurrence pour établir des règles justes, impose un salaire minimum et un temps de travail maximal. Un peu plus tard, les syndicats sont autorisés dans les grandes entreprises avec un pouvoir de négociation. Avec la WPA (Work projects administration), l’Etat fédéral lance une politique de grands travaux à travers le pays (construction de barrages, de ponts, de bâtiments administratifs) pour lesquels il embauche des chômeurs. Les sans-abri sont logés dans des camps fédéraux où ils sont correctement pris en charge. Enfin, le Social Security Act en 1935 marque la création d’une forme d’état-providence aux Etats-Unis avec des aides spécifiques pour les personnes fragiles. C’est le retour de la confiance, favorisé par la propagande gouvernementale et les « causeries au coin du feu » du président.

 

Le bilan du New Deal est mitigé et difficile à faire car Roosevelt s’est heurté dans la 2e partie du New Deal à beaucoup de résistances et n’a donc pas pu mettre totalement en œuvre son programme. Dès 1935-36, la Cour suprême a majorité conservatrice censure les principales mesures du 1er New deal. « L’économie a recommencé à lentement décroitre et le chômage à augmenter » (doc 4 p.29). Mais la postérité du New Deal est importante : il a inspiré les politiques européens (par les grands travaux, même Hitler s’en inspire). Son conseiller, Keynes, est à l’origine d’une doctrine économique qui triomphe partout en Occident durant les 30 glorieuses. C’est un nouveau modèle qui remplace le libéralisme économique. Son embryon de sécurité sociale est la base de réflexion de Beveridge, qui pendant la 1nde Guerre Mondiale propose un modèle de sécurité sociale universelle, laquelle se répand, elle aussi dans les sociétés occidentales des 30 glorieuses. Le nouveau système américain devient le modèle occidental de l’après seconde guerre mondiale.

 

 

Bilan / Sauver le capitalisme = au prix de l’abandon du libéralisme et du renforcement du rôle de guidage éco et de réglementation de l’Etat. Les résistances de la fin des années 1930 sont balayées par la seconde Guerre mondiale. Les recettes de F D Roosevelt deviennent après 1945 la base du modèle américain.

 

 

B)  Les Etats-Unis reprennent la main (en guise de conclusion-ouverture)

 

Avec la 2nde GM, les EUA deviennent « l’arsenal des démocraties », ce qui leur permet de sortir définitivement de la crise. La machine à produire tourne à plein régime grâce aux commandes militaires.

 

 

Au sortir de la 1nde GM, les EUA assument leur rôle de grande puissance économique et négocient, avec leurs alliés, à la conférence de Bretton woods, la mise en place d’une système économique international stable, basé sur le dollar et les investissements américains. PWPT

 

Jeter un œil à la suite du manuel chap « un nouvel ordre international »

Le programme du CNR (p 117) et la création de la sécurité sociale p.115 pour la France

Les accords de Bretton Woods p. 121

Le plan Marshall p. 137

 


Le monde grec, proposition de cours

 J'ai choisi cette année, post confinement, de "saucissoner" ce gros 2e chapitre. H2 est donc une introduction-présentation de la Méditerranée antique, pour montrer les emprunts culturels et les assimilations, sous l'effet des contacts marchands, guerriers et des stratégies impériales. Et H4 sera consacrée à Rome. Dans le nouveau programme, il est plus légitime de séparer Athènes et Rome car le programme insiste moins sur la démarche comparative.


Le manuel utilisé est le Hachette

Chapitre H3 : L’Antiquité gréco-latine : Le modèle grec 

I/ Un ensemble de cités-Etats

A)  La Grèce est un monde morcelé

sans doute du fait du relief montagneux. Si tous les Grecs parlent la même langue et ont plus ou moins les mêmes croyances, la même culture (ils lisent tous l’Iliade et l’Odyssée) ils ne sont pas unis en un seul Etat.

Carte p. 32 : Grèce, Asie mineure, Grande Grèce …= le monde grec est composé de cités indépendantes les unes des autres qui ont leurs propres institutions. Les colonies (en mer noire et Grande Grèce) sont fondées par une cité qui y envoie une partie de sa population, mais elles n’en sont pas moins indépendantes. => le monde grec s’étend sur toute la méditerranée orientale. L’Italie du Sud est appelé « la Grande Grèce »

Doc 2 p. 32 et 3 p. 33 : Une cité-Etat est une ville qui contrôle la région avoisinante, comme Athènes domine et dirige l’Attique. Sparte est une autre grande cité de Grèce continentale. Ces villes sont dirigées par des assemblées oligarchiques. Les gros propriétaires terriens de la campagne, riches et influents, contrôlent le pouvoir politique.

 

ð  Quelle unité, malgré tout, du monde grec ?

B)  La religion, un ciment du monde grec

1)      1- Les sites panhélléniques

Delphes pour l’oracle d’Apollon et exemple du sanctuaire panhellénique d’Olympie : Prise de notes video sur 30 minutes avec questionnaire fourni.

https://www.youtube.com/watch?v=__dt_EVYpBw&feature=youtu.be

A la fois sanctuaire religieux et site sportif, le site grec d'Olympie a accueilli pendant plus de 1000 ans les athlètes venus participer aux Jeux au nom de leur cité.  Ces jeux apparus en 776 avant J.-C. et sont inspirés de pratiques guerrières (cf course en armes, coure d’endurance, lancer de disque et de javelot, lutte). Tous les quatre ans, une grande trêve d’un mois permet aux athlètes de toute la Grèce de se rendre à Olympie.

A travers les jeux se jouent encore des enjeux de rivalité, de gloire et de puissance entre les cités (voir Alcibiade), mais de façon pacifique (DIAPO 8) . Les sites panhélleniques où les Grecs se rencontrent, et singulièrement les JO, sont l’occasion donnée aux Grecs de renforcer un sentiment d’appartenance commune à une même civilisation. D’ailleurs ces jeux étaient réservés aux seuls Grecs.

Toutes les épreuves sportives et artistiques (théâtre pour les fêtes de Dionysos), d’ailleurs toujours sous la forme d’un concours, sont faites à l’occasion de cérémonies religieuses pour une divinité particulière (Zeus/Olympie). Adeptes de la perfection esthétique, considérée comme un reflet de la perfection divine (kalos kagatos : le beau est le bon), les Grecs offraient ces spectacles aux Dieux.

             Les critères de beauté de l’art grec pour la représentation des corps ont été repris dans l’art européen ultérieur : ce sont devenus des « canons de beauté ». (vocab = l’origine de l’expression « canon de beauté vient du sculpteur grec Polyclète qui écrivit un traité de la beauté idéale appelé Le Canon, ce qui en grec veut dire « modèle, règle »)

Ils correspondent à une harmonie des proportions et de la symétrie + la beauté extérieure doit refléter la beauté intérieure (= la vertu) qui va s’exprimer par la grâce des gestes + la douceur du regard pour les femmes tandis que les hommes se caractérisent par la force maîtrisée et le dynamisme du geste.

Que ces jeux soient profondément religieux, c’est ce que démontre la fin des jeux à partir de 393 : les Romains ont adopté ces jeux et les ont perpétués mais quand l’empereur Théodose interdit les cultes païens en 390 car il est un empereur chrétien, alors les JO ont rapidement disparu.

 

2)      Compléter avec Panathénées pour définir 2- « religion civique » : PWPT + p.49

Point sur les sources : sources textuelles , les décrets de l’ecclesia qui organisent le culte et notamment quel citoyen riche d=sera en charge du rituel et du paiement des frais

Liturgie : Charge confiée à un citoyen riche et dont il assume les frais sur sa fortune personnelle. Il s’agit de n’importe quel type de dépense utile à la cité (mil, religieuse…)

 

C’est souvent pour les riches une occasion de gagner en popularité. Si bien qu’ils pratiquaient aussi l’évergétisme : dépense volontaire d’un riche citoyen qui offre à sa cité quelque chose qui lui est utile (souvent = art ou jeux. C’est comme ça qu’avaient lieu par ex les jeux du cirque)

 

Les sources iconographiques

Fête connue par la frise des panathénées  => sur les murs du Parthénon, temple principal qui domine la ville=> fête majeure de la ville

 

En quoi les Panathénées sont un bon exemple de religion civique ?

Religion civique : les rituels religieux sont utilisés pour renforcer la communauté politique

 

Les Panathénées sont des festivités annuelles en l’honneur d’Athéna, la déesse protectrice de la cité.

Le cortège traverse la cité en passant par les lieux du pouvoir politique et religieux. Tous les habitants d’Athènes participent à la procession de façon hiérarchisée (= magistrats en tête, métèques à la fin). Cette fête montre une population soudée autour de sa divinité et de son régime politique. Les Panathénées permettent d’intégrer les non-citoyens à la vie de la cité. A la fin de la journée, les bêtes sacrifiées (payées par la liturgie) sont distribuées à la population et grands banquets (occasion de convivialité)

 def religion civique = l'utilisation des rituels religieux pour des fins politiques (au sens large ) ici = 

 Les Panathénées sont le reflet de l’idéal démocratique athénien parce que…

  •          l’organisation des festivités est débattue par l’Assemblée du peuple ;
  •          tous les habitants, qu’ils soient citoyens ou non, peuvent participer à la fête ;
  •          cette fête honore Athéna, protectrice de la cité et garante de la démocratie ;
  •          le parcours des Panathénées dessert les lieux des grandes institutions démocratiques.
  •          L’organisation est faite par dème (place dans la procession, repas ) : c’est donc la cité organisée, hiérarchisée qui rend hommage à sa déesse.

 Dème/démos/démocratie

Dème = Division administrative du territoire athénien. Les dèmes tenaient à jour les listes de citoyens.

 

 C)  L’unité contre un ennemi commun ?

1-    1-   Les guerres médiques

Les cités grecques s’unissent parfois, face à un ennemi commun = guerres médiques contre l’empire perse

On distingue deux grandes phases dans ces guerres. La première débute par la révolte des cités grecques d’Asie Mineure contre l’Empire Perse. A la suite de cet événement, le roi Darius lance une expédition punitive : il est bloqué devant Athènes par la bataille de Marathon en 490 avant J-C. L’alliance des cités d’Athènes et de Platée l’emporte de façon spectaculaire. Dix ans plus tard, dans l’optique de venger cet affront et d’envahir de façon définitive la Grèce, le roi Xerxès lance une des plus grandes expéditions militaires de l’histoire. Une grande union panhellénique est prônée par Athènes et Sparte qui décident de s’unir, suivis par 29 autres cités. L’armée et la flotte athénienne remportent une victoire définitive à  Salamine (-480)

=> popularité qui lui permet de constituer la ligue de Délos (autour mer Egée) avec un trésor de guerre financé par toutes les cités qui finance la sécurisation de la mer Egée par les trières athéniennes. Dossier pp. 36/37 (mission 1) : La thalassocratie athénienne

 Def hégémonie : pour un Etat, position dominante auprès d'états alliés qui acceptent et reconnaissent cette domination.

2-     2-  La division interne : La guerre du Péloponnèse 

suite dossier du manuel sur la thalassocratie athénienne : le détournement de l'argent de la ligue de Delos, les clérouquies, la repression des révoltes => Athènes passe de l'hégémonie à l'impérialisme

def impérialisme : la domination par la force

Cependant, les alliés de la ligue sont mécontents de l’utilisation de cet argent au profit exclusif d’Athènes. Plusieurs révoltes eurent lieu, toutes châtiées sans pitié par l’armée athénienne.

ð  Sparte se met à la tête des mécontents et déclare la guerre à Athènes : guerre du Péloponnèse (-431 ;-404) et la gagne. C’est la fin de la période de gloire d’Athènes  (le siècle d'or / le siècle de Périclès) et aussi la fragilisation de la démocratie. Voir PWPT 


3- La fin de la liberté des Grecs

Une génération plus tard, les cités grecques sont incapables de réagir devant la volonté de Philippe de Macédoine de les dominer (défaite de Chéronée -338) puis en -146, ce sera la domination romaine.

GROS EXO METHODO (analyse texte 1H30 travail de groupe) 3e Philippique de Démosthène. => incapacité des cités grecques à s’unir, même devant un danger commun + rôle de la parole en politique (le discours pour convaincre)

TRACE ECRITE DIAPO 11

+ les critiques que l’on peut faire (dès l’époque) à la démocratie => démocratie en crise

Démagogie : attitude en politique qui consiste à flatter le peuple avec des discours contenant ce que le peuple veut entendre, et non pas ce qui serait conforme à l’intérêt commun / les démagogues

Point sur les sources : C’est par les textes de discours, les textes des philosophes (Platon) et le théâtre que nous connaissons les débats politiques de l’époque

 

II/ L’éclat tout particulier d’Athènes

A)  L’exception démocratique

La démocratie est née à Athènes à la fin d’un long processus commencé avec le magistrat Dracon qui en 624, alors que Athènes, comme toutes les autres cités, était dirigée par une assemblée oligarchique, a fait voter que les lois devaient être écrites pour être connues de tous, ce qui constitua une première limite au pouvoir des nobles. Ce sont les réformes de Clisthène entre 507 et 501 (bio p.283) qui parachèvent le système démocratique athénien en divisant le territoire athénien en dèmes (circonscription administrative qui gère toute la vie locale. Un citoyen est obligatoirement inscrit dans un dème) et en basant sur les dèmes un système égalitaire de vote aux assemblées. Le système de tirage au sort permet de lutter contre le clientélisme*. Sauf trucage, n'importe quel nom peut sortir au hasard. Mais,

Clientélisme : est un système par lequel un puissant appelé patron, assure protection et aide à un plus faible et à sa famille, le client. En échange, le client rend des services notamment politiques et judiciaires. (DIAPO 12)

 Dossier pp. 34/35 modifié => connaître les caractéristiques d’un système démocratique

 Correction, schéma évolutif (colonne de gauche, puis colonne de droite, enfin ligne du dessous) qui au final  donne ça :

 

La démocratie est directe = participation de tous requise à l’ecclesia (vote et discussion des lois DIAPO13 ) comme pour les magistratures => tirage au sort pour les magistratures (sauf Stratèges et archontes -organisation fêtes religieuses) Pourquoi ? + Périclès pour inciter les citoyens à s’engager davantage dans la vie politique fait la réforme du misthos en -454 cf Périclès p. 40/41

Mais cette démocratie est limitée aux seuls citoyens athéniens masculins (soit 1/10e de la population doc 1 p.45) ce qui exclut les femmes, les étrangers (métèques) résidant à Athènes et la masse des esclaves. Périclès durcit encore davantage les conditions requises pour pouvoir être citoyen en -451 (doc 3 p. 41) en en faisant une citoyenneté basée exclusivement sur le droit du sang (transmission par les deux parents eux-mêmes citoyens). La citoyenneté athénienne est donc un statut privilégié (ouvre des droits éco et civiques propres, une protection car isonomie égalité devant la loi…mais des devoirs aussi, impôts et éphébie) pour une toute petite minorité repliée sur elle-même. Il na jamais été dans l’intention des Athéniens de propager leur système politique, même s’ils le considéraient comme le meilleur (voir éloge de la démo par Périclès p. 48), de la même manière que la notion des droits de l’Homme leur était étrangère (exclusion des femmes, esclavage, domination sur les autres cités)


 Enfin, malgré les précautions, ce régime n’empêche pas tout à fait le pouvoir d’un seul : cas de Périclès 1 et 4 p. 40/41 => 15 fois stratège car il avait la faveur du peuple . Comment l’a-t-il obtenu ? L’exemple de Périclès montre qu’en démocratie, l’homme politique doit flatter le peuple s’il veut être élu, lui être agréable en lui offrant sur ses deniers des spectacles et des infrastructures urbaines (liturgies), lui redistribuer une partie de l’argent public (misthos), flatter la fierté nationale (embellissement et grands travaux de l’Acropole) … Cet aspect peut être négatif, si l’homme politique n’agit pas pour le Bien Commun, mais pour son intérêt personnel (cf critiques de Démosthène)

Démagogie* = politique et discours qui consistent à flatter/terroriser la foule pour la manipuler et la faire voter comme le souhaite l’orateur. Le vote est obtenu en faisant appel à ses émotions ou à ses idées reçues plutôt qu’à sa raison.


B) Le siècle d'or d'Athènes 

1- L'art au service de l'hégémonie

C'’est le contrôle et l’argent de la ligue de Délos qui permit le « siècle d’or athénien » : période

de prospérité et d’embellissement de la cité (travaux de l’Acropole) Athènes était la cité la plus puissante de Grèce. L’argent prélevé sur les cités représentait tous les ans 12M de jours de travail d’un ouvrier athénien : il servait à payer les dépenses militaires (bateaux, rameurs, garnisons athéniennes dans toutes les cités de la ligue), l’installation des citoyens pauvres sur des terres achetées, les indemnités des magistrats (misthos) et même les citoyens qui participaient aux assemblées, mais surtout les fêtes, banquets et œuvres d’art qui ont fait dès cette époque la renommée de la ville. En Art, le Ve siècle correspond à l’âge classique et c’est à Athènes qu’on vient admirer les merveilles de l’architecture et de la sculpture de Phidias. Le Parthénon, beaucoup copié à partir du 19e siècle et notamment aux Etats-Unis qui y voient une forme d’architecture symbole de la démocratie


2- A l'origine de la civilisation européenne
La culture européenne a bénéficié, via la transmission des Romains, de beaucoup d'approches culturelles (on a déjà évoqué les canons de beauté dans la sculpture grecque) et de disciplines scientifiques/ sociales inventées par les Grecs.


Le théâtre nait à l’âge archaïque (VIIIe s) lors de concours sacrés d’art pour honorer les dieux ou des héros mythologiques et notamment les Dyonisies à Athènes, qui avaient lieu tous les ans. Au Ve s, Eschyle propose des tragédies historiques, comme les Perses en -472, qui honore la cité en présentant les victoires athéniennes vues du côté des Perses. Le théâtre antique proposait aussi des comédies, comme à Athènes, celles d’Aristophane, qui étaient souvent l’occasion de tourner en dérision les travers des Athéniens ou les ratés de la politique athénienne. => Le théâtre antique n’est pas seulement religieux. Il se penche sur la société humaine (les passions, la politique …) .
R) En -325, le 1er théâtre aux gradins en hémicycle et en pierre pouvait accueillir jusqu’à 17 000 spectateurs (théâtre dit de Lycurgue)

L'Histoire, la Géographie, la Philosophie, les Mathématiques...ont des origines grecques.

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