Le manuel est le Belin
TH1 : La crise de 1929 et ses
conséquences
Introduction
La crise de 1929 est une crise économique qui touche les
Etats-Unis puis leurs partenaires commerciaux. Quelles sont les grandes
caractéristiques de l’économie des pays occidentaux à cette époque ?
L’économie occidentale s’est profondément transformée au 19e
siècle du fait du passage d’une économie traditionnelle, fondée sur la
propriété foncière et l’exploitation des ressources de la terre/ la production
« artisanale »/ le mercantilisme, à une économie industrielle. On
parle, de façon impropre, d’une « révolution industrielle ».
Rappels pgme de 1ere :
·
1ere révolution indus : origine RU à p. fin
18e s, puis diffusion en Europe du nord. Bases machine à vapeur donc
charbon comme source d’énergie. Transformation du travail par le regroupement
de la production dans les usines. Naissance d’une nouvelle classe sociale = les
ouvriers et ouvrières. Mécanisation d’anciennes productions (textile) et essor
de nouveaux secteurs économique = chemin de fer, machines-outils
·
2e révolution industrielle à p. 2e
½ du 19s : multiplication des nouveaux secteurs économiques dans
l’industrie lourde (chimie…), poursuite de la mécanisation grâce aux
innovations techniques. Le tout permet un élargissement des horizons (dans le
temps -photographie…- et l’espace -téléphone, transatlantiques ….) et une
amélioration du confort de vie (éclairage électrique, pasteurisation…)
La révolution industrielle a entraîné une
croissance économique sans précédent et la mise en place d’une économie que
l’on qualifie de capitaliste.
Quelles sont les grandes caractéristiques de
l’économie capitaliste ?
Système économique global qui se met
en place avec la révolution industrielle => XIXe siècle. Il se caractérise
par 3 éléments essentiels
-C’est la possession d’un capital ou
l’accès à ce capital (car il peut être emprunté) qui distingue les agents
économiques (moteurs du système) des autres. Ce système est qualifié par
Marx d’ « appropriation privée des
moyens de production », c’est-à-dire que ceux qui ont accès au capital
sont considérés comme les propriétaires des moyens de production (les usines…)
et donc s’approprient les profits générés par le travail.
-Les travailleurs subissent un
mouvement de prolétarisation (encore un terme marxiste) c’est-à-dire qu’ils
sont dépossédés du contrôle de leur travail : ils deviennent de simples
agents d’exécution. Ils reçoivent pour leur temps de travail un (maigre)
salaire.
- C’est un système qui repose sur la
circulation du capital. Cette circulation du capital est assurée désormais pour
l’essentiel par des intermédiaires qui sont les banques et les bourses.
- C’est une économie du risque :
les acteurs économiques quels qu’ils soient prennent toujours des risques car
l’économie est basée sur la compétition sur les marchés. De ce fait, on assiste
à une alternance de cycles de croissance (innovation, nouveaux produits,
nouveaux marchés) et de crise (ralentissement de la croissance du marché,
surproduction)
Quelle est la situation économique des EUA au début
du XX ?
Ils se sont industrialisés à p. de la 2e rev indus
et ont rapidement rattrapé le RU. A la faveur de la 1ere GM, ils sont devenus
la 1ere puissance industrielle et financière du monde occidental. Ils
connaissent une phase de grande prospérité. Les salaires, même ouvriers, y sont
plus forts qu’ailleurs. L’économie se bancarise (recours au crédit …) avec 30
ans d’avance sur l’Europe. Ils sont un modèle de prospérité capitaliste. En
1922, le $ remplace la £ comme monnaie d’échange internationale.
Pour autant, la crise de 1929 surprend le monde par son
ampleur. Elle bouleverse les équilibres économiques et politiques de l’époque.
Elle nourrit depuis l’imaginaire mondial de la catastrophe.
En quoi la crise de 1929 fut la grande crise du
capitalisme ?
I/ Une crise sans précédent
(la crise aux EUA)
A) Une
crise systémique (= « effet boule de neige », « cercle
vicieux »)
Extraits vidéos dans pearltree
Synthèse = organigramme
L’événement déclencheur = le krach boursier du 24 octobre 1929 : panique
boursière à Wall Street (5 fois plus de titres mis en vente ce jour-là qu’à
l’ordinaire) et effondrement des cours (-10% en une jour. En 1932, la bourse a
détruit 2/3 de la valeur de 1929)
Cette crise dure. Pourquoi ? = contagion de la crise
boursière au reste de l’économie + « la crise
nourrit la crise »
4200 faillites de banques => contraction du crédit et
ruine des épargnants => contraction du marché (demande), baisse des prix et
manque de financement => multiplication des faillites d’entreprises et donc
chômage de masse (en 1932, ¼ de la pop act US est au chômage soit 12 millions
de personnes. Pop US = 123 M) et pour les autres, les salaires baissent
fortement.
Il s’agit d’une récession : recul de la production (plus de -50% dans
l’industrie) et recul du PIB (1932, -25% pr début 1929)
B) Pourquoi
cette crise étonne et pourquoi les gouvernements n’ont pas une réaction
efficace ?
La cause du krach = spéculation boursière effrénée et généralisée. Y
compris les classes moyennes spéculent en achetant les actions à crédit (j’à
90% de sa valeur). En 1929, pour chaque $ emprunté, 40 cts l’étaient pour
l’achat d’action. Phénomène de bulle : forte progression de la valeur des
titres (+ 40% en 1928), supérieure aux réalités des profits des entr.
Les « années folles » vivent dans l’illusion d’une
croissance ininterrompue : les salaires élevés (cf Ford, 5£ par jour), les
innovations dans l’organisation de la production (1907 1ere Ford T produite en
grande série, 1912 Taylor et les « principes
d’organisation scientifique des entreprises », Ford et la Chaine à p.
de 1913), la demande stimulée par la publicité naissante et le recours
au crédit semblent avoir réglé le problème de l’adéquation de l’offre et de la
demande.
R) D’après une étude économique
de 1929, il y avait en 1928 parmi les foyers équipés en électricité, environ
1/3 équipés de machines à laver et /ou d’aspirateurs, 5% de réfrigérateurs. Il
y avait
Un nouveau mode
de vie se développe, fondé sur l’accès au confort et sur la satisfaction de
tous les besoins matériels : c’est l’American Way of Life. Ce mode de vie américain devient un
modèle pour les pays européens qui sont à la traîne. exemples : Le nbre
d’automobile en circulation en 1929 était de
Les présidents US , Coolidge puis Hoover, laissent faire la spéculation, puis
n’interviennent pas pour contrer la crise. C’est le résultat d’une idéologie libérale : le
« laisser faire ».
L’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie. Il doit se limiter aux fonctions
régaliennes : sécurité du territoire (armée et police) ; justice,
création monétaire. Pour financer ces fonctions et l’administration, l’Etat
peut prélever des impôts, mais ceux -ci doivent être les plus légers possibles.
En cas de crise, ne pas intervenir car la crise « purge » le marché
et écarte les plus fragiles. L’idée est que la crise crée les conditions d’une
croissance future (cf les cycles
économiques de Kondratiev). En revanche, politique d’austérité :
l’Etat dépense le moins possible pour limiter l’inflation.
C) Une crise sociale sans précédent, porteuse de
tensions
La crise touche tout le monde : agriculteurs ruinés,
salariés sans travail, rentiers ruinés. Les expulsions mettent dans la rue des
millions de gens, à la recherche d’un travail. Les gens se pressent en foule
aux soupes populaires. Dans un Etat où n’existe aucune forme de sécurité
sociale, la perte du travail est l’assurance de se retrouver à la rue. Les
bidonvilles (Hoovervilles) se multiplient au
pays de l’American way of life.
Les tensions sociales s’accentuent (voir doc pearltree pour témoignage
+ vidéo 3 : la grande manifestation devant la Maison Blanche des
anciens combattants de la 1ere guerre mondiale qui réclame le paiement de leur
pension en 1932)
Les idées communistes et socialistes progressent ce qui remet
en cause l’idéologie libérale et même le système capitalisme. Police, armée et
justice sont mobilisés contre les manifestants.
Illustration : Les raisins de la colère (voir post sur ce blog) ou Les Temps modernes de Chaplin
D) Les
mécanismes d’extension de la crise hors des EUA
PPO p. 26/27
Doc
1 et 2 : L’Amérique latine est particulièrement
concernée par la crise du fait de sa forte croissance dans les années 1920, qui
repose sur la production et l’exportation de produits de base (café, cacao,
etc.) et dépend de l’accès aux marchés de biens et de capitaux des pays riches.
Ce sont des économies
extraverties, dépendantes des EUA qui étaient leur principal partenaire
commercial.
Doc
5 : La crise se manifeste dans la décennie
1930 à une contraction considérable des échanges commerciaux, qui affecte
l’agriculture tropicale, le secteur des métaux (la production de nitrate au
Chili), entraînant un effondrement financier et monétaire et une récession
générale dans ces pays d’exportation agricole et minière. La crise se
caractérise de surcroît par une montée en flèche du chômage et par une très
forte paupérisation
On peut mesurer
cette chute brutale du commerce extérieur en prenant en considération
l’évolution de la valeur des exportations pour la Bolivie, le Chili et la
Colombie. Entre 1929 et 1932, la chute des exportations chiliennes est
d’environ 300 millions de pesos et, pour la Bolivie, cette valeur est de 100
millions. Pour la Colombie, la valeur des exportations est pratiquement divisée
par deux entre ces dates.
R)
La crise se propage du fait de la
contraction du commerce mondial (- 202% entre janv 29 et mars 33). Les EUA
importent moins. C’est la même chose en Europe. RU et All, très dépendants des
EUA, sont lourdement touchés. La France, qui était plus protectionniste et commerçait
essentiellement avec son empire colonial est touchée plus tardivement et moins
fortement.
L’enlisement dans la crise économique
appelle donc des solutions nouvelles.
Doc
3 : Pour lutter contre l’effondrement des
prix (surproduction), en Amérique latine, comme aux EUA, les producteurs
détruisent leurs récoltes.
D’un point
de vue macroéconomique, l’État
devient ouvertement interventionniste, revenant au dirigisme et à la
planification pour sauver l’économie. Doc 5 : il investit pour
substituer aux importations US une production industrielle locale = début de
l’industrialisation et politique de développement autocentrée.
Doc
4 : Ce renforcement du poids de l’État se
remarque particulièrement dans des pays qui choisissent la voie d’un régime
autoritaire pour endiguer la crise. Au Brésil, l’Estado
Novo de Getúlio Vargas (il est au pouvoir à p. de 1930 et fait un
coup d’état en 1937) semble s’appuyer sur les forces traditionnelles de la nation
(la famille et la patrie) et la mobilisation de tous les travailleurs, unis pour
surmonter la crise. Ce régime paraît s’inspirer des techniques de gouvernement
autoritaires, en recourant massivement à la propagande, comme l’indique cette
affiche.
Les
conséquences politiques ne sont pas moins considérables : entre 1930 et 1934, plus de la moitié des gouvernements
d’Amérique latine sont renversés, mettant fin au processus d'émergence de
gouvernements constitutionnels et inaugurant une phase caractérisée par
l’autoritarisme gouvernemental, la répression des mouvements de masse et
l’intervention des militaires dans l’exercice du pouvoir. Bien sûr, il
ne faut pas oublier les États où la démocratie résiste (Colombie, Venezuela où
la dictature est renversée en 1936) et l’existence de nombreux mouvements
contestataires, liés ou non à l’influence des partis communistes (révolte de
1935 au Brésil contre l’Estado novo, révolte « rouge » au Salvador en
1932, ou la courte expérience de la République socialiste du Chili qui dure 12 jours
en juin 1932).
La crise de 1929 contribue à accélérer
la mise en place de régimes autoritaires en Amérique du Sud.
Quelle est la situation en
Europe ?
II/
Un contexte inquiétant : les conséquences politiques de la crise en Europe
La crise
touche rapidement l’Europe, pour les mêmes raisons que l’Amérique latine :
la contraction du commerce mondial, renforcée par le protectionnisme, provoque
faillites et chômage de masse.
Cependant,
la mesure et la temporalité de la crise est un peu différente selon les pays :
manuel p. 36/37
(statistiques) + PWPT et infos plus détaillée sur le cas
français dans l’EED sur fev 1934
Fiche méthode :
analyser un tableau stat dans manuel p. 37 à connaître et surtout les techniques
de calcul taux de variation, coef multiplicateur (rapport entre les données de
deux dates), indice.
L’Allemagne
est relativement plus touchée que la France : sa situation se dégrade
constamment jusqu’en 1933. En 1933, son PIB/hbt est à l’indice 87 (base 100 en
1929) alors que pour la Fra = indice 90. Sans être épargnée par la crise, il
est indéniable que le commerce maintenu avec les colonies a joué pour la France
un rôle d’amortisseur. Durant cette crise, les ouvriers sont le plus touchés
(cf en France, recul des emplois industriels -1,4 millions) : ils
grossissent les rangs de ceux qui se pressent aux soupes populaires dans les
deux pays (voir vidéo INA
accessible à partir du manuel p.24 « la crise en France ») et
protestent en organisant manifestations et marches de la faim. Cependant, le
chômage reste modéré en France tandis qu’il dépasse les 15% de la population
active en Allemagne en 1932 (soit 6 millions de chômeurs). Ceci s’explique par
la rapidité de l’effondrement économique en Allemagne, touchée dès 1929 alors
qu’en France, la baisse de la production est plus graduelle.
A)
Les tensions en France fragilisent la
démocratie, mais ne la détruisent pas
1-
Doc
3 p.25 : la politique
suivie par les gouvernements successifs suscite de l’antiparlementarisme
Répondre à
la question
Définir antiparlementarisme + politique de
déflation
Dans les
milieux touchés par la crise, on accuse le gouvernement parlementaire
d’inefficacité : les politiques répondent en effet à la crise en
appliquant les dogmes du libéralisme : baisser les dépenses de l’Etat pour
conserver un équilibre budgétaire et donc ne pas créer d’inflation, susciter la
baisse des salaires pour que les entreprises retrouvent des marges… et gérer
policièrement les mécontentements. La solidarité avec les déshérités est laissée
à la charité publique. Or ce type de politique dite
déflationniste ou de rigueur, renforce la crise sociale. Les tensions
s’exaspèrent : dans ce texte de juin 1934, le leader du parti
agraire et paysan, Fleurant Agricola, en appelle quasiment à l’insurrection
contre le gouvernement « l’affiche […] sera le coup de clairon qui
vous demandera […] de sortir de la tranchée […] Les paroles vont finir, les
actes doivent les remplacer».
Il surfe
là sur le climat insurrectionnel qui a éclaté en février 1934
Correction activité « février 34 »
pour complément
Il faut en
effet rajouter à l’exaspération liée à la crise deux points : 1) la crise
en France est très sélective, elle touche les actifs. Les rentiers, les
pensionnés, les propriétaires fonciers ne sont pas touchés. 2) Elle
s’accompagne de scandales qui éclaboussent le gouvernement : le plus connu
est le scandale Staviski (janv 1934) où un escroc
parvient à détourner 200 millions de F-or grâce à ses connections dans le
milieu politique. Mais déjà en 1932, le scandale des fraudes fiscales avait
montré que des hauts personnages (noblesse, clergé, politiques, journalisme …) avaient
fraudé le fisc de plus de 1 milliard de F-or et le gouvernement, attaqué à sa
droite, avait abandonné les poursuites judiciaires.
ð
Mécontentement de gauche,
antiparlementarisme de droite, gouvernements fragilisés (cf les deux premiers
textes) => situation inflammable. C’est donc à ce moment que les ligues d’extrême-droite
telles l’Action française et ses Camelots du roi, les Jeunesses patriotes,
certaines associations d’anciens combattants (U.N.C. ; Croix de feu)
pensent renverser le gvt et prendre le pouvoir. L’occasion en est la
manifestation du 6 février 1934, qui tourne à l’émeute, en combats de rue entre
manifestants de droite et manifestants de gauche et est réprimée par la police.
Une vingtaine de morts et un millier de blessés.
Conséquences ?
Sur le
moment, le gvt Daladier démissionne. L’échec ne décourage pas les ligues et
autres organisations monarchistes et fascistes (au max = 300 000 adhérents
toutes organisations confondues), mais leur moment est passé. Le gvt les rend
illégales (dissolution des ligues) donc elles
sont contraintes à la clandestinité.
2-
Le front populaire
En
revanche, fev 34 fait peur au mvts de gauche qui y voient la possibilité d’un
basculement dans le fascisme. Instruits de l’exemple
allemand (la division entre socialistes et communistes a permis l’arrivée au
pouvoir de Hitler en janvier 1933) et avec la bénédiction de Staline, les deux
gauches s’allient : (cf images dans PWPT)
·
12 février = manifestation unitaire
·
Juillet = conclusion officielle de
l’alliance avec pour slogan « le pain, la paix, la liberté »
·
Juillet 1935 :
constitution du « Front populaire » avec ralliement du parti radical
(centriste). Le chef de cette alliance, celui qui prendra la tête du gvt de
front populaire = Léon Blum, leader du parti le plus important, la SFIO
(socialiste / environ 130 000 adhérents contre seulement 28 000 au
PCF)
·
Fin avril-Début mai
1936 : victoire électorale aux élections législatives.
Les communistes doublent leurs voix par rapport à 1932.
PPO Les accords Matignon
Quelle
est la proposition de la gauche pour sortir de la crise ? Peut-elle mettre
son programme en action ?
Parcours A > 1. Les
accords de Matignon sont conclus dans le contexte des grandes grèves du
printemps et de l’été 1936 et après la victoire historique de la coalition du
Front populaire. On a appelé ce mouvement les « grèves joyeuses » car
il s’agissait, pour une fois, d’appuyer le gouvernement et les syndicats dans
les négociations avec les syndicats patronaux.1,5 millions de grévistes
paralysent l’économie du pays, et pour la première fois, occupent les usines. 2.
Il s’agit pour le gouvernement de tenter de mettre fin au grand mouvement de
grève qui paralyse le pays, et aussi de relancer l’économie. Le rapport de
force étant favorable, les syndicats ouvriers arrachent facilement
d’importantes concessions au patronat : ce sont les plus grands acquis
sociaux du mouvement ouvrier français depuis l’origine.
·
augmentation des salaires dans le privé de 7% à
15% puis, dans une deuxième vague des salaires des fonctionnaires. Il s’agit de
relancer la consommation
Par la suite, le gvt
Blum crée une première assurance-chômage et un système d’assurance-retraite
pour les mineurs, créant ainsi un embryon de sécurité sociale + politique de grands travaux pour employer les chômeurs.
Pour mieux contrôler
l’économie, nationalisation
de certains secteurs jugés stratégiques : création par ex de la SNCF
(chemins de fer), des industries d’armement, contrôle renforcé de la Banque de
France pour contrôler le Franc (d’ailleurs dévaluation du F pour doper les
exportations)
Mais il s’agit aussi de réconcilier les travailleurs avec la
République en améliorant leur vie et en leur redonnant de la
fierté :
·
15 jours de congés payés par les employeurs +
diminution du temps de travail (semaine de 40H)
Et au-delà des accords
Matignon, d’autres mesures sont prises :
·
Billets de SNCF à tarif réduit
·
Création de maison de la culture dans les
quartiers
3. La politique du Front
populaire transforme durablement, par les accords de Matignon, les rapports au
sein des entreprises en créant des délégués syndicaux dans les entreprises et
en inaugurant la pratique des négociations tripartites. 4. Cette politique
suscite des critiques car elle impose des augmentations de salaires et diminue
les pouvoirs des patrons dans les entreprises grâce aux délégués syndicaux.
L’opposition au Front populaire s’organise et l’expérience du Front Pop est
somme toute éphémère : dès juin 1937, le parti radical change d’alliance
et le gvt Blum est renversé. A partir de 1938, les lois du Front Pop sont
« détricotées ».
Rq) prolongement voir affiche anticommuniste p. 65 et l’affiche
de la Révolution nationale p.107
Bilan :
La politique économique du Front populaire est une politique de relance par la
consommation, ainsi qu’une politique de gauche, socialiste, visant à
équilibrer les rapports de force et de dignité au sein de la société française.
B)
La crise de 1929 précipite l’arrivée de Hitler
au pouvoir
1-Mesures de la crise : PWPT
2-Causes du succès du parti nazi
L’Allemagne de la République de Weimar (1918-1933) a
un régime politique fragile parce que récent et sans tradition démocratique solidement
enracinée => le nazisme recrute dans les milieux conservateurs et de
certains anciens combattants, unis dans leur détestation de la démocratie et des droits de l’homme,
vues comme facteur de division entre le peuple et donc comme facteur de
faiblesse pour l’Etat, dans le cadre d’un monde qui est hostile et dont il faut
se défendre (cf diktat) +
anticommunisme. Mais le parti de Hitler, le NSDAP, reste relativement
confidentiel jusqu’au déclenchement de la Grande crise de 1929.
Grace à un programme "attrape tout" de droite et de gauche PWPT : ordre+ mise au pas du
prolétariat + exaltation de la grandeur nationale (cf passage du syndicat à la
corporation, interdiction des grèves) mais réponse au besoin de protection
(l’Etat garantit une solidarité nationale – NSDAP « affranchissement de
toute servitude capitaliste »), grâce à une propagande massive
(« sans la radio, nous n’aurions pas gagné » dit Hitler), à une
action de terrain (distribution de soupes populaires et , en même temps,
l’action des « corps
francs » (= unités armées qui font le coup de main contre les communistes = SA) qui leur permet de recevoir des
financements des grands industriels et de la noblesse qui craint le désordre et
la révolution, les nazis gagnent les élections de 1932.
Avec la crise, les partis extrémistes, hostiles à
la République, progressent tandis que les partis au pouvoir reculent. C’est
particulièrement le parti nazi (NSDAP) qui bénéficie le plus de la crise (en
1930, 28 % de membres ouvriers adhérant normalement au SPD ou au KPD). Lors des
élections de 1932, le NSDAP devient le premier parti au Reichstag avec
33% des voix contre 20,4% pour le SPD et 16,8% pour le KPD.
ð Les socialistes et communistes sont majoritaires mais leur
division va permettre aux nazis de prendre le pouvoir. Le président Hindenburg
fait de Hitler son chancelier en janv 1933. Aussitôt, celui-ci met fin à la
République.
3- L’action de Hitler pour sortir de la
crise PWPT
Grands travaux (rien
d’original cf Roosevelt cf Fra)
Corporatisme pour
soumettre les ouvriers au patronat
Remilitarisation =>
essor de l’industrie lourde dopée par les commandes de l’Etat
Puis Hitler compte sur
la guerre et le pillage des ressources des pays étrangers pour sortir définitivement
les Allemands de l’ornière.
III/ Sauver le
capitalisme
A) Roosevelt et le New deal
Video dans pearltree
Président démocrate,
membre d’une aristocratie politique (un de ses lointains oncles avait été
président des EUA au début du XXe siècle) il rompt avec la succession de
présidents effacés et sans autorité. Il s’appuie sur les moyens modernes de
communication, il fait une campagne très axée sur sa personne, sa famille et
une promesse, celle du redressement du pays. Le jour de son investiture, il
demande des pouvoirs spéciaux pour « mener la guerre » à la crise.
1-
Les « cent jours » du New Deal
PPO : 1933 Roosevelt et le New Deal pp. 28-29
compléter avec les doc dans
pearltree et doc 1 p.
41 => « l’etat providence »
Les conséquences du New Deal = PWPT
Parcours
A au complet : synthèse à rédiger pour les élèves (travail ramassé pour
préparer la QP)
Dès le début de son 1er
mandat en tant que président des EUA en mars 1933, Franklin Delano Roosevelt
inaugure une politique de combat contre la crise économique et sociale dans son
pays, ce qui constitue une rupture avec la politique de ses prédécesseurs.
Traditionnellement, les
gouvernements américains étaient libéraux, c’est-à-dire qu’ils se refusaient à
intervenir dans l’économie. Se contentant de soutenir la valeur de la monnaie,
ils menaient une politique déflationniste (baisse des dépenses, baisse des
salaires, laisser-faire des marchés) et protectionniste dans les échanges
extérieurs. Les faillites d’entreprises, le chômage de masse, la paupérisation
de la population ne trouvaient donc pas de solution et la crise a nourri la
crise de 1929 à 1933. Roosevelt, lui, a fait campagne en promettant le
« retour des jours heureux ». Il propose un nouveau pacte entre la
population américaine et l’état fédéral qu’il nomme le « New Deal ». Les
principes qui sous-tendent la politique de Roosevelt sont assez simples.
D’un côté il s’agit d’injecter de l’argent dans l’économie pour stimuler la
reprise de la consommation, et donc de la production. Il s’inspire là des
idées de Keynes. De plus, un Etat plus protecteur qui garantisse
une certaine sécurité pour tous, même ceux privés d’emploi, doit permettre de
redonner la confiance nécessaire à la relance économique et la justice
sociale nécessaire à la pacification du pays. De l’autre, il faut que l’Etat
réglemente plus étroitement les entreprises et les marchés, en se dotant
des moyens de contrôle et en créant des contre-pouvoirs au pouvoir patronal
dans les entreprises.
Roosevelt bénéficie d’un
climat favorable pour agir très rapidement. En 100 jours, il fait passer
beaucoup de réformes. C’est le « premier new deal ». Dans le domaine
agricole, par l’A.A.A. (agricultural adjustment administration), il
subventionne les agriculteurs pour qu’ils réduisent leur production ce qui
permet de faire remonter les prix. Dans les entreprises, la NRA (national
recovery administration) surveille la concurrence pour établir des règles
justes, impose un salaire minimum et un temps de travail maximal. Un peu plus
tard, les syndicats sont autorisés dans les grandes entreprises avec un pouvoir
de négociation. Avec la WPA (Work projects administration), l’Etat fédéral
lance une politique de grands travaux à travers le pays (construction de
barrages, de ponts, de bâtiments administratifs) pour lesquels il embauche des
chômeurs. Les sans-abri sont logés dans des camps fédéraux où ils sont
correctement pris en charge. Enfin, le Social Security Act en 1935 marque la
création d’une forme d’état-providence aux Etats-Unis avec des aides
spécifiques pour les personnes fragiles. C’est le retour de la confiance,
favorisé par la propagande gouvernementale et les « causeries au coin du
feu » du président.
Le bilan du New Deal est
mitigé et difficile à faire car Roosevelt s’est heurté dans la 2e
partie du New Deal à beaucoup de résistances et n’a donc pas pu mettre
totalement en œuvre son programme. Dès 1935-36, la Cour suprême a majorité
conservatrice censure les principales mesures du 1er New deal. « L’économie
a recommencé à lentement décroitre et le chômage à augmenter » (doc 4
p.29). Mais la postérité du New Deal est importante : il a inspiré
les politiques européens (par les grands travaux, même Hitler s’en inspire).
Son conseiller, Keynes, est à l’origine d’une doctrine économique qui triomphe
partout en Occident durant les 30 glorieuses. C’est un nouveau modèle qui
remplace le libéralisme économique. Son embryon de sécurité sociale est la base
de réflexion de Beveridge, qui pendant la 1nde Guerre Mondiale propose un
modèle de sécurité sociale universelle, laquelle se répand, elle aussi dans les
sociétés occidentales des 30 glorieuses. Le nouveau système américain devient
le modèle occidental de l’après seconde guerre mondiale.
Bilan / Sauver le
capitalisme = au prix de l’abandon du libéralisme et du renforcement du rôle de
guidage éco et de réglementation de l’Etat. Les résistances de la fin des
années 1930 sont balayées par la seconde Guerre mondiale. Les recettes de F D
Roosevelt deviennent après 1945 la base du modèle américain.
B)
Les Etats-Unis reprennent la main (en guise de
conclusion-ouverture)
Avec la 2nde
GM, les EUA deviennent « l’arsenal des démocraties », ce qui leur
permet de sortir définitivement de la crise. La machine à produire tourne à
plein régime grâce aux commandes militaires.
Au sortir de la 1nde GM,
les EUA assument leur rôle de grande puissance économique et négocient, avec
leurs alliés, à la conférence de Bretton woods, la mise en place d’une système
économique international stable, basé sur le dollar et les investissements
américains. PWPT
Jeter un œil à la suite du manuel chap « un nouvel
ordre international »
Le programme du CNR (p 117) et la création de la
sécurité sociale p.115 pour la France
Les accords de Bretton Woods p. 121
Le plan Marshall p. 137